Chronique

HYACINTH
Homo Ludens

Mercredi 4 janvier 2006

Oh, ça a changé Hyacinth. Ah bin non, en fait c'est bien le Hyacinth qu'on connaît, une fois qu'on pense à jouer ce 7" en 45 tours... Remarquez ça se tenait, c'était pas top mais ça donnait une espèce de truc vaguement math-quelque chose avec une voix d'outre-tombe, et un côté un peu surréaliste et futuriste par dessus tout ça... Note pour plus tard, un concept à creuser. Vous connaissez pas Hyacinth ? C'est un de ces groupes qui font vite parler d'eux, que la réputation précède, et ce avant même leur premier concert. Faut dire, y a là-dedans des ex-membres de Short Supply, Dead For A Minute, Desidata, Cross Me et Dispatch. Bref, des vieux de la vieille de la scène hardcore alternative de Metz, Nancy et environs. Ca, c'est pour l'histoire.

Pour la musique, je dirais qu'on est proches d'un peu tous les groupes que je viens de citer, une sorte de fin mélange de tout ça. La voix hurlée est sur certains morceaux accompagnée de la voix chantée qui nous rappelle Short Supply, ça fait du bien. Bon évidemment c'est un chouilla plus complexe, pour décrire tout ça je vais lancer des mots-clés qui tachent : emoviolence, chaos, et tout ce qui va avec. Bien maîtrisé toutefois, on s'y retrouve assez facilement après à peine 2/3 écoutes. Ca fait un petit temps que je les ai vus en concert et là ça a pas mal progressé et je serais curieux de voir ce que ça donne maintenant sur scène.

Mais c'est pas tout, y a un solide concept là-derrière. Hyacinth est, ce n'est pas un secret, un groupe engagé et de démarche résolument punk. Il n'est pas rare que leurs concerts tournent en débats plus ou moins politiques, et ce disque est un benefit-disc en faveur d'acharnistes prisonniers en Allemagne. Pour toute l'explication référez-vous plutôt aux booklets qui se trouvent dans le 7". La grosse enveloppe en papier-sachet imprimé contient en effet non seulement le 7", mais aussi un livret avec les paroles et quelques textes persos, un autre livret expliquant le pourquoi du groupe et de toute l'idéologie qui gravite autour, et divers tracts renvoyant vers des assos et groupements anarchistes. Bien écrit, bien foutu, et rappelant que le hardcore-punk, à la base, c'était plus qu'une musique...

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