Interview

MY OWN PRIVATE ALASKA

Avant de penser au concept, la chose la plus importante dans un groupe, c’est la manière dont tu t’entends avec les gens.

Vendredi 24 décembre 2010

Bien évidemment, notre première question s’arrête sur l’utilisation du piano au sein du trio. En effet, la composition du groupe est assez particulière (piano, chant, batterie). Même si le piano a déjà fait ses preuves dans le rock, dans le milieu du rock dur, c’est encore singulier. Alors tout simplement, … pourquoi le piano ?

Tristan : Pourquoi le piano ? En fait, je fais du piano depuis que je suis tout petit. Et je suis de l’école plutôt classique. Pendant mon adolescence, j’ai eu la chance de découvrir NIRVANA

NIRVANA

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et ça m’a permis de découvrir d’autres horizons que la musique classique et un peu vieillotte. Je me suis dirigé vers la musique de plus en plus dur via NIRVANA

NIRVANA

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pour arriver à écouter une musique où ça crie. À ce moment-là, j’ai même envisagé de mettre à la guitare, mais je n’avais pas de talent particulier. Au fur et à mesure des rencontres sur Toulouse, j’ai rencontré un groupe qui s’appelait PSYKUP

PSYKUP

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, je suis devenu amis avec eux et j’ai fait du son pour eux (à la technique) et puis un jour avec le chanteur (Mathieu), on s’est dit que ça serait sympa de faire un groupe qui changerait un petit peu, qui irait voir ailleurs au niveau des instruments. Moi je faisais du piano, alors on s’est dit, est-ce qu’on ne ferait pas un truc où on gueule par dessus. Voilà c’est parti comme ça. Ça date de 2001-2002. Puis ils nous fallaient trouver un batteur… qu’on a trouvé en la personne de Yoann.

Après ça a été très, très vite. On a fait 9 répétitions. J’avais eu le temps de composer pendant 7 ou 8 ans. Des compositions très classiques, hyper longues. Pas vraiment de refrain. Montées comme des thèmes classiques. Je leurs ai exposés mes morceaux et après 9 répèts, on faisait notre EP en une après-midi. Même si ça a été long pour trouver notre line-up définitif, ça a été quelque chose de très spontané au final. De très urgent, qui nous a beaucoup plu.

Voilà pourquoi le piano donc. Et puis, je pense que c’est quelque chose qui se suffit à lui-même malgré tout. On voit beaucoup, surtout dans le classique, des concertos pour piano. Un chanteur par-dessus et ça suffit. Dans le rock effectivement, c’est plus axé gros son, mais bien mixé et avec un petit peu d’arrangements ça peut vite suffire à soi-même. Et puis c’était intéressant d’amener le piano dans d’autres contrées, pas qu’en accompagnement comme il y a des groupes de prog qui font des nappes avec des synthétiseurs pourris.

N'y a-t-il pas eu une volonté un peu calculée de jouer sur l’aspect original ? Le groupe a commencé à émerger alors qu’on voyait d’autres groupes justement avec des propositions un peu particulières, duos basse-batterie par exemple.

T : Non pas vraiment. On voulait foutre le merdier, franchement. Enfin ce que tu dis est vrai dans le sens où on voulait foutre le merdier parmi tous ces groupes qui se ressemblent : guitare-basse-batterie, le line-up de base du rock. Par contre, jouer sur la vague, duos, trios minimalistes, ce n’était pas conscient. Effectivement c’est peut-être tombé en même temps, mais on ne s’est jamais dit, c’est bon il y a peu d’instruments. On a voulu essayer ça comme ça. Si il y a un lien, ce n’est pas conscient alors.

Justement, pour un public qui ne vous connaît pas, quand il vous découvre, avec votre formation, il y a un effet de surprise. Alors avec cet effet de surprise, après coup est-ce plus facile ou plus difficile de s’imposer ou encore de renouveler ?

