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Al Nabate, Plastic team, jonruelle, ça vous dit quelque chose ?

Interview,......ben de Al !

Jeudi 23 septembre 2010

1) Salut Alain, tu es un acteur très actif dans le milieu alternatif liégeois, et tu as touché à pas mal de choses,
mais avant de rentrer dans le vif du sujet, peux tu et c'est un peu un passage obligé te présenter aux lecteurs de Shoot Me Again ?

Salut Patrick, je suis engagé dans le milieu punk, rock et associatif depuis bien longtemps, je n'ose pas vous dire tellement c'est vieux! En vrac, j'ai crée avec une amis "Nabate records" qui fut un label de disque punk d.i.y, ai joué dans Unhinged (hardcore punk, deux albums), participé à l'ouverture du squat Jonruelle, puis de l'asbl qui en à suivit, organisé moultes concerts à la Zone, au Carlo Levi et autres endroits, rejoint l'équipe bénévole de la Casa Nicaragua, rejoint l'AG de la Zone, puis élu à son comité d'administration, joué dans Two-Star Hotel

Two-Star Hotel

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(deux albums), rénove écologiquement ma maison et organise des concerts au sein du "Plastic Team" avec des amis....

2) Suite à mes informations, tu as été actif dans le squat Jonruelle à Liège, avec du recul, quel regard portes tu sur cette époque? Sur les squats en général ? Les expulsions ?

Chaque occupation est différente. Le plus dur dans une telle "entreprise collective" c'est la dynamique, son mode de fonctionnement et la résolution des différents problèmes et conflits qui arrivent. Je crois qu'il faut un solide collectif, comme par exemple celui du "CSOA Passe Partout" de nos jours, pour espérer une réussite. Cela n'a pas été le cas pour Jonruelle!
L'expérience de Jonruelle en tant que squat est un échec. Personne n'a voulu gérer les nombreux problèmes jusqu'à ce que l'ambiance en devienne complètement détestable. Petit à petit la maison s'est remplie d'une trop grande proportion d'occupants étant là par nécessité économique mais n'aimant pas particulièrement le lieu et désirant y consacrer le moins possible d'énergie et d'argent. On économise comme on peu en évitant par exemple de payer sa participation aux dépense(électricité, téléphone, etc) afin de pouvoir aller au café du coin.
Chacun pour soi, la rénovation urgente de la maison est vite passée aux oubliettes. A ça s'ajoute une trop grande concentration de personnes dépressives et/ou alcooliques, ce qui produit une sorte de dynamique négative qui tire tout vers le bas pour en arriver que ceux qui désiraient réellement s'occuper de l'endroit soient dégoutés et partent ou arrêtent également de faire quoi que ce soit.
En 2001, afin d'éviter l'expulsion inévitable le bâtiment a été acheté en asbl par trois d'entre nous. Disont qu'on a preté l'argent à l'asbl qui devait petit à petit rembourser sans intéret. Plus tard on a du constaté que la toiture complètement pourrie menaçait de détruire complètement la maison et à à du être remplacée à grand frais. Les trois même se sont cotisés pour cette grosse dépense, ce qui n'a pas empêcher les autres occupants de toujours rechigner à même payer leurs dépenses en eau, électricité, internet, etc.. Au final c'est les trois même qui devaient essuyer tout les frais.. Jusqu'a ce qu'un incendie éclate. On a évité le pire, mais là nous décidons enfin d'arrêter les frais, au premier sens comme au figuré et demandons à tous de bien vouloir partir. Après une année, un second incendie! Nous sommes en 2010 et la maison retrouve enfin un espoir d'amélioration. Les travaux sont en route, la dynamique est re-lancée, avec d'autres personnes énergiques...
Le bâtiment est propriété d'une asbl, ce qui contribue à la lutte contre la spéculation immobilière du quartier. Le lieu, un fois en état, pourra retrouver sa place en tant qu'association du quartier.

3)Conjoncture économique difficile, nationalisme excacerbé au nord du pays, politique d'expulsion en France, la situation pour moi est pire qu'avant, quel est ton avis là dessus ?

