Quelques aficionados l'attendaient fébrilement depuis 3 ans ; les autres deviendront, à n'en point douter, des fans indéfectibles après avoir écouté le deuxième album de Oak Pantheon
Oak Pantheon
, jeune duo de Minneapolis.
Intitulé InPieces , l'opus, toujours auto-produit avec grand soin, continue à affermir le style du groupe tout en marquant une évidente progression dans la richesse des influences.
Un premier EP,Void , paru en 2011, et surtout leur premier LP, From a whisper (2012) avaient suffi à faire comprendre qu'il fallait chercher une large et fertile filiation du côté d'Agalloch
Agalloch
. Le groupe lui-même ne se lasse de revendiquer cette ascendance dans un grand nombre de discussions avec sa fan base.
agrémente son classique « progressive black métal » d'une identité « post métal » plus prégnante et lorgne davantage vers Deafheaven
Deafheaven
; longues digressions guitare / bass / drums, mid-tempo (Climb, Enormity , GodSon ) augmentées, alternativement, de la sombre voix de Tanner Swenson ou de celle de Sami Sati (les deux membres du groupe). Le travail sur les structures est plus impressionnant encore que sur From a whisper ; chaque titre est composé comme un tout. Ce tout jetant parfois des ponts (cf Burden of growth - GodSon) vers un autre tout !
Thématiquement, In Pièces donne dans le métaphysique classique : entre des atermoiements sur la fin des temps (Day as a new day), des angoisses sur la chute de Dieu (Climb), une troublante traversée du néant (Float), une hésitation entre l'infiniment grand et l'infiniment petit (Climb à nouveau où James Benson, le pote leader d'Amiensus
Amiensus
, récite un monologue intriguant du film « l'homme qui rétrécit » de Jack Arnold (1957)), l'on croisera fantômes et cauchemars, troubles et angoisses (GodSon)...
Une cuvée 2016 qui fait montre d'une maîtrise exceptionnelle : maîtrise des rythmes et des ruptures, maîtrise technique et par dessus tout maîtrise absolue des intensités (les 11 minutes de GodSon sont une prouesse d'équilibre à cet égard). Les titres les plus longs ne sont jamais assez longs et, bien sûr, les titres plus courts sont beaucoup trop courts ; paradoxe de l’opulence!