Interview

DRAK'MAAR

Entre répétition, shooting photo et dégustation de cidre.


Mercredi 18 juillet 2018



Après quelques concerts remarqués dans la ville de Strasbourg, un clip tourné et un album en préparation, Drak'Maar a su piquer ma curiosité.
Nous convenons assez rapidement d'une rencontre au Studio de répétition Kawaiti, à deux pas de la frontière Allemande.

Les bras chargés d'un set de flash Elinchrom et une surprise dans mon téléphone, je profite de quelques morceaux pour photographier le groupe en intimité, échanger quelques verres de cidre et attaquer l'interview en compagnie de John (clavier) et Joffrey (batterie).


Alors, je sais pas si vous avez l’expérience des interviews, il y a les fameuses question/réponses : '' Oui merci de vous présenter... '', sauf que mon rédacteur chef m’a dit qu’il me tuerait si je le faisais, donc il m’a demandé d’inventer un certain concept.
Je vais vous montrer quelques photos et à vous de me dire ce que ça représente pour vous.




Joff : La plupart des musiciens du groupe viennent d’une ancienne formation avec laquelle nous avons eu quelques embûches. Avec Drak’Maar, nous souhaitions continuer ensemble à faire de la musique mais une musique qui nous corresponde plus que ce qu’on faisait avant. Une musique plus personnelle, plus libre, pas forcément plus délire mais surtout plus libérée. Ouais, « libérée », c’est le mot, d’où le '' Ca va chier ''. Je me souviens très bien, c’était la première soirée, on ouvre la page Facebook, on commence à publier et ça représentait assez bien ce qu’on avait en tête à ce moment-là.

Vous avez commencé il y a un peu plus d’un an et demi, et Drak’ Maar était à ses débuts.
Est-ce que vous avez une certaine volonté : on se fait ça entre potes ou c’était plutôt : on vise quelque chose, et on va atteindre notre objectif ?


John : Dès le début, on avait envie de faire de la musique ensemble et aussi une volonté d’aller loin, de ne pas juste rester dans un cercle amateur et rester dans notre salle de répét. On a un objectif d’enregistrer un album, un clip, de produire des concerts, des festoches… et de diversifier notre production ! Aujourd’hui nous voulons être des artistes vidéoludiques 2.0 comme beaucoup de gens le font en 2018.

Qu’est-ce que vous appelez cet artiste 2.0 ?

John : L’artiste 2.0, je pense qu’il y a des youtubers qui illustrent bien… comment il s’appelle le mec... moi et la mémoire des noms.
Joff : Jared Dines.
John : Ouais voilà, Jared Dines, qui fait des vidéos Youtube en veux-tu en voilà. Avant tout, c’est un pur musicien mais il s’est énormément fait connaître par Youtube, avec des vidéos délires qu’il fait. Derrière c’est un outil de promotion de sa musique à lui et c’est un excellent moyen de faire. Aujourd’hui, beaucoup de gens, surtout les jeunes et ceux de notre âge ont quitté les médias classiqueset sont sur Youtube. Moi ça fait des années que j’ai pas regardé la télé. Et quand je veux voir des conneries, je regarde Youtube. Et forcément les émissions qu’on regardait avant, maintenant ce sont les Youtubers qui les font. Et si on est Youtuber musicien, on peut plus facilement promouvoir sa musique.

On va passer à l’image suivante. Ha tu avais un mot à dire ?

Joff : Au-delà de se servir de Youtube, des mèmes, de tout ce qui est moderne pour promouvoir la musique, c’est aussi une façon d’exprimer notre créativité. On ne fait pas juste des vidéos pour promouvoir, mais aussi pour s’amuser. Et j’espère que ça se ressent dans la musique et dans les vidéos. On fait ça pour le fun de base.

Ça se ressent beaucoup dans votre musique et dans la prestation scénique, mais ça sera dans une autre question (Rires générales). Alors, on va éviter les photos compromettantes.

Joff : Y en a pas, on fait très attention à notre image (rires).



John : Revenons sur le nom du groupe, Drak’Maar, l’allusion à ''Braquemart'', elle est très très vite faite…
Joff : Ha bon ? (rires)
John : … et c’est vrai, le premier nom du groupe c’était Brak’Maar. Mais bon, en termes d’image, etc... Drak’Maar ça collait mieux. Dans le mot Drak’Maar, il y a plusieurs choses. Déjà il y a une consonance nordique avec ce ''Maar''. Ensuite, avec le fait de mettre ''Drak'Maar'', ''Drak'', ça partait soit dans du ''drakkar '', soit dans du ''dragon'' avec le Drake anglais. C’est la signification draconique qui fut retenue. Et puis on a commencé à inventer un concept autour de ce nom de groupe, une histoire, qu’on appelle un lore dans le jargon vidéoludique et le lore que l’on raconte autour de notre musique, c’est l’histoire de trois dragons qui se tapent dessus. D’où l’idée d’un logo à trois dragons. Après la forme du logo est inspirée du logo de The Elder Scrolls : Online (TESO) et les couleurs correspondent aux couleurs des trois dragons de notre histoire.

