Interview

ABYSSE

On s'est dit que pour le long format, il fallait taper fort...


Vendredi 12 juillet 2013

Comment se passe la tournée ?

G : Cela se passe bien. On est sur la fin, la fatigue se fait ressentir mais c'est super cool.
S : Cela fait presque chier d'arriver à la fin.



C'était une tournée de combien de dates ?

S : 14. Nous avons démarré par Poitiers, puis nous sommes partis sur l'Espagne, Madrid avec après un retour en France.
G : Nous avons joué avec SOULFLY
SOULFLY


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à Lyon. Puis nous sommes allés en Allemagne. Berlin, puis Kiel, hier soir, la Belgique aujourd'hui et puis enfin 3 dernières dates en France.
S : Paris, Laval et Nantes.





Aujourd'hui malheureusement ce n'est pas la grande foule. Comment se sont passés les dates de la tournée au niveau affluence ?

S : C'était un peu quitte ou double. Nous avons eu des surprises sur des petites salles où il y a eu plutôt du monde.
G : Parfois nous avions du monde mais le public ne réagissait pas forcément. Des fois nous avions moins de monde, mais c'était des personnes qui étaient à fond dedans.
S : Ce fut varié et des fois, nous étions un peu déçus...
G : ... mais dans l'ensemble nous avons eu de bonnes dates. Que ce soit au niveau de l'accueil ou l'autre, il y a eu à chaque fois au moins un point qui était positif.
S : Et puis nous bénéficions aussi de ce côté découverte des villes qui est toujours sympa à faire. Madrid était une très bonne date.
G : La date à Lyon (avec SOULFLY
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), c'était un peu évident puisque c'était une belle salle où on savait qu'il y aurait du monde. C'était aussi une bonne date pour nous parce qu'il y a plein de gens qui sont venus nous voir après le concert. Des gens qui ne nous connaissaient pas et qui ont beaucoup aimé. Du coups, cela fait toujours plaisir. Nous étions contents parce qu'évidemment il y avait peu de gens qui venaient spécialement pour nous. Peut-être 10 personnes.





Je vous ai vu la première fois à La Louvière. A l'époque, vous aviez un deux titres, Le Vide Est Forme. Cette fois-ci vous revenez avec un album qui vous a pris du temps pour le sortir...

G : Nous aimons bien prendre notre temps et faire bien les choses.
S : Depuis notre EP, Le Vide Est Forme, nous avons changé notre manière de composer. Donc nous avons mis un peu de temps à savoir ce que l'on désirait pour commencer. Durant presqu'une année, nous avons fait des semi-compositions qui n'ont pas abouties jusqu'à ce que nous trouvions comment attaquer. A partir de là, c'est aller relativement vite, même si nous avons pris du temps pour composer, il est vrai.
G : On s'est dit que pour le long format, il fallait taper fort, dès lors nous avons beaucoup travailler pour que cela ne soit pas ennuyeux ou que tous les morceaux se ressemblent. Nous ne désirions pas non plus que cela fasse démonstration car nous ne sommes pas du genre à faire du Metal à la STEVE VAI
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ou JOE SATRIANI
JOE SATRIANI


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. Nous voulions que cela soit un concentré d'émotions avec de la pêche.



Ce qui explique pourquoi les morceaux sont plus courts ?

S : Nous avons essayé de faire quelque chose de plus concentrée puisque nous jouons sur la longueur.
G : Nous avions prévu des morceaux plus longs et d'autres plus courts à la base pour s'essayer à de nouvelles choses. On s'est essayé à des styles différents avec des passages un peu Doom ou Thrash. Maintenant, c'est vrai que l'on ne compose pas de la même manière un morceau court qu'un morceau long. Nous voulions s'essayer à des morceaux courts parce que les longs, finalement nous savons à peu près comment les emmener.
S : Avec les courts, c'est plus le rentre dedans qui est mis en avant.





ABYSSE
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, c'est un Metal instrumental. En préparant l'album, avez-vous remis en question ce statut ? Avez-vous envisagé à un moment d'intégrer du chant ?


S : Pour l'album, en fait, nous avions tout prévu sans chant.
G : Nous avions des idées pour des samples, mais pas de chant.
S : Par contre, nous y pensons, peut-être, pour le futur.
G : Nous n'avons jamais dit « jamais » au chant. Comme nous sommes des potes avant d'être des musiciens, nous nous sommes déjà dits que si nous ajoutions du chant, cela viendrait de nous parce qu'intégrer une nouvelle personne dans le groupe ça serait trop compliqué.
S : Nous sommes trop soudés pour ça.
G : On verra... si ça se fait et bien voilà, si ça ne se fait pas, c'est pareil. Pour autant que cela nous convienne à nous... Nous ne ressentons pas encore le besoin d'ajouter du chant.
S : Nous avons des idées, mais ce n'est pas trop d'actualité.



Cet album, vous l'avez enregistré vous-même ? Je pense que le premier EP, avait été enregistrer par vos soins...

