Interview

AS THEY BURN

Samedi 9 mars 2013

Salut les mecs ! Content d'être de retour en Belgique ?

Milton : Ouais, ça fait plaisir. La dernière fois, c'était au mois de décembre, on avait joué à Bruxelles et à Huy pour les tremplins du Durbuy Rock Festival. Et la dernière fois qu'on était venu en Flandres, c'était il y a un an et demi, ici à Anvers, avec les potes de Betraying The Martyrs

Betraying The Martyrs

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. Donc voilà, on est vraiment très content de revenir ici. Après, on sait que le public flamand et le public wallon sont très différents. On a eu des bons feedbacks du concert de ce soir donc on est contents.

Et jusque maintenant la tournée se passe bien ?

Milton : Ca a commencé il y a 6 ou 7 jours et jusque maintenant, ça se passe super bien. On passe plein de bon temps avec les autres groupes, plein d'anecdotes. On dira que cette première semaine a été plutôt une semaine de rodage pour chacun des groupes.

Hoby : En plus, on a commencé par l'Angleterre où tout est très différent là-bas, que ce soient les salles de concerts ou les gens. Ca n'a vraiment rien à voir par rapport à ici.

Milton : L'Angleterre n'est plus ce que c'était, c'est vraiment devenu très léger par rapport au reste de l'Europe. Donc voilà, première semaine de rodage et maintenant, 3 semaines de pur bonheur qui arrive !

Hoby : Tu ne peux pas savoir comment on est trop content d'être arrivé ici ! Une vraie salle, de vrais backstages, des douches avec de l'eau chaude, un vrai son, une véritable organisation... donc tu pourras marquer ça dans l'interview : l'Angleterre par rapport à la Belgique, ce n'est vraiment pas !

C'est bien noté, ça fera sûrement plaisir aux lecteurs belges ! Sinon, il y a quelques mois, vous avez signé chez Victory Records , un gros label américain, sur lequel vous avez sorti votre nouvel album le 19 février. Comment sont les premiers retours, les premières critiques ?

Milton : Pour l'instant, très bien. Au début, on ne savait pas trop à quoi s'attendre. On partait un peu à l'aveuglette le jour de la sortie. Et les feedbacks qui ont été hyper rapides, on est présent dans énormément de magazines comme Metal Hammer, Fuze... mais aussi aux Etats-Unis. A la radio, dans des webzines... Beaucoup de présence dans les médias et pour ça, Victory fait vraiment un super boulot ! On a également sorti un nouveau clip il y a 3 jours, Dream Collapse qui est en première place actuellement sur VEVO grâce à plus de 60.000 vues en moins de 3 jours. Ca prouve qu'il y a une réponse du côté du public et ça crée une curiosité chez ceux qui ne nous connaissent pas. Voilà, tout ceci est vraiment très flatteur pour nous. D'ici 4 à 6 mois, avec plus de recul, on pourra mieux juger sur la continuité, une fois que tout le monde aura vraiment eu le temps d'écouter l'album. Pour l'instant, on est dans le feu de l'action, il se passe plein de trucs, on a le Bonecrusher et puis d'autres tournées qui vont arriver...

Et justement, ça s'est passé comment cette signature chez Victory Records qui est aussi le label de Emmure

Emmure

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et A Day To Remember

A Day To Remember

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notamment ?

Milton : Au fait, on avait déjà été en contact avec eux pour l'album précédent album, Aeon's War, mais qui avait finalement été signé chez Listenable Records . Pour le dernier album, on est entré en studio en août pour un mois de composition et de prises juste après. Mais on avait déjà 2 maquettes faites. Et on les a envoyées à Tony, le patron du label dont on avait déjà le contact. Sans prétention ni rien, juste pour essayer.

Hoby : Pour remettre les choses dans le contexte, on revenait du Hellfest et on avait aussi joué avec Emmure

Emmure

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à Paris à cette même période. Donc on fait un petit montage vidéo pour une des chansons et on l'a envoyée à Tony pour refaire un appel du pied. Et là, il a répondu tout de suite que ça l'intéressait. Il nous a dit qu'il passait à Paris (sa femme est française donc il vient en France tous les étés), il nous a proposé de le rencontrer et on s'est donc vu un après-midi. Ce n'était pas un rendez-vous professionnel, juste un premier contact mais ça s'est très bien passé et 3 semaines après, on recevait le contrat !

