Interview

PURRSES

Daria : ''la scène rock/alternative belge cautionne encore trop de line-ups entièrement blancs, cisgenres et masculins''

Jeudi 8 juillet 2021

A l'occasion de la sortie de leur nouvel EP, Wrong Tides (2021), j'ai eu l'occasion d'interviewer Laura et Daria, respectivement guitariste/chanteuse et bassiste/choeurs du groupe bruxellois Purrses

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, à l'énergie punk-pop mélodique et mélancolique.
Purrses jouera demain (Vendredi 9 juin 2021) au Recyclart. Courez-y !

Hello !
Pouvez-vous présenter votre groupe et sa place dans la scène Belge ?

Salut ! Le groupe c’est Purrses

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et on se placerait juste entre les cases : trop punk pour la scène pop et un peu trop pop pour la scène punk.

En Février 2021 est sorti Wrong Tide : comment s’inscrit-il dans votre parcours ? De quoi traite l’EP ? Quelle est l’intention derrière ?

Wrong Tide, c’est un peu la suite du premier EP Blue Skies Purple Greens (2018), au sens où il s’agit d’anciennes chansons (Kill Neighbour, Rester loin). Il marque l’évolution du groupe qui est passé de la chambre à la scène. On a donc enregistré sur bande, complètement en live, pour le challenge mais aussi pour traduire l’énergie dans le son.

Comment composez-vous en tant que groupe ?

C’est Laura qui compose.

Kill Neighbour se démarque par sa durée et son côté plus « expérimental », pouvez-vous m’en dire plus sur ce morceau ?

C’est un morceau un peu plus ancien, avec un refrain seulement fait de chœurs un peu rough et légèrement faux. A la base, c’était juste un gimmick un peu country mais accéléré, arrangé et avec un refrain « punky » et nonchalant pour traduire la lassitude, car le texte parle d’un voisin insupportable.

Etant un groupe assez paritaire, comment vivez-vous le manque de parité dans la scène ? Et comment luttez-vous contre ?

Laura : C’est frustrant qu’il n’y ait pas assez de filles dans la scène car les filles ont besoin de filles, ne serait-ce que pour s’identifier et se dire : « Ok, je peux le faire moi aussi ». On lutte à notre manière en étant nous-mêmes, le groupe est une bonne représentation de ce qu’il se passe aujourd’hui : une palette de gris de gens différents les uns des autres (sourire).

Daria : Moi, je suis en colère. Premièrement parce que de mon expérience, la majorité des mecs n'ont pas l'air de se demander : « comment ça se fait ? », comme s'ils voyaient le manque de diversité comme une fatalité. Deuxièmement, parce qu'ils justifient ça par le fait que les personnes minoritaires « ne font pas assez d'efforts », sans comprendre qu'elles nécessitent beaucoup plus de ressources émotionnelles et matérielles face aux oppressions systémiques. Enfin, parce que la scène rock/alternative belge cautionne encore trop de line-ups entièrement blancs, cisgenres et masculins alors que la diversité est là. Il faut continuer à en parler parce qu'il faut que ça change.

Avez-vous réussi à rester productif.ves durant la période COVID ?

Avec le groupe, on a eu des changements de line up donc on a dû reprendre les bases. Sacha est passé à la batterie, qui est son instrument initial. Anouk est arrivée dans le groupe, elle joue de la guitare mais aussi du synthé, ayant elle-même son projet solo Forever Anouk. Laura a commencé des nouvelles maquettes et a profité de cette année de « pause » pour commencer des side projects, s’ouvrir à d’autres choses, jouer avec des gens et nourrir son expérience musicale, ce qui sera profitable et vraiment inspirant pour les compos au sein de Purrses

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Comment voyez-vous l’avenir de la scène underground belge après (ou durant) cette crise ?

Peut-être que l’avenir de la scène underground belge va être encore plus underground qu’avant, c’est-à-dire se passer vraiment que dans des endroits illégaux, des caves ou des propriétés privées, où il faudra avoir l’info et le mot de passe pour rentrer !