Interview

DEVILDRIVER

Vendredi 1 mars 2013

SMA : Salut Dez. Comment tu vas ? Comment se passe cette tournée en Europe jusqu’à présent ?

Dez Fafara :
Salut. Je vais bien merci. Cette tournée est énorme. C’est un réel plaisir de partager l’affiche avec Cannibal Corpse
Cannibal Corpse


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. On espère donc passer une excellente soirée ce soir en Belgique avant de partir pour Paris.

SMA : Vous tournez vraiment beaucoup. Comment gardes-tu contact avec ta famille pendant que tu es sur la route ?

D.F. :
On se téléphone tous les jours. Dès que je peux je branche skype pour leur parler. Mais là ça va car on a été à la maison pendant deux mois pour enregistrer notre prochain album. Mais c’est vrai qu’en général, ce n’est pas facile pour eux comme pour nous.


© Tim Tronckoe

SMA : La vie en tournée peut être parfois assez rude. Je crois avoir entendu que pour garder un certain équilibre, tu t’es mis au yoga depuis quelques années. Peux-tu m’expliquer ce que ça a changé dans ta vie ?

D.F. :
Tout a changé ! Vraiment tout ! Avant je buvais toujours des coups avec le groupe après le show ou alors on sortait dans la ville où on était. Maintenant j’ai arrêté car premièrement je ne sais plus boire autant qu’avant (rires) et puis chaque matin je me lève tôt et je fais une heure de yoga. J’ai besoin de ça pour garder mon équilibre intérieur. Ça me calme et ça me reconcentre sur la tournée et mon travail.

SMA : Le nom DevilDriver
DevilDriver


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fait référence à la sorcellerie italienne, aux sorcières qui chassent les forces du diable. As-tu choisi ce nom pour chasser tes propres démons ?

D.F. :
Les miens et ceux des autres. J’adore le nom car il a un aspect méchant et féroce, mais il a aussi une signification. Je me souviens lorsque j’étais enfant, mon grand-père avait une cloche pendue à l’extérieur de la maison pour appeler ces sorcières. Depuis je collectionne les cloches. C’est ma femme qui m’a fait penser à ce nom. Quand elle en a parlé, j’ai immédiatement pensé qu’il ferait un super nom pour le groupe.

SMA : Et quelle est ta propre relation avec la sorcellerie ?

D.F. :
Ma relation avec la sorcellerie est vraiment forte, du moins à la maison. Sur la route, je ne peux pas vraiment m’adonner à la magie. Il y a trop de monde et pas assez de calme et de place. Mais à la maison je travaille beaucoup là-dessus. J’adore la magie des chiffres, travailler avec les saisons, avec différentes entités, parler avec et à travers ces entités. C’est toujours un plaisir de pouvoir prendre du temps pour pratiquer la magie et ouvrir mon esprit. Quand tu fais ça tu ne ressens aucune peur, aucune anxiété. Ton esprit est ailleurs.

SMA : C’est un peu comme pour le yoga, ça te sert à trouver ton équilibre intérieur ou c’est autre chose ?

D.F. :
Oui ! Tu sais je crois que c’est entré en moi quand j’étais plus jeune. Ça m’a aidé à entrer en contact avec des entités différentes que des êtres humains ou des choses terrestres. Et ça ne m’a jamais quitté depuis. Ma femme pratique aussi un peu la magie. On en fait ensemble ou chacun de son côté.

SMA : Et tes enfants, tu les inities aussi ?

D.F. :
Non. Je ne sais pas si mes gosses ont un intérêt quelconque pour la magie. Il ne faut forcer personne à en faire. Ça doit venir naturellement. Ils savent ce que leur mère et moi faisons, mais j’essaye de garder ça à leur écart. J’ai une pièce de la maison où je range toutes mes affaires que j’utilise pour pratiquer la magie et ils ne peuvent pas y entrer seul.


© Tim Tronckoe

SMA : Le logo du groupe, « la croix de confusion » est un symbole qui existe depuis plus des milliers d’années. Il fait référence à des questions de religion et d’autorité. Quelle est l’importance de ces thématiques au sein de DevilDriver ?

D.F. :
Au départ, ce symbole est en rapport avec l’Église Catholique et quand on regarde ce qui se passe dans le monde aujourd’hui, il est on ne peut plus actuel. Se poser des questions sur l’autorité, sur la religion, ce sont des questions que l’on se pose depuis très longtemps et qu’on devrait se poser un peu plus à notre époque. Cette croix était à l’origine utilisée par les Romains pour se questionner à propos des vérités du Christianisme. Regarde ce qu’a fait l’Eglise Catholique depuis des millénaires. Ce ne sont pas les seuls, mais ils ont propagé la violence au nom de leurs croyances. Le but d’une croyance, c’est d’élever notre esprit et non de tuer des millions de personnes ! Je ne dis pas qu’on ne peut pas croire en quelque chose, soyons clairs. Si tu veux croire en Bouddha, en Dieu, en l’Eglise ou en quoique ce soit d’autre, c’est cool, mais ce qu’on veut dire en utilisant cette croix, c’est qu’il faut se poser les bonnes questions et ne pas tomber dans une organisation religieuse.

SMA : Vous allez normalement sortir un nouvel album en 2013. Peux-tu me donner un peu plus de détails à son propos ?

