Pour les fans de grindcore que nous sommes, la sortie d'un nouvel album de Wormrot
Wormrot
, trio originaire de Singapour, signifiait, après cinq longues années d'attente, un réel soulagement doublé d'un espoir infini. C'est que les gaillards, sans jamais révolutionner ni réinventer un style très codifié, avaient tout balayé, en 2011, avec Dirge, leur deuxième LP. Dix-huit minutes et vingt-cinq titres de pur grindcore jubilatoire. Violent, rapide, brut, engagé, cynique... Du pur bonheur !
Voici donc que sort Voices, troisième album du groupe (et deuxième chez
Earache Records
). Et, comment dire, le malaise est à la hauteur de l'espoir déçu. Explications.
Cela commence plutôt bien, avec quinze titres de grindcore classique : guitare ultra rapide et compacte, drums en mode « hyper-blast » et vocaux mi screamo, mi grunt. L'on a même droit à deux micro-titres de 8 (Dead Wrong) et 5 secondes (Still Irrelevant). Mais au travers de cette grille d'écoute classique viennent doucement poindre quelques moments d'étonnement pour les oreilles : la guitare de Rasyid change en effet quelquefois de tonalité et de tempo pour introduire Hollow Roots en mode post-BM ou carrément tenir la rythmique en mode « hardcore chaotique » (Shallow Standards). Étrange mais l'ensemble de ces premiers titres reste du grindcore de bon niveau.
C'est ici que cela se corse et c'est ici que la polémique fera rage. Car les cinq derniers titres semblent totalement sortis d'un autre moule ; plus longs (jusque 3'48'' pour la dernière plage, Outworn), ils tentent de mélanger les codes du grindcore à ceux du hardcore chaotique, collent des breaks – relances parfois bizarres (Compassion Is Dead) et des outro's qui le sont tout autant (The Face Of Disgrace). Buried The Sun et Outworn sont, quant à eux, deux titres qui pourraient figurer sur le prochain album (tout du moins sur les chutes de l'album) de Converge
Converge
! Et cela n'est plus du grindcore...
L'on aurait pu comprendre et apprécier une audacieuse évolution, peut-être nécessaire, d'un style qui en a connu d'autres par le passé (!) mais il eut fallu choisir un mode « constant ». Une cohérence. Or, Wormrot
Wormrot
laisse, avec Voices, un goût d'inachevé : presque trois-quart d'album dans un style et le reste dans ce qui pourrait être leur style à venir. Un angle d'attaque étrange qui égarera quelques fans en route.
Une demi-déception.
Tags : Grindcore, Hardcore chaotique
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