Chronique

HEY COLOSSUS
Dances / Curses

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Wrong Speed Records

14 pistes - 75'47
Sorti le 06-11-2020


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Jeudi 3 décembre 2020

Et de 13 pour la formation britannique qui, depuis 2003, ne ménage pas ses efforts, tant sur scène que dans les bacs. Et avec autant d’albums au compteur, on en connaît beaucoup qui auraient cédé à la tentation de la compil’ : une quinzaine de titres sélectionnés en mode career spanning, éventuellement augmentée de quelques inédits pour satisfaire les fans purs et durs et zou ! Sauf que, on le sait, Hey Colossus
Hey Colossus


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aime surprendre son monde et si les opus se suivent à un rythme soutenu, ils se ressemblent rarement. C’est donc à un double album que nous avons droit ici, 18 petits mois à peine après un Four Bibles inégal.

Dances, le premier volet du diptyque, est rock, simplement rock – furieusement rock ! Un rock tantôt infusé à la new-wave (The Eyeball Dance), tantôt teinté de psychédélisme (Dreamer is Lying in State), tantôt bardé d’atours post-punk (Medal, Donkey Jaw), mais un rock toujours aussi farouchement alternatif et marqué par cet esprit résolument DIY qui fait la marque de fabrique du sextet.

Les titres s’enchaînent sans temps mort ; des titres à l’efficacité immédiate, qui font la part belle aux accords plaqués et aux structures binaires ; des titres manifestement taillés pour la scène.


Celles et ceux qui ont assisté à l’impeccable prestation du groupe, en novembre 2019 au Magasin 4, se souviennent peut-être du long titre, alors inédit, joué en clôture de set. La bonne nouvelle est que cette Trembling Rose éclot avec la même fougue sur disque et s’épanouit sans laisser paraître le moindre signe de flétrissure, malgré ses plus de 16 minutes tout en tension contenue – enfin, contenue jusqu’à un certain point, parce que vers la douzaine de minutes, les guitaristes lâchent le poignet et ça commence à envoyer sérieusement ! Et puisque cette épique Trembling Rose ne peut pas faner comme ça, le sextet y a encore greffé une Reprise, sorte de coda en douceur qui prolonge l’expérience et amène tranquillement l’audit-eur-rice au terme d’un premier CD débordant d’énergie.


Curses s’ouvre sur The Mirror, le titre teasé durant l’été, avec Mark Lanegan
Mark Lanegan


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en special guest. Si la composition slowcore matinée d’americana paresseuse ne surprendrait personne sur un album de Earth
Earth


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, elle sonne comme une petite bizarrerie dans la continuité de Dances et ne convainc qu’à moitié. Pourtant, l’Américain pose sa voix au timbre immédiatement reconnaissable avec justesse et fait le job sans effort ; le groupe est parfaitement en place ; mais la magie n’opère pas vraiment, sans que l’on sache expliquer exactement pourquoi ; le hic étant peut-être que The Mirror sonne au final bien plus comme un titre de Mark Lanegan
Mark Lanegan


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que de Hey Colossus
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En tout cas, The Mirror n’en donne pas moins le ton : cette seconde partie sera plus posée, plus nuancée aussi que Dances ! Effectivement, outre le sautillant Revelation Day, aux allures de clin d’œil à la mémoire des Clash
Clash
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, le sextet en profite pour sortir de son terrain de jeu habituel et s’en va explorer des univers où on ne l’attend pas forcément. Ainsi, Stylites in Reverse lorgne du côté du shoegaze voire de la dream pop, tandis que Dead Songs for Dead Sires organise l’improbable rencontre entre cold wave et rock psyché. Blood Red Madrigal et la poignante U Cowboy marquent le retour de sonorités americana et voient le groupe s’essayer avec réussite au registre de la balade.


Enfin, le superbe Tied in a Firing Line déploie durant près de 9 minutes sa ligne rock lo-fi faussement minimaliste, parsemée de ces petites trouvailles qui sont la marque des grandes compositions, celles dont on sait qu’il nous faudra y revenir plusieurs fois avant d’en saisir toute la richesse. Les 3 guitaristes réalisent ici, l’air de rien, un travail remarquable de justesse et de précision. Entre accords brossés, arpèges et effets flanger, ils façonnent à 18 cordes un espace sonore tout en relief, qui complète à la perfection le chant profond de Paul Sykes et une section rythmique en mode ternaire. En plus de conclure ce Dances / Curses de la plus belle des manières, Tied in a Firing Line est encore un excellent exemple de ce qu’une formation peut produire quand chacun de ses membres met son talent au service du collectif. Un titre envoûtant, à la beauté vénéneuse, qu’on espère retrouver en bonne place sur la setlist des concerts à venir.

Pas de compilation pour Hey Colossus
Hey Colossus


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donc, mais une manière bien personnelle de pratiquer le best of tout de même. Car c’est bien le meilleur de lui-même que le groupe nous livre au fil de ces 14 compositions originales. Entre un Dances, qui met gentiment la pression sur les cervicales et donne furieusement envie de pousser les murs, et un Curses, qui invite davantage à la réflexion, à la rêverie, le groupe dévoile en 75 minutes toute l’étendue de son talent, sans ostentation, en toute simplicité. Et, disons-le franchement : en ces temps compliqués, ça fait vraiment plaisir à entendre !
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AUTEUR : Olivier
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le me...
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux presta...
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....
Infatigable découvreur de sons, Olivier parcourt la planète musique depuis quelques décennies maintenant, avec un intérêt plus marqué pour le metal, le post-rock et le jazz. Il fréquente assidûment les salles de concerts de France et de Belgique, mais il n'hésite pas à passer les frontières et à tailler la route pour assister aux prestations de ses artistes favoris. Il a rejoint l'équipe en novembre 2020....

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