Milton : A ce moment-là, l'album était déjà composé et on débutait les prises. Donc on a vraiment signé au final sur base de 2 maquettes, ils nous ont vraiment fait confiance. On aurait jamais cru ça...

Comme quoi, qui ne tente rien n'a rien ! Et est-ce que le titre de cet album, Will Love Life, a une certaine signification ? Est-ce qu'il y a un thème général à ce disque ?

Hoby : La véritable histoire, c'est qu'on était sorti en boîte tous ensemble , on était dans la file d'attente et on cherchait un nom pour l'album. On voulait trouver un titre qui nous représenter. Et aussi, on a pris une direction différente par rapport à Aeon's War. Kevin a des textes plus personnels ici, par rapport à l'album précédent qui était un peu une guerre des périodes. Will Love Life représente ce qu'on est, comment les gens évoluent.

Milton : Kevin s'est impliqué différent, il n'a plus cherché à parler de thèmes abstraits. Pour la première fois, il s'est lâché, il a osé s'inscrire ainsi dans les textes, en partant de sa propre histoire. Sans que ce soit trop concret non plus pour que tout le monde puisse s'imprégner les textes. En gardant toujours une touche de mysticisme donc. Pourquoi se casser la tête à trouver un nom compliqué alors qu'on peut prendre ces 3 mots simples, efficaces et qui nous représentent tous.

Tu parles de mysticisme justement. Vous avez touché mis une certaine ambiance dans vos chansons mais aussi autour de celles-ci. Les pyramides que l'on retrouve sur vos 3 pochettes par exemples... ce qui vous fait ressortir un peu de étiquette deathcore que l'on vous collait souvent.

Hoby : Kevin a toujours écrit de cette manière là, en s'inspirant de groupes tels que Behemot ou Lamb Of God

Lamb Of God

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. Et nous, on a toujours mélangé nos idées aux siennes. Par exemple, sur ce disque, chaque chanson a un symbole que l'on a créé et qui se trouve sur la pochette de celle-ci. Mais il y a aussi plein d'autres symboles cachés ans l'artwork qui renvoient aux textes et aux musiques de l'album. On voulait vraiment un tout très cohérent.

Milton : Par rapport à ce que tu disais sur cette fameuse étiquette, nous, on ne s'est jamais considéré comme un groupe de deathcore. C'est parce qu'il y a eu tout ce délire de mosh-part et de tous ces riffs metalcore / deathcore. Mais au final, on a juste voulu garder une grande liberté à notre musique et on ne veut pas se donner un style bien précis. On est très influencés par les 90's (Deftones

Deftones

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, KoRn

KoRn

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, Lamb Of God

Lamb Of God

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...) mais aussi de groupes plus récents comme Gojira

Gojira

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. Après, on a bien évidemment des influences metalcore / deathcore plus modernes comme Emmure

Emmure

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qui au niveau du groove, pour nous, est ce qui se fait de mieux. Cette liberté voulue nous a permis d'être apprécié par la scène deathcore, mais aussi la scène metal en général, avec un public allant de 10 à plus de 70 ans.

Hoby : Depuis qu'on joue ensemble, depuis nos 18 ans, on a toujours voulu jouer un maximum. On ne regardait pas si l'affiche était plus metal, hardcore ou death. On jouait où on nous demandait de jouer et ça nous a permis à force de toucher un plus large public. C'est dans la scène deathcore qu'on a été le plus demandé quand cette mode-là est arrivée et que plein de groupes sont nés dans ce style mais on n'a jamais fermé aucune porte. On se considère comme un groupe metal, point barre.

Et la tournée actuelle était déjà confirmée avant la signature sur le label ou c'est une heureuse conséquence ?

