Interview

HYPOCRISY

Mardi 9 avril 2013

Salut Peter, peux-tu te présenter aux lecteurs de Shoot Me Again ?

Bien sûr, je crois que je m’appelle Peter Tägtgren, et je joue dans Hypocrisy

Hypocrisy

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et Pain

Pain

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.

Peux-tu nous parler de ton nouvel album «End Of Disclosure», qui est sorti la semaine passée en Europe ? Que voudrais-tu partager avec ce nouvel LP ?

J’espère juste que les fans vont l’apprécier et qu’ils vont bien rentrer dans l’ambiance qui lui est propre.

Il s’agit du 12ème album studio d’Hypocrisy

Hypocrisy

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. Si tu regardes en arrière, qu’est-ce qui a changé par rapport à tes débuts ?

L’esprit des débuts est toujours là en fait, même si cela prend peut-être plus de temps aujourd’hui de retrouver cet esprit originel. Au début tout était nouveau, créer cette musique et tout ce qui tourne autour.

Nous n’étions pas de si bons musiciens, nous écrivions d’une certaine manière afin d’être capable de jouer les morceaux. Ensuite nous nous sommes amélioré, milieu des années ’90, et nous avons commencé à écrire des morceaux un peu plus complexes.

Pour ce nouvel album, nous sommes revenus à la spontanéité que nous avions à l’époque, en créant des riffs plus simples et des mélodies plus accrocheuses. La découverte de cet album est probablement plus facile, les morceaux sont plus directs et facilement mémorisables.

Si tu veux bien te prêter à ce petit exercice, peut-on revenir rapidement sur chacun des albums qui ont précédé « End Of Disclosure », en résumant en quelques mots la genèse de ces 11 premiers chapitres ?

Penetralia (1992):
On peut dire que j’ai écrit cet album … hum … dans mon lit ! Les riffs arrivaient dans ma tête, je sautais du lit pour les jouer à la guitare acoustique et les capter sur un petit enregistreur de poche … ensuite je retournais au pieu et en ressortait aussi vite avec de nouvelles idées, et cela pendant des semaines.
J’étais donc seul à l’époque, et je n’avais pas la moindre idée de ce que je faisais ! Bien sûr j’avais la vision de monter un groupe et de partir en tournée, de sortir des albums etc...

Principalement il s’agissait pour moi d’assembler tout ces riffs qui se bousculaient dans ma tête afin de créer quelque chose de brutal.

Osculum Obscenum (1993):
Pour cet album c’était à peu près le même trip, sauf que Mikaël (Hedlund, basse, fidèle compagnon de Peter dans Hypocrisy depuis 1992) et Masse (Broberg, aka « Emperor Magus Caligula », chanteur et frontman de Dark Funeral

Dark Funeral

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de 1995 à 2010) ont été impliqués dans la réalisation de l’album, en écrivant certaines parties de musique pour le premier, et des paroles pour le second. Tout était très spontané.

The Fourth dimension (1994):
Pareil que pour le précédent, à la différence que pour cet album nous avons trouvé un clavier dans le studio … (rires) … et nous avons commencé à écrire de la musique au départ de mélodies composées au clavier !

Abducted (1996):
Avec cet album, nous sentions vraiment que nous devions gravir un échelon et devenir nettement meilleurs en termes de production notamment. Nous avons donc enregistré une première fois l’album et ensuite en écoutant les morceaux on s’est dit « Shit, la moitié de l’album est merdique ! ».
On a viré 5 chansons et dans la foulée on en a écrit de nouvelles pour les concurrencer.

A nouveau on a trouvé la production foireuse. On a ainsi recommencé 2 ou 3 fois jusqu’à aboutir à la version finale. On voulait vraiment se pousser à devenir meilleurs. Tout ce qu’on faisait n’était juste pas assez bon ! Mais bon, au final cet album s’est avéré très bon.

The final chapter (1997):
J’étais en quelque sorte fatigué de faire tout moi-même. J’avais aussi quelques soucis avec notre maison de disques, je n’étais pas très content de la promotion qu’ils avaient fait de « Abducted », en conséquence j’ai décrété que cet album serait le dernier.

Bien sûr, çà ne s’est pas passé comme ça, ce qui est plutôt heureux quand on regarde en arrière maintenant. On a réglé ces problèmes avec la maison de disques. Sur cet album il y a eu un vrai travail d’équipe : Mikaël a écrit quelques chansons, Lars en a écrit d’autres (Szöke, batteur, 1990-2004, remplacé ensuite par Horgh – batteur dans Immortal

Immortal

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) et moi également.

Hypocrisy (1999):
Même chose, j’ai écrit une partie à la maison, Mikaël et Lars en ont écrit d’autres, puis on a tous mis ensemble. Avec cet album aussi nous voulions franchir une étape, aller de l’avant, pas uniquement écrire de nouveaux morceaux mais créer quelque chose de vraiment spécial.

Into the abyss (2000):
A ce moment nous en avions un peu marre des mélodies et des chansons « mid-tempo » et avions envie de revenir au son plus rude que nous faisions au début.

