Interview

ISAÏAH

Mercredi 7 janvier 2009

1.Salut les gars. Nous on se connaît déjà bien, mais vous n'échapperez pas à la traditionnelle présentation : personnel, discographie, histoire, etc.

NICOLAS : Oui nous nous connaissons bien Julien, sinon pour nous présenter voila nous sommes Isaïah

Isaïah

Clique pour voir la fiche du groupe

, groupe de la région hutoiso-liègeoise. Nous jouons ensemble depuis maintenant un an et demi je pense. Nous sommes 5 membres avec donc Nicolas et Guillaume aux guitares, Geoffrey à la basse, Damien à la batterie et Damien au chant. Nicolas et Geoffrey jouent aussi dans Torn in my Pride

Torn in my Pride

Clique pour voir la fiche du groupe

.
Notre premier chanteur était Mario (de The Derrick Show

The Derrick Show

Clique pour voir la fiche du groupe

) mais il a quitté le groupe cet été.
En ce qui concerne la discographie actuellement nous avons sorti une démo 3 titres sur Heart on Fire Records (rip) et le label sud américain Hey Hey Records, un tour-cd pour notre première tournée européenne, un split en mini-disc sur le label allemand Ponyhell Recs avec Building the Heartbreaker Pyramid (Malaysie), Gone with the Pain

Gone with the Pain

Clique pour voir la fiche du groupe

(Espagne) et Yama

Yama

Clique pour voir la fiche du groupe

(Allemagne), et quelques compiles par ci par là.

2.Vous venez de changer de chanteur. Comment cela se passe-t-il? Est-ce que l'intégration de Damien se passe bien?

GUILLAUME : Tout se passe super bien, le courant passe entre Damien et nous, que ce soit par rapport aux idées que l’on partage ou par rapport aux goûts musicaux. Puis, et ça ne fait pas de mal, la moyenne d’âge augmente un peu.

NICOLAS : Hahaha oui maintenant Gui n’est plus le vieux du groupe. Non mais blague à part je pense que Damien s’est très vite intégré au groupe par sa gentillesse, ses bonnes idées tant au niveau musical qu’humain. J’avoue qu’on ne le connaissait pas du tout et un jour il nous a proposé pour venir essayer et depuis ce jour le courant passe parfaitement.

3.Du coup vu que ce n'est plus le même chanteur, l'écriture des textes va également changer. Savez-vous déjà comment? Est-ce que tout restera encore en français? Et quels thèmes Damien comptent aborder?

GUILLAUME : L’écriture va certainement changer, c’est clair. Il est encore tôt pour dire comment. Cependant, les idées de fond seront toujours du même genre, axées principalement sur le social voire peut-être le socio-politique ou encore des réflexion sur la nature humaine. Tous les textes seront écrits en français.

NICOLAS : Je pense qu’avec Damien les textes seront peut être plus politisés qu’avant et je ne trouve pas ça mal du tout, il y a là une occasion de pouvoir dénoncer quelques dérives de notre « beau » système. La seule chose qu’on ne veut pas est de tomber dans des sujets faciles et déjà préconçus, nous voulons rester fidèles et sincères à nous même et à nos convictions.

4.Il y'a une certaine différence d'âge entre les membres du groupe. Certains sont même très jeunes, ce qui devient inhabituel dans une scène hardcore vieillissante. Comment gérez-vous cette différence? Ainsi que ces histoires et influences différentes?

GUILLAUME : La différence d’âge est un trait particulier du groupe. Quand on a commencé, j’avais 26 ans, Damien le batteur en avait 16 ! Niko et Geoffrey, entre les deux, avaient 20 ans. En ce qui me concerne, je considère cette différence comme un enrichissement personnel et je pense que Damien en a tiré tout autant parti que moi. Ceci dit, il faut dire qu’on a de la chance, Damien est plus mature que les gens de son âge…
Après avoir décidé d’une orientation musicale commune, le chemin s’est tracé de lui-même. Les compos se sont construites naturellement, enrichies du style de chacun. La différence d’âge ne s’est pas fait ressentir.
En ce qui concerne les différences d’influences je doute qu’un groupe puisse s’épanouir dans l’intolérance. Chaque membre du groupe est respecté par les autres pour ce qu’il est, et pour ce qu’il aime écouter. Malgré nos influences plus ou moins différentes, quand on compose, on s’oriente globalement vers une idée de base : se faire plaisir.

5.Comment êtes-vous entrés dans cette scène DIY hardcore? Comment la percevez-vous et quel attachement vous y portez?

