Interview

OVERMARS

Dimanche 11 septembre 2005

1. Qui se trouve derrière OVERMARS? Et pourquoi ce nom? Comment décririez vousvotre musique à quelqu'un qui vous connaît pas? Quel est votre discographie
actuelle?

Ben : salut Julien ! Overmars, c’est 7 personnes. Une formation plutôt classique avec en plus de projections pendant les concerts. Parmi ces sept personnes, il y a 6 pantins désarticulés et une tête pensante : moi bien entendu. Les autres vont essayer de te dire le contraire : ne les écoutes pas.
Sinon on joue une sorte de mélange entre post rock, doom et hardcore… enfin je crois. Quoiqu’il en soit, c’est un mélange de toutes nos influences qu’on a ingurgitées, mâchées puis qu’on recrache en essayant d’en faire un truc un peu perso. Comme on a des goûts très assez différents les uns des autres, ça donne un mélange parfois détonnant.
On a sortis 3 splits (avec iscariote, donefor et fugue, quelques morceaux sur des compil’ et un album tout dernièrement.

2. Si je ne me trompe pas OVERMARS était un side-project de DONEFOR...cependant celui-ci a disparu...et OVERMARS est devenu quelque chose d’énorme! Pourquoi? Comment en êtes vous arriver à cela...

Ben : en fait beaucoup de gens de Donefor joue aujourd’hui dans overmars. Je crois que c’est l’ampleur qu’a pris Overmars, toutes proportion gardée, qui a tué Donefor. C’est vrai que ça a été très vite. Je crois que quand on a commencé y’a quelques années de ça, y’avais moins de groupes qui essayait de jouer ce style de musique, donc forcément, les gens avaient moins le choix ; et puis faut rendre à césar ce qui appartient à césar, Xavier est quelqu’un de très entreprenant et il a tout de suite insufflé au groupe un rythme de croisière très rapide pour les concerts et enregistrements. Après, plus tu tournes, plus tu te fais connaître… ça va beaucoup plus vite qu’on ne le pense… trop parfois. Ceci dit, on est quand même loin d’être énorme hein…
Arno (projections) : Je chantais dans DoneFor à l’époque ou les autres on commencé Overmars, de mon point de vu il n’y avais rien de programmé, j’ai l’impression que ça c’est fait tout naturellement. Après, Donefor est mort de fatigue et d’usure, ce qui a permis à Overmars de se développer encore plus.
Xavier : Le qualificatif d’énorme est quand même tout relatif et dépend de quel point de vue tu te places. N’oublies pas qu’on continue à jouer devant beaucoup moins de 100 personnes assez souvent. Disons que les choses se sont enchaînées assez vite et bien pour nous, mais sans précipitations je trouve.

3.Si je ne me trompe pas vous avez eu Fafa de Waiting For An Angel dans le groupe pendant un moment? Vous l'avez viré? Vous n'aimez pas les pseudo japonais... :-)

Ben : Hé hé, non Fafa est parti de lui-même. Il nous avait prévenu dès le départ que son passage avec nous ne pouvait durer qu’un an. C’est de toute façon quelqu’un qui a un projet par minute, mais à la différence des gens normalement constitué, il les mène à bien. Il était donc fatal qu’il s’en aille vers de nouveaux horizons un jour ou l’autre. C’est un très bon amis et on a passé une année mortelle avec lui.
Arno : Hé hé, c’est exactement ça, d’ailleurs il est parti essayé de se faire bridé les yeux là bas, mais il ont refusé a cause de sa collection de films malsain, du coup il est rentrer et s’est trouver une grande passion pour le Mexique. C’est te dire comme il est imprévisible.

4.J'ai pu apprécier en concert le fait que Xavier s'exprime sur les textes entre les morceaux. Est-ce pour vous une habitude? Un besoin? Est-ce quelque chose de important à vos yeux? Y'a-t-il des moments ou des lieux plus adéquats pour le faire que d'autres?

