Interview

JORDAN

Dimanche 5 octobre 2008

E : Bonjour Jordan, alors vous êtes un trio parisien ça on le sait, mais comment vous êtes-vous rencontrés ?

A : On habite à Paris depuis plusieurs années mais on vient de la même ville dans le Maine et Loire, Angers, on y a passé notre enfance. Ce qui fait que parfois on se sent parisien et aussi angevins, on peut parler du club de foot d'Angers ensemble.

E : L'absence de basse est-elle un choix ou avez-vous intégré un clavier un peu « par défaut » ?

A : On a fait une répète à quatre avec un bassiste, mais il est parti juste après et on s'est vite rendu compte qu'on pouvait faire beaucoup de choses sans se soucier de l'absence de basse, ensuite c'est devenu une manière de faire une musique un peu moins évidente, répartir les basses entre le synthé, la guitare et la grosse caisse.



E : Par deux fois vous avez forcé un peu le destin en allant enregistrer avec des producteurs prestigieux là où n'importe quel groupe aurait fait sa demo en vitesse dans son local de répète.

A : C'était une manière de se donner un peu un défi, d'aborder l'enregistrement comme une aventure loin de chez nous, du coup on était très enthousiaste. Mais on a fait aussi une démo à la maison au tout début, et maintenant on continue à enregistrer de temps en temps à Paris avec notre ami Gui. L'enregistrement c'est une étape importante car sur un temps très court tu crée ce qui va te représenter ensuite pendant 1 an voire plus. Tout le monde ne te voit pas en concert donc c'est quelque chose qu'il faut soigner (sans non plus tomber dans les travers de faire quelque chose de trop léché...). Et puis on sait que Jordan ne durera pas éternellement donc autant faire des choses qui nous font plaisir et en profiter un maximum.

E : Vous vouliez marquer le coup ou était-ce vraiment la recherche du son parfait ?

A : C'était surtout la recherche de quelque chose qui nous convenait. Un challenge excitant. Rien que l'idée qu'on puisse aller à San Francisco c'était une perspective très attirante. Et puis concernant Jay c'était avec le recul un choix très judicieux . On aimait beaucoup 31 knots et son travail de producteur (sur Erase Errata par exemple...) et on pensait que la rencontre de nos 2 univers pourrait donner quelque chose de créatif. Comme on est pas très bon dans tout ce qui concerne le travail de studio, on se disait que de travailler avec des gens qui on de l'expérience et dont on connaissait le travail, ce serait très utile pour avoir une personne extérieure qui peut donner des idées, des conseils, parfois reprendre le fil de la production du disque quand on hésite, finalement on se rend compte qu'on a vraiment travailler en collaboration. Par exemple, le travail de Jay Pellicci sur l'enregistrement et le mix de l'album, c'est vraiment comme celui d'un quatrième membre du groupe, il est très présent derrière chaque choix qu'on a fait.

E : Cette démarche n'est-elle pas un peu contradictoire avec votre esprit DIY ?

A : Alors là ces histoires de démarche DIY ça nous dépasse un peu...tu sais on sort nos disques tout seul ou presque, on monte nos to0urnées seuls, on auto-finance tout. Si DIY ca veut juste dire pas sortir de chez toi et jouer au Pmu du coin pour tes deux potes blasés ca nous intéresse pas beaucoup. On est ambitieux avec notre groupe mais on pourrait faire plein de concessions qu'on ne fait pas (polisser notre son, chercher un gros label, tourner dans un autre réseau...). On veut juste faire des trucs qui nous plaisent et s'amuser un maximum. C'est un débat qui ne nous intéresse pas beaucoup en fait...



E : Comment s'est passé la phase de travail avec Jay Pellicci ? Vous a-t-il dirigé d'une certaine manière ou a-t-il seulement travaillé sur votre son ?

A : C'était un vrai travail de collaboration dans le bon sens du terme. Jay est quelqu'un de très doux et très effacé mais qui a su nous diriger sans nous forcer la main. Le studio était très bien équipé en matériel, le fait qu'il nous oriente vers tel ampli ou tel clavier a été assez décisif. On va retravailler surement avec lui, d'une manière ou une autre. Il a une part très importante dans ce disque et c'est devenu un ami et quelqu'un qu'on respecte beaucoup.

