20 albums récents pour vous (re)mettre au Death Metal
Samedi 13 février 2021
C’est à nouveau sans autre prétention que de vous permettre de faire quelques découvertes ou de vous confirmer dans vos (bons) goûts que nous vous proposons cette petite sélection de 20 albums (ou EP) axés Death Metal sortis ces derniers mois et dont nous vous recommandons l’écoute.
Point de Death mélodique ou de grosses locomotives qui ont déjà tout dit à la Kataklysm ou Benediction : concentrons-nous plutôt sur le côté brutal de la chose. Ou quand la mort nous va si bien...
- Stare Into Death and Be Still
A tout seigneur tout honneur, autant ouvrir cette sélection par ce qui est probablement resté comme le meilleur album de Death sorti en 2020, j’ai nommé le fameux Stare Into Death And Be Still des excellents Ulcerate
Ulcerate
. Bande-son de leur année confinée pour beaucoup, ce pavé impressionne dès la première écoute. Incroyable du début à la fin, cet album exprime à lui seul ces sombres et oppressant sentiments que nous pouvons tous éprouver en ces temps troublés. Mélange de Death technique et de Brutal Death auquel on aurait ajouté ce qu’il faut d’atmo aéré, Stare Into Death And Be Still regarde également droit dans les yeux le Black dissonant que l’on peut retrouver dans le reste du roster de son nouveau label, Debemur Morti. Habile, pénétrant et essentiel.
- Sulfuric Disintegration
Tout aussi essentiel pour les amateurs de Brutal Death, ce nouvel album de Of Feather and Bone
Of Feather and Bone
est venu confirmer tout le bien que l’on pouvait penser du groupe depuis le changement de cap stylistique avoué sur Bestial Hymns Of Perversion. Produit par l’incontournable Arthur Rizk, Sulfuric Disintegration nous explose impitoyablement à la figure durant une demi-heure d’une brutalité sauvage mais qui sait rester lisible malgré tout. Rageur, l’album évoque un Slayer
– Endless Wound
Egalement produit par l’incontournable Arthur Rizk (je me répète), Endless Wound constitue le premier album de cette nouvelle émanation de la bonne santé de la scène de Denver qu’est Black Curse
Black Curse
. A la croisée des chemins entre Death Doom Thrash et Black, cet ouvrage se veut plus insaisissable qu’il n’y parait. Surtout, il nous assène dès la première écoute cette claque qui met directement à genou, autant par respect devant tant de maitrise que par l’effet plombé de cette musique envoyée avec tant de folie. Rarement un riffing aussi insensé allié à des dissonances tempérées par de rares éclaircies aura parvenu à donner cette impression de chaos maitrisé. Comme si Incantation
- Lesions Of A Different Kind
Sur un versant plus créatif qu’il n’y parait, Undeath
Undeath
fait également forte impression avec son Lesions Of A Different Kind, album attendu après deux démos déjà remarquées. On y retrouve les influences à aller chercher chez les inévitables Cannibal Corpse
qui balance sévèrement, aidé aussi en cela par un riffing de fou furieux et une batterie assez incroyable. Bien produit, l’album parvient à rester tout ce qu’il y a de plus varié au fil de compos qui renferment chacune un passage bien mémorable. A noter aussi, le petit featuring de Trevor Strnad de The Black Dahlia Murder
- Speciation
Autre groupe capable de nous envoyer des riffs d’un autre monde, Faceless Burial
Faceless Burial
dont on attendait peut-être pas tant de ce troisième album, véritable montée en gamme sonore. C’est que nos Australiens ont revu leurs ambitions techniques à la hausse : loin d’être vaines, elles assurent un menu copieux à ce Speciation bien roboratif. Peut-être plus difficile à apprécier qu’un Blood Incantation
Blood Incantation
, et méritant clairement plusieurs écoutes pour en saisir les subtilités, l’album ne tombe cependant pas dans la surenchère. Il parvient même à ménager ses propres moments de pure brutalité ou de mélodie pour garder chacun à bord des longues plages qui le composent. Ambitieux et addictif.
