Interview

SPOUT BIG SPACE

« En plus d’être musicien, il faut être influenceur. C’est assez chiant. »


Jeudi 17 avril 2025

Moche, drôle et méchant. C’est avec ces trois adjectifs que Mathieu Leonard, guitariste, définit son groupe Spout Big Space
Spout Big Space


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. Actif depuis 2021, après un faux départ en 2018, le quintette bruxellois raffole de la scène où il propose un garage punk aux ambiances survoltées.
« One Too Many », le nouvel EP 7 titres, est sorti en version vinyle le 11 avril 2025 sur 62 Records. Il sera présenté en live, le 24 avril prochain, lors de la release party, chez PIAS à Bruxelles.
Mathieu nous en dit plus sur l’énergie du groupe, ses réalités et ses espoirs.



Crédit photo : Simon Vanrie

Bonjour Mathieu. Peux-tu nous raconter la naissance de Spout Big Space
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? Vous êtes une bande de potes depuis l’enfance, c’est ça ?

Oui, Axel et moi on se connaît depuis la maternelle. J’étais costaud pour mon âge et lui malin, On s’est alliés pour survivre dans la cour de récré. Jacob s’est rapproché de nous quand Axel a réalisé une version a cappella d’Happy Birthday de Marilyn Monroe, torse nu dans le vestiaire de la cour de gym. Il a accroché et tout de suite vu son talent. On connaît Guich et Max depuis l’adolescence. On les a aimés car eux savaient jouer des instruments. En plus ils avaient l’air cool.

Le nom du groupe, Spout Big Space, vient d’une faute de frappe. C’est-à-dire ?
Ben, j’avais 13 ans. Avec Axel on avait décidé de faire de la musique et on cherchait un nom de groupe. On s’échangeait des idées de nom sur MSN. Un moment, j’ai voulu proposer Sputnik, mais mes doigts ont fourché et cela s’est transformé en Spout Big. Axel a trouvé que c’était pas mal et on a gardé.

Le groupe a été créé il y a super longtemps, alors, si vous cherchiez un nom quand tu avais 13 ans ?
Le nom a été trouvé, il y a longtemps. Je pense qu'avec Axel on a trouvé ce nom avant même de vraiment savoir jouer de la musique. Puis, quand on a commencé à jouer, il y a plein de personnes différentes qui sont passées par le groupe. Ce n'est qu'en 2018 ou 2019 qu'on est arrivé à la composition actuelle avec Guich (le saxophoniste) comme membre à part entière du groupe. Puis, le Covid a bien freiné nos ardeurs. En décembre 2021, le Recyclart nous a contacté pour nous programmer. On s'est remis à jouer pour l'occasion et on ne s'est plus arrêté.

Comment décrirais-tu votre univers musical à quelqu’un qui ne vous connaît pas ?
C’est à la fois dark et festif. Comme aller en soirée en étant déprimé. Ça donne en même temps envie de rire et de pleurer. Pas sûr que ça donne envie de venir (rires).

Quel lien tu fais entre rire et pleurer, le côté sombre et clair des choses ? Ça veut dire que la musique aide à évacuer des émotions négatives ?
Je vais parler pour moi, car je ne sais pas ce qui se passe dans la tête des autres lorsqu'ils trouvent une idée de morceau. Pour moi, il s'agit effectivement de faire sortir un ressentiment à un moment donné (positif, négatif ou un peu des deux). En tout cas, tout se lie, il n'y a pas de dichotomie. Puis, il arrive que j'amène une idée à la base plus imprégnée de tristesse en répète et que les autres la perçoivent comme joyeuse, tout se mélange.

Quelles sont vos sources d’inspirations et vos principales influences, musicales ou autres ?
The Sonics
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, Fat White Family
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, Bauhaus
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, Fidlar
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, Pixies
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, Le Tigre, Kendrick Lamar, etc. Franchement, on écoute beaucoup de trucs et tous des trucs différents.

Comment se passe l’entente et le processus de composition/création ? Est-ce plutôt démocratique, spontané, structuré ? Qui fait quoi ?
Bah, si un des membres a une idée, il l’amène en répète et on essaye des trucs jusqu’à ce qu’on trouve un ensemble cohérent. Ça peut être fastidieux mais dans l’ensemble on s’amuse.

Est-ce qu’il vous arrive de ne pas être d’accord musicalement ? Comment gérez-vous ces désaccords ?
Oui, on s’insulte et on se frappe jusqu’à la mort. Celui qui survit décide.