Bon, déja on est débarrassé de Bush père et fils ce n'est pas mal!... Pour ce qui est de notre situation en Belgique ou à Liege je dirais que je ne suis pas très touché par "la crise". Je vois qu'on dépense quand même beaucoup de fric à tort ou à raison pour organiser de nombreux festivals gratuit, des gares prestigieuses etc... Il y a un gros problème de logement, les loyers sont de plus en plus chers... Mais sinon il y a pas mal de possibilités une fois que l'on éteint son poste télé et qu'on se dit "Que faire..". Moi j'essaie de rester informé et je m'implique dans ce qui m'intéresse.
Au sujet du nationalisme je le vois parfois autour de moi, à Liège, quand j'entends "les Français ceci", "les Flamands cela", "les Luxembougeois ceci", "les Hollandais cela..les Allemands".... il faut faire attention aux préjugés. Je ne connais pas bien la Flandre, et je me méfie des préjugés. Il me semble qu'ils sont domminé par une majorité de droite conservatrice, c'est triste pour eux (enfin pour ceux qui ne le sont pas quoi). En attendant n'oublions pas de balayer devant notre porte.

4) Tu étais un des membres de Two star Hotel et vous avez splité en 2009, quels souvenirs gardes tu de ton groupe ?

Beaucoup trop de prise de têtes!.. Il me reste comme souvenir les chouettes visites à l'occasion de concerts, notament à Leipzig, à Berlin et à Paris. Je suis assez heureux d'avoir enfin un peut de temps pour apprendre à rénover ma petite maison de manière (si possible) écologique... Aussi mes oreilles me disent "Merci!" pour cette pause...

5)Pour ceux qui ne vous connaissaient pas, peux tu leurs réexpliquer dans quel trip vous étiez ?

Oh, l'idée de départ pour Ben et moi était de faire quelque chose de complètement diffèrent de ce qui avait été notre quotidien pendant dix ans avec Unhinged, et aussi Hiatus

Hiatus

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pour Ben: le punk-hardcore, les paroles "politisées" et le milieu crust punk.
Avec la rencontre des autres membres le projet a prit forme, une sorte de mélange de punk des débuts (Devo

Devo

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, ...) du funk punk (Gang of four

Gang of four

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, ...) et du rock'n'roll dans son ensemble.. Le chanteur Phil joue maintenant dans Le Volcan, et le batteur Ben jouent dans Cheap Killers

Cheap Killers

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qui sont tous deux escellents. Je pense que les autres ont des nouveaux projets en vue aussi.

6)J'aimerais connaître ton avis sur la scène Punk liégeoise actuelle ? Un regard sur te ville et sa scène alternative ?

Bof je n'ai pas d'avis, il y a tellement de gens différents! je ne voudrais pas généraliser... Pour moi le punk signifie créativité, esprit d.i.y. et avant tout non-conformisme. Mais c'est différent pour chacun.

7)Tu as eu un label, j'aimerais plus en savoir, les difficultés que tu as rencontrés, ton regard face à ça ?

Oui Nabate records, ça à vraiment été super! j'ai d'abord fait énormément de rencontres grâce à cette activité qui était couplée à une organisation de concerts punk, d.i.y à Liège "Les Ami/es de la Place 4" (collectif qui a participé à l'ouverture du squat Jonruelle). Ca m'a apporté beaucoup. J'ai fait par nécessité mes premier pas en infographie, ce qui évitait d'avoir recours aux imprimeurs pour faire quelques manipulations très coûteuse sur films. J'ai pu apprendre toutes sortes de choses afin de sortir des 33tr, des CD's. Le travail de distribution était harassant, tant de travail pour envoyer deux trois disques par ci par là dans le monde! se faire payer, la compa et les papier de l'asbl, etc.. et ...les files à la Poste!
Apres 23 disques j'en ai eu un jour marre de tout le travail de distribution. J'aurai probablement du monter tout ça avec un collectif, mais ce n'est jamais évidement de partager les tâches et donc les décisions, etc... De toute manière je dois dire que de moins en moins de gens achetaient des disques. A propos! Aujourd'hui une bonne partie du catalogue est désormais téléchargeable gratuitement à cette adresse:

http://nabate.blogspot.com/

8)Tu organises pas mal de concerts, quels sont tes critères qui t'amènent à avoir le coup de coeur pour un groupe ? Tu as des styles ou courants musicaux que tu affectionnes plus particulièrement ?

