Le Summerblast Festival se tiendra le samedi 21 juin 2014 à Trèves, en Allemagne (près du Luxembourg, soit à 2h30 de Bruxelles et à moins de 2h de Liège, Arlon, Metz…). Cette édition marque l’achèvement d’une histoire unique au service du hardcore sous toutes ses formes. Cette dernière salve valait bien un dossier : on commence cette semaine par un flashback au travers des différentes éditions du festival, avant la publication prochaine d’une interview de l’orga, et du live report qui suivra le fest. C’est parti !
Les festivals underground qui parviennent à durer ne sont pas si nombreux que ça. Faites le compte : éditions uniques à plus ou moins grand succès, festivals soudainement arrêtés, événements qui n’ont plus rien d’underground tant ils ont grossi,… Il est finalement plutôt rare de pouvoir assister chaque année, à la même époque, à un festival de taille moyenne qui se maintient contre vents et marées. Le Summerblast Festival en fait partie. Chaque début d’été, il rassemble un public avide de découvrir sur scène nouveaux venus de la scène hardcore (voire extrême suivant les éditions), ou de revoir des têtes d’affiche plus établies.
Bien installé dans son cadre unique de l’Exhaus, le festival crée cependant la surprise début 2014 en annonçant que sa nouvelle édition (avec Walls of Jericho, Caliban, Stick To Your Guns) … sera la dernière ! Un dixième anniversaire en forme de chant du cygne qui mérite donc bien, outre de s’attarder sur cette ultime édition, une rétrospective des éditions écoulées, et un hommage.
Le Summerblast, qu’est-ce que c’est ?
Comme indiqué ci-dessus, il s’agit d’un festival de taille moyenne orienté hardcore/metalcore/deathcore, voire même metal extrême lors de certaines éditions.
Il se déroule sur 2 scènes : une scène indoor, ou ‘Exil’ (au sous-sol), où se déroulent certains concerts le reste de l’année, et une scène open air dans la cour de l’Exhaus.
L’Exhaus ?
Situé en périphérie du centre, l’Exhaus est à mi-chemin entre l’école et la MJC. Lieu de rassemblement, c’est là que sont organisés tous les concerts Hardcore et Metal de l’association qui gère le Summerblast (Alphadoubleplus).
Dotés de plusieurs bars (surtout quand le lieu se mue en festival), l’endroit est très particulier : les concerts plus petits se tiennent à l’étage dans une salle minuscule (Balkensaal) où la « scène » est à peine surélevée par rapport au public. Ambiance garantie ! Des groupes comme Parkway Drive et Stick to Your Guns restent marqués par leur « première fois » dans cette salle, puisqu’ils en reparlent à chaque concert !
Les concerts un peu plus importants se déroulent dans la salle en sous-sol, l’Exil. Suintant de chaleur et d’underground, le lieu propose forcément une ambiance particulière.
La scène open-air, elle, n’est utilisée que pour les festivals ou les très gros concerts comme le Never Say Die Open Air en 2011 ou le Parkway Drive Open Air en 2013. Cette scène se situe dans la cour de l’Exhaus. Oui, la cour, avec ses paniers de baskets et son agencement alambiqué. Passage obligé lors du Summerblast, c’est là aussi que l’on retrouve les différents stands de nourriture (souvent Vegan), et autres distro.
Le lieu reste petit, de quoi donner l’impression d’assister à un événement assez exclusif à chaque fois.
Un peu d’histoire
Le premier Summerblast est organisé en 2005. Les jalons sont déjà posés : mélanger Hardcore et Metal, pour une grosse journée de fest. Cette année là, le festival n’a lieu qu’en indoor et Walls of Jericho et Naplam Death tiennent le haut de l’affiche. La journée est presque sold out.
L'année suivante, le festival gravit une marche, avec un line-up complètement dingue : comme cette année, Caliban assure la tête d’affiche tandis que de très grosses pointures comme Ignite, ou en passe de le devenir (comme Heaven Shall Burn) complètent le deuxième rideau. Darkest Hour, alors en plein pic, marque considérablement les esprits, devenant un groupe particulièrement apprécié de l’organisation et du public local.
Un début sur les chapeaux de roue…
Alphadoubleplus se sent pousser des ailes pour l’édition suivante et en 2007 le festival se tient sur 2 jours. La première journée tient cela dit plus de la soirée d’ouverture, seule la scène indoor étant utilisée, pour une soirée bien brutale dans l’ensemble avec Aborted et Hatesphere notamment.
La journée du samedi voit des (futurs) habitués du Summerblast (et de l’Exhaus) se produire, comme Misery Index, Walls of Jericho et un Parkway Drive alors encore en milieu d’affiche. On note également tout en bas de l’affiche ce petit groupe anglais qui n’a du tout percé (ironie inside) : Bring Me The Horizon, alors dans sa période complètement deathcore, et qui divise déjà le public. Au contraire d’autres combos phares et que l’on a toujours pas revus dans la région, comme Converge et Shadows Fall.
Une édition éreintante pour l’organisation, mais qui fait beaucoup de bruit à l’époque, et marque le début d’un certain âge d’or.