S : Le tout premier EP de ABYSSE
ABYSSE


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, nous l'avions enregistré nous-même. A partir du EP Le Vide Est Forme, nous avons voulu être plus professionnels et nous sommes allés en studio. Nous sommes allés au Dôme Studio, avec les frères Potvin (LYZANXIA
LYZANXIA
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, ONE-WAY MIRROR
ONE-WAY MIRROR


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...). Comme nous nous étions bien entendus, autant techniquement qu'humainement, nous avons voulu réitérer l'expérience pour notre album qui était un projet plus conséquent.
G : David, qui nous enregistre possède une super oreille. C'était notre premier avis extérieur, alors il nous a apporté quelques petits arrangements, il a remodelé certains passages, il a ajouté des petits détails.
S : En fait, il a un peu sublimé le travail. Du coups, nous continuions de travailler avec lui.
G : Et le fait de bien s'entendre avec lui, nous parait une évidence d'aller chez lui.



Prochain disque ? Dans trois ans ?

G : On vient de finir le premier morceau qui tu entendras ce soir.
S : Nous l'avons fini une semaine avant la tournée et nous l'avons emmené avec nous.
G : Les réactions sont plutôt bonnes. A notre avis, le prochain album restera dans la même vaine, six ou sept morceaux. Nous ne sommes pas un groupe à faire des albums des quinze morceaux. Une durée de quarante à cinquante minutes, c'est bien pour nous.
S : Mais le style musical va changer.
G : Le style musical change assez naturellement. Nous sommes plus du genre à essayer qu'à se dire nous allons faire ça comme ça.





A vous entendre, vous avez en fait déjà plein d'idées pour le prochain disque.

G : Nous avons des idées sur ce que nous avons envie d'essayer en fait.
S : Nous nous donnons deux ou trois ans maximum pour sortir un nouvel album. C'est un peu plus long aussi parce que nous n'habitons plus tous dans la même ville. Donc nous répétons moins souvent et nous ne sommes pas du genre à composer chacun de son côté et à s'envoyer les parties via internet. Nous avons besoin de ressentir une osmose tous ensemble.



Après la tournée, je suppose que vous allez souffler un petit peu. Profiter de l'été qui arrive enfin ?

S : Pour moi, la tournée avait déjà des airs de vacances.
G : Nous avons arrêtés de travailler pour partir en tournée et sur une tournée, tu n'as pas trop l'impression de travailler. Nous faisons ce qu'on aime...
S : Sur une journée, nous ne jouons que quarante-cinq minutes (rires)



Mais vous avez quand même la route... je pense qu'aujourd'hui vous avez fait six heures de route ?

G : Oui c'est vrai, il y a la fatigue qui s'accumule mais nous voyons des endroits quand même chouettes. Nous rencontrons des musiciens et des gens.
S : Nous faisons des rencontres humaines et musicales.
G : Nous visitons aussi les villes, découvrons comment cela se passe ailleurs.
S : Le fort de Lantin, c'est quand même assez énorme comme endroit !
G : En Belgique, nous avons toujours joué dans des endroits un peu improbables. Une péniche... maintenant un fort. C'est original. Tu es sûr de garder un souvenir du concert.





Et donc après la tournée, vous allez encore parcourir les routes ?

S : Là, nous allons surtout nous mettre à composer et puis on fera quelques dates qui peuvent trainer.
G : Comme nous allons commencer à avoir des emplois du temps plus compliqués que quand nous étions étudiants, nous allons plutôt essayer de faire une tournée par an afin de bouger. Par chez nous, nous avons un peu fait le tour des endroits. Et puis après il restera un peu de temps pour quelques dates à prendre quand ça sera une bonne opportunité.





Ma question finale, une question que l'on doit souvent vous poser : comment le public réagit-il face à votre Metal instrumental ?

S : Justement sur la tournée, nous avons beaucoup joué avec des groupes instrumentaux. A Madrid par exemple, nous avons joué avec deux groupes instrumentaux à l'affiche. En fait, je crois que les gens s'en foutent. Ils aiment la musique et puis ils ne se posent pas plus de questions.
G : Cela dépend peut-être des pays. Je crois qu'en France, on est plus rebuté sur le Metal qu'en Allemagne et l'instrumental vient s'ajouter.
S : Personnellement je ne le vois plus comme un blocage. Je reste persuadé que les gens s'en foutent.
G : Cela dépend peut-être des gens. Il y en a quand tu leurs dit Metal instrumental, ils sont rebutés et puis quand ils écoutent la musique, ils se disent finalement que c'est cool.
S : Sur la tournée, personne n'a demandé une seule fois pourquoi nous n'avions pas de chanteur. Ce n'est plus une barrière.
G : C'est vrai qu'au début, on nous a déjà dit des trucs genre : il ne manque plus que du chant et ça sera génial ; mais nous avions plus de retour qui nous incitait à continuer sans chant. Ce qui nous a motivé à continuer dans ce sens.
S : Maintenant c'est notre trip, nous n'avons plus rien à prouver sur ce choix.
G : Les gens qui nous connaissent, savent maintenant qu'ABYSSE
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est un groupe instrumental. C'est acquis.
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