Interview

KERMESZ À L'EST

« Donner un petit coup de pied dans la fourmilière fait du bien: amener la culture autrement à différents endroits et surtout essayer de se l'approprier »


Mercredi 14 avril 2021

Un soir, on part à la rencontre de KermesZ à l'Est
KermesZ à l'Est


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en résidence au Pôle Latitude 50 de Marchin en plein Condroz. Une fois rentré, outre le fait qu'on a joyeusement découvert le feu, on se dit que dans un monde post-apocalyptique démembré de ses particularités culturelles, le Grand KermesZ incarnerait l'un des derniers traits d'union.



Crédit photo: KermesZ à l'Est

Si je devais décrire votre musique à des irréductibles de rock, metal, hardcore, punk et dérivés, je ne pourrais vous réduire à une fanfare en fusion aux accents balkaniques. Vous la qualifiez d'ailleurs de « balkan-métal-mathrock-jazz », mais que dites-vous à une métalleuse qui n'écoute pas de jazz ou à un balkanique qui n'a aucune approche dudit math/rock ?

MaKz : Il y aurait deux réponses différentes. D'abord, je dirais aux métalleux qu'il vont retrouver des éléments métal, loin d'être exclusifs et mélangés à d'autres styles. Ensuite, la musique des Balkans offre des particularités rythmiques, comme les mesures asymétriques, qui orientent nos arrangements sur des jeux rythmiques comparables à ce qui se fait dans le math/rock...

T : Car la base de notre travail, c'est quand même de choper des thèmes de là-bas, traditionnels ou pas, souvent dans des mesures composées asymétriques, par exemple à 13 ou 7 temps, qui sortent du rock conventionnel.

On s'intéresse à cette musique pour sa richesse, liée à des raisons historiques et géographiques. Nous avons la liberté de l'exploiter, la travailler et la mouliner en s'écartant de la tradition. On se l'approprie grâce à Youtube notamment (MaKz)

T : Mouais... On l'apprend surtout parce qu'on a Manu Manuelov qui est allé l'éprouver là-bas.

EM : Disons qu'on a Youtube qui contribue à nous faire flasher sur des musiques. On découvre les mathématiques en 13 temps là où les gens dansent sans besoin de compter selon la tradition de papy, alors que de ce côté-ci la manière d'aborder la musique arrive par une autre porte d'entrée. Chez eux, c'est par la danse. Quand ils dansent devant toi, tu comprends alors leur rythme traditionnel. Nous n'avons pas cette approche de danse. Par contre, on délire sur certains trucs et des harmonies tarées qu'on s'approprie avec notre esprit festif occidental déglingue. C'est là qu'intervient le côté rock'n'roll rentre dedans. On parlait tout à l'heure de Mr Bungle
Mr Bungle


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. Je ne sais pas si ces mecs-là ont écouté des musiques dansantes des Balkans, mais en tout cas on fait tous les jours un pas de plus vers ça.

MaKz : Nous sommes déracinés par rapport à notre folklore, sans véritable pays ou unité. Mais nous sommes curieux de la culture de l'autre, devenus boulimiques dans notre recherche sur les musiques orientales, que ce soit via Youtube ou nos voyages.

EM: Tu as beau être tombé sur des disques bulgares en 13/8, quand tu es torché à la Rakija en Bulgarie, que tu vois que même les molosses du village dansent et que des gamines applaudissent en 9/8, tu comprends que c'est intégré dans leur corps.

T : Pour tempérer le propos sur le folklore wallon, je vous assure qu'il existe. Dans la ville ou je vis, j'ai entendu des trucs bizarres que eux seuls là-bas connaissent.

EM: Oui, d'ailleurs j'ai envie qu'on aille gratter chez nous ce qui se passe dans nos trésors. J'ai un peu écouté le folklore alsacien récemment... Waw ! C'est violent !!!

Fous rires!

Par où les différents membres en sont venus à la musique ?

EM: En jouant du heavy, hard, rock'n'roll, punk... Avec des franges, cuirs moulants et des trucs dégueulasses des années 80 !

MaKz: Bonne question tiens, c'est quoi notre dénominateur commun ? Ce qui est cool c'est que tout le monde vient avec son background. Manu a fait du heavy-metal, PazKo du free-jazz, l'un et l'autre du reggae, du manouche...

T : Ceci dit, nous avons appris à lire la musique.

EM: C'est vrai que j'étais en musicologie à la fac et j'ai travaillé dans le son...

T: Et Martin a appris les percussions au Mali...

Et comment KermesZ à l'Est s'est-il formé alors ?

MaKz : Ah, ça c'est une question de merde. Depuis le line-up initial il y a douze ans, il ne reste que Martin et moi. Une bande de potes que la vie a séparés.