NICOLAS : pour moi le fait d’être un groupe D.I.Y. est très important car ça nous permet de faire les choses comme on le veut, de pouvoir tout contrôler et donc par ce contrôle total de pouvoir être le plus sincère et le plus impliqué dans ce que nous faisons. C’est très important pour moi de rester dans ce circuit D.I.Y car nous partageons les même choses, nous rencontrons des gens avec qui on peut discuter de nos idées sur un tas de choses, on rencontre des personnes que l’on voit de plus en plus souvent et certains liens se lient entre les groupes, les organisateurs, les types de labels et tous les gens qui font justement vivre cette scène en donnant de leur temps et de leurs moyens (quels qu’ils soient).

6.Cette question est forcément liée à la précédente, mais actuellement qu'est-ce qui vous influence pour créer la musique d'ISAÏAH

ISAÏAH

Clique pour voir la fiche du groupe

?

GUILLAUME : oulà, ça c’est une question ! En gros, c’est surtout une question de feeling et d’émotion momentanée. La façon avec laquelle tel ou tel riff va nous toucher en fonction de l’humeur.

7. Vous avez déjà fait une petite tournée... qui malheureusement fur avortée. Pas mal de gens se posaient la question de ce qu'il s'était réellement passé. Du coup, et si ce n'est pas trop difficile pour vous personnellement, pouvez-vous nous raconter votre histoire? Et face à celà, comment envisagez-vous les futures tournées ?

GUILLAUME : Personnellement, je préfère ne pas insister sur les circonstances de cet accident. Ce fut relativement éprouvant, il suffit d’imaginer les dégâts qu’un camion peut causer à une bonne vitesse… De plus, nous avons, je crois qu’il faut le reconnaître, manqué de vigilance quant à certains aspects pratiques de cette tournée, nous ne referons certainement plus les mêmes erreurs… Il faut bien avouer qu’un accident est la dernière chose à laquelle on aurait pensé. Un bon conseil pour les gens qui tournent : prenez des assistances à l’étranger, prévoyez le pire, même si cet aspect est moins marrant, pensez à la fatigue, aux distances parcourues, au nombre de conducteurs, à l’ancienneté de permis de ces derniers etc…
Les futures tournées ne seront évidemment jamais pareilles, rien que conduire sa voiture tous les jours pour aller bosser est devenu troublant. Pourtant, l’envie de repartir est bien présente, mais probablement pour de plus courtes durées. En effet, malgré tout, les 5 jours passés avant l’accident furent exceptionnels, nous garderons ces bons souvenirs en mémoire probablement toute notre vie.

8.Nico m'a parlé d'un nouveau disque pour ISAÏAH. Quoi? Quel format? Quand? Avec qui? Dévoilez-nous vos secrets...

NICOLAS : oui oui, le prochain disque sera surement sous forme de LP et peut être CD. Il contiendra quelques nouvelles chansons mais aussi deux anciennes avec les nouveaux chants dessus et un interlude. On aimerait vraiment que ça sorte pour notre prochaine tournée en avril avec nos amis italiens de Magdalene

Magdalene

Clique pour voir la fiche du groupe

. Pour ce qui est de la sortie ce sera une coproduction entre (normalement) Swarm of Nails recs (fr), Respira recs (it), Internationale recs (uk) et Ruin your Fun (be). L’enregistrement devrait se faire fin décembre donc je pense qu’on pourra déjà mettre en écoute quelques nouveaux titres sur la toile en janvier.
Une cassette discographique des deux premières années du groupe devrait aussi sortir sur le label malaysien utarid tapes

9.On peut le dire sans trop de risques : la scène hardcore punk DIY (et musicale en générale) n'est pas très développée en Wallonie. Que peut-il bien manquer à votre avis? Et quel est votre implication dans la scène locale?

GUILLAUME : Le DIY, c’est une alternative, un changement. Et pour changer, il faut s’investir. Comment motiver au changement dans une société telle que la nôtre ? Avons-nous ne fut-ce que le temps d’y réfléchir ? Ou même le courage ? Il faut penser chaque jour à travailler pour (sur)vivre, dans un monde ultra individualiste, puis on rentre chez soi, complètement crevé, pour faire face aux contraintes domestiques quotidiennes. Le lendemain, ca recommence… Finalement, le plus simple est de consommer du mainstream et de ne pas trop se poser de questions.
Ca c’est le point de vue consommateurs, mais parlons maintenant des organisations et des labels. Je n’ai pas besoin de te le dire: organiser des concerts dans lesquels tu vas recevoir 30 personnes et devoir payer avec ton portefeuille les groupes (ou ne pas les payer décemment), subir des frais de port qui découragent tout amateur de commander un LP.
Sérieusement, comment être motivé dans un contexte pareil ?
Est-ce que ca explique tout ? Non, probablement pas, mais à mon avis, c’est une petite partie des raisons pour lesquelles la scène DIY ne se développe pas.