T : C’est peut-être pas évident quand tu es en concert avec d’autres groupes qui sont à base de guitares et de basses. Forcément dans un premier temps tu sors du lot. Ce qui ne veut pas dire que tu es meilleur… ni moins bon. Cela veut juste dire par définition que tu es différent. Dès lors les gens doivent prêter une autre oreille, alors de là à faire en sorte qu’ils restent, qu’ils ne partent pas en courant, c’est autre chose. Moi, j’ai la prétention de dire qu’on fait quelque chose de, peut-être, plus bourrin que certains groupes à guitares. Parce que je pense qu’on a une approche hyper Punk. Ça marche à l’instinct ce groupe, et encore plus depuis qu’on est sorti de chez Ross Robinson où il nous a fait péter les barrières mentales. On fonctionne à l’instinct, à la spontanéité et aux tripes. Finalement dans un monde où le rock a tendance à s’essouffler un peu, à se chercher des issues qui ne sont pas toujours très musicales, axées plus sur l’apparence ou l’artifice, je trouve qu’on arrive à tirer notre épingle du jeu grâce à un retour à l’essentiel, par le biais du jeu justement, des tripes, de la tension et de l’émotion dégagée, qu’elle soit romantique, énergique ou punk.

Yoann : Un jeu différent, c’est toujours bien pour se démarquer, mais dans une époque où l’industrie du disque se casse la gueule, il y a beaucoup de professionnels du business qui se rabattent au contraire sur ce qui « ressemble à » et qui ne veulent pas brusquer justement le peu de gens qui achètent encore des disques. Finalement, cela nous a pas mal desservi de ce côté-là vu qu’on fait déjà une musique très introspective, qui est difficile à avaler, mais en plus, qu’on évolue dans une formule complètement différente. Par exemple avec la France, le groupe s’est vite développé dans le milieu underground et DIY, mais il a fallu attendre qu’on commence à tourner, qu’on fasse quelques festivals comme les Inrocks pour que des programmateurs se disent « ah oui, c’est possible ». En fait, il y a beaucoup d’appréhension parce qu’ils ne savent pas ce que ça va donner exactement. Donc c’est vrai que c’est à double tranchant.

Et toi, justement, Yoann, quand on t’a proposé de rejoindre le projet, quelle a été ta réaction ?

Y : Avant de penser au concept, la chose la plus importante dans un groupe, c’est la manière dont tu t’entends avec les gens. Cette année, on a fait une centaine de dates, plus les jours que tu passes à voyager, à répéter, tu finis par passer la majeure partie de ta vie avec ces personnes. Si tu ne t’entends pas avec eux, ça ne peut pas fonctionner quand tu joues, quoique tu fasses. Moi, l’approche m’a beaucoup plue, après c’est vrai que musicalement j’ai quand même beaucoup plus de marge de manœuvres. Quand tu es dans un groupe avec une basse et une guitare, tu as plus de contraintes rythmiques et de règles pré-établies qui font partie de l’histoire de la musique. Alors je trouvais intéressant de développer une musique avec des influences classiques, c’est beau de pouvoir jouer quelque chose de Punk ou de tribal sur une musique plus classique. Ça me transporte. Je me rappellerai toujours la première répèt qu’on a faite, nous étions juste tous les deux et nous n’avons rien compris. Nous étions tellement euphoriques qu’en rentrant, nous avons eu un accident de voiture.

D’un point de vue purement musical, dans un monde où l’on affectionne les étiquettes, comment décrivez-vous en trois ou quatre mots votre groupe ?

T : C’est un exercice dans lequel nous ne sommes pas très bons parce que c’est toujours difficile de parler de sa propre musique. Mais si on essaie quand même de faire un effort, je dirais que c’est du punk. Simplement la volonté de jouer d’un instrument qui n’est pas rock et de l’intégrer dans une cour rock et d’en jouer avec une intention punk. Au niveau du cri, on ne peut pas dire que ça ne crie pas, mais ça ne fait pas que crier. Autant ça le faisait à l’époque du EP, c’était d’ailleurs dans le cahier des charges, genre tu vas hurler comme un porcinet ; autant en sortant de chez Robinson, nous avons compris que la meilleure façon de faire ressortir un cri, c’est quand tu ne cries pas avant. Le cri d’après, il ressort deux fois plus forts, pour résumer grossièrement.