2008 affirme une tendance qui se dégageait déjà des éditions précédentes : le mélange des styles.
Faire jouer Shai Hulud entre Origin et Callejon, ou Dying Fetus entre Bleeding Through et les jeunes de Bring Me the Horizon (encore !), ça peut en décontenancer certains, mais ça pose un festival. Un mélange des genres très réussi, couronné en haut de l’affiche par le carton plein de Heaven Shall Burn (face à un Cult of Luna plus élitiste). Une ambiance un peu folle toute la journée et une fréquentation encore en hausse pour une édition remarquable.
Le mélange des genres s’intensifie en 2009 pour former une édition en avance sur son temps. Regardez un peu les noms ayant foulé la scène principale ! On retrouve une partie du line up du futur Never Say Die Tour 2009 (Despised Icon - record du nombre de tshirts croisés durant la journée - , Architects, Horse the Band,…), mais surtout un Parkway Drive alors en plein essor et propulsé en tête d’affiche. Ce qui n’empêche pas les plus érudits de profiter des shows bien rentre-dedans de Brutal Truth ou Death Threat.
Une édition ayant rencontré un énorme succès, avec un public venu des quatre coins de l’Allemagne et des pays proches, blindant les scènes comme il se doit. Ceux qui ont essayé tant bien que mal d’accéder à la scène indoor pour le concert de Whitechapel s’en souviennent.
2010 signe l’apogée du festival, avec une formule qui prend tout son sens et résume le chemin parcouru : Caliban tête d’affiche, à nouveau, des groupes rares et difficiles à obtenir tels que Raised Fist ou The Dillinger Escape Plan, et toujours cette facette extrême fort bien représentée cette année avec rien moins que Suffocation, Dying Fetus, The Faceless ou Necrophagist. Sans oublier quelques noms alors en plein essor, comme Your Demise ou un Veil of Maya qui fera salle comble. Un line up totalement fou et un festival complet. D’ailleurs, cette année-là, l’organisation réfléchit sérieusement à investir un autre lieu, plus grand. Mais le jeu en vaut-il la chandelle ?
L’année 2011 constitue alors un grand tournant dans l’histoire du Summerblast. L’organisation de l’événement devient en effet de plus en plus compliquée : les calendriers et contrats d’exclusivité imposés par les grands festivals, y compris sur les plus petits groupes, ainsi que l’augmentation exponentielle du prix des cachets font craindre pour la survie du festival. L’organisation décide donc de frapper un coup et de consacrer son édition 2011 au Hardcore, sur la scène indoor, seule. L’occasion d’affirmer une certaine confiance dans le devenir de The Ghost Inside, qui vient alors de tourner avec brio en support de son excellent album Returners, et de mettre en place un line up solide en support avec Your Demise, First Blood et consorts.
Innovation également avec la projection du film/docu « Edge The Movie » suivi d’un débat avec les réalisateurs eux-mêmes ! Une édition vraiment différente.
Le constat est un peu identique en 2012, et l’organisation pousse le concept Hardcore de l’année précédente (y inclus les projections/débats) à son paroxysme. Réussite du booking, le festival parvient à allier plusieurs générations de scène (H2O, Architects) et affiche sold out ! Eprouvant par la chaleur qui régnait, les concerts furent marquant, que ce soit la raclée que mis Stick to Your Guns à ses compagnons de tournée de Evergreen Terrace, ou l’émergence de Heart In Hand, dont le merch’ fut dévalisé après le concert.
Pour l’anecdote, Toby de H2O, quant à lui, jouait au billard avec son fils quelques minutes avant son entrée sur scène où il déclara d’entrée de jeu « This is not hot. CBGB was hot ».
Une franche réussite, mais, évidemment, la saveur « open air » commençait à manquer quelque peu après ces deux éditions particulières…
Bonne nouvelle donc, quand la scène open air fait son retour pour l’édition 2013. L’organisation a eu en effet l’opportunité de booker Callejon en tête d’affiche, qui est devenu un groupe à fort succès en Allemagne. Cette année-là, l’affiche est très orientée jeune public, ce qui se verra dans les travées de l’Exhaus. Quelques moments excellents, mais, pour être honnête, une journée assez loin de ce qu’a connu le festival par le passé.
Enfin, cette année 2014 marque le grand retour aux deux scènes. Avec moins de metal extrême que lors des "grandes années", le festival combine quand-même cette année hardcore, metalcore et deathcore, pour un résultat qui s’annonce savoureux.
Un line up résolument moderne, et prometteur qui verra les nouveaux rois de la ville Stick to Your Guns revenir en terrain conquis après le concert sold out d’avril dernier, et les dernières sensations du moment (Wolf Down, Malevolence, Napoleon se confronter aux valeurs sûres de la scène (Walls of Jericho, First Blood,…).
C’est l’année de la dernière chance pour découvrir ce festival si particulier… l’équipe Shoot Me Again sera en tout cas présente !
Plus d’infos:
http://www.summerblast-festival.de/
https://www.facebook.com/SummerblastFestivalOfficial
Tous les concerts organisés par Alphadoubleplus :
https://www.facebook.com/alphadoubleplusshows