Chronique

MEPHISTOFELES
Whore

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Autoproduction

7 titres - 34min
Sorti le 20-05-2016


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Samedi 30 juillet 2016

Il faut bien en convenir, nos sociétés occidentales ont réussi un fort joli coup depuis deux décennies: elles ont torréfié le Live fast, Die young des Circle Jerks
Circle Jerks


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, qui vrombissait comme une urgente caisse de résonance générationnelle, en un triste breuvage insipide et politiquement correct, le Live happy, Die healthy. Aujourd'hui, il nous faut mourir en bonne santé (sans frais pour la sécu), consommer sain, faire du running (remarquez qu'on ne dit plus jogging... le marketing lance un nouveau terme et on croit à un nouveau sport. Magique!), aimer son boulot (quel qu'il soit, c'est bon pour la productivité)... et être heureux (si vous doutez, il existe une déclinaison infinie de coachs autoproclamés et redoutablement sous éduqués qui vous y feront croire).
Il ne reste, aux rescapés libertaires de tous poils, qu'à entretenir la légende de tous les Jimi Hendrix, Sid Vicious et autres géniaux anonymes qui ont vécu une courte, mais intense vie.
N'en déplaise, des groupes continuent à choisir la liberté de vivre; la liberté dangereuse...
Ainsi en est-il du trio argentin de Mephistofeles
Mephistofeles


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qui sort un premier LP, intitulé Whore. Sur un doom – psyché 70's que le groupe lui-même dit fortement influencé par Uncle Acid & The Deadbeats mais où l'on entend plus encore Windhand
Windhand


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ou Electric Wizard
Electric Wizard


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, les sud-américains osent aborder, sept titres durant, l'infini délitement d'une jeune fille qui, au prise avec une addiction mortifère, ne peut plus ignorer l'inéluctable: elle va en mourir.
Tel est la thématique de cet album; sombre, homogène et compacte, jusqu'à la monomanie.
L'homogénéité est musicale aussi. Peut-être à l'excès. Les références à Black Sabbath
Black Sabbath


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sont partout: les lignes rythmiques de Black sunday, de Evil beauty feront penser à la première époque de la bande à Ozzy... On a parfois l'impression de réécouter NIB ou Electric funeral. On est même troublé en écoutant Kill yourself, dont le riff semble se réapproprier celui de Iron man. Mais ça fonctionne!
Mephistofeles
Mephistofeles


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écrase un mid-tempo continuel qui semble jouer la recherche de l'étourdissement, de l'envoûtement; l'évanescence d'une lente destruction en marche.

La cohérence domine Whore de bout en bout; Gabriel Ravera (vocaux et guitares) tenterait-il de renverser le propos lorsqu'il chante, dans Wizard of meth: « Life's a hell, die young. Life's a hell, die now. » La cause induit-elle l'effet? L'effet éclaire-t-il la cause? A méditer, pendant qu'Ivan Sacharczuk continue de marteler ses fûts du poids infini des ailes du papillon humain, tel cet éphémère qui se languit posément du temps court qui le sépare encore du repos éternel. Le repos de ceux qui ont vécu l'enfer.

Un album parfois un brin monocorde mais, en définitive, une belle découverte et une mention spéciale pour le magnifique artwork de cet album. La cover la plus troublante de cette année... jusqu'à présent.



Tags : Doom psychédélique
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