Il est probable que le plus grand plaisir du chroniqueur anonyme réside dans l'incroyable chance qu'il rencontre lorsqu'il découvre un nouveau groupe, en apprécie le travail, et réussit à transmettre son engouement à quelques lecteurs. Le pied !
Entendre pour la première fois Noise Trail Immersion
, quintet italien originaire de Turin, pratique, pour son premier album intitulé Womb, un mathcore, tendance tech-death teinté de dark ambient. Rien que ça !
L'intro, Border, laisse penser à un album de post-black métal : longue digression saturée accompagnée de hurlements distendus. Puis In Somnis remet les idées en place. Hurlements sur la ligne de drums et travail de cordes incroyable ; il suffit d'entendre les nombreux intervalles à l'octave pour comprendre que Noise Trail Immersion
Noise Trail Immersion
utilise avec bonheur une huit cordes. La basse (cinq cordes) est lourde et la rythmique syncopée, avec méthode. Light Eaters confirme, par la multitude de postures prises par la lead guitare, par les breaks dissonants des drums et par la basse « messugghienne », que nous avons affaire à une formidable évolution d'un style mathcore qui, peut-être, avait pris cette vilaine habitude de se reposer sur ses lauriers (DEP
notament). Womb est une incroyable éructation maîtrisée ; la violence des propos n'y est jamais gratuite et la technique de nos amis italiens permet systématiquement, ligne rythmique après ligne rythmique, de tout remettre en question... Jusqu'à la plage titulaire.
Cette dernière, placée à la juste césure du milieu d'album, telle un pli sur lequel les deux parties (l'aval et l'amont) vont venir se dissoudre, reste la surprise majeure de cet opus.
Long (7min 30) titre dark ambient, tout en sous-entendus et en images sonores déconstruites, Womb, véritable trou noir musical, dispense l'anti-matière nécessaire pour absorber, pour fusionner tous les titres de l'album et les recracher en un génialissime négatif acoustique...
La seconde partie de ce premier effort continue, comme il se doit, la démonstration d'audace structurelle. Organism, tout en polyrythmie, laisse entrevoir quelques incursions vers l'univers post-BM, confirmées par sa suite, Hypnagogic, courte plage s'exténuant aux limites de l'expérimental noise. Tongueless et son break noisy rock 90's propose une première expérience de voix claire, qui nous emmène, sans transition, vers Birth, ultime titre de Womb, et subtil mélange rétrospectif de toutes les ambitions de Noise Trail Immersion
Noise Trail Immersion
. L'on peut alors se sentir immergé, définitivement, dans leur univers sonore...
Coup de chapeau aux guitares (Davide et Daniele), grands ordonnateurs de ce grand tout magistral. De ce grand coup de maître !
De grandes idées, de riches constructions, de subtils arrangements et de très mures velléités techniques pour une des plus belles découvertes de l'année...
Grazie mille !
Tags : Avant-garde, Mathcore, dark ambient
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