Reportage

Garbage : Rock Zéro Déchet

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 17-06-2019

Mardi 16 juillet 2019



Anniversaire prolongé pour la diva trash Shirley Manson et ses adjoints de Garbage
Garbage


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puisque, près d’un an après avoir célébré les 20 printemps de « Version 2.0 », leur deuxième opus sorti en 1998, les voici qui nous revenaient en Europe pour une petite tournée des salles et festivals en ce début d’été. La Belgique n’était cette fois pas oubliée avec un passage par la case ‘Ancienne Belgique’, l’occasion de retrouver sur scène ce techno-rock sépulcral, ce déchaînement rétro-futuriste et ces hits pop infernaux, symboles d’une époque en pleine mutation sonore. Malgré l’absence du légendaire Butch ‘Nevermind’ Vig pour cause de problèmes de santé, le combo s’est offert un show décapant, bien aidé par une Shirley Manson toujours aussi rebelle et captivante.


La salle est plongée dans l’obscurité sur le coup de 21h. Ne subsistent que de légers rayons lumineux éclairant les setlists disséminées aux quatre coins de la scène que nos musiciens du soir viennent arpenter. Lorsque leurs silhouettes deviennent perceptibles au milieu de la fumée, un premier objectif semble déjà atteint : transporter le public dans une toute autre dimension, une fête gothique qui sent bon la science-fiction. Ce soir, Manson, le côté droit du crâne rasé, arbore une crinière rouge sang de la même couleur que son collier de cuir (devrions-nous dire de … queer) ainsi qu’une robe d’un noir profond surmontée d’une énorme orchidée en 3D. D’entrée de jeu, la chanteuse de 52 ans, qui confesse perdre le Control, ne tient pas en place et fait les 400 pas sous ce premier brûlot évoquant The Smiths sous stéroïdes. Ce qui ne tombe pas trop mal puisque Matt Walker, chargé de remplacer le maître Butch Vig derrière les fûts, est connu pour avoir participé aux derniers albums de Morrissey
Morrissey


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. Le sensuel #1 Crush voit Shirley se rapprocher avec insistance de son public, preuve s’il en fallait qu’elle a encore énormément à donner sur scène. C’est déjà l’heure de la levée des smartphones avec le tube interplanétaire Stupid Girl pour lequel la foule ne se fait bien sûr pas prier pour foutre un gentil boxon. Mais ce n’est rien à côté de ce qui va suivre… Le déferlement d’effets stroboscopiques sur Temptation Waits finit d’hypnotiser les derniers résistants avant que notre ensorcelante chanteuse ne prenne pour la première fois la parole à propos du plat pays qui n’est pas le sien : « La dernière fois que je suis venue en Belgique, j’ai eu un mal fou à me débrouiller en français… et comme je ne sais pas parler le flamand, vous aurez encore et toujours droit à mon accent écossais ! Un grand merci de nous accueillir dans votre si belle ville qui a engendré Jacques Brel et de nombreux autres artistes que nous adorons ! ».

Qu’il s’agisse de Wicked Ways et son sampling de Personal Jesus (Depeche Mode
Depeche Mode


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) ou de l’étrangement techno Dumb et sa pluie de lights formidables, c’est l’interprétation hantée des textes qui en fait toute la beauté grâce à cette voix suave et éloquente. Dans la continuité des thèmes sobres et cyniques du dernier album « Strange Little Birds » sorti en 2016, Garbage
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balance un nouveau morceau très orienté rock indus’ (No Horses) au discours anti-Trump avéré. Se construisant lentement sur les fondements d’un drone atmosphérique, la chanson voit se superposer une pléthore de couches électroniques et d’instrumentations agressives sous une lumière verte et caverneuse, une ambiance d’outre-tombe inquiétante et dérangeante. L’euphorie est pourtant bien vite de retour avec Special, le deuxième single de l’album fêté ce jour, et cet amas de guitares fuzz et de textures électroniques observées sur Blood For Poppies. Mention spéciale à la basse épaisse et arrondie offrant ainsi une résonance profonde. Difficile d’apprécier à sa juste valeur Why Do You Love Me à cause de ces flashs d’une blancheur nacrée dirigés abondamment vers le public, aveuglant ce dernier sans vergogne. On navigue en eaux calmes avec On Fire qui permet de ralentir la cadence assez élevée jusqu’ici. On ne pensait pas si bien dire car l’enchaînement avec Empty paraît bien violent à l’écoute de cette guitare metal qui bouillonne entre les couplets rapidement suivi par Vow, premier single de la carrière du groupe qui réussit à entremêler pop surréaliste et élucubration indus’. La suite du concert se déroule sereinement avec Parade et ses guitares claires ainsi que le lent mais très charmant Cup of Coffee. C’est alors que le groupe joue son va-tout tant attendu : le sexy, sombre et lourd I Think I’m Paranoid. C’est véritablement l’effervescence dans la salle, la foule se délecte devant ce morceau aux riffs cinglants et aux percussions épileptoïdes. Devant tant de reconnaissance, Shirley se fend d’un petit discours engagé juste ce qu’il faut : « Un immense merci à vous ! Vous savez, je crois en une Europe tolérante et j’aimerais rendre hommage à toute la communauté LGBTQ, ces gens qui ont toujours eu l’impression de n’appartenir à aucun genre. Moi-même, j’aime être une femme et parfois être un garçon également. Alors, f*** à tous ceux qui veulent nous faire rentrer dans les cases et aux esprits fermés ! », le majeur bien levé avant d’entamer Cherry Lips sous des couleurs arc-en-ciel de circonstance. On enchaîne sous des couleurs nettement plus chaudes avec l’étincelant Push It où Manson tente vainement d'atténuer une tension devenue incontrôlable qui finit par exploser en balayant tout sur son passage avant de verser dans le cynisme avec Only Happy When it Rains.

C’est sur le torturé Even Though Our Love Is Doomed que le groupe prend congé une première fois de ses fans avant de revenir bien rapidement et lui servir en dessert Bad Boyfriend et When I Grow Up. Certes, ils ont grandi ! Les bougres ont même trouvé le temps de vieillir mais une chose semble sûre, Garbage
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n’est certainement pas encore à jeter ! Le regard tourné vers un nouvel album, Duke Erikson, Steve Marker, Butch Vig et Shirley Manson n’ont pas fini de nous lâcher les baskets avec leur combo indus-electro-pop et c’est tant mieux!

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AUTEUR : Panda
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, pas...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...
Mordu de concerts depuis de nombreuses années, Panda aime écumer les salles, clubs et festivals de tout le pays. Bibliothécaire-documentaliste, passionné d'Histoire, de théâtre, de bande dessinée et de football, il est très (voire trop) éclectique dans ses goûts musicaux (metal/rock mais aussi pop, folk, new wave, electro). Il a rejoint l'équipe de SMA en février 2016 en tant que chroniqueur de concerts désireux de partager ses expériences live ! ...

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