Interview

PEGA

« On n’a pas cherché à se professionnaliser, on voulait plutôt expérimenter des nouvelles choses. »


Samedi 25 juin 2022

Le groupe Pega
Pega


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vient d’annoncer qu’il sera à l’affiche du Pukkelpop le 19 août prochain. Pour un groupe de copines parti de rien, sans aucune ambition, c’est plutôt pas mal !
Pega c’est Bárbara (guitare, voix), Juliette (basse, voix) et Leslie (batterie) et ça se passe à Bruxelles.
Leslie et Bárbara nous emmènent dans leur univers noise, rock, punk avec une bonne dose d’ironie, de fun et d’enthousiasme.



Crédit photo : Pega

Hello les filles, comment allez-vous ?

Leslie : On va bien et toi ?

Bárbara : À vélo ou en bateau.

Si je comprends bien, votre groupe a débuté en mode « entre potes » sans aucune prétention d’aller plus loin que votre appartement ? Quelles étaient vos motivations/objectifs à cette époque ?

Leslie : Oui c'est exactement ça. On se retrouvait avec plusieurs copines tous les dimanches pour s'amuser et passer du bon temps. Jamais on n'avait envisagé que le projet puisse aller plus loin. A l'époque, la motivation était donc juste de créer un sas de décompression et de découverte dans lequel on se sentait bien.

Bárbara : Pour moi, ça a commencé dans un brocante en regardant des instruments que je ne connaissais pas et je me suis dit « tiens, c’est le moment d’amener ma guitare du Portugal ». Du coup, j’ai passé un coup de fil aux cabillauds volants voir s’ils pouvaient m’emmener. On a commencé à écrire des chansons sur les caniches ébouriffés (mon français à l’époque était déplorable) et sur s’ « étouffer » de gommes. Je vais proposer à Larousse ces nouveaux mots, qu’en penses-tu ?

Oui, pourquoi pas (rires). Qu’est-ce que qui a fait, qu’un jour, vous avez voulu partager votre musique avec le public ?

Leslie : Quand on a fixé la formule à trois, la composition du premier morceau a été assez laborieuse, même si maintenant on en rigole beaucoup. On est restées trois jours enfermées dans une cave. Vu qu'aucune de nous ne savait vraiment comment écrire la musique, c'était difficile de se comprendre et de mettre tout en place. Les morceaux qui ont suivi ont été un peu plus simples mais tout ça nous a demandé tellement d'efforts qu'un jour on a décidé de faire un petit concert devant les copains (dans une chambre). Ils ont été très enthousiastes et on accepté de faire des concerts en public.

Bárbara : Parce que les choses dans lesquelles on met tout notre amour, notre énergie et notre créativité doivent voir la lumière du jour. C’est très solitaire de faire de l’art tout seul. Avec Pega
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on a trouvé un épanouissement. On se soutient et cela nous a permis d’avoir confiance en nous pour aller plus loin.

« Depuis ce concert test dont Leslie parle, on a reçu tellement du bon feedback, qu’on s’est dit, voyons jusqu’où on peut aller. »

Moi perso, j’aime rencontrer des nouvelles personnes, participer à des projets artistiques de toutes sortes, relever de nouveaux défis. J’adore le fait que Pega me permette de faire tout ça.

Vous avez une identité graphique et visuelle un peu « chtarbée/déjantée/décalée » (votre typo, les artworks, etc.). Pourquoi et comment travaillez-vous ça ?

Leslie : La plupart des artworks et le logo ont été créés par la première bassiste du groupe, Aude Gravé @audegrr. Elle est artiste/graphiste et on trouvait que son univers représentait bien l'atmosphère du groupe.

Bárbara : Les choses autour de nous sont belles, il faut juste parfois les pointer du doigt pour les voir ainsi. On ressent ça dans le travail d’Aude.

« On aime bien les choses qui ne sont pas parfaites, qui repoussent les limites, qui embrassent l’impulsion et le gut feeling. »

Moi, je construis des bêtes images pour notre réseaux sociaux, des pattes de poulet animatroniques pour mettre sur scène et je fais les vidéoclips avec des éléments et footage que je filme.

Vous avez +/- trois ans d’existence si je ne me trompe. Qu’avez-vous mis en place pour vous professionnaliser ? Pour sortir vos deux albums, vos clips, etc. ?

Leslie : Alors cela fait maintenant un peu plus de trois ans que l'on se produit sur scène. Le premier concert public a eu lieu à Super Fourchette en décembre 2018, puis on a travaillé le set pendant six mois pour renforcer le groupe et on a recommencé à donner des concerts à partir de juin 2019.