Ben : Moi je trouve ça très bien dans une certaine mesure. Mais ça peut aussi avoir des effets négatifs. Si Xav est trop agressif, ce qui arrive parfois, la frontière groupe/public que l’on essaye de détruire par ce biais, peut au contraire se renforcer. Quoi qu’il en soit, je trouve très bien de proposer aux gens qui viennent aux concerts un peu plus qu’une simple consommation de musique.
Xavier : C’est quelque chose qui a toujours été important pour moi. La communication, c’est ce qui différencie le hardcore des autres styles de musique. Overmars n’est pas que de la musique et je trouve important que les gens qui viennent nous voir le sachent. Il y a dans ce groupe des paroles, des idées, plusieurs sensibilités et manières d’envisager les choses. Sur scène, l’espace à accorder à cette communication n’est pas facile à trouver. Il faut établir un bon équilibre entre la musique et les speeches. Trop parler sur scène peut casser une dynamique de concert et c’est dommage. Et effectivement, l’agressivité ou la tension que je peux dégager peuvent jouer en notre défaveur. Je me rappelle qu’à Halle (D), j’étais particulièrement speed et qu’à la place de parler aux gens, je leur rentrais dedans frontalement. C’est assez mal passé.

5.OVERMARS semble un groupe que l'on aime à nommer « engagé » ou encore « politique ». Est-ce que ce genre d'étiquette vous plait? Ou cela vous gène-t-il? Si oui en quoi?

Arno : Je savais pas qu’on avais ce genre d’étiquette, je crois juste qu’on a certaine idée bien précises qui viennent du milieu dans lequel on traîne depuis pas mal de temps, alors forcement pour le métalleux de base on passe pour des activistes.
Ben : Non seulement ça me gène pas mais je trouve qu’on perd de plus en plus ce côté. C’est dommage. On n’est pas un groupe engagé politiquement dans la mesure où on assène pas au public des slogans tout fait et bien pensant. Mais on essaye de sensibilisé les gens sur le fait qu’il existe des alternatives à tout et qu’il serait dommage de se contenter de vivre la vie que la société de consommation nous impose. Mais à un niveau plus personnel, je veux plus donner de leçons aux gens ou leur dire que mon mode de pensée est meilleur que le leur. Je ne crois pas à la révolution. Je crois que si tout le monde changeait un peu, ça serait déjà pas si mal. Je me trompe peut être lourdement d’ailleurs…
Xavier : L’étiquette de groupe engagé ou politique ne me dérange pas plus que ça, loin de là. Cela s’inscrit dans notre volonté de communiquer avec les gens, de proposer nos idées. On arrive à le faire sans devenir une machine à slogans et sans ressasser les habituels poncifs du genre et c’est d’autant mieux. Personnellement, je me considère comme conscient politiquement mais je n’ai pas l’âme d’un militant. Pour répondre à Arno, je pense sincèrement que cette étiquette d’engagé n’est pas seulement perçue chez le ‘‘métalleux de base’’ mais également dans la scène punk hardcore. On se traîne cette étiquette depuis quasiment nos tout débuts et le public ‘‘metal’’ ne s’intéresse qu’à nous depuis peu. Je ne suis pas d’accord avec Ben quand il dit qu’on perd de ce côté engagé, au contraire. On continue toujours d’exprimer nos idées à travers nos paroles, nos écrits et d’autres supports. Les interviews se multiplient pour nous et dans chacune j’exprime mes idées, selon les questions posées. Elles sont largement plus diffusées que par le passé et touchent même d’autres publics. J’ai moins la sensation de parler aux mêmes personnes qu’avant, de parler en réseau fermé. De plus, au niveau des textes, ‘‘Affliction, Endocrine… Vertigo’’ est à mon sens le disque le plus ‘‘politisé’’ qu’on ai pu écrire, même si cela n’a pas été fait volontairement. Quant à la signature sur un gros label (puisque je crois que c’est ça que Ben désigne mais je peux me tromper), je ne considère pas ça comme une perte d’engagement. Certes, nous n’évoluons plus exclusivement dans le milieu punk hardcore DIY mais ramener l’engagement politique d’un groupe à ce réseau est une erreur. C’est comme dire que l’engagement politique d’un groupe se résumait au fait d’être DIY, ou Straight Edge, ou anarchiste, ou je ne sais quoi encore. C’est faux par restriction. Screwdriver et Legion 88 étaient des groupes très engagés aussi et pourtant ils ne partagent pas les valeurs du punk hardcore. La comparaison est grossière mais a au moins le mérite de montrer que l’engagement politique d’un groupe n’est pas uniforme. Earth Crisis, Blut Aus Nord, Ulver, Godspeed You Black Emperor, Catharsis, Immolation, The Ex, Bob Marley, Fugazi, Seein Red, The Clash, Atari Teenage Riot et même U2 sont autant de groupes qu’il y a de formes d’engagement. Aux gens de choisir celui qui leur correspond.

