Interview

RAÜM

« Nous avons voulu préserver l’essence de Räum tout en allant plus loin dans notre exploration musicale. »


Samedi 15 février 2025

En 2023, on avait rencontré Räum pour la sortie de son premier album « Cursed by the Crown ». Deux ans plus tard, le groupe présente son second opus « Emperor of the sun » qui sortira ce 21 février. L’occasion de prendre des nouvelles du quatuor liégeois signé chez Les Acteurs de l’ombre. En constante évolution, il trace sa route avec un équilibre travaillé et teinté de diverses influences. Räum
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a répondu à nos questions et nous présente sa vision de la chute des civilisations.




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, comment allez-vous ?

Nous allons très bien, merci ! L'excitation est à son comble avec la sortie imminente de notre nouvel album et les concerts à venir. C'est une période intense mais terriblement stimulante.

Je pense qu’il y a eu un changement dans le line-up d’origine. Pouvez-vous nous (re)présenter les quatre membres ?
Effectivement, il y a eu un changement. Jérôme Di Naro a quitté le groupe en octobre 2023. Aujourd’hui, Räum est composé de : Karim Bechoux (guitare), Geoffrey Deghaye (guitare), Olivier Jacqmin (chant) et Xavier Legrand (batterie). Nous avons trouvé un équilibre solide avec cette formation, chacun apportant sa touche personnelle tout en restant fidèle à l’identité du groupe.

Avant de parler de l’actu, je voudrais revenir rapidement sur vos débuts. Votre premier album est sorti en février 2023 chez les Acteurs de l’ombre alors que vous n’étiez pas encore monté sur scène. Il y a eu un certain engouement (médiatique et public) autour de vous et une attente particulière. Avez-vous une pression sur les épaules? Comment avez-vous vécu cette « mise en lumière » ?
Plutôt qu’une pression, nous avons ressenti une grande motivation. L’engouement a été un moteur qui nous a poussé à travailler dur pour être à la hauteur des attentes. Nous avons pris le temps de perfectionner nos prestations scéniques et cette période de préparation nous a permis d’affiner notre identité musicale et visuelle.

Votre deuxième album « Emperor of the sun » sort le 21 février prochain. Pouvez-vous nous le présenter ?
Cet album explore la chute d’une civilisation ancienne, avec une approche sonore immersive et dynamique. Chaque titre contribue à cette atmosphère de grandeur et de décadence, offrant un voyage intense et contrasté. Nous avons voulu préserver l’essence de Räum tout en allant plus loin dans notre exploration musicale.



Au niveau compos, lyrics, artwork, enregistrement, etc., comment cela s’est passé ?
Dès la fin de l'enregistrement de Cursed By The Crown, nous savions que nous voulions enchaîner rapidement. Les idées conceptuelles de notre nouvel album ont émergé au fil de nos concerts, fortes de cette expérience et de l’échange artistique avec le public.
Fin 2023, nous avons discuté avec le label d’une suite à donner à Cursed By The Crown. Nous avons échangé sur la base d’une pré-production réalisée assez rapidement afin de saisir l’émotion du moment. Dans ce processus initial, Geoff s’occupait de l’aspect musical et conceptuel, tandis qu’Oli s’en imprégnait avant d’écrire les paroles.

« Pour Emperor of The Sun, l’ensemble de l’album a été composé dans l’ombre, sans tentative de test en live, à quelques exceptions près. L'enregistrement et la production définitive se sont étalés sur plusieurs mois en 2024, avec une volonté de capturer une énergie plus brute et organique. »

Nous nous sommes laissé la liberté d’adapter les compositions en studio, que ce soit avec Karim et Xavier, ou encore avec notre mixeur Thomas Cochrane, qui a également réalisé les sessions de cuivres. C’était une expérience enrichissante et stimulante, où l’essentiel était de se laisser aller et surtout de prendre du plaisir !
Pour l’artwork, le concept initial est né de nos échanges sur les thèmes centraux de l’album : le déclin et la chute. Nous souhaitions une illustration marquante, capturant l’instant précis où la grandeur bascule vers la ruine. Admiratifs du travail de Sözo Tozö, nous avons fait appel à elle pour donner vie à cette vision, en lui laissant un maximum de liberté.

Au niveau de la dynamique de groupe, vous êtes toujours d’accord sur tout ?
Pas toujours, voire jamais, et c’est une bonne chose ! Chacun apporte son point de vue, ce qui crée une vraie richesse dans le processus de création.

« Nous avons appris à trouver des compromis ou, au contraire, à trancher pour faire avancer le projet. Cela demande de la maturité mais la confrontation des idées est un élément structurant de notre démarche artistique. »

Nous sommes en évolution constante et cette dynamique de groupe est mouvante et s’adapte au fil du temps. Elle tend vers un équilibre qu’il faut cultiver et challenger en permanence.

Est-ce qu’il y a un fil rouge ou un message dans cet album ?
Oui, Emperor Of The Sun parle de la grandeur et de la chute des civilisations. On y aborde l’orgueil humain, l’aveuglement qui mène à la ruine et le cycle éternel de l’élévation et de la décadence. C’est un thème intemporel qui trouve des échos à travers l’Histoire.



Une release party est prévue le 22 février au KulturA. Peut-on en savoir plus ?
Oui, ce sera une soirée très spéciale pour nous. Nous avons hâte de partager ce moment ! Avant tout, nous souhaitions proposer une affiche de qualité avec des groupes que nous apprécions. Pour notre part, nous allons évidemment proposer un nouveau set en accord avec ce nouvel opus. Nous resterons fidèles aux éléments scéniques qui nous accompagnent depuis le début de l’aventure, mais ils évolueront comme notre musique.

