,le décidément très prolifique duo de Portland nous balance un 5ème LP aussi ambitieux que son titre le laisse supposer: No one deserves happiness. Ambitieux car, pourvoyeurs du son de l’abîme de la mélancolie, ils se proposent, à travers ce disque, d'universaliser le propos; «no one», c'est à dire «personne», c'est à dire, in fine, et par renversement: «tout le monde mérite d'être malheureux». Comme un message d'ouverture à tout ceux qui n'ont pas encore tenté l'expérience «The Body
The Body
»: venez; écoutez; ce disque est pour tout le monde! Quoique.
Ambitieux aussi de l'esprit de synthèse d'une production qui joue en permanence la carte de la fusion – assimilation; forts de leurs très réussies collaborations depuis le k-o technique All the water of the earth turn to blood (2010), The Body
The Body
fait, entre-autres, appel une nouvelle fois à Chrissie Wolpert (chant clair), et à Seth Manchester qui, en plus de son envoûtant travail aux drums programming, produit cet opus dans la droite ligne de son travail sur Christs, Redeemers et de celui de The Haxan Cloak sur I shall die here.
Présente depuis All the waters..., Chrissie Wolpert (Assembly of the light choir) est pratiquement devenue la troisième membre effective du groupe; au-delà de son chant et de son travail sur les arrangements vocaux, elle a incontestablement institué, sur cet album, un véritable nouveau paradigme: la voix féminine, claire, est plus présente encore que par le passé et c'est désormais autour d'elle que le travail des deux leaders King et Bufford s’enroule imperturbablement. Sur un doom raffiné, ciselé d'arrangements electro, la voix de Chip King ne cesse d'hululer ses urgentes imprécations (For you, Hallow/Hollow) alors que ses guitares n'ont peut-être jamais été flirter aussi près des sons expérimentaux / drones que sur cet album (The fall and the guilt, Prescience, The myth arc).
Quid de Adamah (paroles et chant de Maralie Armstrong), le titre le plus propre, le plus pop jamais enregistré par The Body
The Body
. C'est Siouxie and the Banshees, qui aurait pu ne pas vouloir l'enregistrer et Massive Attack, qui n'aurait certainement pas souhaité la composer, réunis. Si loin, si proche! L'on comprendra peut-être plus tard vers quels nouveaux confins musicaux Adamah était censé nous emmener.
Nonobstant, avec ce nouvel album, The Body
The Body
nous rappelle que le néant est le lieu, que la solitude est l'état, qu'il n'existe ni abri ni solution. C'est intrusif, c'est interrogatif, c'est disruptif, c'est intuitif; c'est jouissif! Avec No one deserves happiness, The Body
The Body
a réussi à communiquer une nouvelle fois les bases de sa nouvelle dialectique: le malheur est parfois si pénétrant qu'alors il procure du bonheur.
Tags : Sludge Doom
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