– Death Star
Eloignons-nous un moment du côté brutal de la chose et optons pour une déclinaison technique et mélodique de notre Death Metal. Oui, Convulse
Convulse
montre avec Death Star que même 25 ans après son âge d’or il reste possible d’affirmer un certain appétit à faire évoluer sa musique. Bien loin du son finlandais old school (World Without God), Deathstar se vit comme un voyage un peu psyché dans un cosmos à la nature sous-jacente certes extreme (le growl vous le rappellera tout du long) mais qui recherche goulument un certain onirisme façon 70’s. Convulse
Convulse
pousse même le vice jusqu’à reprendre We Sold Our Soul For Rock'n Roll en plein milieu de cet album déroutant auquel on se surprend à revenir pour peu que l’on ait l’esprit (très) ouvert. Unique et attachant.
- Mortal
Après cette digression presqu’hors sujet, revenons à un propos plus classique. Classé assez vite dans la catégorie des suiveurs jouant avec notre fibre old school (surtout floridienne…), Necrot
Necrot
a pourtant tout compris et Mortal vient le rappeler avec beaucoup d’à-propos. Bien écrit et bien construit, l’album, dynamique en diable, accroche du début à la fin. Pas aussi simpliste qu’il n’y parait, pas aussi linéaire qu’on voudrait le croire, Mortal c’est l’exemple même de l’élève qui a si bien compris la leçon donnée par ses professeurs qu’il peut lui restituer en lui apprenant deux ou trois trucs au passage. Organique et percutant.
- Floating in Timeless Streams
Actifs, eux, au début des années 1990 mais sous le patronyme de Dissected, les Finlandais de Lie in Ruins
Lie in Ruins
s’étaient reformés dans les années 2000 pour sortir quelques pavés de Death Metal bien senti. Floating in Timeless Streams, leur dernière livraison en date, atténue ce côté pavé et constitue probablement l’album le plus accessible du groupe, en plus d’être un des meilleurs albums de Death sortis ces derniers mois. Les ambiances, les blasts, les passages bien plombées, le riffing halluciné… tout est là ! Surtout, l’ensemble se révèle mélodique en diable et s’écoute avec grande délectation, comme un Dead Congregation
Dead Congregation
qui se serait ravitaillé en leads. Puissant et délicieux.
des débuts. Plus varié qu’il n’y parait, l’album se vit intensément et renvoie aisément à leurs études 90% des groupes qui se réclament du Brutal Death et de ses illustres géniteurs. Et pour conclure sur le petit détail qui tue : c’est chanté en français, oui monsieur ! Inattendu et salvateur.
– The Tides of Blood
Restons au Canada pour la suite et imaginons Blasphemy jouer du Death Metal. Vous y êtes ? Pas tout à fait ? Alors envoyez-vous The Tides of Blood et laissez-vous déborder. Violente, dissonante et bestiale, la musique de Ceremonial Bloodbath
Ceremonial Bloodbath
défigure vos croyances. Imprévisible, elle se situe au confluent du Death, du Grind, du Black version War Metal et joue avec malice sur le côté inhumain de la chose. Mais on en redemande, tant le résultat s’avère addictif et sait se dévoiler sur le temps long, à l’image de ces quelques leads lugubres que l’on se plait à anticiper. Punitif et renversant.
– The Eternal Resonance
Autant respirer un bon coup après ça, ce que devrait nous permettre de faire Sweven
Sweven
. Un nom qui vous dit sûrement quelque chose, s’agissant aussi du titre du dernier album de Morbus Chron
Morbus Chron
sorti en guise de bouquet final en 2014. Or, on retrouve effectivement derrière Sweven
Sweven
l’ami Robert Andresson qui avait donc mis quelques compos de côté afin de poursuivre dans la nouvelle voie qu’il traçait à la fin de Morbus Chron
Morbus Chron
. C’est-à-dire un Death progressif très travaillé dans lequel il semble avoir débridé sa créativité. Les compos, ornées de riffs magnifiques, s’étirent dans une longueur à peine forcée, et se voient illuminées par les soli lumineux contrastant pleinement avec ce chant si torturé. Soigné et Inspiré.