Etes-vous impatients/stressés de lâcher votre nouveau bébé dans l’arène ?
Un peu des deux ! Il y a toujours une part d’appréhension, mais surtout une envie immense de le jouer en live et de voir comment il sera reçu.

Comment allez-vous distribuer cet album ?
Il sera disponible en format physique et digital, ainsi que sur les plateformes de streaming. Comme pour le premier album, cela se fera via notre label Les Acteurs de l’Ombre. Nous restons cependant de fervents adeptes du contact humain et de l’échange à la table de merchandising !



Quelle est votre routine de travail/repet, en dehors de la création d’un album ?
Nous répétons régulièrement en instrumental (Karim, Geoff et Xavier) pour travailler la cohésion et maintenir une base musicale solide. C’est une musique intense, pas nécessairement technique, mais qui demande du travail. Nous sommes assez réguliers avec deux à trois séances par semaine.
Oli, ayant plusieurs projets, nous rejoint une semaine sur deux, et nous appliquons la même formule pour tendre vers une cohésion et une ambiance immersive.

Avez-vous mûri, depuis votre premier album ?
Oui, surtout sur l’aspect scénique et la gestion du temps. Nous avons compris comment mieux structurer nos morceaux pour la scène et comment garder une énergie intacte malgré les dates.

Quels sont les points forts et les points faibles de Räum ?
Point fort : notre unité, malgré les écueils, qui forge notre vision artistique.
Point faible : cette vision artistique provient d’un parterre d’influences diverses. Cela peut être une richesse, mais aussi ralentir certains processus.

Il y a 2 ans, je terminais l’interview par une question sur vos envies pour le futur et vous me disiez trouver un bookeur, un point d’accroche en Flandres et continuer à prendre du plaisir. Où en êtes-vous par rapport à ça ?
On est toujours indépendants, ce qui nous permet de garder une liberté. On collabore ponctuellement avec certains bookers pour des dates spécifiques, mais trouver un booker sérieux qui soit prêt à s’investir sur un projet comme le nôtre reste un vrai défi.

« Beaucoup préfèrent miser sur des groupes qui rentrent dans des cases bien définies, alors que notre musique s’équilibre sur des tendances multiples et on aboutit à des réactions du type : « trop », « pas assez ». »

Cela dit, on cherche toujours activement, parce qu’avoir quelqu’un qui croit en nous et qui puisse nous faire rayonner serait un vrai game changer. En attendant, on continue à avancer, à jouer, et surtout à prendre du plaisir, ce qui reste le plus important pour nous !

Vous êtes très attaché à votre identité, volontairement loin des clichés du black metal. Est-ce que ça fonctionne sur le long terme ?
On l’espère ! L’essentiel est de rester fidèle à notre vision tout en évoluant. Nous ne voulons ni devenir une caricature ni un simple pastiche. Les « codes » du black metal ont une raison d’être : ils ont façonné et structuré ce genre musical. Pour autant, nous estimons qu’il serait inopportun d’essayer de les copier ou de les reproduire à l’identique, car ils ont été créés par des groupes influents dans un contexte culturel et générationnel différent du nôtre.

« Nous aspirons à une approche cohérente et à une interprétation aussi sincère que possible du genre. Cela passe par l’immersion, la transcendance et une certaine forme de catharsis. Nous intégrons ces codes tout en les réinterprétant avec une dimension plus abstraite. »

D’autres groupes choisissent au contraire de les préserver et de les pousser à l’extrême ; nous respectons cette démarche, et certains le font avec brio. Le black metal est un catalyseur et chacun y puise les éléments qui lui semblent les plus pertinents pour nourrir son art.

Des projets pour l’avenir ?
Des concerts, une tournée en préparation et de nouvelles explorations musicales.

Le mot de la fin ?
Merci pour votre soutien et rendez-vous très bientôt sur scène !



Voici quelques clichés sur le black metal. Pouvez-vous les commenter ?
« C’est que du bruit et des cris. » La richesse musicale du genre prouve le contraire.
« Ceux qui écoutent ce genre de musique sont dépressifs et satanistes. » Les thèmes abordés sont profonds et introspectifs mais cela ne signifie pas que le public se limite à ces clichés. Le genre est multiple, bien plus riche et ouvert qu’on ne l’imagine.
« On ne comprend rien à ce qu’ils disent. »
Les paroles sont dans le livret ! Plus sérieusement, c’est avant tout une question d’approche, de texture sonore et d’ambiance, plus que de diction.



Questions plus légères
De quel côté vous situez vous ? Dans l’obscurité ou la lumière ? Un équilibre entre les deux.
Vous faites quoi dans l’autre vie ? (celle où vous n’êtes pas musiciens) Karim est fonctionnaire. Oli travaille pour les Jeunesses Musicales. Geoff est indépendant (architecture). Xa travaille dans la logistique dans une boîte connue de la région et est également indépendant (vente de batteries et de matériel de musique).
Votre meilleur concert ? Le prochain
Votre plus belle rencontre avec un ou une fan ? Chaque rencontre est une belle rencontre. On fait ça pour ça ! Échanger, partager !
En un mot, quel est votre ressenti en tant que membre de Räum ? Comment vous vivez cette expérience ? Intensité
Vous êtes plutôt gros fest ou petite salle ? Les deux, mais la proximité des scènes underground accentue le côté immersif que l’on recherche. Les gros fest ont cette fraicheur et cette ambiance de fête incomparable !
La question que je n’ai pas posé et que vous attendiez ? Peut-être une question sur nos influences musicales hors metal? On écoute énormément de styles différents, du post-rock à la musique classique en passant par l’ambient. Cela nourrit forcément notre approche de la composition et de la mise en ambiance de nos morceaux.
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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