Interview

CANNIBAL CORPSE

Dimanche 3 mars 2013

© Tim Tronckoe

SMA : Bonjour George. Comment tu vas et comment se passe cette tournée européenne pour le moment ?

George Ficher : Salut. Tout va bien merci ! Au niveau de la tournée aussi. Tous les shows se passent bien, l’équipe derrière nous est super. Et c’est la première fois que l’on tourne comme ça avec DevilDriver

DevilDriver

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et ça se passe à merveille ! Que demander de plus ?

SMA : Vous êtes aussi un groupe qui tourne énormément. Comment ça se passe au niveau familial ? Votre famille vous accompagne sur la route de temps en temps ?

G.F. : Ma femme m’accompagne parfois, mais c’est très rare et ce n’est jamais plus de deux ou trois jours. Par contre, mes enfants ne m’accompagnent jamais. Etre à l’écart de ta famille pendant une longue période, c’est vraiment difficile. C’est la chose la plus difficile quand on est en tournée en fait. Surtout quand on vient en Europe car là c’est impossible qu’ils nous accompagnent. Mais quand on est en tournée aux Etats-Unis, ma femme vient le temps de 2 ou 3 jours et puis retourne s’occuper de nos deux filles.

SMA : Dez, de DevilDriver (Ndlr : voir interview DevilDriver), nous a confié qu’il pratiquait beaucoup le yoga et que ça l’aidait à garder son équilibre en tournée. Qu’est-ce qui te permet, à toi, de garder le tien ?

G.F. : Dormir, se lever et aller jouer le soir… Je ne sais pas trop, je ne crois pas avoir un truc comme Dez qui me permette de rester cool. Je pense que chaque tournée est différente. Ici on tourne en hiver, il fait froid donc on reste beaucoup dans le bus ou à l’intérieur. Pour me détendre je téléphone à ma femme, je raconte des conneries aux gars de l’équipe (rires), je mange de la bouffe de merde (rires). En fait je dors, je bouffe et je joue. On a un rythme assez décalé. On va dormir vers 5 ou 6 heures du matin et on se réveille assez souvent. On ne dort jamais 5 ou 6 heures d’affilée. Parfois on fait des interviews, comme maintenant, ça nous change aussi les idées de rencontrer d’autres personnes et puis on picole. En fait ce n’est pas très équilibré (rires).

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. Il y a quelque chose de prévu pour cet anniversaire ?

G.F. : Pas vraiment en fait. On a du merchandising spécial qui est prévu. On fera surement quelques concerts anniversaire aux States en revisitant nos vieux albums sur scène. On fera ça durant l’été et puis on recommencera à écrire. Donc en fait on n’est pas trop du style à célébrer les anniversaires. On aime les choses simples.

SMA : Dans le passé, Cannibal Corpse

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a eu quelques problèmes dans certains pays. Aujourd’hui, êtes-vous encore interdits de concert dans certains endroits du globe ?

G.F. : Je crois qu’à Munich, en Allemagne, on nous a encore interdit de jouer certaines chansons de nos trois premiers albums. Pour le reste, je crois que tout est redevenu normal. Il y des endroits où l’on était interdit où l’on est retourné sans avoir trop de problème. Il y a quelques années on a eu un souci en Biélorussie, mais en général on n’a plus eu de problèmes depuis quelques années. Mais bon on sait que ça peut encore changer, donc on verra bien dans le futur !

SMA : Rassure-moi, ce soir on ne vous a pas interdit de jouer certains morceaux ? (rires)

G.F. : Non, non du tout ! Ici on n’a jamais eu de problème. On a toujours pu jouer tous les morceaux que l’on souhaitait jouer. En Europe, le seul pays où l’on a eu des problèmes, c’était en Allemagne. Sinon que ce soit aux States ou en Amérique du Sud, on n’a jamais rien eu. En fait dans les pays où il y a une liberté d’expression, on n’a jamais eu de problème. Je ne dis pas que l’Allemagne n’offre pas une certaine liberté d’expression, mais les pays où l’on a eu des problèmes sont ceux qui nous ont dit que l’on faisait passer un message qui n’est pas du tout le nôtre. Nous on cause de films d’horreur et de rien d’autre. On n’incite pas les gens à commettre des crimes sanglants comme on a déjà pu l’entendre dans le passé.

© Tim Tronckoe

SMA : L’année passée, vous avez sorti votre dernier album, appelé Torture. Selon pas mal de critiques que j’ai pu lire ou entendre, cet album serait une sorte de comeback pour Cannibal Corpse. Cela veut dire que vous aviez perdu quelque chose les années précédentes ?

G.F. : Je ne comprends pas trop ces critiques. On n’avait rien perdu du tout. On a juste varié un peu ce que l’on fait, c’est tout. C’est plus une question qu’il faudrait poser aux gars qui écrivent la musique. Parfois on balance des albums ultras rapides, parfois ils le sont moins. On peut toujours retrouver des éléments du passé dans nos albums, mais ça dépend comment on les écoute. Ce sont aussi peut-être toujours les mêmes gars qui écrivent les chroniques. Peut-être qu’ils se lassent, j’en sais rien. C’est Alex (Ndlr : Alex Wester, le bassiste formateur du groupe) qui écrit la majorité des morceaux. Je crois que s’il y a un mec qui sait écrire des morceaux de death metal, c’est bien lui. Beaucoup de personnes pensent que c’est un style qui n’évolue pas. Qu’ils aillent lui poser la question.