6.Pourquoi le groupe veut-il entrer en guerre contre tous le rêveurs? Ne serait-ce pas un génocide d'utopiste? Expliquez nous votre concept « destroy all dreamers » de l'album « Affliction, endocrine...vertigo ».

Xavier : Parce que les rêveurs, tant qu’ils dorment, ne créent rien. Ce texte est un appel contre l’apathie et la vie dans le fantasme. Qu’on se donne les moyens d’accomplir nos rêves et qu’ils deviennent réalité.

7.Il y'a un coté très sombre et très prenant dans les concerts de OVERMARS, et le coté visuel est prenant. Tant par la place prise par le groupe que les projections actives en arrière-plan. D'où vous est venue l'idée d'ajoutée des projections autres que la bande projection d'un fil?

Arno : J’ai mis longtemps avant de voir les autres en concert, ça faisait au moins un an qu’ils jouaient, et un jours ils sont passés a lyon dans un squat, j’avais fumé un bon gros joint avec un pote et j’avoue qu’ils m’ont vraiment mis une belle torgnole, et pendant le concert je me disais, putain mais il devrais y avoir des images pour accompagner l’ensemble. Et hop me voila dans le groupe. Je trouve en plus que les images n’effacent pas le groupe, bien au contraire, ça nous met encore plus en condition, et c’est que le début.

8.OVERMARS s'exprime à travers des textes autant en français que en anglais. Est-ce que cela dépend de qui les écrits? Ou alors est-ce simplement en fonction de l'humeur de l'écrivain? Est-ce que écrire en français est important pour vous? C'est peut-être pour pouvoir participer à l'Eurovision?

Ben : moi c’est vraiment selon mon humeur… c’est bizarre je me suis jamais vraiment posé la question d’ailleurs.
Xavier : C’est un peu comme ça vient. Certains textes sonnent mieux ou sont plus faciles à écrire en Anglais qu’en Français, ou inversement.

9.Pour ma compile « My Dreams#4-Compile#1 » vous avez choisis le morceau « En mémoire des faibles qui ont survécus à Darwin ». Quel signification ce morceau à pour vous? Et pourquoi un enregistrement live?

Ben : on nous impose un schéma de vie où la force physique et moral, le progrès, la science, le surpassement de soi, le culte de la personnalité etc… sont érigés en valeur morale inébranlable. De moins en moins de place est laissé aux faibles. On piétine allègrement les têtes de nos voisins pour nos propres réussites sociales et on en ressent aucune honte… allons même un peu plus loin, pourquoi la faiblesse est elle considéré comme une tare ? moi je suis un perdant, je n’ai pas cet esprit entrepreneur dont on nous vente les mérites à longueur de journée et je veux pas l’avoir. Si y’en a qui l’on, très bien, mais qu’ils me laissent vivre en paix. Je chie sur cet esprit qui est le fondement de l’homme moderne et qui donne toutes ses lettres de noblesse à la « sélection naturel ». Voilà, c’est juste ce genre de trucs que je voulais aborder dans cette chanson.
Xavier : On a choisi de te filer un live parce que ça permet d’offrir une autre facette du groupe. C’est plus sympa de voir ce live gravé sur un CD que simplement disponible en téléchargement sur notre site. Et puis j’aime bien cette idée de multiplier les supports et les participations avec des titres inédits ou dans des versions différentes.