Je pensais plutôt que c’était un ouroboros.

John : Et non (rires). Après, le logo de TESO a peut-être été lui-même inspiré d’un ouroboros.. Et au fait, on a eu l’idée, avant le Games of Thrones, où il y a aussi un pendentif qui ressemble énormément au nôtre mais il est sorti après le nôtre (rires).



Alors ce mème, on en trouve beaucoup sur votre page.

Joff : Ha oui ! Il y en a un paquet (rires). C’est un petit concept, un petit fil rouge qu’on avait suivi. En fait, à la base, au niveau des compos, il y a essentiellement moi et John qui ébauchons les songs, qui mettons les grosses fondations, les murs porteurs même on peut dire. Et du coup l’idée était d’illustrer un peu notre travail, de ce qu’on faisait ensemble quand on travaille chez John. Le but c’était vraiment de faire des petits trucs ludiques qui sont souvent des blagues sur la musique, parfois des blagues sur les jeux vidéo, sur internet, parce qu’on a aussi une grosse culture geek/jeux vidéo, ça transparaît dans toute nos publications… pas beaucoup dans la musique. Et d’où les différentes petites saynètes qui sont quand même assez rigolotes. On a eu de bons retours là-dessus. Le but c’était de nous montrer en situation, nous en stupide, on se marre beaucoup à les faire. Je me souviens d’un fou rire qui a duré au moins dix minutes sur un ''Jojo''.
John : C’est vrai qu’une fois, un soir, on a fait un stream sur la création d’un ''Jojo'', il était tellement débile, tellement absurde, qu’on l’a pas publié parce que ça allait trop loin. Peut-être qu’un jour on le fera. Les ''Jojo'', pour John et Joff ou Joff et John, ça rejoint un peu les vidéos Youtube, le côté de produire d’autres choses que la musique. Quand on a un compte Facebook de musicien, c’est notre vitrine de communication mais on peut pas tout le temps répéter les mêmes news en boucle. Au bout d’un moment les gens qui nous suivent vont être désintéressés, même pas forcément chercher à nous suivre. De temps en temps, ils passeront sur la page : '' Tiens qu’est-ce qu’ils deviennent, tiens ils ont un concert et puis j’y vais. ''. Le fait d’avoir de la production autre, ça permet de tenir les gens sur la page et d’être au rendez-vous. Par exemple sur la période de la saison 1 des Jojo, car il y aura une saison 2, chacun des dix épisodes était publié les lundi soir à 18 heures, et on sait que des gens les attendaient. C’est un phénomène d’attente qu’on va chercher à reproduire et à tenir le plus longtemps possible.

Du coup, ça vous permet de fidéliser les fans qui vous suivent.

John : C’est exactement ça.
Joff : Et même d’autres personnes. Des gens qui ne vont pas être forcément dans le même milieu musical que nous, des gens qui vont juste aimer nos petits trucs un peu rigolos à côté. Parfois pour se foutre de nous (rires).



John : Beaucoup de choses à dire de cette photo. Joff tu commences ?
Joff : Ok. Alors j’imagine que pendant l’interview tu diffuseras aussi la photo pour que ce soit compréhensible.

Non non, ils ne vont pas comprendre et s’amuser à chercher sur votre page.