SMA : Ce dernier album renouait aussi avec une autre tradition de Cannibal Corpse

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, à savoir les pochettes bien gores et morbides. Vos deux albums précédents n’en avaient pas, ce qui avait été critiqué par bon nombre de vos fans. Avec la pochette de Torture, vous vouliez renouer avec ce style ?

G.F. : C’est vrai, cette pochette est vraiment dégueulasse (rires) ! C’est vrai que les pochettes de nos deux précédents albums étaient moins gores, mais de là à encore dire que l’on avait perdu quelque chose, il y a de la marge. Beaucoup de fans n’aiment pas le changement en général, que ce soit pour n’importe quel groupe. On avait voulu changer un peu le style des pochettes et je ne te cache pas que personnellement je préfère le style plus brutal gore (rires). Mais ça ne veut pas dire que je n’aimais pas celles des disques précédents.

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est assez stable depuis presque dix ans. Qu’est-ce qui explique cette stabilité au sein du groupe ?

G.F. : Oui c’est vrai et on veut garder cette stabilité. Toujours apporter des personnes extérieures n’aurait pas de sens et détruirait cet équilibre dont on a besoin que ce soit pour écrire ou pour le live. Pour partir en tournée, il faut un équilibre entre les membres du groupe et il faut qu’ils se connaissent bien pour ça marche comme il faut. C’est aussi important pour le public. Si on a à chaque fois un nouveau membre, ils se demandent toujours qui il est, d’où il vient, pourquoi lui et pas un autre,… Beaucoup de groupes se sont séparés parce qu’ils ne se connaissaient pas bien. L’important, c’est que chaque membre ait son espace, sa vie privée et que chacun le comprenne et le respecte! C’est aussi primordial de savoir dire les choses. Si à un moment tu as un truc à dire qui ne te convient pas, il faut le dire et pas le garder pour toi. Si tu ne fais pas ça, à un moment tu exploses et ça crée des dégâts. Il suffit de regarder ce qu’il se passe chez Slayer

Slayer

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pour le moment (Ndlr : Dave Lombardo avait été expulsé de Slayer deux jours avant l’interview). J’aime beaucoup Kerry King mais là c’est juste ridicule. Ça, c’est une preuve que ça peut arriver à n’importe quel groupe tu vois ! En gros, s’il y a un problème, on s’assied autour d’une table et on en discute. Pour le reste, il faut laisser à chacun son espace vital et tout ira bien !

SMA : Tu as une sacrée réputation de Headbanger. Tu n’as jamais eu de problème à la nuque ? Car si moi je fais ce que tu fais sur scène, je reste calé pendant au moins deux semaines (rires).

G.F. : (rires) Ça m’est arrivé d’avoir des courbatures, mais là je me sens bien. Ne dit pas ça à mon médecin car il me dirait bien évidement d’arrêter ça immédiatement. De toute façon je ne vais plus chez le toubib, je n’aime pas ça (rires). Je fais ça depuis vingt ans et je dois dire que j’ai eu de la chance car je n’ai jamais eu de gros pépins de santé. Mais bon je suis conscient que je deviens plus vieux donc je devrais faire un peu plus attention. Pour le moment, en tournée ma nuque est toujours en forme et j’espère qu’elle le restera encore longtemps.

SMA : Cannibal Corpse

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a déjà joué partout dans le monde. As-tu un endroit où tu préfères jouer ?

G.F. : On aime jouer partout, mais si je devais choisir une région du monde où c’est vraiment incroyable de jouer, je dirais l’Amérique du Sud. C’est vraiment le top de jouer là-bas. Les gens sont des malades, dans le bon sens du terme je précise (rires). Ils sont incroyables. Au Brésil, en Argentine ou au Chili, la culture du death metal est vraiment bien encrée. Il y a toujours une ambiance de fou quand on joue dans ces pays. L’Europe c’est pas mal aussi, mais nos fans d’Amérique du Sud sont vraiment les plus dingues (rires).

SMA : Vous avez aussi joué dans tous les plus grands festivals du monde. Mais en 2011 je crois que vous avez participé à l’édition du festival 70 000 tons of metal. Ça doit être vraiment différent de jouer sur un paquebot de luxe non ?

G.F. : C’était vraiment sympa. Tu joues sur un bateau avec plein d’autres supers groupes qui jouent des styles assez différents. Tous les genres de metal étaient représentés, c’était spécial, mais vraiment super. Par contre les bars étaient ouverts en permanence, ce qui n’était pas vraiment bon pour moi (rires). C’était bizarre car on a joué sur une scène placée à l’extérieur et le public était dans les piscines. Il n’y a pas à dire, ça change des festivals plus classiques en effet.

SMA : Une dernière question, quels sont vos prochains projets à court terme ?

G.F. : Là on va finir la tournée puis au printemps on commencera peut-être à écrire pour notre nouvel album. Pour le reste on verra bien.

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