Après je pense que MY OWN PRIVATE ALASKA

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mérite d’être vu en live parce que on parle d’émotions, de se donner soi-même, de vie et de ce qui nous transcende.

Parlons de Ross Robinson. À l’écoute de l’album (Amen), j’ai été étonné par le travail réalisé sur les voix, en opposition justement au côté très naturel du piano et de la batterie. Je dois avouer que lors de mes premières écoutes de l’album, le résultat me paraissait étrange avant de me rendre compte que, finalement le mariage était réussi. Qui a eu l’idée de travailler les effets sur la voix ?

T : C’est Robinson. C’est sa patte. C’est un mec qui marche à l’instinct. D’habitude tu enregistres puis tu ajoutes les effets. Lui, c’est l’inverse. Il possède plein de pédales d’effets, dans tous les sens. C’est un truc de fou. Il essaie plein de branchements et une fois qu’il a trouvé un truc qui lui plaît, il règle deux ou trois trucs différents et il te dit « ok, on enregistre » et en fait c’est lui qui gère, qui tourne les boutons d’effets pendant que le chanteur enregistre les voix. Il enregistre en même temps la voix avec et sans effet, puis au moment de mixer il décide du dosage. Lui, il est de l’école de la spontanéité. Il chope les instants. Du coup, il n’y a pas eu de discussion interminable pendant des heures et des heures, ça s’est fait au feeling. Mais c’est vrai qu’il y a beaucoup d’effets. Certaines personnes pensent qu’il y en a de trop. Et c’est vrai que nous-mêmes, nous avons mis assez longtemps à comprendre où l’album allait. En fait, le but ce n’était pas de savoir où l’album allait, mais plutôt de laisser faire les choses, parce que la musique, elle a son chemin. C’est toi qui la joue, mais dès qu’elle est jouée, elle ne t’appartient plus. C’est à l’auditoire de se faire son propre avis.

À propos de Robinson toujours, j’ai le sentiment que depuis que Amen est sorti, sur la promotion (les affiches par exemples), qu’on insiste souvent sur le « produit par ». Ce n’est pas un peu réducteur ? Vous n’avez pas peur finalement que le nom de Robinson finissent par prendre trop de place ?

Y : Du tout ! En fait c’est quelque chose dont on est très fier ! On vient quand même d’une petite ville du su-est de la France et il y a dix ans, sans internet, sans la chance qu’on s’est mis de notre côté, cela ne serait jamais arrivé. Si tu veux c’est une rencontre qui nous a vachement touchés. Déjà parce qu’il nous a touchés avec ce qu’on a réalisé avec lui. Parce qu’on a grandi en tant qu’être, par la richesse de l’expérience et puis c’est quand même le mec qui a produit 80 % des albums qu’on aimait et qui ont fait ce que nous sommes maintenant. Quand tu arrives à toucher un mec comme ça, profondément … waouw… ça véhicule une certaine fierté.

T : Il y a un côté humain et puis après il existe un côté business dont il ne faut pas se cacher. En 2010, dire que tu as été produit par Ross Robinson, ça fait bien comme carte de visite.

Y : Oui ça fait une carte de visite, mais en même temps, il y a plein de choses pour lesquelles cela nous a desservis. Par exemple, dans le milieu underground, où nous étions respectés, beaucoup ont crû que nous étions passés en mainstream et qu’on s’achetait des villas. Donc ça fait aussi des histoires parce que quelque part, tu fais des jaloux. Maintenant Ross Robinson n’a pas fait que des groupes qui ont marqué l’histoire de la musique d’une manière positive. Il y a des projets qui l’ont moins touché et qu’il avait réalisé avec moins d’intérêt. Il avait fait le dernier LIMP BIZKIT

LIMP BIZKIT

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, il n’y a pas très longtemps dont il n’était pas super fier.

