Interview

DOODSESKADER

« La musique nous sert uniquement d’arme et de cri de rassemblement. »


Dimanche 27 novembre 2022

Le premier album du duo gantois Doodseskader
Doodseskader


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est sorti le 18 novembre dernier. Il s’intitule « Year One ». La release party à l’AB du 2 décembre prochain est sold-out et s’annonce survoltée !
Tim De Gieter et Sigfried Burroughs, amis depuis l’adolescence, ne se soucient guère des frontières entre les genres et vivent à fond leur besoin d’expérimentation musicale tout en maitrisant complètement leur projet très personnel. On a un peu creusé tout ça pour mieux comprendre l’univers de Doodseskader.
Doodseskader.


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Crédit photo : Emiel Viellefont

Bonjour Tim et Sigfried. Comment va la vie à Gand ?
La vie va. Lentement mais sûrement. On est fort contents que “Year One” voit enfin la lumière du jour et que la release show à l’AB arrive à grand pas.

Doodseskader
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signifie, en français, escadron de la mort. Pourquoi ce choix de nom?

Le nom nous semblait évident. Si on était dans le business de livraison de lettres et colis à domicile on se serait appelés “les facteurs”.

« On est l’escadron, on vient pour buter. Le groupe est structuré comme une bande, la musique nous sert uniquement d’arme et de cri de rassemblement pour ceux qui sont comme nous. »

C’est quoi « être comme vous » ?
Etre marqué par la vie et/ou la douleur. Il y a des choses qui peuvent te changer à un niveau atomique. Où il y a une version de toi avant et après. Il y a des trucs que tu traines avec toi pour le restant de tes jours, peu importe combien de fois tu en parles ou si tu arrives à trouver une place pour en parler. Les gens comme nous savent de quoi on parle. On ne se cache pas.

Etes-vous inspiré par d’autres thématiques que celle de la mort ?
On n’est pas du tout inspiré par la mort, on puise dans nos expériences personnelles. Nous avons utilisé « MMXX : Year Zero » comme plate-forme pour parler de notre passé afin que les gens puissent avoir une idée d'où nous venons. ''Year One'' se situe maintenant. Niveau thématique, il traite de notre volonté de laisser notre empreinte sur ce monde, de la volonté de quitter ce monde, de la toxicomanie, de la complexité des relations et, surtout, de nous deux essayant de trouver un moyen d'être en paix avec nous-mêmes malgré le sentiment que nous sommes en guerre avec tout le monde et tout le reste.

Qu’est-ce qui nourrit votre univers artistique et musical ?
L'objectif principal de ce groupe a toujours été d'avoir une sorte de fusion de nos deux visions sur tous les fronts. Sigfried est ancré dans le grunge et le jazz alors que je viens d'un milieu rap et sludge. Au fil des années, nous avons été tous les deux impliqués dans un mélange éclectique de styles électroniques. On ne considère pas Doodseskader comme un groupe au sens traditionnel. On ne fait pas ceci pour obtenir une forme de succès commercial ou d'acceptation dans une certaine scène ou un certain genre.

« Tout ce qu’on veut, c'est que les gens nous voient pour ce que nous sommes vraiment et qu’on puisse établir une connexion avec des âmes partageant les mêmes idées. »

Votre premier album « Year One » est sorti ce 18 novembre. Que pouvez-vous nous en dire (sur sa conception, votre avis sur le résultat, etc.) ?
En terme de style/sonorités on évolue constamment. Nous avons donc voulu clarifier cela en optant pour un son plus produit et superposé que « MMXX… ». On a commencé à enregistrer l'intégralité de l'album comme un disque lourd plus traditionnel, puis on a utilisé la finale de cette session pour développer et modifier comme bon nous semblait.
Nous avons utilisé des synthés, des boîtes à rythmes, des samples que nous avons nous-mêmes coupés de personnes et d'instruments, etc. Le but était de créer un univers musical dont on avait le sentiment qu’il collait avec les thèmes du disque et nous servirait comme un pont vers ce qu’on deviendra niveau genre dans l’avenir.

Vous avez déjà une idée de ce que vous deviendrez dans l’avenir ?
Oui. Quand on a commencé le groupe on a tout de suite réfléchi à ce qui serait le “endgame” pour nous et on a établi une timeline en faisant du retro planning. Le style du groupe changera au fil des temps, il deviendra plus défini, plus une vraie fusion entre nos deux mondes. Le merch changera. Les visu changeront.

« Les vidéos changeront. On pourrait tout dévoiler maintenant mais ça rendra l’avenir moins surprenant. Tout ce qu’on a fait jusqu’à présent est toujours l’exécution de notre plan qu’on a fait en 2020. »

Pour l’instant on est au studio en train de terminer “Year Three”. Depuis le premier jour, on vit dans le futur.



Crédit photo : Emiel Viellefont

Vous avez déjà sorti deux extraits clippés : « Alive & Not Well » et « It's Not An Addiction If You Don't Feel Like Quitting ». Au niveau des images, je trouve que le premier est plutôt angoissant et sombre alors que le deuxième est assez coloré et joyeux. L’image est-elle un élément important pour vous ? Qu’apporte-t-elle à vos paroles et à votre musique ?

