Interview

FRANK SHINOBI

Jeudi 18 mars 2010

Sur Shoot Me Again, on vous connaît déjà pas mal… mais vu qu’on a relooké le site, on espère avoir de nombreux nouveaux lecteurs. Donc pour ces nouvelles personnes qui liront prochainement nos pages et qui ne vous connaissent pas encore, pourriez-vous commencer par une brève présentation du groupe FRANK SHINOBI

FRANK SHINOBI

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Frank Shinobi

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, c’est notre groupe depuis quatre ans et demi maintenant. Fi, Franky et moi (Greg), jouions déjà avant ensemble dans Vitaphase, puis on a ressenti à un moment le besoin d’évoluer vers autre chose, en faisant notamment le choix de mettre un terme à certaines collaborations. Peu après, Box qui évoluait encore au sein d’Atomic Leaf

Atomic Leaf

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, nous a rejoints à la batterie. La sauce a pris assez rapidement avec des morceaux comme Captain Fiasco et les deux autres titres du split sorti sur Honest House, le collectif que nous avions lancé peu avant.

Et finalement, qui est ce FRANK SHINOBI

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Un délire, un personnage imaginaire sorti un peu de nulle part, mais à partir duquel on a réussi à créer tout un univers. C’est assez chouette finalement, dans nos morceaux, on parle de Frank Shinobi

Frank Shinobi

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, ses missions, sa rencontre avec les Stryges (voir la BD Le chant des Stryges ), son combat contre le Mal, etc… Cela nous permet d’éviter pas mal d’écueils et l’angoisse de la page blanche !

Vous venez de sortir votre premier album, A Little Less More. Une belle réussite d’ailleurs ! La première chose qui m’a frappée, avant même de l’écouter, ce sont vos titres. Vous avez choisi de leurs donner un nom en français alors que vos textes ne sont pas dans cette langue. Pourquoi ? C’est intriguant, d’autant plus qu’ils sont décalés…
Merci, ça fait toujours plaisir ! Ce fut un travail de longue haleine… Je crois qu’on a un besoin profond, et plutôt latent, de pousser le délire au-delà du carcan traditionnel… Autant éviter les titres « bateaux » en anglais basique ! C’est au final aussi assez marrant de trouver des titres qui ne veulent pas dire grand chose…en français ! Ils ressemblent assez bien à nos morceaux : un peu surréalistes peut-être, tout en espérant ne pas être trop prise de tête !

Pour cet album, vous avez fait appel à Joey Pellicci de 31 KNOTS

31 KNOTS

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. Comment vous êtes vous rencontrés ?
Au départ, on l’a simplement contacté par e-mail et il a répondu directement qu’il était intéressé. Ingé son dans le milieu indé aux States, ce n’est pas le plan thunes ultime. Ces gens-là sont donc eux aussi à la recherche de boulot et de groupes à enregistrer. Ensuite, on s’est rencontré une première fois lorsqu’on a fait la 1e partie de 31 Knots

31 Knots

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à l’Entrepôt, mais on a vraiment discuté quelques semaines plus tard, lors de l’un de leurs concerts à Bièvre (super concert d’ailleurs !!!). Une crème ce Jay !

Il est venu en Belgique pour l’enregistrement. C’était important pour vous que cela se passe ici plutôt que chez lui ? Est-ce sa manière habituelle de travailler ?
Nous aurions pu aller enregistrer à San Francisco puisqu’il bosse là-bas, mais il fallait nous priver de notre backline et… investir encore plus ! L’argument financier a fait pencher la balance je pense, même si nous nous sommes « offert » un enregistrement sur bandes. C’était le premier enregistrement de Jay en Europe, donc pas habituel pour lui. Nous l’avons logé à tour de rôle, il a pu découvrir un peu Liège et le mode de vie « à la belge ».

