Reportage

Limp Bizkit vs. Cypress Hill : comme on se croise...

Esch-sur-Alzette (Rockhal), le 08-07-2019

Mercredi 10 juillet 2019



A 24h d’intervalle, la Rockhal de Esch-sur-Alzette voit se croiser deux groupes US bien connus des amateurs de Metal et de Hip Hop : Limp Bizkit
Limp Bizkit


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et Cypress Hill. Si, clairement, l’un est plus orienté Metal et l’autre Hip Hop, les influences des deux genres sur ces deux formations restent évidentes. Il fleure donc bon un air des années 90 à Esch-sur-Alzette en ce début juillet, l’occasion de vous proposer un live report croisé de ces deux dates complémentaires mais à la réussite bien différente…

En ce lundi soir, c’est donc la bande à Fred Durst qui a la charge d’égayer notre début de semaine. Ayant encore à l’esprit le concert du Graspop 2018 rempli de bonne humeur mais trop décousu pour certains, je me demande ce que les Limp Bizkit
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nous ont concocté pour ce soir : une avalanche de covers, comme c’est malheureusement souvent le cas ? Des raretés, telles ce Nobody Loves Me servi à Tilburg quelques jours auparavant ? Des nouveaux morceaux ? Un one-man-show ?

A l’heure dite, c’est bien un nouveau morceau (instrumental) qui fait office d’intro à ce concert. Ceux qui ont suivi les dernières news au sujet du groupe ne sont pas surpris, tandis que les autres découvrent une entrée en matière un peu longuette qui laisse tout le loisir d’observer les quelques changements visuels opérés par la bande ces derniers temps : outre le décor plutôt discret (mais efficace avec batterie surélevée, et mur de lights) Fred a rasé sa barbe et ressorti le combo bob/bermuda/jersey tandis que le toujours très maquillé Wes s’est fendu d’un magnifique accoutrement à base de peignoir / slip kangourou. Surtout, le set est déjà placé sous le signe de la bonne humeur, Fred réclamant notre participation, demandant des nouvelles de Maman ou encore explicitant les règles de la soirée (entre rester « mellow » ou réclamer nos titres fétiches).

Bref, place à la musique, et bonne nouvelle : le son est bon, le groupe en forme, et la setlist oublie (presque, juste quelques riffs par ci par là) les covers pour nous proposer un bon best of bien calibré sur Significant Other (4 morceaux) et Chocolate Starfish (6 extraits), sans oublier quelques tubes glanés ça et là (Gold Cobra, Eat You Alive, Behind Blue Eyes… ah bah en voilà une de cover en fait).

Surtout, Limp Bizkit
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nous délivre un show qui file la patate : que ce soit dans les interventions de Fred, sa longue incursion dans le public, le pétage de plomb de Wes ou encore les interactions avec la foule, le groupe met une certaine énergie à nous divertir et délivre finalement ce que l’on était venu chercher. Jusqu’à faire participer des fans à un Livin’ It Up endiablé et bon esprit (mention au chanteur/fan issu du public). Bref, un concert comme on l’aime qui comprend même un petit medley rap, comme un écho à ce qui nous attend le lendemain.



Et c’est un public semble-t-il encore plus nombreux qui accueille Cypress Hill en ce mardi soir. Il faut dire que Limp Bizkit
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nous avait déjà rendu visite il y a un an à peine, alors que les Angelinos sont plus rares au Grand-Duché, et drainent manifestement une fanbase variée puisque les t-shirts de metalleux croisent les tenues sportswear. Sur scène, pas de chichi, à l’instar de notre soirée d’hier : un DJ set, des percus et c’est à peu près tout… si ce n’est un son beaucoup, mais alors beaucoup trop fort qui fait sursauter le premier comme le dernier rang lors de l’entame du Mix Master Mike Warm-up, aussi long que pénible.

Un dur moment à passer se dit-on, l’espoir renaissant en nous alors qu’apparaissent sur scène B-Real et Sen Dog pour interpréter Band of Gypsies. Mais c’est la douche froide (ou cacophonie sonore, c’est selon) : noyés par les basses, ultra fortes, difficile d’entendre correctement les instrus et donc de profiter pleinement de ce titre.

Et c’est d’ailleurs le même mal qui gangrène tout le concert, jusqu’à se poser cette question : comment un son principalement délivré par DJ Muggs et les quelques percus d’Eric Bobo peut-il se révéler aussi mauvais sur scène ? Une énigme qui nous ne sommes pas parvenus à résoudre le long d’un concert pourtant prometteur, à en juger aussi par la motivation de B-Real et Sen Dog, qui assurent globalement malgré une certaine fatigue en fin de set.

On notera quand-même qu’une bonne partie du public (tout smartphone dehors) n’en tiendra pas trop rigueur au groupe, l’ambiance se révélant assez explosive et notamment durant le dernier tiers du show qui voit s’accumuler nombre de hits écrits par le combo, de Tequila Sunrise à (Rock) Superstar en passant par Insane in the Brain. Pour un rendu des instrus, à la hauteur, en revanche, on repassera...

Quel dommage, donc, de conclure ce croisement de deux belles soirées Metal & Hip Hop par cette déception qui pose quand-même des questions sur la sonorisation d’une Rockhal qui nous aura proposé une version sonore des montagnes russes à un jour d’intervalle.
Pour le reste, espérons pouvoir nous refaire un avis sur Cypress Hill prochainement, ou, pourquoi pas, espérer un nouveau concert de Prophets of Rage dans les mois à venir, afin de concilier les deux mondes…

Remerciements : Rockhal
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