Chronique

IMELDA MARCOS
Dalawa

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Sooper Records

10 titres - 41min
Sorti le 13-01-2017


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Vendredi 28 juillet 2017

Dans l'univers musical, l'évocation ouvre l’œuvre par une petite filante sur laquelle l'auditeur volontaire vient poser sa loupe afin d'entreprendre un travail de « visualisation ». Évoluant dans un genre privilégiant depuis toujours les entrechoquements sonores les plus âpres, le math-rock instrumental, Imelda Marcos
Imelda Marcos
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, duo guitares – batterie de Chicago, a pris l'habitude de ponctuer ses compositions de quelques indices utiles à leur compréhension. Le groupe nous revient avec un deuxième album, Dalawa, qui, dix titres durant, « évoque » par petites touches quasi impressionnistes.
Évocation contextuelle d'abord avec le choix du nom du groupe. Imelda Marcos
Imelda Marcos
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, comme cette première dame des Philippines qui, entre 1966 et 1985, porta, avec son président de mari, le siphonnage d'argent public au rang de discipline olympique. Le couple endettant le pays comme nul autre avant lui... Et l'on découvre que le guitariste du groupe, Dave Cosejo, d'origine philippine, a choisi cette référence afin de « faire connaître un chapitre sombre de son histoire culturelle ».
Évocation culturelle avec le titre de ce deuxième album, Dalawa, comme pour nous faire creuser et découvrir que l'idiome vernaculaire parlé aux Philippines est le « tagalog ». En « tagalog », « dalawa » signifie « deux ». Tout simplement.
Évocations folkloriques lorsque, à l'écoute de Swirling Hair Is ou de Painting Of Skeletal Goats Grinding Their Teeth Across The Sky, au détour des sons épurés chers au math-rock, il nous semble entendre des allusions rythmiques venues d'Asie du sud-est.
Évocations programmatiques avec Tip Of The Tongue Taking A Trip, courte allitération noise où l'archet gratte les cordes de la guitare à la recherche d'un son qu'il ne semble plus être en mesure de produire. Avec Monica Chiaroscuro, hommage clair-obscur à Monica Vitti et à sa période « Antonioni », les petites fantaisies guitaresques tempèrent durement les ruades disharmoniques dans un flot de tempi hésitant, jusqu'au final, entre « atmosfera suspence » et « valze » chères à Giovanni Fusco, compositeur attitré du réalisateur italien.
Évocation historico-sociétale avec C.Enneamemnon.Hexalysses où quatre héros de la guerre de Troie forment malgré eux un acronyme (CEH pour « Certified Ethical Hacker ») liant le présent au passé par la sombre allégorie du cheval transportant le virus ennemi. Les lignes de guitares y évoquent, dans une utilisation moderne du mode phrygien, un galop ordonné qui retrouve la batterie de Matt pour un climax lourd et menaçant. Puis un cri. Un long cri.
Sur le titre de clôture, Everything Below The Navel And Above the Knee, évocation d'une certaine sensualité, languit longuement une guitare basse tandis que Maureen Neer (Bloodhype) vocalise gravement avant de chuchoter puis de chanter, doucement, jusqu'à l'extinction des sons. Guitares et batterie gardent leurs lignes rythmiques propres, presque désarticulées, mais l'ensemble est d'une surprenante beauté. Comme un avant-goût, peut-être, des prochaines expérimentations de Imelda Marcos
Imelda Marcos
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...

Un album d'une grande richesse, dominé par une réflexion sur la transmission des connaissances. Une belle découverte.


Tags : noise rock, math rock, no wave, prog, instrumental, loop pedal, two piece
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