« One Too Many » est le titre de votre 2e EP. Il est le résultat de deux sessions d’enregistrement : une en 2022 qui n’est jamais vraiment sortie et une en 2024. Pouvez-vous nous le présenter ?
Oui, on avait enregistré un premier EP intitulé « Terrestrial love call ». On s’était beaucoup investis, mais avec le covid on n’a pas réussi à le valoriser. Un peu frustrant. Puis, on a joué un concert à la Brasserie Illegaal, j’y avais invité Philippe de 62 Records, il a aimé et nous a proposé d’enregistrer deux morceaux et de voir ce que cela donne. Le résultat était cool et travailler avec lui était assez facile. Puis, il nous a proposé de regrouper les deux sessions, car c’était cohérent musicalement et ça nous permettait de concrétiser ce boulot qui était sur le point de tomber dans l’oubli. On a encore une série de morceaux qu’on aimerait enregistrer prochainement.

Dans quel état d’esprit avez-vous composé cet opus ?
Difficile à dire. En gros, on s’est amusé, c’était la première fois qu’on était produit par quelqu’un d’autre que nous, pour la deuxième session. C’était assez cool d’être accompagné par quelqu’un qui prend les décisions quand des choix artistiques se posent.

Y a-t-il un morceau de votre discographie qu’il faut absolument écouter ? Pourquoi ?
« One too Many » le titre qui a donné son nom à l’EP. Je pense qu’il s’agit de notre morceau le plus étrange, à la fois dub et rock’n’roll.

Quelle est votre vision de la scène alternative belge ? Ses points forts et ses faiblesses ?
Il y a beaucoup de bonnes choses qui sortent, issus de tous les genres alternatifs. Puis y a beaucoup de gens qui luttent pour les valoriser. Malheureusement, on est un petit pays, coupé en deux, où la culture, alternative ou non, semble de moins en moins compter.


Crédit photo : Simon Vanrie

Avez-vous un manager, un bookeur, un community manageur ? Cet encadrement est-il nécessaire pour vous ?
On vient d’être signé chez 62 Records qui nous donnent un sacré coup de pouce à ce niveau-là. De base on est assez nuls là-dedans. J’avais pris en charge le booking et le management pendant un moment. Ça prend du temps et c’est difficile, il faut constamment proposer de nouvelles choses pour être « attractifs ». Puis les réseaux sociaux c’est pas trop notre truc.

Justement, par rapport à la diffusion de votre musique, les moyens de communication actuels engendrent de nouveaux comportements : recherche des likes, des followers, présence sur des plateformes de streaming qui ne rétribue pas, etc. Quel est votre avis et votre position ?
Je pense qu’on est comme tout le monde, à la fois très critiques mais forcés d’y participer si on veut être entendus. Aujourd’hui, en plus de faire de la musique, il faut être une sorte d’influenceur, toujours présent sur les réseaux, c’est compliqué et assez chiant.

Aimez-vous la scène ? Quel rapport entretenez-vous avec elle ?

On adore ça, c’est surtout pour ça qu’on fait de la musique.

Si je comprends bien, vous êtes plus branchés sur l’instant présent et sur le fait que la musique vous permet de partager de bons moments ?
Oui, on essaye de ne pas se poser trop de questions par rapport à ce qu'on compose et ce qu’on propose, c'est assez brut.

La suite pour Spout Big Space
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, c’est quoi ?

On joue le 24 avril chez PIAS pour la release party, avec TV Sundaze. Le 24 mai au Cabaret du Grand Braquet à Braine-le-Comte. Le 18 octobre au Belvédère à Namur. Le clip de « One Too Many » sortira bientôt et on espère que les dates vont s’enchaîner.
Quant à l’EP « One too Many », il sortira complètement en septembre 2025. Plusieurs morceaux sortiront d’ici là.

Tu souhaites ajouter quelque chose pour terminer ?
Il n’y a pas de mauvaises idées.


Lien vers la release party :
https://www.62records.com/products/release-party-spout-big-space---april-24-th-2025---20-h---chez-pias---with-tv-sundaze-as-special-guests

Lien Facebook :
https://facebook.com/events/s/spout-big-space-release-party-/1596592971023088/
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AUTEUR : Isabelle
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière ve...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en ju...
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....
Ancienne journaliste notamment pour la presse régionale de la province de Luxembourg, elle a couvert, avec son carnet et son appareil photo, beaucoup de concerts et événements culturels et musicaux. Les conditions de travail des journalistes (qui ne sont toujours pas au top, soit dit en passant) ont fait qu’elle a réorienté sa carrière vers un autre secteur et qu’elle est devenue terriblement en manque… d’écriture. A rejoint l’équipe en juillet 2016....

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