Il y a un avant et un après Ross Robinson. Tu ne peux pas sortir indemne de cette expérience (travailler avec lui) parce qu’il y a tout une démarche psychologique profonde. Tu changes dans ta vie en général… tu changes la vision que tu as de ta vie…

T : … donc de ta musique et de la perception de la musique des autres. Là, ça s’est un peu tassé parce que les choses ont tendance à se tasser avec le temps, mais quand on est revenu de chez lui, putain !!!, tout était fade, on était dégoûté. Beaucoup de trucs sont hyper calibrés, sur-produits, alors que lui c’est à 180 degrés, donc dès que tu vois un truc à la télé ou entend quelque chose à la radio, ça fait mal ! Tu vois, moi, je suis un grand fan de NIRVANA

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, on peut dire que Nevermind est hyper produit et In Utero c’est un retour aux sources. Malgré tout, ça me fait mal de dire ça, mais même In Utero, c’est propre, c’est bien réglé, même si c’est enregistré avec Steve Albini. Désolé, c’est joué au métronome… Par rapport à Bleach où justement ça arrache et ils se déchirent la gueule. Quand tu sors de chez Ross Robinson et que tu réécoutes tes Cds, tu te fais du mal parce qu’il t’a emmené dans une direction. C’est fait avec les tripes, c’est joué avec les tripes.

Notre album, si on devait faire des statistiques, c’est une prise ou deux, voire trois par chanson, et 70 ou 80 pourcent de discussion avant d’enregistrer. Pour lui, un enregistrement, c’est du triturage de cerveaux plus que du « vas-y échauffe-toi parce que là tu ne passes pas bien ». C’est une autre approche. Voilà pourquoi quand tu réécoutes tes Cds, tu les entends autrement. Je ne dis pas qu’il a raison ou que c’est la seule façon de faire, mais ça nous a touché parce que finalement c’était ce que nous avions envie de faire. Avec le Ep, on s’était mis beaucoup de barrières techniques, on a refait beaucoup de reprises parce qu’il y avait une fausse note, là avec l’album, si on écoute bien, on devrait entendre des erreurs… qu’on n’entend pas vraiment parce que c’est tellement joué avec spontanéité, avec le cœur… que c’est de la vie. Ça fait partie de l’instant. Et la musique, c’est quoi, si ce n’est l’art de l’instant.

Franchement, cette période avec Ross Robinson, on dit que c’est une aventure humaine, mais c’est plus que ça ! Ça change un homme ! Voilà pourquoi il y en a qui ne veulent pas revenir chez lui. Il y a une remise en cause. Le mec, il te retourne, pire que six mois de psy. Il ne cherche pas à te faire mal, mais ça peut faire mal et parfois ça fait mal. Il rabaisse ton égo et à partir de là tu fais quelque chose d’original parce que pour faire quelque chose d’original, en fin de compte, il faut être soi-même. Et comme on disait tout à l’heure, on est un peu bouffé par le business. Vendre des Cds en 2010, ça veut dire ressembler à quelqu’un, être dans un style qui marche, toucher un public qui a déjà l’habitude de ce genre de musique. Nous, avec notre line-up différent, peut-être qu’on avait plus l’esprit ouvert à faire quelque chose de plus libre, à être plus réceptif à la façon de travailler de Robinson.

On ne peut pas vous laisser sans aborder votre concert en première partie de METALLICA

METALLICA

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…

Y : Oui, ça, ça revient à chaque interview (rires)

T : Oui c’est un grand moment de notre vie. Ça et Ross Robinson.

Cela a certainement contribué aussi à vous faire un nom. En France, vous avez gagné en renommé mais en Belgique, tout semble encore à faire. Qu’est-ce que cela vous fait de jouer dans une structure aussi importante que celle des Arènes de Nîmes pour METALLICA

METALLICA

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et puis de revenir (en Belgique) sur des structures plutôt minimalistes comme l’Escalier de Liège.