Milton : Non, on a reçu la proposition de Avocado Bookings en novembre. Les 3 têtes d'affiche étaient déjà confirmées il manquait 3 supports. Donc on a évidemment accepté parce que c'était une super opportunité. En plus, la tournée a commencé même pas 10 jours après la sortie de notre nouvel album donc c'est vraiment le timing parfait. Ca faisait aussi plaisir à Victory Records et on a une prochaine tournée européenne en mai qui sera bientôt annoncée donc voilà. On ne veut pas aller trop vite non plus, on veut y aller petit à petit pour créer une base solide. Pas que les gens s'intéressent seulement à Will Love Life mais à l'ensemble du groupe, les EP's précédents et tout. On ne veut pas surfer sur une vague en tournant 24h sur 24 avec des groupes "fashion", ce qui n'est pas du tout péjoratif bien sûr. Simplement, on essaye plutôt que créer la demande.

Avec votre succès, celui de Betraying The Martyrs

Betraying The Martyrs

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, celui de Gorod

Gorod

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aussi qui est sur la tournée Bonecrusher avec vous... on peut dire que la scène metal française se porte bien actuellement, non ?

Milton : C'est génial qu'après tant d'années, les professionnels de ce milieu commencent enfin à regarder la scène française d'un autre oeil et qu'ils se rendent compte qu'on a des groupes qui peuvent rivaliser avec des groupes d'autres pays européens. Mais je pense que c'est aussi grâce sa non-visibilité. Du coup, la France a toujours évolué un peu seule dans son coin, limite un peu dernier de la classe, on peut clairement le dire. Ce qui nous a permis au final de toujours garder une entité très forte et que quand tu écoutes un groupes français, tu reconnais tout de suite qu'il est français. Ce qui n'est pas toujours facile pour un groupe américain ou allemand, là où c'est beaucoup plus formaté musicalement. Du coup, recevoir l'attention de ceux qui gèrent tout ce milieu-là, c'est vraiment une belle avancée pour la scène française. C'est le début depuis quelques années, le meilleure reste à venir et on encourage donc tout le monde à y croire !

Justement, est-ce que vous avez groupes de metalcore / hardcore français que vous me conseillez d'écouter ?

Hoby : Moi je te conseillerais tout de suite d'écouter Upheaval

Upheaval

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qui viennent aussi de Paris. Du deathcore très technique fort influencée par Beneath The Massacre

Beneath The Massacre

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par exemple qui joue ce soir. Ces gars-là sont vraiment très bons.

Milton : Il y a The Prestige

The Prestige

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aussi. C'est plus du post-hardcore. Ces mecs-là sont vraiment adorables, des bons potes à nous depuis longtemps et qui ont un univers très particulier. En live, ils peuvent vraiment te transporter ailleurs. On a aussi les potes Rise Of The Northstar

Rise Of The Northstar

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qui sont en train de faire leur taf dans la scène hardcore. Betraying The Martyrs

Betraying The Martyrs

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bien sûr, dont le nouvel album va bientôt sortir mais que les gens connaissent déjà bien. Il y a Doyle

Doyle

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aussi, dans un style post-hardcore plus proche de Deftones

Deftones

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.

Hoby : Checkmate

Checkmate

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dans un pur style metal. Beyond The Dust

Beyond The Dust

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aussi, plus dans la veine de Periphery

Periphery

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par exemple. Il y a vraiment plein de groupes qui se donnent à fond en France. La relève est là sans vraiment l'être parce qu'ils jouent tous depuis 4-5 ans au moins donc ils ont le niveau et quand les gens vont tourner les oreilles vers eux, ils vont découvrir un groupe au point. Pas comme si c'était un groupe formé il y a un an et qui fait le buzz sur une chanson.

Je connais la plupart de ces groupes mais certains de nos lecteurs feront peut-être ainsi de belles découvertes. A part ça, vous avez aussi accueilli un nouveau membre l'an dernier, Bastien. D'abord, pourquoi un sixième musicien ? Et pourquoi lui ?

Hoby : Pour la petite histoire, ça faisait déjà 2 ans qu'il nous accompagnait comme ingé-son. C'est lui qui nous aidait à préparer les studios, à mixer. On a eu envie d'avoir moins de samples, que ça fasse plus vrai et donc il est passé de l'autre côté de la scène.