C'est comme une vieille plante ou une mauvaise herbe qui pousse. Impossible de s'en débarrasser. (EM)

MaKz : Oui, c'est organique. D'ailleurs, Le Grand KermesZ est arrivé depuis...

EM : Le Grand KermesZ, sa force et son inertie, réside au delà de la somme de chaque individu. Un espèce de tout se forme quand on est ensemble à travers des arrangements collectifs.

T : Si je traduis, Manu Manuelov a appris un thème là-bas, ensuite passé à la moulinette des triolets malades, harmonisé avec machin...

EM : Ce qui fait qu'on est pas responsable. Ceux qui se barrent font partie de l'esprit du groupe, ceux qui arrivent l'épousent et lui amènent la dose de folie qui leur est propre. Liégeoise récemment avec Biche et PazKo.

L : C'est le groupe qui crée.

P : Nous avons un langage qui nous est propre.

MaKz : Il y a une culture et un univers KermesZ. Notre travail ne se limite pas à la musique. Dès le départ, nous avions une exigence d'investissement visuel.


Crédit photo: Shyirambere Philippe

Justement, l'aspect scénographique joue une part assez prépondérante dans votre façon d'aborder la musique. Quels courants artistiques, culturels, vous inspirent ?

EM : Youtube ! Eddy Malou... C'est un délire qui se nourrit et qui va de plus en plus loin dans certaines directions. À partir de quelques accessoires et de têtes de poupées décapitées, on se retrouve avec des blaireaux ou daguets empaillés, etc., à qui on redonne une forme de vie. On s'amuse avec tout ça.

MaKz : Cela passe par un univers de références rock'n'roll, black-metal ou traditionnelles, mixées avec des films de série B, du porno, Mad Max ou des trucs qui nous font délirer comme la Troposphère 5 au Congo...

T : Et que tu mixes avec une danse grecque !

Des Hell's Angels en bicyclette ! Où la comparaison s'arrête-t-elle ?

P : Ça s'arrête là !

L : Non, je vais cramer des bécanes !

EM : Disons que c'est un univers qui nous fait rêver. Ce sont peut-être des artistes, des Robin des Bois...

T : C'est notre côté violent !

P : Un jour, on fera la justice nous-mêmes !

MaKz : Basiquement, quand tu fais de la musique rapide, méchante et qui va fort, tu es un gros dur à la veste en cuir avec un mur d'amplis derrière. Nous, on fait ça avec une configuration qui nous permet de jouer dans des lieux atypiques en transportant notre univers. Notre trouvaille est d'avoir développé des formules pour la rue, pour la scène, pour les petites ou grosses jauges et une autre itinérante.

Si je dis que le détournement d'images et de concepts sont des éléments qui vous caractérisent, qu'est-ce que cela évoque pour vous ?

EM : Complètement ! On ne fait que ça. On ne connaît pas le folklore, on le détourne. Je suis allé vaguement en Bulgarie me saouler la gueule...

L : Quelques fois... et il est devenu érudit depuis !

EM : Arrêtez les gars, j'ai vu des trucs, mais pas une seule clarinette sur un île grecque. Par contre, j'ai saisi et ramené l'esprit grec : les siestes, bouffer des olives, boire du Tsípouro !


Comment travailler pour KermesZ à l'Est dans ces circonstances?

EM. On bloque des périodes pour lesquelles on se rend disponible 24h sur 24h. On compose, on s'allume la tronche et les à-côtés nourrissent notre imaginaire comme ce matin lorsque Luc nous a montré des gamins congolais qui balancent des fusées avec des conserves et du matos de récup'. De là viennent toutes les conneries qu'on peut voir sur scène.


Crédit photo: KermesZ à l'Est

Plus de 10 ans et vous ne semblez jamais à court de mouvement. Qu'est-ce qui vous rend toujours enthousiaste ?

La fête ! (Tous en chœur)

MaKz : On se paie des shoots émotionnels de dingues ensemble ! L'an dernier, on a fait 500 bornes en vélo sur des bécanes à peine roulables nous menant à 36 concerts juste après une tournée en Australie et en Nouvelle-Zélande dans un contexte complètement corona.

EM : Je dirais qu'il y a aussi un enthousiasme du réseau pro (les autres se bidonnent !), que ce soit art de la rue ou scène, Womad, tout ça...  Vous vous marrez, mais quand tu te retrouves tout petit devant des gens qui sont d'un autre niveau, vous regardent et vous disent : « Waw, vous êtes des OVNIS, c'est génial, d'où venez-vous ? »

En réalité, on a cette espèce de joie de vivre. Une de nos forces, c'est d'arriver et de déclasser les loges. Il y a deux sortes de rockeurs : ceux qui déclassent les loges et se font insulter puis c'est le manager qui négocie avec les clauses. Ensuite, ceux qui font pareil mais que tout le monde remercie car ils ont amené un brin de sourire dans un monde trop carré.