Comme on a dit, le seul but de ce groupe est de réaliser une sorte de synergie parfaite entre nous deux, dans tous les sens. L'aspect visuel est définitivement le ciment de tout cela. Dès le début, on a opté pour une esthétique colorée dans nos vidéos/illustrations/visuels car cela correspond à notre perception du groupe.

« Même s'il traite de thématiques qui pourraient être considérées comme ''sombres'', le but n’est pas du tout que ce projet soit une sorte d'autel de tristesse. Ça devrait plutôt être une sorte de célébration. »

Nous et la foule lâchons prise, pour une fois. On a eu la chance de travailler avec des personnes très talentueuses pour traduire notre vision de ce que vous voyez maintenant comme Doodseskader.
Avoir des gens comme Maya Stoffijn qui fait tous nos visuels pendant les live shows depuis le premier jour, et Emiel Viellefont qui prend nos photos avec nous à tout moment est indéniablement essentiel pour Doodseskader.

Vous êtes actifs dans d’autres groupes (Tim dans Amenra
Amenra


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, Every Stranger Looks Like You
Every Stranger Looks Like You


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, Sigfried dans Kapitan Korsakov
Kapitan Korsakov


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, The K.
The K.


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). Pourquoi avoir créé un groupe supplémentaire ?

Ceci n’est pas un groupe. C’est une bande. On a toujours été 45. Depuis qu’on a 15 ans. On a juste décidé de se montrer en tant que groupe maintenant.

45, ça vient de Doodseskader. D = 4 et E = 5 selon la position des lettres dans l'alphabet. C’est bien cela ? A quoi cela fait-il référence ?
Après environ un mois de travail, il est rapidement devenu clair que ce ne serait pas un “groupe'' comme les autres projets dans lesquels nous sommes actifs.

« D'une certaine manière, Doodseskader
Doodseskader


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fait simplement partie de notre identité, c’est quelque chose qui nous relie et a toujours été là pendant une grande partie de nos vies. Même quand le groupe n'était pas encore là. »


Nous avons toujours eu une grande affinité avec le hip-hop, la culture street, etc, où les chiffres jouent un rôle majeur et indiquent clairement au monde extérieur où se situent votre loyauté et/ou vos origines. Il était donc naturel d'adopter une figure pour montrer ce que nous défendons et ce à quoi nous sommes fidèles.
Doodseskader est le nom de notre groupe. 45 est une affiliation.



Crédit photo : Emiel Viellefont

Comment fonctionne votre duo ?
Fort efficacement. On se complète énormément. Je pense qu’on ne cesse jamais de créer et que c’est ça qui est le moteur de notre fonctionnement. Même quand on n’écrit pas, on parle écriture, on cherche constamment des trucs qui nous stimulent niveau visuel ou musical. On se pousse à mieux prester ou à creuser justement là où ça fait fort mal. Pour nous, être sans pitié veut dire aussi l’être avec nous-mêmes.

En tant que « nouveau » groupe, comment vous sentez-vous dans la scène alternative belge ? Y trouvez-vous une place qui vous convient?
On n’a pas vraiment l’impression de faire partie d’une scène et on n’a pas vraiment l’intention d’en faire partie non plus. Ce projet est fait pour et par nous deux. Il est propulsé uniquement par notre volonté et pas le fait d’appartenir à un certain genre ou une “scène”. Depuis le premier jour, on fait de la place nous-mêmes, on n’a pas cherché à être accepté par d’autres gens ou groupes.

C’est quand même plus facile de se faire une place quand on a votre expérience, non ?
Non. C’est facile à croire et c’est surtout facile comme explication pourquoi on arrive à faire ce qu’on fait mais la dure réalité est qu’on bosse comme des malades, chaque jour de la semaine, chaque semaine de l’année, pour ce groupe. Tout le monde peut faire ce qu’on fait, peu importe le niveau “d’expérience” ou quoi que ce soit. Faut juste vouloir le faire aussi et ça, c’est autre chose. Je pense que si les gens pouvaient voir le “behind the scenes”, comment se passe notre quotidien, le mot “facile” ne ferait plus trop partie de la conversation.

« En dehors de ça, je voudrais quand même une fois pour toute préciser que, tous les deux, on vient de nulle part. On a commencé les mains vides dans des bleds pourris et des milieux peu favorables avec pas un euro sur notre nom. On a bien souffert avant d’arriver dans les projets que tu mentionnes. »

Rien ne nous a été donné. Et c’est justement ça qui rend plus facile de se faire une place. La faim.

Avez-vous des choses à annoncer ?
On a 3 dates en Belgique pour fêter “Year One” avec 4 supports qu’on aime énormément :
02/12 - Ancienne Belgique, Bruxelles avec Jay MNG et Waltur
22/12 - Trix, Anvers avec Fantom
22/02 - Vooruit, Gand avec Movu Lango
Movu Lango


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Pour le reste on aimerait annoncer qu’on compte pas arrêter. Jusqu’au moment où tout sera 45.

Dites, vous viendrez aussi dans les salles wallonnes ?
Le plus tôt sera le mieux! On adore la Wallonie.

Cool, on vous attend !
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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