10.OVERMARS passe souvent pour un groupe de vieux de la scène indépendante française. Est-ce que cela vous convient? Vous sentez vous déjà vieux?

Ben : à 18 ans je me sentais déjà vieux. Mais c’est vrai que la moyenne d’age du groupe dépasse celle de pas mal de formations actuelles. Moi ça me dérange pas outre mesure. C’est vrai qu’on est vieux comparé à la plupart des groupes avec lesquelles on joue… c’est pas très grave tout ça. J’ai été voir mes premiers concerts y’a 15 ans de ça… pas le plus vieux, pas le plus jeune… j’arrêterai quand j’aurai une canne et un sonotone.
Arno : Je pensais pas qu’on passais pour un groupe de vieux de la scène !
Enfin moi je me sent tellement jeune, hé hé.
Xavier : ça doit être parce que pas mal d’entre nous ont été actifs dans la scène hardcore il y a longtemps. Des fois, quand je pense à certaines choses que j’ai vécu ou vu il y a quelques années, je prends un coup de vieux, du genre : « ha ouais, ça fait 15 ans quand même ! ».

11.Comment se porte la scène de Lyon. Votre coin semble déborder de bon groupes, zines, labels...faites leur un peu de pub ici!

Ben : ah ben ouais y’a plein de trucs pas mal ici. En groupe, y’a Daîtro et mihai edrisch qui sont mortel. Ce sont principalement les gens d’alchimia qui sont dedans. Beaucoup de choses tournent autour d’eux. Le zine missing you is killing, book of the dead days, life is wacky… flo et muriel ont une super ditro de zine qu’ils apportent aux concert et font un petit atelier de sérigraphie. Y’a un groupe qu’est en train de répéter et sur lequel je met beaucoup d’espoir : c’est petron… espérons que ça va marcher. Y’a bien sur Nabil qui continue à organiser des concerts et faire des affiches mortels. Y’a Rémi et Céline de modern city record
Dans un autre registre, y’a le blues butcher club que tu connais puisqu’on a tourné avec eux. Des groupes comme panda, socrates, public housing commencent à pas mal tourner.
Mais j’en oublie vraiment une chiée…mmh, y’a vraiment plein de trucs en fait hein ?!!?

12.Comment c'est passée votre tournée vers les pays de l'Est...c'est bien par là que vous alliez parès le show à Liège? Il me semble que maintenant OVERMARS est un groupe de routard...vous semblez souvent sur la route pour quelques jours de tournées. N'est-ce pas trop difficile à faire lorsque l'on est autant? Ou alors vous êtes tous intermitents du spectacle?

Ben : en fait on est allé en hollande, suède, Allemagne, Autriche, pologne… c’était mortel !!! sauf que bruno, notre clavier, est parti en cours de route. Pour être honnête, on fait pas tant de dates que ça. En 4 ans, on arrive difficilement à 90 concerts. Mais organiser des tournée quand on est 7, c’est dur. D’autant plus qu’on a tous des job et des vies de famille, donc… mais on est quand même heureux d’avoir visité plein de pays, de villes, d’avoir rencontré tellement de bons gars, d’avoir fait tant de kilomètres… que demander de plus ?
Arno : Pour tourné c’est pas simple du tout, Xavier s’arrache les cheveux pour organiser le tout. On est beaucoup et c’est clair que c’est un vrai bordel. Mais bon notre nouvelle résolution c’est d’arrêter les concerts ponctuels et de tourner 4 semaines par an, et c’est tout.
Après c’est une résolution donc on verra bien ...
Xavier : Le plus dur est de se caler entre nous. Faut parfois forcer les choses car sinon ça bouge pas. A ce niveau là, notre nombre reste notre plus gros problème. Si ça ne tenait qu’à moi, on serait plus souvent sur la route, on répèterait plus, etc. C’est facile pour moi de dire ça, je suis seul et sans emploi. Mais nous sommes de 6 à 7 personnes et il faut composer avec les vies de chacun.