Les gros festivals, faut se les taper : les pointures arrivent, balancent la purée, sortent, point. Quand tout est minuté, qu'il reste 30 secondes pour que la femme à barbe éclate des binouzes et les percus sur scène, que tu en sors alors que l'ingé son et les gens s'exclament : « What the fuck !!! » Ils se sont marrés. Les gens du réseau pro ne sont pas habitués à cela.


Parlez-nous de RDS-202. Comment avez-vous appréhendé cette dernière bombe par rapport aux autres essais?

T : On l'a rodé en live bien avant de rentrer en studio.

MaKz : Nous sommes dans un réseau plutôt rangé alternatif, nous traçons la route, toujours fidèles à l'autoproduction. Il était bouclé et nous avons quand même décidé de le sortir durant le confinement en avril.

EM : La vente de disques, même en ligne, c'est mort ou ça ne rapporte qu'aux très gros. La fracture avec les petits augmente considérablement. Avant, tu pouvais espérer un petit bénéfice si tu vendais 5000 exemplaires. Ce nombre sur Spotify ne te rapporte pratiquement rien. L'idée avec cet l'album, c'est que les gens puissent en disposer gratuitement. Le fait d'aller en studio a marqué une étape, une pierre frappée au burin avec le line-up actuel.

L : Depuis le début, nous ponctuons chaque étape de travail par un enregistrement qui nous permet de sceller nos arrangements jusque là infinis. Nous nous libérerons avant d'attaquer du neuf.

T : Il participe aussi au merchandising qui fait partie intégrante de KermesZ.

EM : Quand tu fais de la rue, le cachet est lié à la recette au chapeau. Tu dois assurer quand tu joues ET quand tu fais le chapeau.


Crédit photo: binair01 - AntiArt

Paradoxalement, on dirait que vous avez joué avec certaines circonstances l'an dernier pour toucher le public avec largeur et ouverture dans le geste. Pour situer aux lecteurs, vous avez tourné et transité en vélo avec la KermosZyclette. Que s'est-il passé ?

Des lieux ont eu le courage politique de maintenir car ils voulaient servir quelque chose. Nous leur sommes reconnaissants car sans cet engagement, la KermosZyclette n'aurait pas existé. À la place de la tournée classique, on a fait que déplacer la culture où c'était possible, c'est-à-dire en extérieur pour des petites jauges. (MaKz)

On rentrait d'un festival en Nouvelle-Zélande avec des milliers de gens et on était confinés le lendemain de notre retour. Galvanisés par ce qu'on avait vécu, le cd était prêt et nous ne voulions pas nous arrêter. Cette crise force les milieux culturels à créer en rompant avec les schémas bien rangés. Nous avons trouvé de chouettes partenaires pour monter ce truc un peu fou.

EM : Ce qui est marquant, c'est la reconnaissance et le soulagement de tous ces gens pour qui la musique live manquait. Le nez dans le guidon, on ne se rendait pas compte car on jouait tout le temps et on voyait du monde. Après coup, on se dit que c'est précieux et ça donne envie de se battre pour la musique live. On va remettre le couvert d'ailleurs.

Dans votre façon d'habiter l'espace, de vous produire et de vous déplacer, j'y vois une mise en cause profonde d'une organisation de société avec une dynamique de reprise de pouvoir par rapport à ce qui est subi...

EM : Ça revient à ta première question. Celle de briser les frontières. On ramène un délire d'art de rue sur une scène rock et les rockeurs se pissent dessus. Et faire rocker la rue amène aussi les circassiens à se pisser dessus.

T : Alors, ça pue la pisse partout !

P : D'ailleurs, je trouve qu'on a un peu boycotté ta première question...

MaKz : Voilà ma façon d'y répondre. On vit dans un univers où la culture est très attendue : un groupe annoncé en salle balance très bien la sauce, tout le monde est content et rentre chez soi. Donner un petit coup de pied dans la fourmilière fait du bien. Cela revient à amener la culture autrement dans des endroits différents. Et surtout à essayer de se l'approprier. Nous portons ce principe d'autogestion et d'indépendance face à la culture et aux médias mainstream.

EM : On reste dans la bidouille, l'artisanat local. On ne joue pas dans la même cour que certains. On fait ce qu'on peut.

Mis à part les techniques de dopage de plus en plus élaborées, qu'est-ce que vous mobilisez cette année pour amplifier la KermosZyclette déjà intense en 2020 ?

