Chronique

NONSUN
Black Snow Desert

Autoproduction

7 tracks, 84 min
Sorti le 06-01-2016

Samedi 12 mars 2016

Souvent qualifié d’hermétique, l’univers post-métal expérimental est généralement difficile d’accès et souvent réservé à des adeptes aguerris à ce style. Le premier album de Nonsun

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: "Black Snow Desert" ne déroge pas à la règle.

Après avoir sorti deux EP, Goatooth and Alpha, les membres ukrainien de Nonsun

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, nous livrent avec "Black Snow Desert" de longues compositions instrumentales oscillant entre schizophrénies mélodiques et lourdeurs distordues où les esprits les plus ouverts et les plus patients y trouveront leur goût.

L’entame de cet album "No Pity for the Beast, No Shelter for the Innocent" met lentement et soigneusement en place les instruments (Guitare, basse et batteries) qui deviennent progressivement les acteurs d’un récit musical, se découvrant, se testant et s’accordant tout au long de cette première plage. S’ensuit "Ashes of Light, Demons of Justice" à l’ambiance lourde et oppressante où s’opposent dans un combat mortel l’harmonie fine d’une guitare aux démons distordus de basse et de batterie. Si cette dernière se fait plus discrète dans "Crystal Empty", c’est pour mieux laisser la place à la névrose des guitares privilégiant les expérimentations sonores aux mélodies. Peut-être le morceau le plus hermétique de cet album. Après cette schizophrénie passagère, la reconstruction s’opère et les mélodies s’harmonisent avec "Peace of Decay, Joy of Collape" suivi de la perle de cet album "Heart’s Heaven Burden" où se mélangent parfaitement sets de batterie frénétiques, expérimentations sonores et envolées musicales. Retour au calme avec "Observing the Absurd", partie plus aérienne, la batterie s’effaçant pour laisser place à des riffs répétitifs rendant l’atmosphère étouffante. La dernière page de ce récit, "Rest of Tragedy", décrit un délire bipolaire de guitares à la fois légères et irrationnelles définitivement annihilé par un superbe final clôturant cet album.

En bref, l’écoute de Black Snow Desert nous piège en nous entraînant inexorablement dans le récit d’un voyage oppressant et tragique, telle la traversée d’un désert sans fin dans un monde où la lumière aurait disparu depuis longtemps.

Tags : doom drone dark ambient experimental

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