13.Les paroles de OVERMARS sont bien écrites je trouve...et j'y retrouve des images me touchant. Je vois que celles-ci sont écrites majoritairement par Xavier et Benjamin...Pouvez vous nous en dire un peu plus sur ce qui se cache derrière votre prose...pour ceux qui n'ont pas encore le nouvel album!

Ben : merci infiniment pour le compliment ! les textes sont très important pour moi. Comme je l’ai dit plus haut, mes textes se basent plutôt sur des expériences de frustration, de colère… ou de réflexion d’ailleurs. Mais ce sont en général des constats que je veux partager. Si ça touche des gens et que ça peut nous rapprocher, le but est atteint. Mes textes, c’est un peu le niveau zéro de la réflexion et de l’écriture mais c’est pas grave. J’ai appris à plus me poser de questions sur ce que je fais. Si j’ai envie, j’agis, c’est tout.
Xavier : Je fonctionne un peu sur le même principe. L’écriture reste très instinctive et j’aime bien utiliser des images. Des fois, je n’arrive même pas à comprendre ce que j’ai pu écrire quelques mois auparavant, ne retrouvant plus la symbolique des images. Sur le nouvel album, les thèmes que j’aborde traitent des rapports humains, d’une certaine quête d’identité, de plongées introspectives.

14.Qu'est-ce que clea fait de sortir votre album CD «Affliction, endocrine...vertigo » sur le même label que EMPEROR...Bonheur? Ou malheur de se voir assimilé à un groupe purement et uniquement metal? Etes vous des fils-filles du metal?

Ben : mes premiers émoi de musique électrique était metal. J’aime encore beaucoup cette musique mais je n’ai pas d’autres affinités avec cette scène. Cette signature sur ce label, ça me fait pas plus rire que ça, voir pas du tout. Je me serais contenté de choses plus petites, plus confidentielles. Mais je vais pas cracher dans la soupe non plus. On va attendre de voir où ça nous mène…
Arno : Perso je suis un pur fils du métal, j’écoutais les pire truc de métal à quinze ans, heureusement pour moi j’ai rencontré certaines personnes qui m’on montrer d’autres groupes plus punk et surtout beaucoup plus intelligents. Après Emperor je m’en fous, c’est juste un groupe ridicule de black métal avec de la peinture sur la tronche. Ce label c’est une expérience pour nous, une expérience dans un autre univers, d’autres méthodes, on verra bien comment ça va se passer. Pour l’instant c’est clean, mais il est trop tôt pour en tirer des conclusions.
Xavier : Emperor est loin d’être un ridicule groupe de Black Metal. C’est comme dire qu’His Hero Is Gone est un pauvre groupe de crust sans aucun intérêt ou qu’Envy est un groupe emo à mèche de plus qui chouine parce que la copine du chanteur l’a quitté. Emperor est un groupe qui propose un vrai travail de composition, qui a su conceptualiser et intellectualiser pas mal de choses dans cette scène et qui a fait grandement avancer cet univers musical, surtout d’un point de vue artistique. Ils se détachent largement de tout le reste de cette scène et c’est tant mieux. Je ne dirais pas que c’est le bonheur absolu d’être leurs camarades de label mais ça reste un groupe d’une grande qualité que j’apprécie. Je suis aussi content d’être sur le même label que Blut Aus Nord, P.H.O.B.O.S et Monolithe. Ce sont des groupes dont j’apprécie beaucoup la démarche et leur jusqu’au-boutisme artistique. Qu’Overmars soit assimilé à Emperor ou encore Zyklon à cause de Candlelight, ça m’est égal. Libre aux gens de faire les connexions qu’ils veulent, je sais dans quel groupe je joue et ce qu’il est. Tout comme mes deux camarades, mes premières amours musicales (hors Pink Floyd) sont issues du métal. J’ai même joué dans un groupe de death metal il y a 12 ans de ça. J’en écoute encore beaucoup, voir même plus qu’avant. J’exhume mes vieux disques de death, (re)découvre quelques groupes que j’avais loupé à l’époque, m’initie un peu plus au black metal (que j’avais rejeté en bloc il y a plus de 10 ans)… C’est une scène qui est très intéressante musicalement quand on arrive à tomber sur les groupes qui en valent la peine.
Pour revenir à Appease Me / Candlelight, ça ne change pas grand chose pour nous si ce n’est qu’on a plus de promo et qu’on bénéficie d’une excellente distribution. On continue à gérer notre groupe comme on l’entend, on ne travaille avec eux que pour un album, libre à nous de continuer avec eux si on le souhaite, on n’a aucun impératif de sorties, tournées, etc. S’ils peuvent ou veulent nous aider, ils le font, si c’est pas possible, ça ne nous empêche pas de vivre notre vie.