E : Vous tournez énormément. Cela a dû vous permettre de rencontrer de nombreuses personnes, est-ce que c'est au final le but de toutes ces tournées ?

A : En fait on nous dit toujours qu'on tourne beaucoup mais au final on fait 60/70 dates par an. Il y a des groupes qui en font 200 :) Mais effectivement on a fait des tonnes de rencontres un peu partout. On a un super réseau à travers l'europe et l'amérique du Nord qui s'agrandit à chaque fois. Là on t'écrit de Norvège où on tourne avec Rumble in Rhodos (qu'on avait rencontré à Paris avec Jr Ewing). On est très amis aussi avec Mutiny on The Bounty, Amplitude, Rahim, New Idea Society...des groupes avec qui on tourne ou qu'on croise quand on va jouer dans leurs villes...On s'entraide beaucoup et c'est très agréable quand tu joues loin de chez toi de savoir que tu peux compter sur des amis à Berlin ou à New York...

E : Par contre, vous avez certainement dû tomber sur des plans pourris aussi ?

A : Bien sûr mais c'est le jeu et les plans pourris sont très rares. Je dirais un ou deux par tournée. Mais tu relativises toujours...quand tu fais un concert devant personne en Pologne tu te dis qu'au moins tu es là. C'est comme ça. Mais nous on est toujours content de jouer n'importe où n'importe quand...

E : La fréquence de ces tournées doit certainement vous empêcher d'avoir un boulot stable. Comment gérez-vous votre temps hors-tournées ? Espérez-vous de pouvoir un jour prochain subvenir à vos besoins avec votre musique ?

A : Bah en fait on a tous des boulots stables qu'on aime bien et qui nous permettent à la fois de gagner nos vies et de faire la musique qu'on veut de la manière qu'on choisit. On espère pas du tout en vivre, ca impliquerait plein d'obligations et de concessions qui ne nous intéresse pas. On est très heureux comme ça.

E : Prendriez-vous le risque de défier de nouveau les gars de Trainwreck au baby-foot ? (ndlr : pendant leur tournée, Baptiste (claviers) et moi s’étions pris une mega raclée lors d’un match contre Martin et Andreas de Trainwreck)

A : Sans problème! Quand ils veulent on est devenu super fort à force de jouer en tournée!

E : « Back To The Gym, Kid » et « Oh No ! We Are Dominos » sont des titres un peu inhabituels de prime abord. Sont-ce des private jokes, des phrases retirées de leur contexte ou peut-être des anagrammes de vrais titres ?

A : Ces titres on les aime bien. C'est un peu mystérieux en fait, des images qui nous viennent à l'esprit. On essaie d'être créatif et que ce soit à la fois ironique et un peu naïf à l'image du groupe. Pour l'ep, c'était une phrase lié au basket et qui était peut-être une façon de prévenir les critiques comme c'était notre premier vrai enregistrement...Pour cet album c'est différent, c'est un peu un hommage à Devo (mais ça personne ne l'a pigé héhé) mais surtout l'image des dominos c'est nous uni. Si yen a un qui tombe tout le monde tombe, une belle métaphore de notre groupe.

E : Que peut-on attendre du prochain album ? Si vous continuez sur le même principe vous ferez bientôt une collaboration avec Steve Albini ?

A : On a commencé à bosser sur le nouvel album (celui-ci a été enregistré il y a un an déjà). On va mettre la barre un cran au dessus comme d'habitude. Mais on garde la surprise bien sûr!

E : Merci les Jordans, je l'espère à très bien bientôt !
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AUTEUR : Erik
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentrÃ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...
Rescapé de la scène hardcore underground de la fin des années 90, Erik a lancé Shoot Me Again en 2004 avec Julien, un autre gamin hyperactif de l'époque. Ecumant à eux deux les salles les plus improbables lors du lancement de ce webzine, ils se sont rapidement entourés d'autres camarades de jeu pour renforcer l'équipe. Aujourd'hui concentré sur le développement du site, il est moins présent sur le front. ...

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