D.F. :
Il sortira dans le courant du mois d’août 2013. Ce sera le premier que l’on va sortir avec notre nouveau label, Napalm Records . Je n’aime pas dire ça car ça fait un peu prétentieux, mais je crois que ce sera l’un de nos meilleurs albums. Chaque album est différent. Mais celui-ci revient vraiment au centre de DevilDriver. On a travaillé comme des bêtes, on a sorti les démons qui étaient en nous (rires) et cet album aura un putain de groove ! Pour le moment on a 13 morceaux et on est face à un gros problème car on ne parvient pas à définir quels seront les 4 ou 5 premiers titres du disque. On a tous des avis différents tant on a de la qualité. Généralement on n’avait pas besoin d’autant de temps pour se décider et dire : « ok, celui-là sera le premier ! ». Mais là c’est juste énorme ! Donc pour l’instant on est face à un dilemme, mais on est super content !

SMA : Une idée de titre déjà ? Comment s’est passé l’enregistrement ?

D.F. :
Oui on a une idée pour un titre. Même si je suis impatient de l’annoncer, je ne peux malheureusement pas encore te le dire. L’enregistrement s’est super bien passé. C’était la première fois que l’on faisait ça à la maison. On l’a enregistré chez moi donc c’était vraiment un chouette moment car je pouvais rester avec ma famille et aller travailler dessus quand j’en avais envie. Pour moi ça a vraiment changé ma manière de bosser. Je me sentais mille fois mieux que sur n’importe quel disque que j’ai fait durant ces dix dernières années. C’était la première fois que j’enregistrais chez moi et je crois que je ne pourrai plus jamais enregistrer un disque ailleurs!


© Tim Tronckoe

SMA : Vous êtes resté très longtemps chez Roadrunner. Quelle est la différence maintenant que vous êtes chez Napalm Records ?

D.F. :
Roadrunner est un énorme label, ils ont fait plein de trucs géniaux et nous ont beaucoup donné, mais je crois qu’à la fin de notre contrat avec eux, le label se contentait juste de sortir un disque et rien de plus. Avec Napalm c’est différent car c’est notre premier disque que l’on fait avec eux et puis les gars du label montrent un réel enthousiasme. Et ça c’est juste énorme car on se sent vraiment soutenus. On leur demande leur avis sur certains points. On a un réel échange avec eux. Ce qu’on ressent n’est pas facile à expliquer, mais je le souhaite à n’importe quel artiste !

SMA : En 2011, vous avez engagé un nouveau bassiste, Chris Towning. Pourquoi l’avoir choisi pour remplacer Aaron Patrick (ndlr : bassiste entre 2010 et 2012) et Jonathan Miller (ndlr : bassiste formateur du groupe) ?

D.F. :
Aaron n’a jamais été là pour le long terme. C’est une sorte de mercenaire. Il a joué pour In Flames mais également pour d’autres groupes. On l’adore et on le remercie pour l’aide qu’il nous a apportée pendant ces années. Mais on voulait quelqu’un qui s’implique réellement sur le long terme et Chris veut s’investir dans DevilDriver. C’est un mec super, positif et sur scène c’est un monstre ! C’est le meilleur bassiste que l’on n’ait jamais eu je crois.

SMA : Tu as encore des contacts avec Jonathan ? (Ndlr : Jonathan Miller a été mis à l’écart du groupe en 2011 pour cause de dépendance à la drogue et à l’alcool).

D.F. :
Non. Je lui souhaite le meilleur. Il doit encore faire sortir les démons qu’il a en lui. Je n’ai pas le temps pour m’occuper de lui. On a trop de boulot pour commencer à devoir s’occuper de problème d’alcool et de drogue. Il y a trop d’argent en jeu pour plein de personnes différentes donc on doit être au top ! Je ne dis pas qu’on ne peut pas de temps en temps boire un coup ou prendre un truc, mais il faut avoir une conscience professionnelle.

SMA : DevilDriver est également connu pour son public. Quand tu es sur scène tu penses quoi lorsque tu vois des mecs faire d’énormes circle pit parfois assez violents?

D.F. :
Tout d’abord je voudrais dire que l’on n’aime pas la violence. Voir des mecs qui se tapent dessus dans le public, ce n’est pas notre but. Par contre on aime les circle pit pour autant que ça soit toujours dans une bonne ambiance. Pour ma part, être sur scène c’est comme entrer en connexion avec le public. On échange des émotions, des sentiments et c’est ça l’important.



SMA : Vous tournez beaucoup dans le monde entier, mais vous venez régulièrement en Europe. Vous avez une relation particulière avec ce continent ?

D .F. :
Oui bien sûr ! Si vous réussissez à percer en Europe, vous pouvez percer partout dans le monde. J’adore l’Europe car il y a tellement de cultures différentes. Il ne faut pas faire beaucoup de route pour que les gens, la langue, la météo, le pays,… changent ! En Californie, je peux faire 1000 km et je serai toujours dans le désert (rires). J’adore l’endroit où je vis, mais j’adore également venir ici car par exemple chez moi je ne vois jamais la neige. Quand on vient ici avant Noël c’est juste fabuleux. Il y a des marchés de Noël partout, il fait froid et il neige. L’Europe, c’est juste fantastique !


SMA : Une question à propos de Coal Chamber
Coal Chamber


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. Tu as reformé le groupe il y a quelques temps, mais ça fait longtemps que vous n’avez plus sorti de disque. Il y a quelque chose de prévu ?

D.F. :
On a fait quelques shows qui étaient énormes. On reviendra pour les festivals, mais pour un album on ne sait pas encore. On a fait quelques chansons, mais là j’ai tellement été occupé avec DevilDriver
DevilDriver


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que je n’ai pas eu de temps pour bosser avec Coal Chamber
Coal Chamber


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.

SMA : Dernière question, Dez, à propos de tes tatouages. Tu comptes en faire de nouveaux ?

D.F. :
(rires) Non je ne sais pas mec ! J’en ai déjà pas mal tu sais. C’est toujours quelque chose que tu dois préparer, tu dois y réfléchir. Là j’ai encore de la place dans le dos, donc on ne sait jamais (rires).
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