Le grindcore, à l'instar des autres genres musicaux, possède ses albums références, devenus avec le temps des classiques; et puisque cette chronique concerne un album de metal extrême, revenons un peu en arrière et, pour les plus anciens, faisons appel à nos souvenirs.
Lorsque Napalm Death
Napalm Death
, en 1987, sort Scum, future référence d'un genre à venir, tout le monde appelle encore cela du death metal. Ici intervient un journaliste anglais, le Steve Jobs du «branding» musical, qui décide de nommer ce style le grindcore (pourtant rien de nouveau, seulement une évolution/crossover entre le death et le post-punk). Dont acte. Les codes sont fixés. Et restons-en là; lorsque Carcass
Carcass
hurle Supuration en 1988, c'est du grindcore; quand Dan Lilker et ses amis sortent Extreme conditions demand extreme responses, c'est encore du grindcore; lorsque Nasum
Nasum
publie l'énorme Helvete en 2003, c'est toujours du grindcore; Pig Destroyer
Pig Destroyer
explose tout avec Phantom Limb, idem; et enfin, quand Gridlink
Gridlink
anéantit les survivants avec Longhena en 2014... grindcore. Trente années d'un style musical résumées en quelques albums plus importants que les autres. Mais il y en eu tant!
Alors lorsque l'on sait que le génial guitariste de Gridlink
Gridlink
, Takafumi Matsubara, officiait également, jusqu'à son split en 2013, au sein du trio grindcore japonais de Mortalized
Mortalized
, et que le courageux label australien
Blastasfuk
vient de sortir une quasi intégrale de ce groupe... aucune hésitation possible: on plonge, tête la première dans ...Complete Mortality.
Un album fleuve (58 titres), qui n'hésite pas à compiler seize EP's, démos, collaborations et autres splits de Mortalized
Mortalized
, enregistrés entre 1997 et 2013, proposés dans un ordre ante-chronologique qui permettra à l'auditeur de s'imprégner de la maturité musicale d'un projet qui s'est approprié tous les codes du genre... et plus encore.
Glissant en parallèle des vocaux «grunt» du chanteur Takahashi, la guitare de Takafumi Matsubara suit sans peine les drums (pointant pourtant entre 200 et 250 bpm) d'Ikeda avant de breaker, contre-breaker et de concrétiser par des soli virtuoses et toujours à propos. Mortalized
Mortalized
convainc tout autant dans un style «harsh noise expérimental» lorsque le groupe partage l'affiche avec Guilty Connector (plages 21 à 27). ...Complete Mortality est un album testament. Témoignage d'un groupe qui aurait pu (dû?) planer à la hauteur des plus grands.Un album qui, malgré quelques faiblesses de production, servira de viatique à tous les fans d'un genre qui, depuis la sortie d'un certain Longhena, ne cessent d'attendre une nouvelle référence.
Et dire que Mortalized
Mortalized
n'a jamais eu la chance d'enregistrer un LP...
Tags : Grindcore, harsh noise
get Facebook count
URL : https://www.shootmeagain.com/chroniques/5706_mortalized_completemortality API URL : https://graph.facebook.com/v2.7/?id=https%3A%2F%2Fwww.shootmeagain.com%2Fchroniques%2F5706_mortalized_completemortality&access_token=146373435406736|7f51b20e2f61d883164b12276c50cec6 ERROR: Invalid Json...
get Google+ count
URL : https://www.shootmeagain.com/chroniques/5706_mortalized_completemortality API URL : https://clients6.google.com/rpc?key=AIzaSyCKSbrvQasunBoV16zDH9R33D88CeLr9gQ ERROR: Invalid Json...