Après MAMA, une grosse claque quelque peu passée inaperçue fin 2015, les tokyoïtes de Endon
Endon
remettent le couvert dans un genre dont ils se sont auto-affublés : le « catastrophic noise-metal ». Le nouveau chapitre des « annonces faites à tout le monde que c'est bientôt la fin du monde, que dire, la fin des univers et du cosmos, et qu'on ne pourra pas dire qu'on ne vous avait pas prévenu, parce que, après tout, notre musique est assez explicite comme ça et de toute façon, z'aviez qu'à écouter Endon
Endon
depuis le début sinon, tant pis, vous cramerez tous façon pizza qui reste six heures au four », le nouveau chapitre donc, s'intitule Through The Mirror et, pourquoi tourner autour du pot, c'est une bombe... à fragmentation. Façon puzzle cet album, tant le quintet japonais virevolte avec les éléments. Autour des vocaux de Taichi Nagura, hululés façon Chip King (The Body
The Body
) s'enroulent des tentatives sonores d'une richesse infinie. Never Rain, long titre d'intro, tente d'apprivoiser ses drums hypnotiques (Shin Yokota), ses guitares déchirées (Koki Miyabe), ses breaks silencieux d'une lourde violence et ses arrangement électroniques imprécateurs (Taro Aiko et Etsuo Nagura) mais il est déjà trop tard ; Your Ghost Is Dead, bestiole sauvage, s'éparpille façon métalcore désarticulé. Les vocaux hurlent, pleurent, suintent, le rythme se « chaotise » toutes les quinze secondes ; break, re-départ quand les drums n'y tiennent plus. Une merveille de non-sens.
Mais Born In Limbo progresse plus avant ; possible ? Quand Endon
Endon
pousse les curseurs d'un cran, ça « bruite » façon Masonna et ça pratique le collage sonore sans jamais perdre le fil liminaire du postulat du déchiquetage programmé. L'influence du maître nippon imprègne alors durablement les déboîtements harmoniques en tous genres ; c'est Postsex.
Et le plat de résistance ? Perversion Til Death, dix minutes d'un infamant condensé de toutes les aspérités mortifères du groupe ; doom hypra lugubre, hurlements voraces, rythmiques craquelées... Break, contre-break... vocaux BM, guitares écorchées et drums déchirés façon Portal
Portal
... Huit bonnes minutes pour retrouver une structure... Bein non en fait! Énorme. Through The Mirror ou l'audace à l'état brut. L'agressivité comme vocation ; les déchirures comme viatiques. Un album produit par Kurt Ballou et distribué par
Daymare Recordings
(Hydra Head aux Etats-Unis) ; que demander de plus ? A oui, on va tous crever... So what ? Après avoir écouté un album pareil... on peut.
Seulement juin et déjà l'album de l'année.
Tags : Post-métal, catastrophic noise metal.
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