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Carcosian Film Night : une expérience ciné à savourer comme un menu démoniaque.

Samedi 15 mars 2025

Le 3 avril prochain, à Flagey, Julien Jauniaux organise une soirée de courts-métrages baignés d’occulte et de folk horror. Cette deuxième édition est une version améliorée de la première. Pour que les courts-métrages puissent aussi être diffusés dans une vraie salle de cinéma. On vous présente tout ça.



Peux-tu nous présenter le Carcosian Film Night en quelques mots ?
Carcosian Film Night projette des films qui explorent les frontières de l’occulte et du folk horror. A l’année, des soirées de court-métrages sont organisées, ainsi que quelques séances spéciales de long-métrages s’inscrivant dans cette part sombre du cinéma.

Que veut dire « carcosian » ?
C’est inspiré de la nouvelle « Un Habitant de Carcosa » écrite par Ambrose Bierce,
dont voici une traduction : https://www.thomasspok.fr/un-habitant-de-carcosa-ambrose-bierce.
Un voyageur découvre les restes d’une ville mystérieuse, Carcosa. Une histoire courte et très simple, qui a pourtant inspiré Lovecraft (ndlr : Howard Phillips Lovecraft est un écrivain américain connu pour ses récits fantastiques, d'horreur et de science-fiction) et tout un genre par la suite. C’est un peu le point commun de tous les courts que je sélectionne. Ils sont toujours liés d’uen façon ou d’une autre à Carcosa, son aura ou les thèmes folk, occulte ou cosmiques qu’elle inspiré.

C’est la quantième édition ? C’est un évènement pérenne ?
Après une année prototype (2024) où j’ai organisé 3 soirées de courts et une projection du film Mandy avec Cineflagey, j’ai beaucoup appris. Cette année est une sorte de reboot avec un nouveau logo et une nouvelle ambiance. J’essaye de le faire évoluer en recherchant des courts pendant toute l’année. Pour l’instant, je reste sur un format de quelques soirées par an, car cela représente déjà du travail. Je suis passionné, mais je n’ai pas envie de m’épuiser dès le début, bien sûr.

Quelle est l’origine de cet événement ? Répond-t-il à un manque en la matière ?
Étant réalisateur moi-même, j’ai eu quelques années pour observer le fonctionnement des festivals indépendants. En 2023, j’ai réalisé un court expérimental (visible ici https://www.garbagedays.be ). J’ai vu de superbes courts au Boston Underground Film Festival, Garbage Days y était projeté, et cela m’a inspiré pour projeter mon propre court avec d’autres. Cependant, mon bilan après un an d’envoi en festival était frustrant. Depuis la pandémie, beaucoup de festivals réservent une place aux courts dans leur programmation streaming, online only. Les frais d’inscription sont souvent élevés. On n’a pas envie de payer parfois jusqu’à 50 euros pour que son film se retrouve finalement une semaine visible sur une plate-forme inconnue, pendant le festival peu importe sa renommée. Faut-il encore que son film soit sélectionné et la compétition est rude. Avec Carcosian Film Night, je m’engage à projeter les courts dans une vraie salle de cinéma.



Comment s’organise ce genre d’événement ?
J’ai une page FilmFreeway où on peut inscrire son film, tant qu’il corresponde aux trois thèmes. Occulte, folk horror et tout ce qui est inspiré par Lovecraft. De mon côté, je recherche toute l’année des courts et lorsque j’en ai une dizaine, je contacte la salle et l’équipe du cinéma pour organiser la prochaine soirée.

Es-tu entouré/aidé ? Soutenu financièrement ?
Je n’ai aucun soutien financier pour le moment mais je suis bien entouré. Un très bon site créé par Toltek aide à rendre le projet plus crédible et pérenne. Ma présence au BIF Market me pousse à développer mon réseau aussi. L’œuvre au Noir pour ses graphismes et affiches, avec qui je travaille sur mes films aussi. Kinograph / Cineflagey qui héberge la prochaine soirée et d’autres j’espère.

Qu’est-ce qui te plait dans l’occulte, dans ce style de cinéma ?
Les trois thématiques de Carcosian se rejoignent, entre l’occulte et le folk horror, il s’agit toujours de la lutte du monde moderne contre des forces plus anciennes. Ou bien de la rencontre entre un personnage et une culture qu’il ne comprend pas. Aujourd’hui, dans notre monde noyé et dirigé par les technologies, il y a une forme de révolte qui me plait. L’horreur de Lovecraft est plus cosmique mais comme l’occulte et le folk horror, ces histoires nous rappellent qu’on n’est pas grand-chose finalement, une fois seul dans les ténèbres, les bois, dans une secte, aux milieux de ruines hantées, etc.

Quel est ton lien personnel avec le cinéma ?
J’ai étudié le montage à l’INSAS pour ensuite réaliser quelques courts-métrages de genre. C’est un parcours assez laborieux mais j’aime toujours autant l’image et le montage, à côté je réalise aussi des clips vidéos. En ce moment, je viens de finir Mopsorden mon dernier court-métrage qui sera projeté à la Carcosian Film Night. J’écris un long-métrage que j’aimerais bien sûr réaliser un jour.



Quel type de courts-métrages peut-on s’attendre à voir ? Des classiques, des perles rares, des avant-premières ?
Ce sont tous des courts réalisés après 2020. Souvent des indépendants mais avec une excellente qualité narrative, technique ou expérimentale. J’ai projeté l’année passée un film de Jonas Govaerts (Transfer) qui était un petit chef-d’œuvre de huis-clos lovecraftien.

Comment choisis-tu les films projetés ?
Je n’ai pas de formule toute faite mais en fonction du timing, de la qualité technique, narrative et cohérente par rapport à mon programme de 90 minutes, j’essaye d’inclure une variété dans les genres. Parfois, je ne projette que des films folk horror (comme au Razor Reel). Il m’arrive aussi de proposer que de l’occulte avec des histoires de sorcières et magie noire. Les frontières entre les thèmes sont souvent floues donc je m’efforce d’offrir la meilleure expérience cinématographique. Vraiment, comme un menu dans un restaurant démoniaque.

Y a-t-il des invités spéciaux ou des interventions prévues autour des projections ?
Pour les soirées classiques, j’essaye de faire venir les réalisateur·tices pour présenter. Pour les soirées de longs-métrages, pour l’instant, on n’en a fait qu’une, Mandy, avec une partie de l’équipe des effets spéciaux.

Le mot de la fin ?
Je conseille juste au public de venir pour découvrir tous les courts, en fait. Chaque court est choisi pour se compléter l’un l’autre lors des soirées. Chacun y trouvera son préféré et je promets de proposer à chaque soirée, la meilleure sélection possible.

Un avant-goût de ce qui vous attend:
https://vimeo.com/926226490

Évènement Facebook:
https://www.facebook.com/CarcosianFilms
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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