Catch 22 (2002):
Tu sais je suis ce genre de personnes, quand je suis installé dans le confort de la routine, j’ai vraiment envie de changement, parce que ça ne me va pas de faire la même chose encore et encore.

Et puis on a rencontré pas mal de soucis à cette époque : j’avais des problèmes personnels, avec les maisons de disques aussi qui utilisaient mon nom pour vendre...
Et avec cet album je voulais faire quelque chose de totalement différent, dans l’attitude aussi. En leur disant en quelque sorte d’aller se faire foutre !

The arrival (2004):
Puisque les gens ont flippé quand nous avons sorti « Catch 22 », on était tous d’accord de revenir en arrière vers l’époque « Abducted »/ « Fourth dimension », avec plus de mélodies et d’atmosphères et un son qui était plus notre « marque de fabrique ».

Virus (2005):
C'est le départ de Lars et son remplacement par Horgh (batteur). A ce moment, on s’est rendu compte qu’on pouvait écrire différemment avec des moments plus rapides et plus brutaux. Ainsi cet album est devenu plus complexe. L'arrivée de Horgh a changé quelque chose.

A Tast Of Extreme Divinity (2009):
Oui on a continué à utiliser cette énergie pour développer de nouveaux morceaux.

En regardant l’évolution de ta musique, on s’aperçoit qu’elle réserve de moins en moins de place aux passages atmosphériques et mid-tempo. Est-ce une évolution naturelle par rapport à tes capacités musicales ?

Non, je pense que pour le nouvel album, j’ai réservé au contraire plus de place au côté atmosphérique. Cet album est un peu plus lent, mais quand c’est rapide c’est plutôt brutal. Il est aussi beaucoup plus mélodique. Il faut remonter à la moitié des années 90 pour retrouver ce type de morceaux. Des morceaux plus simples au niveau des riffs et plus de mélodies.

Pain contre Hypocrisy ? Est-ce que ces deux projets sont en compétition selon toi ?

Non, pas vraiment. C’est juste deux groupes différents et chaque groupe a son temps qui lui est consacré. Cette année, c’est celui d’Hypocrisy

Hypocrisy

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. Ca prend du temps de préparer un nouvel album puis de partir en tournée. En général deux ans. Même si je vais jouer avec Pain

Pain

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un ou deux festivals, cette année est celle d’Hypocrisy

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Tu as aussi collaboré à d’autres projets et groupes comme avec Lock-Up et Bloodbath. As-tu d’autres projets dans lesquels on pourra te retrouver ?

Rien n’est prévu pour le moment. Si j’avais du temps pour ça, je serais intéressé mais pour le moment je me consacre uniquement à Pain

Pain

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et Hypocrisy

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La première fois que je t’ai interviewé je te comparais à Devin Townsend, en terme d’innovation et pour ta contribution à la scène métal. A cette époque, tu ne semblais pas bien le connaître. Aujourd’hui que penses-tu de cette comparaison ?

Je respecte vraiment sa carrière, son talent et sa musique. Peut-être qu’on est un peu le même genre d’individu mais avec un style différent l’un de l’autre. Un artiste impatient, tout comme moi.

Quel groupe t’a inspiré ou impressionné dernièrement au sein ou à l’extérieur de la scène métal ?

Dans les nouveautés, rien ne m’a vraiment impressionné et cela depuis au moins 10 ans. Il y a sûrement de bonnes choses, mais pour le moment je vais puiser dans les 70’s, 80’s et 60’s juste pour rester en contact avec mes racines. Evidemment la musique Death et Black des 80’s et des 90’s.

Tu n'écoutes plus de musique électronique pour le moment ?

Si bien sûr, ça reste toujours important pour moi. Mais pour le moment je suis plutôt concentré sur les guitares et la distorsion.

Penses-tu revenir un jour au Pain de la période de « Nothing Remains the Same » ?

Je ne sais pas. On ne peut jamais dire jamais.

Le mois prochain, Tiamat va revenir pour défendre son nouvel album. Es-tu toujours ami avec Johan Edlund ? pas de plan pour collaborer avec lui ?

Nous n’avons pas de projet mais oui nous sommes vraiment de bons amis. C’est un de mes groupes favori, on a partagé beaucoup de bons moments avec eux. J’ai dernièrement rencontré Lars le week-end dernier à Stockholm, il était à notre première.

J’ai été surpris de lire récemment que tu avais le temps de regarder la TV. Musique à part, qu’est-ce qui est important dans la vie de Peter Tägtgren ?

Dans ma vie, ma famille, mes amis. La musique évidemment. Et être sûr que les fans auront ce qu’ils sont venus chercher sur cette tournée.

Tu fais de la pêche ?

Non, je sais que c’est une chouette activité et que c’est un bon moyen pour se relaxer. Il y a un lac pas loin de chez moi. Mais je n’ai jamais le temps de faire ça. Il ne me reste pas assez d’énergie donc ce que je fais, je me couche et je regarde la tv.