15.Je trouve que l'on ressent une différence entre le split CD avec les japonais de FUGUE et le nouveau disque. Celui-ci est dans l'ambiance générale encore plus sombre. Il y'a aussi une part plus libre à l'expérimentation et l'abstraction musicale? Est-ce quelque chose que le groupe veut continuer à faire?

Ben : franchement, dans overmars, on ne peut jamais dire de quoi demain sera fait. Je crois que le fait de ne plus avoir de clavier et surtout de ne plus avoir bruno à la compo va changer pas mal de chose. Le truc qui est sur est qu’on ne s’est pas fixé de barrières, heureusement d’ailleurs. Donc il est possible que l’on change carrément de registre sur le prochain truc à sortir… on verra bien.

16.Quels sont les prochaines choses prévues pour le groupes? Tournées, album, split album, disque de remix...?

Ben : Last days of june nous a proposé de sortir un 12inch avec un morceaux de 40 minutes (ou 2 de vingt minutes). On va s’atteler à ça je crois. On tourne 10 jours début juillet et on devrait tourner 10 jours en angleterre en décembre.

17.Une petite question que j'aime bien: quels groupes vous ont amenés dans cette scène punk hardcore indépendante? Allez ne soyez pas gèné...

Ben : Comme je l’ai dis plus haut, j’ai d’abord écouter du metal. Metallica, maiden, slayer etc etc…mais les premiers groupes alternatifs qui m’ont amené au punk et hardcore sont les dead kennedys, condense, gorilla biscuit, pas mal de truc genre nofx, no use for a name, rancid…
Arno : Minor Threat, Gorilla Biscuit, Bad Religion, les Hard-ons ...
Xavier : Les premières portes d’entrée furent Biohazard, Rollins Band, puis Condense, Unsane, Sick Of It All, Bad Religion, Coorosion Of Conformity, et enfin Earth Crisis, Refused. Undone a été pour moi le premier disque qui m’ai fait plonger dans toute la scène punk hardcore DIY.

18.On voit une prolifération de webzine apparaître...et malheureusement une diminution de zine papier. Qu'en pensez vous? Cet objet le zine papier, et le zine perso sont des chauses qui m'ont personnellement beaucoup plues...Remplacé par le Blog...moins convivial cependant...moins artistique et moins personnalisé.

