Chronique

RAKETKANON
RKTKN #2

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KKK Records

Sorti le 06-03-2015


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Mardi 21 avril 2015

Si nous avions fait l'impasse sur RKTKN #1, c'était plus par manque de temps que par manque d'envie. Le groupe qui sur scène fout des mandales systématiquement, ne nous avait pas échappé, la preuve avec les images que nous vous avons ramenées à plusieurs reprises. Nous n'allions dès lors pas louper la sortie de RKTKN #2 et surtout oublier de vous en parler.

Sur scène, nous avions (et avons encore) l'embarras du choix. La sortie de ce deuxième disque se fête aux quatre coins de la Belgique, parfois avec beaucoup d'euphorie parfois plus timidement de la part du public mais avec toujours autant de fougue de la part de RAKETKANON
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.

Dès le départ, le groupe a placé la barre assez haute. Déjà bien déjanté avec son précédent projet, KAPITAN KORSAKOV
KAPITAN KORSAKOV


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, Pieter-Paul Devos, s'est trouvé des acolytes de premier choix pour retourner une scène et une salle entière même. Avec leurs esprits complètement déjantés, les membres du groupe avancent telle une bande de déments terrifiants (revoyez le clip Judith pour avoir le ton).

Que ce soit sur scène ou à travers leur musique, RAKETKANON
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s'est créé un univers et un style essentiellement personnels. Dès lors, comme toute chose assez tranchée, on aime ou on déteste. L'absence de basse et surtout la présence des bidouillages notamment sur les vocaux expédient la formation sur leur propre planète dès les premiers accords.

Tout comme le précédent disque, le tracklist de RKTKN #2 est entièrement composé de prénoms. Florent, également le premier single de l'album, ouvre donc le disque. Si les prénoms sont là plus pour la forme que le contenu, ce premier titre épileptique est clairement un hommage à Florent Pevée (KABUL GOLF CLUB
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), tragiquement décédé en 2013.

Dès les premières écoutes du disque, deux aspects surprennent. Sans grande surprise, la folie du groupe est moins débordante dans sa version studio que sur scène. Ces débordements étaient toutefois plus bruts sur RKTKN #1. Bien que Steve Albini se soit occupé de l'enregistrement et du mixage du disque, RAKETKANON
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propose une version de lui-même plus moulée dans ses effets. Ensuite, RKTKN #2 ne propose pas de titre entièrement aliéné et aliénant qui impose à coups d'immédiateté le style décalé des gantois à l'instar de Judith ou Anna que nous retrouvions sur le premier opus.

Suzanne n'en est pas loin. La tension reprend le dessus mais elle n'explose pas complètement à la figure de l'auditeur. Ibrahim est une version Hard Core de leur style mais à l'inverse bien trop explosive pour instaurer un climat en si peu de temps. Harald ne s'en sortirait pas mal si il ne tardait à se mettre en marche (il faut attendre 1 minutes 30).

Derrière ce qui pourrait ressembler à des critiques, s'exprime des attentes afin de retrouver l'engouement du premier disque. L'effet de surprise étant déjà derrière, RAKETKANON
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a préféré aller de l'avant plutôt que de s'enfermer dans un bis repetita.

Hanz par exemple offre une complexité bien plus intéressante que la débauche de vigueur que RAKETKANON
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maîtrise maintenant. A l'écoute de ce disque, l'on ressent que le groupe s'ouvre de nouvelles voies d'expérimentations sonores pour l'avenir. Ou bien Mathilde démontre que l'on peut être un groupe complètement ardent et savoir jouer sur les retenues aussi sans se ramollir. Elisa s'appuie également sur cette retenue tout en renouant avec les tensions dont le groupe nous avait habitué. Nico Van Der Eeken, enfin, a les dents longues. Il fait tourner ses sonorités et manque de justesse de provoquer une hystérie collective dans votre salon. Avec la version vinyle, on poussera le pitch qui accélérera de quelques pourcents la vitesse du morceau afin d'y arriver.

Ce deuxième volume désire donc démontrer que la folie de RAKETKANON
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est entièrement maîtrisée par le groupe lui-même. La formation choisit de ne pas la laisser exploser complètement comme sur le premier disque et lui insuffle l'obligation de se montrer plus réfléchie. Cette maturité qui peut décevoir la première fois, permet surtout aux Gantois d'éviter de s'enfermer dans des attentes définies et d'aller de l'avant. Tout en conservant son style et sa personnalité, RAKETKANON
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évite ainsi de reproduire commodément ce qu'il a déjà fait. Ce que l'on appréciera dès la deuxième écoute.
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