À l’écoute de votre disque, on retrouve bien le FRANK SHINOBI

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que l’on connaissait. Parfois, on craint quand un groupe travaille avec une personne de renom que le son ou le style change. Qu’il y ait une perte de personnalité au détriment du nouvel acteur. Ce n’est pas le cas. Qu’est-ce que ce travail avec Joey Pellicci vous a apporté ? Et quelle a été votre manière de gérer la collaboration?
Jay est une personne très zen et assez discrète. Il ne s’est pas érigé en producteur du bazar, ce qui ne l’a pas empêché de clairement proposer des choses tout au long du processus. Notre timing était super serré (12 jours pour l’enregistrement et le mix), donc pas vraiment idéal pour tenter des modifications trop radicales. Les compos étaient prêtes et même si on a ajouté deux ou trois choses, elles restent très fidèles aux maquettes, et à nous-mêmes. Ce qu’il a apporté de principal, c’est la manière dont ça sonne je pense. Il a bossé « à l’américaine » durant tout le mixage, en enchaînant de très grosses journées.

FRANK SHINOBI

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connaît une belle ascension dans le milieu institutionnel (médias, salles, Communauté Française…). Que ce soit avec le collectif Honest House ou FRANK SHINOBI

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en personne(s), vous avez plutôt des goûts pointus. D’ailleurs la musique de FRANK SHINOBI

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n’est pas aussi basique que certains groupes à succès. Qu’est-ce qui a joué dans cette reconnaissance selon vous ?
Je pense que petit à petit, le travail de HH est reconnu dans le milieu. Cela devient un bon point d’appui. Pour le reste, on peut sans doute dire en mettant des gants qu’on a un style à part dans le paysage musical en CF. Pas que cela nous rende incontournables bien entendu, mais peut-être se dit-on que cela vaut la peine de nous accorder du crédit, va savoir… tant mieux pour nous en tout cas, on bosse aussi pour et on ne va pas s’en plaindre !

Ne craignez-vous pas que le succès que rencontre FRANK SHINOBI

FRANK SHINOBI

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et qui va encore grandir puisse provoquer des tensions, des jalousies, au sein de Honest House ?
On ne croit pas trop à ça… HH c’est un peu une famille et même s’il y a des conflits dans toutes les familles, les autres groupes savent aussi bien que cela leur amène indirectement de la visibilité et que le travail qui est fait par Honest House l’est aussi pour eux. D’ailleurs, que dire alors de Casse Brique

Casse Brique

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, qui joue partout tout le temps, à part tant mieux !

Il me semble avoir lu dans une interview, que vous vouliez prendre certaine distance avec l’étiquette Math-Rock. Est-ce vrai ?
Disons que les étiquettes, c’est toujours un truc un peu réducteur… On avait juste dit qu’on n’était pas une machine comme Mutiny on the Bounty

Mutiny on the Bounty

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peut l’être. Pour le reste, math-rock ou autre, on reste Frank Shinobi

Frank Shinobi

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!

Vous jouez une musique explosive où chacun vient superposer ses couches. Les parties se chevauchent et se font échos. Comment se passe la composition dans FRANK SHINOBI

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? Est-ce que chacun apporte ses idées ou bien y-a-t-il des parties du travail plus réservées à l’un ou l’autre ?
En fait c’est Franky qui amène tout et nous dit ce qu’on doit jouer… Plus sérieusement, nous composons en groupe. Il y a des morceaux qui sont partis d’un riff, d’autres de structures plus complètes, que ce soit à la guitare ou à la basse. En général, tout se fait assez naturellement. On est comme les 4 doigts de la main…

Qu’est-ce qui est prévu prochainement pour FRANK SHINOBI

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? Des dates de concert, je suppose… Mais avez-vous aussi un projet particulier en préparation ?
Oui, de nouvelles dates, dont le Dunk festival près de Gand. En particulier des endroits où nous n’avions encore jamais eu l’occasion d’aller jouer. L’AB par exemple était une super expérience et un peu un rêve. Il y aura sans doute une tournée en France à la rentrée, et un film expérimental musical avant les vacances. C’est un projet réalisé par l’équipe d’Okayss Prod, qui avait réalisé les vidéos sur l’EP de Taïfun

Taïfun

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. Le trailer est sur youtube, même si on n’en sait pas beaucoup plus…

Enfin, pourriez-vous nous donner des nouvelles des évadés du Zoulkistan ? N’ont-ils pas trop soufferts ?
Ah, ces fameux évadés…. Je ne sais pas si on peut réellement s’échapper du Zoulkistan… A l’heure qu’il est, ils doivent sans doute se trouver dans les entrailles de Dubaï ;-)

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