Chronique

DOODSESKADER
Year One

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Isolation Records

Sorti le 18-11-2022


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Jeudi 1 décembre 2022

Tim De Gieter et Sigfried Burroughs se font progressivement une place avec un style et une musique pour le moins difficiles à définir et à cerner. Le premier est le dernier arrivé dans AMENRA
AMENRA


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et le second est connu par chez nous pour être le batteur de THE K
THE K


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. Mais ensemble, ils sont DOODSESKADER
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, un groupe qui permet à leurs personnalités multiples de s'exprimer. Il parait qu'elles sont au nombre de 45.

Year One est donc le premier album du projet et fait suite (logique) au EP MMXX : Year Zero. Le début est passé et nous sommes donc maintenant au commencement.



Il faut clairement un temps d'adaptation avant de commencer à savoir quoi penser de la musique des deux amis d'enfance. Pour peu qu'on ait déjà jeté une oreille, même distraite sur les premiers titres parus, on sait que l'on met les pieds dans quelque chose d'étrange, sombre et obscure mais surtout très particulier. Le fait qu'ils soient deux n'est pas la cause de cette sensation. C'est autant l'univers et la sensation se dégageant que la forme qui déstabilisent.

Et là où MMXX : Year Zero faisait penser à une compilation tâtonnante, Year One fédère une cohérence plus insaisissable.

Le style est granuleux et glauque. Enragé bien évidemment mais pourtant DOODSESKADER
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joue sur une certaine forme d’ambiguïté dans ses vocaux où se mêle l'agressivité et la hargne avec des parties vocales plus posées ou fredonnées. Les textes sont crus comme la vie. Rythmiquement, le tempo est lent et fracassé, s'inspirant librement des beats Hip Hop. Ce qui amène par moments à poser un phrasé qui se rapproche du Rap sans pour autant être rapé. Le duo abuse aussi des effets distordus, ce qui fait penser à la scène Horror Hip Hop américaine.



Le tout est bien évidemment mixé à une sauce plus Post-Hard-Core/Metal en résonance. Du coup, Year One est vécu comme un trouble de la personnalité. Donnant cette impression tordue, d'une groupe de Hip Hop bien underground qui essaie de faire une musique lourde et assourdissante ou à contrario d'un groupe de Metal/Hard-Core qui essaierait de faire un disque de Hip Hop sans arriver à se défaire de son jeu extrême.

Mais progressivement, le disque fait son chemin et s'insinue. Alors que les deux comparses se targuent de créer afin d'atteindre une symbiose entre eux deux, leur musique apparait moins hermétique qu'il n'y parait. Au fur et à mesure que les barrières sautent, que leur univers devient familier, les repères tentent à devenir dispensables et Year One se prend comme une claque.
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