T : Tu sais en 2010, la musique ce n’est plus comme dans les années 90. Il y avait 15.000 personnes aux Arènes de Nîmes, on fait 400 entrées en Russie et avant-hier, deux personnes dans le public en Allemagne. Donc, il n’y a plus de règle. En 90, je pense en sortant de chez Ross Robinson, on aurait pu faire 10.000 personnes par jour. La donne a changé, le fonctionnement dans la musique n’est plus le même, le public semble plus au courant tout en étant moins bien informé. Le phénomène de mode est peut-être encore plus amplifié qu’avant… je ne sais pas. Ceci explique peut-être cela.

En fait, maintenant tout est beaucoup lié au tourneur. A l’époque de METALLICA

METALLICA

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, nous avons eu la chance d’avoir le même tourneur que METALLICA

METALLICA

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. Donc il a voulu nous offrir un gros spot. Après stratégiquement, c’est un autre débat. Nous, on a fait ce qu’on devait faire. Nous avons joué, bien joué.

Y : Après c’est un public qui rentre dans certains standards. Tu vois, moi je suis fan de METALLICA

METALLICA

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, mais c’est un groupe qui a marqué l’histoire, qui a apporté ses règles du jeu. Alors quand tu arrives en première partie de ce truc, à la base ça ne devait être que eux et nous, on fait effectivement péter plein de barrières. Nous, trois Français, face à un public bien ancrés dans les standards du Heavy, ça peut paraître quelque part choquant. Mais le public a été vachement respectueux. Bon il y aura toujours des insatisfaits, des râleurs qui parlent sur internet, pourquoi eux et pas nous etc… Mais on rencontre encore plein de personnes qui nous reparlent de ce concert, qui nous disent nous avoir vu là-bas et avoir aimé. Nous à ce concert, nous n’y allions pas avec l’intention de rassembler les foules, de faire l’unanimité. En plus c’était encore à une époque où nous avions une notion du live très jusqu’au boutisse, où on ne communiquait que très peu avec le public. De fait, nous n’avons pas cherché à créer des liens directs, à se mettre le public dans la poche.

T : Sans critiquer MASS HYSTERIA

MASS HYSTERIA

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, qui a plus joué le rôle de la première partie de METALLICA

METALLICA

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, nous, nous avons voulu que ce soit notre concert. Profiter de l’opportunité, de l’instant. Ce qui est marrant, c’est que ça fait le Mega groupe Heavy, symbole de l’hégémonie de la guitare, avec en première partie un groupe qui a justement pour but de ne pas avoir de guitares. Moi je trouve ça cool. J’exagère, mais ça fait la rencontre du passé avec le futur. Il faut y voir une certaine évolution dans le milieu. Et ça me rappelle un peu, je reviens à Robinson, vous allez me prendre pour un obsédé de ce gars, mais quand il a produit le premier album de KORN

KORN

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. KORN

KORN

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faisait la première partie de MEGADETH

MEGADETH

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et ils se faisaient traiter de tous les noms parce qu’ils ne jouaient pas de solo, parce qu’ils n’avaient pas les cheveux longs… sauf que 10 ans plus tard, c’est MEGADETH

MEGADETH

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qui fait la première partie de KORN. Je ne dis pas que METALLICA

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fera notre première partie dans le futur… mais que la musique évolue et qu’on ne sait pas vers quoi elle va. Pour moi, MY OWN PRIVATE ALASKA

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en première partie de METALLICA

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, musicalement ce n’était pas si inapproprié que ça ! En tout cas, l’événement restera graver dans nos mémoires.

Y : Par rapport à votre question, on peut bénéficier de très gros passages en France, des lieux confortables, mais ce qui importe vraiment ce sont les gens qui sont là et comment nous vivons le moment. Quand tu as choisi de tourner, de faire un maximum de concerts, tu ne peux pas arriver en vainqueur conquérant. Par rapport à ce qu’on fait et comment on le fait, il y aura toujours des pays où on jouera dans des clubs. Et puis c’est bien la diversité des lieux, des publics, les échanges, ça te permet de garder les pieds sur terre. Ça t’apprend à donner de la même manière qu’il y ait 5 personnes ou que ce soit blindé. C’est beaucoup plus riche que de faire tout le temps les mêmes trucs.

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