Chronique

CAR BOMB
Meta

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Autoproduction

11 - 49min
Sorti le 28-10-2016


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Lundi 10 octobre 2016

Selon le Trésor de la Langue Française (TLF), le préfixe Méta « exprime une idée de transcendance ...(ce) qui est au-delà de, ce qui dépasse et englobe la réalité désignée par le 2e élément. » Meta est aussi le titre du troisième LP de Car Bomb
Car Bomb


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. Méta comme:

Métaphysique. Après un premier effort, Centralia, sorti en 2007, ayant unanimement été acclamé par la critique pour sa créativité et son audace, comment les américains pouvaient-ils se réinventer? Ils se sont, bien sur, posé la question avant de sortir w^w^^w^w (plus communément appelé « wave form ») en 2012. Continuer sur la voie du labyrinthe expérimental ou tracer un chemin droit et donner tous les codes d'accès au public? Ils choisirent, dieu merci, la première option...
C'est que Car Bomb
Car Bomb


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, dès le début, n'a jamais souhaité se corrompre dans le consensuel et, au risque d'en perdre plus d'un au passage, s'est affirmé dans un style personnel, redéfinissant par la-même les contours d'un mathcore « deuxième génération » qui va beaucoup, beaucoup plus loin que les classiques du genre.
Ainsi en fut-il de Centralia et de w^w^^w^w. Ainsi en est-il de Meta. Méta comme:

Métamusique. Le quatuor de Long Island continue donc sur sa lancée, tout en assumant clairement, depuis w^w^^w^w, une proximité sonore marquée avec Meshuggah
Meshuggah


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. Parmi toutes les influences déclarées, c'est celle qui nous semble immédiatement la plus prégnante: énorme double pédale, caisse claire de plus en plus amplifiée (Elliot Hoffman aux drums), basse lourde en soutien et vocaux hyper puissants (Michael Dafferner). Voici la base. Mais le fonds !
L'alphabet musical de Car Bomb
Car Bomb


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, quoiqu'en constante évolution, en permanente « augmentation », s'articule, sur Meta comme sur ses prédécesseurs, autour de quelques incontournables fondamentaux qui tendent à sublimer chaque pièce du puzzle ainsi élaborée: polyrythmie, modulation, rupture, atonalité, dissonance...
Dès From The Dust Of This Planet, les structures semblent déchiquetées sur l'autel de la puissance et l'imparable technicité du quatuor sert les intérêts de cette déconstruction labyrinthique. Mais lorsque survient Nonagon, l'on comprend qu'on ne pourra peut-être pas comprendre! Sur ce grand chantier de la concaténation divergente, le maître architecte se nomme Greg Kubacki. Guitariste de son état, il élabore, pour notre plus grand bonheur, cet entrechoquement de «slide picks» (en montée comme en descente – Secret Within, Nonagon ou Black Blood), d'effets inattendus de sa pédale «Whammy» (Constant Sleep) et d'harmoniques artificiels (Infinite Sun) et semble détenir toutes les clés de ce «grand tout» dont Car Bomb
Car Bomb


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continue imparablement à entretenir, album après album, le génial mystère. Meta comme:

Métahumain. Après avoir été invité comme «additional vocals» sur le titre Third Revelation de l'album w^w^^w^w, Joe Duplantier (Gojira
Gojira


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), est de retour sur Meta pour pousser la voix sur The Oppressor, un des titres aux breaks les plus aériens, aux accents les plus jazzy. Cette fois le chanteur du groupe français n'a pas fait le déplacement pour rien puisqu'il s'est aussi chargé de la coproduction de l'album (avec Greg Kubacki). Doit-on y voir la raison de cette épaisseur sonore qui impressionne indubitablement mais qui nous éloigne de la production du Centralia de 2007.
A noter enfin la participation de Frank Mullen (chanteur de Suffocation
Suffocation


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), sur Sets, autre fantastique démonstration technique, où la basse de Jon Modell répond sans coup férir aux provocations de la six cordes de Kubacki.

Même si l'on s'attendait au meilleur avec Meta, c'est à un gargantuesque festin que Car Bomb
Car Bomb


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nous convie avec ce troisième album. D'aucun aurait voulu, parfois, que l'insolite créativité de Centralia métastase ici encore plus souvent; malgré cette mélancolique réserve, Meta est une réussite absolue, une leçon de technique et de maîtrise. Un labyrinthe dont on ne sort pas. Mais qui le voudrait?
Sans conteste l'un des albums de 2016...



PS : Nous n'oublierons pas de mentionner :
Le métaclimat, encore appelé « métacagouleyvafairefroid »,
La métapolitique, ou « métagueulegrosconnard » (chaque fois que Donald Trump prend la parole),
La métapsychologie des collègues du lundi matin ou « métaunesalemiiiiiiine »,
La métadiététique ou « métaprisdupoidstoi »,
Le métabolisme ou « métatropdeboltoi »,
La métaphore ou « métaoubliéquelesenfantsdorment » pour tous ceux qui écoutent du métal trop fort, le soir,
Et enfin la métacritique du chroniqueur musical ou « métapasencorefinidis » !
La boucle semble bouclée...


Tags : Mathcore, avant-garde
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