John : Comme ça ils voient nos news (rires).
Joff : Cette photo a été prise pendant le tournage du clip. Clip qui est actuellement en production. Ça a été l’aboutissement d’une longue période de réflexion, de ce qu’on allait faire comme clip, de comment, d’où on allait le faire, du pourquoi… non, ça on n'a pas posé comme question. Et du coup on a le fameux Rémy, le chanteur sur la scène en contre-jour qui illustre bien l’aspect qu’on souhaite donner au clip. C’est à dire des…hum… quelque chose d’un peu noir, d’un peu sombre où on n’identifie pas très bien ce qu’il se passe, ni qui joue, mais plutôt en ombres chinoises, c’est ça qu’on cherchait un peu. Un thème, une référence ''ombre chinoise'' qui se meut dans le noir. Et que dire de plus ? Cette photo a été prise au tout début, on faisait encore les checks de comment ça se passe, etc... et finalement on a été bluffé par le rendu, directement après avoir posé les lights. ''Ha ouais, c’est vachement bien en fait.''. On a bien travaillé en amont.
John : Joff et moi avons vraiment travaillé le jeu de lumière qui est entièrement fait main car on a pas pris de prestataire externe, ce qui est souvent le cas avec l’ingénieur light sur place. Là, on a tout programmé d’avance sur tous les morceaux y compris '' The Fierce '' qui est le morceau du clip. Toutes les lumières sont enregistrées et vont bouger à la milliseconde près. On ne voulait pas un clip statique comme souvent on peut le voir où il n’y a qu’une lumière blanche avec uniquement les musiciens qui jouent, on voulait des prises plus vivantes. Au-delà de ça, on ne voulait pas non plus un clip qui soit uniquement avec des musiciens qui jouent. Personnellement, quand je regarde un clip où on ne voit que des musiciens jouer, à ce moment-là je réduis la vidéo Youtube, puisque ce n’est pas une vidéo à mon sens mais une musique. On a donc réfléchi à faire une partie plus histoire qui va mettre en scène les musiciens dans un contexte différent de la scène.

Pourquoi ce titre en particulier ?

Joff : Lorsqu’on avait créé le groupe, on s’était fixé des objectifs à atteindre. Notamment d’enregistrer deux-trois songs dans l’année qui suivent la création et on avait en vue le clip rapidement. Parmi ces premières songs, on a décidé assez vite que ce serait sur la deuxième chanson qu’on avait composé et qui tournait à ce moment-là. Parce que c’était d’une part la plus technique et d'autre part celle qui nous représentait aussi le mieux. Et une fois que ce choix était défini on est plus revenu dessus après. On aurait pu, on s’est demandé « Est-ce qu’on va changer de morceau ? » mais c’était trop compliqué, on avait déjà trop de travail en amont, plus la peine de changer. Si on avait dû prendre une autre song, on aurait aussi dû changer le concept du clip. Bref, on est resté sur ''The Fierce'' et on continue, c’est tout.



Nous sommes ici dans votre salle de répète.
Par rapport à l’actualité du groupe, est-ce ici qu’a été produit et répété ''Drak’Ale'' ?


Joff : Oui il y a beaucoup de choses qui se passent dans cette salle. Même si c’est pas ici qu’on les compose, c’est ici qu’on les répète, qu’on les arrange, qu’on les retravaille, qu’on les change encore en temps réel, ce qui arrive assez souvent. C’est ici qu’on les enregistre également. Quand on enregistre, on fait venir un ingé son : Anthony Chognard de CHS Studio, il se reconnaitra et du coup les enregistrements se passent aussi ici. Donc en fait, on peut dire que ''Drak’Ale'' a clairement une partie de sa vie qui a été faite dans cette salle.
John : Elle a été conçue comme Papa dans Maman à la maison, du bout des doigts de Joff et moi mais elle est vraiment née dans cette salle. Comme toutes les songs, elles naissent, elles prennent vie ici.

Vu que vous avez joué à la Maison Mimir et à l’Elastic Bar, et que la prochaine date est à l’Elastic Bar, est-ce que ce sont des scènes qui vous plaisent, ou visez-vous quelque chose de plus grand ?

John : Ce sont des scènes qui nous plaisent, c’est indéniable. Une scène c’est un partage avec le public quel qu’il soit, qu’il soit fan ou non. Il faut jouer dans ces salles. Je pense qu’on a pris du plaisir à chaque fois. À la Maison Mimir, c’était un vrai régal. C’est vrai que c’était pas une scène qui faisait vingt mètres de large sur laquelle on pouvait sauter dans tous les sens, c’était très artisanal mais c’était une ambiance géniale. Et cette ambiance, je suis pas sûr de la retrouver sur les grandes scènes où finalement on est détaché du public. On continuera à faire des scènes comme ça, ne serait-ce que pour garder un lien avec les gens qui nous suivent le plus possible. Mais on a quand même l’envie, l’ambition d’aller sur des scènes plus grandes.
Joff : C’est ça, et puis il faut bien passer par la plaque tournante du Metal de Strasbourg qui est l’Elastic Bar. Puis là-bas on y rencontre plein de monde, de groupe, de gens. C’est toujours un plaisir d’y aller.

Un jour vous viserez la Laiterie.