Ben : ben c’est drôle que tu poses cette question parce que le n°2 de notre zine vient juste de sortir… c’est du papier, youpi. Je suis de ton avis. J’adore les zine papier. Jamais les ordinateurs ne remplaceront ça pour moi. J’ai découvert les ordinateurs y’a 2 ou 3 ans seulement. J’ai eu un vif intérêt pour tout ça au début, mais je m’en lasse beaucoup, en particulier ces derniers temps.
Arno : Je déteste les forums, les blogs et tout ce genre de truc. C’est plein de neuneu qui passe leur vie devant un ordinateur, donnent des leçons a tout le monde mais oublient de vivre leur propre vie.
En plus c’est des gens qui sont très virulent sur le net mais par contre ils sont incapables des les dire dans la vraie vie.
Xavier : Je ne serais pas aussi radical. Les forums permettent aux plus timides d’entre nous d’établir plus facilement des contacts, l’écran d’ordinateur permettant de ne pas s’exposer directement aux autres. Je me sens d’ailleurs plus à l’aise pour communiquer par écrit que directement par oral. Evidemment, parfois ça dérape et y a des fois des échanges un peu virulents parce que ces supports altèrent les tons et les émotions transportés par la voix. Ça reste un outil intéressant mais la plupart des gens ne savent pas le manier. Les blogs, je m’en fous. J’aime toujours autant les zines papiers mais cette nouvelle vague d’égozines ne m’attirent pas plus que ça (alors qu’on en fait aussi un avec le groupe).

19.Alors, voici une question pour me descendre...Qu'avez-vous penser du concert à Liège au Carlo Lévi? Vous savez ce concert que je vous avais organisé ou quasi personne n'est venu...Celui où vous avez dormis à La Zone...Est-ce que vous rencontrez aussi le même genre de problème niveau publique au concert à Lyon?

Ben : tu rigoles j’espère. C’est pas pour t’envoyer des fleurs mais on a vraiment été super bien reçu. De toute façon, je suis toujours très reconnaissants aux gens qui nous font jouer. Pour moi c’était parfait comme plan. Pour le public, ben y’a jamais personne à nos concerts, donc t’en fait pas pour ça. Sérieusement sur cette tournée, la moyenne des concerts devait être autour de 15 gugusses. Le seul regret à liege, c’est de pas avoir pu goûter de gaufre.
Xavier : A Lyon comme partout il y a des problèmes de public, alors qu’il y a un potentiel. J’ai pas de solution miracle à ça, peut être travailler la promo différemment, je sais pas… De toute façon, les gens ne sont pas curieux et ont besoin qu’on leur dicte ce qu’ils doivent aller voir et écouter.

20.S'il y'avait une chose que vous pouviez changer en France ce serait quoi-qui? Et pourquoi?

Ben : vaste question… le coût de la vie. La vie est trop chère ici, ça devient n’importe quoi.
Xavier : pareil. Je viens de finir les comptes de la tournée avec Playing Enemy et malgré le fait que les organisateurs nous aient payés correctement (vu le nombre de gens présents), on se plante quand même à cause du prix exorbitant de l’essence et de l’autoroute.

21.Une question de petites vieilles (ou petits vieux) : pourquoi jouez vous une musique si violente alors que vous êtes si gentil?

Ben : c’est justement ça le truc… c’est être violent sur scène pour ne pas l’être en dehors. Et puis tous les groupes sont un peu en représentation et à part quelques schizo boys, la plupart des gens qui jouent dans des groupes sur violent sont en général très gentils dans « la vie ».
Xavier : Pour éviter de trop péter les plombs dans la vie de tous les jours.
Arno : C’est justement parce qu’on fait cette musique qu’on peu etre si gentils après.

22.Bon, je crois que j'ai déjà fait pas mal de questions...je vais peut-être en rester là. J'espère que cela n'a pas été trop chiant pour vous. Enorme merci, et au plaisir de se revoir et de correspondre! Bizzz à tous! Les dernières paroles sont pour vous...

Ben : c’est un plaisir. J’espère qu’on aura l’occasion de se revoir bientôt, en tout cas si on repasse vers chez toi, on passera te faire chier un peu, ça c’est sur. Quoi qu’il en soit, merci pour ton intérêt et ton soutient et longue à tout tes projets !
Arno : Merci beaucoup julien, très agréable ton interview.
J’èspere qu’on reviendra jouer chez toi, et on ira boire des bière dans le bar latino en face du Carlo Lévi, il est trop classe ce bar.
Xavier : Cool d’avoir une interview ne nous demandant pas si on s’appelle Overmars à cause du joueur de foot et qui ne nous compare pas à Isis, héhé ! Merci encore et à bientôt.

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