- Necrotic Verses
Un peu difficile de passer sans transition à un Death de facture bien plus classique après ça, mais ce Necrotic Verses en vaut malgré tout la peine. Death Courier
Death Courier
fait peut-être figure de vétérants de la scène grecque mais autant avouer qu’on les découvre grâce à cet album qui rappelle certaines qualités de leurs excellents compatriotes de Mass Infection
quand il se la joue Death/Thrash (merci à ce riffing et cette batterie typée). Pas forcément le groupe le plus original de cette longue liste, mais on y revient avec plaisir. Direct et balèze.
- To Crown All Befoulment
Peu de Black/Death dans cette sélection ? Qu’à cela ne tienne ! Dearth
Dearth
a élevé un monument à vos tentations auditives les plus malsaines. Aussi dense qu’impitoyable, To Crown All Befoulment ressemble à un croisement entre un Death Metal moderne et ultra sombre à la Dead Congregation
donne dans le côté primitif de la chose, en sonnant à l’ancienne comme il faut, et sans chercher à s’encombrer de fioritures. Le groupe mise surtout sur ce bon alliage des familles entre gros riffs et rythmiques éreintantes, sans oublier naturellement un growl caverneux au possible (à noter à ce sujet la présence de Jesse de Hoax
- The Day that Death Prevailed
C’est ce que ça nous aurait donné envie de regarder des vieux films d’horreur en écoutant du Cannibal Corpse
Cannibal Corpse
cette histoire. Typiquement le délire de groupes comme Cardiac Arrest
Cardiac Arrest
, et qui est loin d’en être à son coup d’essai puisque The Day That Death Prevailed constitue son septième album. On retrouve cette capacité à expédier son Death Metal old-school avec une certaine rapidité d’exécution dans l’ensemble, et une homogénéité groovy dans le produit fini que l’on n’avait peut-être pas du côté de son prédécesseur. Rond et efficace.
- Totenzug: Festering Peregrination
Se plaisant aussi à jouer des ambiances qu’il parvient à distiller, Nekrovault
Nekrovault
peut également miser beaucoup sur ses vocaux pour se démarquer. Participant à l’atmosphère globale assez malsaine qui se dégage de Totenzug: Festering Peregrination, le chant complète fort bien le Death/Black/Doom lugubre, crasseux et imposant servi par ces Allemands signés chez
Van Records
. Amateur de compos plutôt étirées et la plupart du temps en mid-tempo, Nekrovault
- Black Abomination Spawn
Sur le radar des amateurs de Death/Black bien féroce après des premiers enregistrements prometteurs, Omegavortex
Omegavortex
a confirmé avec son premier vrai album les espoirs explosifs placés en lui. C’est que Black Abomination Spawn ne nous laisse aucun répit. Véritable recueil d’agressions en tout genre, l’album nous assomme de blasts et riffs à gogo jusqu’à nous couper le souffle. Il faut avoir le coeur bien accroché, mais le jeu en vaut la chandelle. Intense et tumultueux.
- Piles of Festering Decomposition EP
On termine cette sélection avec 3 EPs dont ce Piles of Festering Decomposition. Une démo qui sort peu à peu 200 Stab Wounds
200 Stab Wounds
de l’underground, notamment grâce à cette section rythmique de folie. Flirtant effectivement avec le Deathcore, les Américains restent cela étant du bon côté de la barrière du bon goût et savent surtout jouer avec les variations de rythme et leur sens du groove pour rester accrocheurs. Rafraichissant et persuasif.
– debut EP
Autre groupe s’étant bien fait remarquer de la scène underground, Had
Had
et son debut EP caverneux pourtant sorti de nulle part. Aussi mélodiques que chaotiques, ces vingt minutes convainquent directement du grand potentiel des Danois (Had
Had
signifie Haine...) qui réunissent facilement tous les ingrédients magiques attendus : riffs accrocheurs, chant sépulcral et batterie tapageuse au sein d’une ambiance empestée comme il se doit. C’est solide et c’est surtout réussi. Angulaire et consistant.
fait preuve sur cet EP d’une grande habileté dans l’exercice du groove sinistre. Bande son de vos moments d’horreur favoris (qu’ils soient devant votre écran ou dans votre vie quotidienne...), Katabasis dévoile un énorme potentiel de Death old school influencé par Autopsy
Autopsy
(entre autres). Les compos, soignées, évitent les redites et recherchent même bien souvent l’accroche mélodique qui va leur permettre de surnager de leur ambiance volontairement putride. Incisif et attrayant.