John : La Laiterie, c’est déjà dans les cartons. On a travaillé nos outils de démarchage cette année. On s’est mis en relation avec la personne qui s’occupe des premières parties et à chaque fois qu’un grand groupe cherche une première partie on est dessus. On attend plus que la réponse positive !
Joff : Et d’ailleurs on démarche assez activement plusieurs festivals, etc, etc.
John : Mais on vient de s’y mettre, c’est pour ça qu’on les a pas encore fait (rires).

On peut donc vous voir au Rock In Hell, au Rock Your Brain Fest ?

John : Et bien on espère pouvoir y être.
Joff : Pour 2020 (rires).
John : Après c’est vrai que les affiches des immenses festivals, ils sont bookés souvent un an à l’avance. Donc la plupart des affiches sont déjà faîtes pour l’an prochain (rires). Mais on est dessus, et on attend d’avoir les derniers bons outils de démarchage pour montrer aux organisateurs qu’inviter Drak’Maar est une excellente idée. Notamment avoir un clip, ça aide. De très bonnes vidéos de live pour montrer ce qu’on sait faire en live et encore agrandir notre communauté. Mine de rien, avoir une communauté locale c’est le premier pas vers une communauté nationale puis internationale et être invité par les festivals.

Ma dernière question histoire de clore l’interview, comment imaginez-vous le futur de Drak’Maar dans cinq ans ?

Joff : Je vois dans mon idéal toujours les mêmes six personnes présentes. Le plus difficile c’est toujours de maintenir le line-up sur un petit groupe comme nous. Mais pour l’instant on s’en sort assez bien. On est un noyau bien soudé et on a envie de continuer tous ensemble. L’idéal serait de rester entre nous, entre groupe de potes, et de garder l’ambiance qui nous caractérise. D’une part, une part de sérieux, de bosseur, et de l’autre plus décontracté, une part plus relax et j’aimerais qu’on garde cette ambiance un peu à mi-chemin et qui fait notre force. Voilà. Après ce qu’on fera et où on sera, on verra.
John : C’est bien résumé Joff. Rester les mêmes absolument. Après dans 5 ans, au-delà de nos objectifs qui sont les clips, les festivals, le label, la maison de distribution, etc, je pense qu’on sera juste plus loin. C’est bête mais on sera juste plus loin, et fier d’y être.

Avec les difficultés.

John : Il y a déjà eu des difficultés et il y en aura d’autres mais c’est mineur par rapport au plaisir que ça nous procure. Le jour où on aura plus de plaisir à faire ce qu’on fait, on arrêtera car ça n’aura tout simplement plus de sens. Parce qu’on n’a pas été capable de faire des choses qui sont communicatives. Je veux dire, ''Drak’Ale'', on a pris un plaisir fou à la faire. On espère que ça se ressent, qu’il y a du plaisir derrière même si on y met nos tripes des fois à ne plus savoir comment continuer un riff (rires). Mais finalement on est toujours très fier de ce qu’on fait. Tant qu’on le restera, ça marchera.

Et bien je vous remercie.

Les Jojos en chœurs : Merci Camille ! On va se prendre une bière ?


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AUTEUR : Camille
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Cam...
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Camille a rapidement pris ses marques dans la fosse et à couvert les évènements de la Laiterie à Strasbourg jusqu'en 2019 avant de s'installer en Bretagne. Ayant plus d'affinités pour les petites...
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Camille a rapidement pris ses marques dans la fosse et à couvert les évènements de la Laiterie à Strasbourg jusqu'en 2019 avant de s'installer en Bretagne. Ayant plus d'affinités pour les petites salles près de chez lui, il est arrivé de parcourir la France en participant au Hellfest, Download, Motocultor, ...
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Camille a rapidement pris ses marques dans la fosse et à couvert les évènements de la Laiterie à Strasbourg jusqu'en 2019 avant de s'installer en Bretagne. Ayant plus d'affinités pour les petites salles près de chez lui, il est arrivé de parcourir la France en participant au Hellfest, Download, Motocultor, Fall of Summer et la Hard Rock Session. Facebook : Camille Fabro Photography Ma...
Ayant commencé la photographie de concert la première fois en 2014 au tristement célèbre Bataclan de Paris pour le concert de Cannibal Corpse, Camille a rapidement pris ses marques dans la fosse et à couvert les évènements de la Laiterie à Strasbourg jusqu'en 2019 avant de s'installer en Bretagne. Ayant plus d'affinités pour les petites salles près de chez lui, il est arrivé de parcourir la France en participant au Hellfest, Download, Motocultor, Fall of Summer et la Hard Rock Session. Facebook : Camille Fabro Photography Matos : Canon EOS 6D + Canon 24-70 II F/2.8 + Canon 16-35 F.28 + Canon 135 F/2.0...

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