« Avant ce premier concert, on a dû beaucoup s’entraîner parce qu'on ne savait pas jouer des instruments ! Donc il y a eu toute une phase de choix puis de maîtrise dudit instrument. Et toute une phase de composition. »

Toute cette période a duré un an et demi voire deux ans. Ça commence à faire un bout de temps que Pega
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est dans nos vies !

On n'a rien mis de particulier en place pour se professionnaliser. On a juste sauté sur toutes les occasions qui se présentaient à nous. On a accepté un maximum de concerts, puis les propositions « professionalisantes » sont venues toutes seules : un booker (coucou César!) a décidé de collaborer avec nous, plusieurs salles et structures nous ont proposé de faire des résidences. La sortie des EP a engendré plus de propositions de concerts, etc.

Bárbara : On n’a pas cherché à se professionnaliser, on voulait plutôt expérimenter des nouvelles choses, jouer sur des scènes où on avait passé des bons moments (Barlok, Magasin 4, Rumsteek, etc.). Les autres opportunités sont arrivées sans qu’on les cherche, comme dit Leslie. Pour sortir nos EP, on paye avec l’argent du merch et des concerts. On demande des subventions à la Fédération Wallonie Bruxelles. Pour faire nos clips, des copains nous aident pour filmer et on fait le reste nous-mêmes.


Crédit photo: Grégory Dallemagne

Comment souhaitez-vous que Pega
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évolue ?


Leslie : Pega
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suit son cours. Pour ma part, je n'ai aucune attente, ce qui fait que j'ai toujours été très heureuse de ce qu'on nous proposait car je ne m'attendais pas du tout à ce qu'on aille si loin !

Bárbara : J’espère qu’on gagnera tous trois nouvelles jambes et trois nouveaux bras, que notre peau soit couverte de poils très doux comme un peluche et qu’on fasse un peu peur. Mais que les gens nous aiment bien quand même car on est gentilles et on aime bien les câlins.

Ça vous fait quoi qu’on vous présente très souvent, dans la presse, comme un groupe de filles / trio féminin (on dit rarement un groupe de garçons ou un trio masculin)?

Leslie : Personnellement ça m'agace un peu, surtout qu'on n'a pas formé le groupe dans cette optique. Je voulais juste faire de la musique avec des personnes avec lesquelles je me sens bien. Mais ça prouve qu'il y a aujourd'hui un déséquilibre dans l'industrie musicale, sinon on ne s’embêterait pas à le préciser !

Bárbara : Ça me fait pousser mes canines d’un centimètre de plus et je commence à voir cette personne comme un appétissant bout de viande.

Quelle place prend la musique dans vos vies ? Que vous apporte-t-elle ?

Leslie : La musique EST ma vie, je ne saurais pas vivre sans. J'en ai fait mon métier. Je suis ingénieure du son, en plus d'être musicienne. J'ai aussi intégré un autre groupe depuis Pega donc je joue beaucoup plus de concerts. C'est une passion que j'ai depuis toute petite. Mes parents mélomanes m'ont donné goût à la musique et j'ai commencé à jouer du piano à sept ans puis de la guitare. La musique a toujours fait partie entièrement de ma vie.



Comment vous vous sentez dans le milieu underground bruxellois ? Est-ce un univers qui vous apporte ce dont vous avez besoin pour évoluer en tant que musiciennes ?

Leslie : Je pense que c'est un univers auquel on appartient. C’est dans cet univers que l'on fait toutes nos sorties, dans lequel on traine et où la plupart de nos ami.es sont présent.es, donc ça me paraît logique d'évoluer dans celui-ci. C'est un univers très ouvert qui offre énormément de possibilités. On s'y plait et c'est difficile de juger si d'autres univers nous conviendraient mieux car on n'a jamais testé autre chose. Je ne pense pas qu'on compte le faire, on est épanouies comme ça !

Bárbara : Moi j’aime le soleil (rires). J’aime le soleil dans les gens aussi, trouver des chouettes idées, faire les choses par nous-mêmes, s’entraider plutôt que de faire la compétition, ne pas se mettre de limites. Si c’est ça le milieu underground bruxellois alors oui, c’est parfait pour moi.

Vous avez des choses à annoncer (dates, sorties, etc.) ?

Leslie : Oui, il y a quelques changements à venir pour Pega et de très chouettes dates à annoncer cet été, mais on ne peut pas encore dévoiler tout ça, stay tuned comme on dit ! Quel suspense !

Bárbara : On vient de sortir un cover de Arno « Je veux nager » en soutien de l’initiative de Pool is Cool pour laquelle on a fait un vidéo un peu bête. On est aussi en train de travailler sur des nouvelles choses, bientôt on pourrait en dire plus.

Je termine par une question de ma fille (8 ans) : Pourquoi vous vous lancez des chips ? (rires)

Leslie : Parce qu'on adore les chips, c'est un de nos plats préférés !!

Bárbara : Parce que les chips sont chouettes!
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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