Milton : Après, pour les gens qui sont un peu sceptiques, il ne faut pas croire qu'on l'a rajouté pour avoir des claviers très clichés comme c'est un peu la mode. Nous, on le compare souvent à Franck Baileul de Pleymo

Pleymo

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. Il a un peu la même position. Et du coup, ça permet vraiment de renforcer les ambiances live, de rajouter toutes les envolées harmoniques présentes sur l'album et qui permettent de se relâcher un peu, ne pas toujours rester dans l'agression. Il a donc un rôle très important dans tout ça, dans la composition du dernier disque aussi. Comme l'a dit Hoby, ça fait 2 ans qu'il nous suit, il nous connait bien donc il a tout de suite trouvé sa place sur scène. C'était vraiment naturel qu'il nous rejoigne à partir du moment où on voulait un sixième membre. Pas de débat nécessaire.

Ca vous fait une grosse actualité actuellement. Quels sont les projets futurs du groupe ?

Hoby : Tourner, tourner, tourner, tout simplement !

Milton : Faire un maximum de tournée, présenter l'album, que ce soit en France, en Europe, au Japon, aux Etats-Unis, en Australie... Petit à petit, beaucoup de choses vont se débloquer. On l'espère en tout cas. On a tout donné pour ce disque et on espère que le public va partager ça avec nous en live.

Hoby : Et puis, on a signé pour 3 albums chez Victory Records donc on a du boulot !

Justement, vous êtes sur un gros label désormais. Un long contrat signé. Est-ce qu'il n'y a pas une pression en plus maintenant ?

Milton : Absolument pas, au contraire même ! On a tellement travaillé pour en arriver là que c'est un aboutissement presque logique pour nous. Ca reste évidemment une surprise d'être signé chez eux mais c'est ce qu'on a toujours voulu donc on n'a pas de pression supplémentaire.

Hoby : Concrètement, on a reçu des moyens en plus pour travailler, mais ça ne va pas changer notre façon de faire. Etre disponible pour répéter, aller en concert, partir en tournée et tout ça, ça ne change pas.

Et une dernière question : s'il y avait un groupe avec qui vous pourriez tourner tout de suite, ce serait lequel ?

Milton : KoRn

KoRn

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! Indéniablement, s'il y en a un pour lequel tout le groupe sera d'accord, c'est bien KoRn

KoRn

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! Avec le line-up original si possible. Après, il y en a d'autres comme Lamb Of God

Lamb Of God

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, Deftones

Deftones

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ou Gojira

Gojira

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avec qui ce serait super. On adorerait aussi faire une tournée avec Emmure

Emmure

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. Tous les groupes de ce genre-là qu'on adore pour leur groove et leur intensité en live. Et sinon, ce qu'on voudrait vraiment refaire aussi, ce sont des gros festivals comme le Hellfest ! L'année passée, c'était vraiment incroyabe.

Hoby : Surtout en Belgique. Il y a parmi les meilleures festivals d'Europe : Graspop, Ieperfest, Dour, Groezrock... on aimerait vraiment être présent sur leurs affiches donc s'il y a des organisateurs qui lisent cet interview, écris-le bien en rouge : "ON EST DISPONIBLES POUR JOUER A TOUS CES FESTIVALS-LA !".

Milton : Pour l'instant, à part ce soir, il n'y a rien de prévu en Belgique donc pouvoir jouer sur au moins un festival du genre serait génial. Rien que pour leur renommée, ça ferait plaisir car on sait que ce sont des festivals très professionnels avec un public très averti. Participer à un festival metal, c'est vraiment le meilleur moyen de savoir ce que tu vaux vraiment car tu joues un set de 30-40 minutes maximum devant parfois 20.000 personnes devant toi qui te jugent et te comparent à tous les autres groupes de la journée. Et après tes 30 minutes, tu es fixé, tu sais si tu as fait ton taf ou pas. Voilà.

J'espère que ces festivals entendront votre demande ! Merci à vous pour votre temps et bonne continuation sur cette tournée !

Milton et Hoby : Merci à toi et à la prochaine !