10.En lien avec la question précédent... Est-ce qu'il y'a des groupes, zines, blogs, organisateurs de concerts, labels, salles etc que vous conseilleriez? Au niveau local une fois de plus.

NICOLAS : oh oui déjà pour les groupes il y a nos amis de Amber Daybreak

Amber Daybreak

Clique pour voir la fiche du groupe

, de Loathus

Loathus

Clique pour voir la fiche du groupe

, les gars de the Black Heart Rebellion

the Black Heart Rebellion

Clique pour voir la fiche du groupe

, Sl-27

Sl-27

Clique pour voir la fiche du groupe

(rip), Am I Dead Yet

Am I Dead Yet

Clique pour voir la fiche du groupe

(rip), Vuur

Vuur

Clique pour voir la fiche du groupe

(rip), El Dinah

El Dinah

Clique pour voir la fiche du groupe

, Graffen Volder

Graffen Volder

Clique pour voir la fiche du groupe

, Mokronog

Mokronog

Clique pour voir la fiche du groupe

, Torn in my Pride

Torn in my Pride

Clique pour voir la fiche du groupe

, The Derrick Show

The Derrick Show

Clique pour voir la fiche du groupe

. En ce qui concerne les orgas j’essaye de faire quelques concerts sur Liège et Huy avec ma toute petite orga qui s’appelle Dance mullet dance booking sinon Damien organise aussi sur Liège avec Wan dans une asso qui se nomme We told you to play fast, notre ami Benoit Hageman organise aussi pas mal de trucs du côté de Namur, du côté de Tournai il y a Fux pour la flandre je pense que les gars de Oh oh chaos se bougent pas mal sinon il y avait aussi Niek de Dance revolt disorder mais je ne pense pas qu’il continue il y en a encore beaucoup mais citer tout le monde serait impossible. Au niveau des labels il y a Heart on Fire, Ruin for Fun, Mashnote, et pour les salles on apprécie tout particulièrement le Carlo Lévi à Liège, la Zone, l’Az de Aachen, …
Encore une fois tout citer me serait impossible.

10.Quelles différences ressentez-vous entre votre manière de voir le hardcore et des manières plus brutales ou mainstream comme on peut en trouver (habituellement) en région wallonne (ou sur Bruxelles). (Je ne citerai pas de noms, pour éviter les polémiques de chapelles...)

NICOLAS : je pense que la différence principale doit être la passion et le cœur que les gens impliqués dans la scène D.I.Y. font partager avec le public, les autres groupes, les orgas ect... Je pense que les modes, tant musicales que vestimentaires, capillaires ou d’autres c*nneries, ne touchent pas vraiment cette scène. Et puis je pense que c’est toujours marrant et un peu triste de voir 40 groupes sortir de la même région et faire la même chose (sans avoir la prétention de dire que nous faisons un truc révolutionnaire bien sur) mais bon je ne vois pas forcément l’intérêt de faire ça. Comme le disait Guillaume plus haut c’est toujours plus simple de se faire bercer par tout ce qui est mainstream que d’essayer de faire une certaine recherche afin de sortir un peu des sentiers battus. Je pense à pas mal de groupes mais je ne citerai pas de noms non plus.

11.Nous voici à la fin de cette interview. Merci à vous. Je vous laisse le dernier mot et l'occasion d'ajouter un truc ou l'autre que j'aurais pu oublier.

NICOLAS : un grand merci à toi Julien pour cette occasion de nous exprimer un peu, un grand merci a toute la team shoot me again pour les photos prises lors des concerts.
Ne faites s’il vous plait pas trop attention à nos fautes d’orthographe et essayez de faire les choses que vous aimez le plus possible et avec le plus de sincérité possible.

GUILLAUME : merci pour l’interview Julien ! Puis un truc qui peut paraître bateau, mais qui a de l’importance à mes yeux : combattez l’individualisme et surtout, ne devenez pas vous-mêmes individualistes !

TU AS AIME ? PARTAGE !