MaKz : La KermosZyclette reviendra en été. Parallèlement, on embraquera sur une Péniche pour une tournée wallonne avec les Bâtards. C'est-à-dire que nous allons remonter la Meuse et la Sambre avec La Jungle, Blast et la Cie NotPinkEnough. De la musique et du théâtre de rue.

T : Ça va être une KermosZyclette améliorée, version 2.0. Nous allons utiliser les vélos pour faire du son en direct.


Crédit photo: KermesZ à l'Est

MaKz : On ne veut pas juste refaire ce qui a marché. En même temps que s'adapter, on a aussi besoin de se réactiver sur scène et c'est pour cela qu'on continue à cueillir les nouvelles idées et faire en sorte d'évoluer. On ne s'empêche pas de rêver à ce qui va venir après et de délirer. Possible ou pas, ce n'est pas la question.

On rêve comme tous les groupes et artistes qui continuent à créer en ce moment. (T)

Notre époque est marquée par la crise sanitaire. Que vous inspire-t-elle en tant qu'artistes ?

P : C'est sans doute moins trash que sous Louis XIV.

EM : Les artistes ont toujours dû s'adapter. Ils vont où il y a de l'argent à gagner pour vivre, simplement. De tout temps, des mécènes les ont payés pour faire des trucs débiles. Car l'art, c'est aussi faire des trucs qui n'ont pas de sens. La légère évolution a amené à toucher des aides. Maintenant, tu es payé pour booker des concerts et les annuler. Ce sont des ajustements à la marge qui ne changent rien à la condition financière d'un musicien, hormis dans les hautes sphères. Je pense à d'autres que nous bien plus mal lotis : les musiciens de rue ou des cafés-concerts qui ne déclarent rien, ceux qui le sont à moitié, chômeurs à côté, fonctionnant avec les RPI et qui n'ont donc pas de quoi déclarer un statut d'artiste.

MaKz : Ce qui fait mal en ce moment, c'est de constater que nous ne sommes pratiquement pas nommés à travers les réactions de la classe politique. Après un an, cela nous montre qu'il ne s'agit pas d'une situation temporaire, mais bien permanente pour laquelle la société doit s'adapter. Or, les opérateurs culturels n'existent pas à leurs yeux. Cela veut surtout dire que la classe dirigeante ne considère pas ce qui rend une société vivante. Quoi de mieux que la musique pour illustrer la vie, la vivacité de la relation d'un être humain à un autre, les liens sociaux ? Cette base est effacée. Et ça c'est dur !

EM : Cet aspect n'intéresse pas la classe dirigeante car il ne génère pas de fric.

MaKz : Les politiciens ne vont ni au théâtre, ni au cinéma, ni voir des concerts. Les jeunes et beaucoup de femmes sont oubliés car pas représentés, les pensionnés un petit peu car ils sont vieux. Globalement, ils représentent ceux qui leur ressemblent : des gens entre 35 et 60 ans, plutôt blancs, masculins, tendance bourgeoise.

Enfin, la ruralité, qu'est-ce que ça vous inspire hormis la kermesse ?

T : Le kiosque !

EM : La vie !

Tous : Oooooooooohhhhhh Manu !

EM : C'est l'évidence.

T : Parce qu'on adore le cuche, le bon fromage, le bon gras local... Balancez le tout dans une vieille casserole, faites mijoter longtemps et c'est encore meilleur le lendemain ! C'est ça qui est bien avec la ruralité.

Et dire qu'on pas abordé le tournant numérique dans tout ça...

P : Je crois qu'on va vieillir avec le temps et que le numérique ira se faire foutre !

EM : Je surenchéris : le numérique va très vite vieillir et le bon vieux temps va perdurer ! L'artificiel est l'ère du temps sans ramener de sens. Pour illustrer à notre niveau avec le « concert » pour vaches, les gens nous demandaient comment allait se passer le concert en ligne. Sur la vidéo, on s'est alors senti obligés de faire passer une banderole : « Ceci n'est pas un concert » pour dire que ce n'était pas un concert en ligne, mais une action de soutien au monde culturel.


Dans le texte

T (Tosh)
EM (Dr Emmanuel Emmanuelov)
L (Leuk)
P (PazKo)
MaKz (MaKz)


Crédit photo: KermesZ à l'Est

Sur scène et dans la rue

Tosh: trombone, hélicon
Dr Emmanuel Emmanuelov: saxophones, EWI
MaKz: banjo-mandolin, tambura
Leuk: trumpet
PazKo: sousaphone
Papichulo: drums
Le président: percussions, singing
Biche: saxophone

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► COMMENTAIRES

ANNE - 10-09-2021, 08:11
Top article "interview-présentation-biographie" de ce groupe "monument patrimoine musical" .
Au travers de l'article , ça confirme leurs coté réellement engagé dans leurs zik et revendicateurs réveilleurs de consciences ...
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