Le collectif s'appelle le Plastic Team (www.nabate.org/Liege) Bon, le but de notre démarche est de faire venir les artistes qui nous excitent et d'avoir suffisament de monde pour boucler le budget et que l'artiste soit payé. Pour le moment nous sommes un petit noyau Fil et moi, entouré d'amis Tania, Daniel, Ben.. qui nous aident. Oui il sagit en effet de coups de cœurs.
Le style peut être très varié, il suffit que ça nous plaise! Les démarches originales ont notre priorités. Nous avons invité entre autre Lover!, Black Diamond Heavies

Black Diamond Heavies

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, Quintron, Dean Dirge, Magnetix

Magnetix

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, Périphérique Est, Chain and the gang, Weave!, Vialka & Xiao He, Cococoma, Turpentine Brothers, Electronicat, Love Boat, Action Beat

Action Beat

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, Miss Alex White & The Red Orchestra... On passe du hardcore punk au punk dub, en passant par le garage lo-fi, etc..
Fil fait l'affiche, moi le site web, etc.. C'est un grand plaisir de pouvoir voir ses groupes préférés à domicile!

9)Suite à mes interviews j'entends de la part des organisateurs que la difficulté principal c'est parfois le manque d'intérêt du public, es-tu de cette avis, et pourquoi ?

Bah il s'agit quand même de culture underground ou contre-culture et ça n'intéresse qu'un nombre limité de gens et c'est un peu ça qui est amusant! Il faut bien boucler la chose, faire la bonne promo, convoquer ses amis et peut-être ne pas proposer tout le temps la même chose..

10)Tu es aussi un des membres de la Zone, de la Casa Nicaragua et puis aussi du collectif "j'ai des visions", mais tu n'arrètes pas..., qu'est-ce qui t'anime depuis toutes ces années ?

Hé la question philosophique du jour!... Comme tout le monde j'essaie de mettre un sens dans ma vie, tout en m'amusant être content de moi à la fin de la journée, c'est à dire être plus ou moins en accord avec mes idées.. Ceci dit, j'essaie maintenant de limiter le plus possibles mes "engagements" dans tous ces collectifS parce-qu'il me faut beaucoup de temps pour rénover ma baraque.

10bis) As-tu des appels, des offres, des propositions, des demandes à lancer aux lecteurs de Shoot Me Again ?

C'est un petit conseil: bougons-nous le cul! Je ne comprend pas les gens qui glandent devant leurs postes télé, ou qui dépriment au café (suivez mon regard...). Il faut créer les conditions pour se sortir de sa merde, même si ce n'est pas facile. Faire le point régulièrement. Fréquenter les gens qui nous intéressent, se cultiver et apprendre à faire des trucs, pour pouvoir apporter son aide aux potes qui nous aideront pour d'autres choses à l'occasion... On peut faire tant de choses, apprendre à sortir des sons d'un instrument, à rénover une baraque (squattée?), à s'engager dans une des nombreuses associations qui nous branchent, etc.. J'ai peur d'être tellement moraliste, mais merde, on a la chance de vivre dans une société ultra riche comparé à la grande majorité du reste de la planète!

11) L'interview se termine..., si un génie te proposait de réaliser trois de tes rêves, que lui demanderais tu ?

oh déja fini? on n'a pas parlé de milles choses..
alors:

1. Être complètement logique avec moi même
2. Passer plus de temps avec mes très proches, aargh!
3. Avancer dans la rénovation de ma maison.

http://nabate.org/liege

http://myspace.org/alnab

http://sansinterdit.org

http://casanica.org

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