Reportage

Le Night Fest Metal XI a bien eu lieu

Arlon (L'Entrepôt), le 16-10-2021

Dimanche 17 octobre 2021

La situation semble presqu’irréelle après une si longue disette mais ceux qui ont eu la chance d’aller au Méan ou à l’Alcatraz cet été en témoignent : oui les concerts et les festivals reviennent, enfin, après cette longue période de crise sanitaire. Qui plus est, on retrouve un format presque normal de concert ‘debout’. Comme avant donc ! Et quel soulagement de constater que l’affiche originelle de ce Night Fest Metal XI ait tenue le choc, si ce n’est un petit accroc de timing en fin de journée : pour tous ceux qui reprennent les concerts aujourd’hui le programme demeure bien excitant.



Qui plus est, toutes les conditions sont réunies : le soleil illumine la façade de l’Entrepôt d’Arlon, garnie pour l’occasion de 2 grandes tentes accueillant de quoi se poser ainsi qu’une distro. Plaisant, et permettant de prendre l’air tranquillement entre 2 groupes : atmosphère de festival, quand tu nous tiens…

Une (toute) petite file d’attente plus tard, et nous retrouvons donc ce cher Entrepôt pour la fin du set de Deathtura
Deathtura


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, dont le Thrash-Death bien qu’efficace semble légèrement hors sujet par rapport au reste de l’affiche du jour. Reste que ça ne fait pas semblant, et que ça joue. A revoir dans une autre configuration dirons-nous !

Le festival est sold out et cela se ressent déjà alors que l’après-midi commence à peine. Ainsi, Aorlhac
Aorlhac


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se présente devant une fosse déjà bien remplie et nous délivre un set assez intense qui va cette fois nous faire rentrer définitivement dans ce Night Fest. Spellbound le dira, l’accueil réservé aux Auvergnats leur redonne de l’énergie après leur longue route depuis Nantes la veille (pour le Black Metal Night), et ce n’est que justice. C’est que le groupe a constitué une belle petite setlist qui pioche de manière équilibrée dans son répertoire ancien et nouveau, pour mettre élégamment en valeur son dernier né (Pierres Brûlées) sorti il y a quelques semaines à peine. Alors, la voix un peu arrachée de Spellbound peut diviser mais ce concert entrainant captive, en attestent l’excellent Au Travers de Nos Cris (et son refrain déjà maitrisé par une partie du public) ainsi que le fameux Bûcher des Cathares en fin de set.

Il suffit de discuter çà et là dans le public pour comprendre que plusieurs personnes ont fait le déplacement expressément pour voir White Ward
White Ward


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. Et on les comprend. Le dernier EP, Debemur Morti, ainsi que le génial album Love Exchange Failure ont fait grandir le patronyme des Ukrainiens, auteurs de ce Black expérimental original et travaillé, véritable réussite en studio et qui pose beaucoup de questions quant au rendu sur scène, et notamment concernant le saxo. Verdict ? White Ward
White Ward


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prend le temps d’installer son ambiance mais assène comme on pouvait le prévoir une très grosse claque ensuite. Le saxo sonne admirablement tandis que les passages purement Black font mouche, et font heureusement dépasser l’effet ‘bande originale de film’ que l’on pourrait craindre. Tout juste aimerait-on davantage de folie au-delà de ce rendu ultra-propre. A revoir très vite, en tête d’affiche, on l’espère.

Début 2020, The Spirit
The Spirit


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a fait partie de ces groupes peu vernis sortant un nouvel album en début de pandémie, et malheureusement dans l’incapacité d’être défendu sur scène. Si le release show de Cosmic Terror (qui compose la majorité de la setlist du jour) reste gravé dans la mémoire pré-covid des chanceux ayant pu en être, le groupe sort d’une longue période sans concert et reprend donc du service à l’occasion de ce Night Fest… comme si de rien n’était. Evidemment toujours très inspiré par Dissection, The Spirit
The Spirit


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a bien affuté ses guitares et reste toujours aussi précis. Le trio délivre un set haletant qui enchaîne les pépites, malgré ce côté répétitif propre au genre. Une belle petite claque qui semble en assommer plus d’un dans le public, très réceptif.

Changement de plateau, changement d’ambiance. Curieusement placé assez haut dans l’affiche, Asagraum
Asagraum


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a sorti les corpse-paints et adopte une approche plus evil dans l’âme sans toutefois délaisser la mélodie. Jouant un Black Metal pas forcément chiadé mais somme toute plaisant, les demoiselles ont surtout la lourde tâche de faire suite à deux très bons concerts tout en précédant Regarde Les Hommes Tomber : difficile de relever tel challenge avec ces compos de facture classique, dont se dégage néanmoins une certaine mélancolie, et dont on se surprend à apprécier les prolongations mélodiques malgré les nombreux temps morts. Nombreux sont ceux qui auront choisi ce set pour faire une petite pause : on ne peut pas leur en vouloir, même si ce concert valait quand-même la peine d’être vu.

On passe maintenant un niveau supérieur pour Regarde Les Hommes Tomber
Regarde Les Hommes Tomber


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, qui, à en juger par la fébrilité ressentie dans un public compact comme jamais, semble attendu comme la tête d’affiche du jour. Une attente que les Nantais vont remplir haut la main alors qu’ils entrent sur scène, sous leurs habituels lights relativement sobres. C’est bien simple, dès la première minute le groupe nous emmène dans une autre dimension … dont il ne nous fera plus ressortir. Hyper intense et travaillé, le set de Regarde Les Hommes Tomber
Regarde Les Hommes Tomber


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, évidemment concentré sur Ascension, ne laisse rien au hasard et justifie à lui seul le déplacement aujourd’hui. Qu’il parait loin le temps des live streams (même si ce groupe en a lui-même proposé quelques uns de qualité) et des concerts par procuration youtubesque : le groupe nous délivre de la torpeur dans laquelle nous nous étions tous retrouvés enfermés et prouve à quel point faire revivre la musique sur scène devenait primordial pour nous autres metalheads de tout horizon. Jusqu’à ce final palpitant (Au Bord du Gouffre) on ressent la concentration extrême, l’hallucination éveillée et un partage de sensations jusqu’au plus profond de soi. Un énorme succès, bien justifié.

Et comme un dur retour à la réalité on comprend en voyant Wolvennest
Wolvennest


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se préparer à monter sur scène que Schammasch
Schammasch


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a manifestement rencontré un pépin… ce que la page Facebook du groupe ne tarde pas à confirmer, les Suisses étant tombés en panne non loin de leur point de départ. Qu’à cela ne tienne, on découvre alors le Metal expérimental de Wolvennest
Wolvennest


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, taillé pour le live, mais réservé somme toute à un public averti, comme le montrent l’entrée en matière faite sur Alecto et Swear to Fire. On constate d’ailleurs que la salle s’est quelque peu vidée, voire est nettement moins remplie qu’en début d’après-midi. La musique de Wolvennest
Wolvennest


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restant, il est vrai, difficile d’accès.

Finalement arrivé à bon port, Schammasch
Schammasch


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jouera malgré tout en clôture de festival… Difficile de dire si une partie non négligeable du public pas forcément au courant de l’inversion (non communiquée) n’a pas quitté les lieux prématurément, pensant que les Suisses nous faisaient faux bond. Mais peu importe ! Le Night Fest a bien eu lieu, nous avons eu notre dose de metal extrême, et les concerts en salle reprennent ! Prions pour que cette reprise soit pérenne et vivement la suite !

Remerciements à Cronos ASBL
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