Reportage

Nous étions au premier Cronos Winter Fest

Arlon (L'Entrepôt), le 18-02-2023

Dimanche 19 février 2023



Annoncé quelques semaines après leur rendez-vous annuel du Night Fest, ce Winterfest made in Cronos envoie déjà, et ce, dès sa première édition. Réunissant en effet de biens jolis noms de la scène Black moderne, l’affiche est aussi cohérente que pointue et promet son lot de raretés. Seule ombre au tableau, le forfait de White Ward il y a quelques semaines, remplacé par Groza
Groza


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qui jouait d’ailleurs non loin de là il y a peu, à vrai dire le même soir que notre précédente excursion du côté d’Arlon, quand nous nous prenions cette claque époustouflante signée Grima et Kanonenfieber. Tout ce qu’on espère c’est un festival du même niveau que cette soirée …

En tout cas il y a matière à se motiver pour venir passer son samedi à Arlon, qui commence d’entrée de jeu avec la nouvelle sensation venue de Liège et tout juste signée chez le label référence des Acteurs de l’Ombre : Räum
Räum


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. Alors que son premier EP n’est même pas encore sorti, nous sommes néanmoins quelques uns à avoir suivi les débuts du groupe à l’aide de vidéos postées sur le tube. Ce n’est donc pas si surprenant de reconnaître l’un ou l’autre passage (notamment la dernière compo jouée) dans leur contenu Post Black de bonne facture qui rappelle quelques groupes du genre (j’ai pensé parfois au Wiegedood du début ). De quoi nous renvoyer plusieurs moments bien sympas et notamment ces quelques riffs qui sortent du lot … tout en frôlant la monotonie par endroits. Quelques détails à régler donc, mais pas mal de promesses : il y a fort à parier qu’on les reverra bientôt.

Après un changement de plateau à la durée conséquente (ce sera d’ailleurs une constante, au moins chacun a le temps de faire ses réglages dans de bonnes conditions) vient donc le tour des plus ténébreux Throane
Throane


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. Ayant manifestement pour mission de trouer l’atmosphère arlonaise, le projet de Dehn Sora se veut aussi sombre que torturé et ce concert ne déroge pas à la règle. Pourtant, nous sommes quelques uns à y aller un peu à reculons, la faute à une écoute un peu difficile de leurs albums, un brin hermétiques. Mais difficile de ne pas être happé par l’ambiance installée par les Parisiens, renforcée par les quelques projections relativement dérangeantes et le chant évidemment déchirant de Sora, qui double aussi la grosse caisse de temps en temps en front de scène. Un set vraiment très prenant qui ne laisse pas indifférent et qui se vit tout autant qu’il ne s’écoute.

Après cette mise en jambe on attaque maintenant les gros morceaux, a commencer par Dödsrit
Dödsrit


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, soit mon groupe favori de la journée. Il me tarde de revoir les Suédois / Hollandais après leur prestation renversante du Soulcrusher en octobre dernier, principalement centrée sur leur dernier album en date, Mortal Coil. Sorte de Black Crust aussi intense que mélodique, le style Dödsrit
Dödsrit


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possède en effet une véritable identité sonore que le trio se fait un malin plaisir à faire découvrir à la partie non initiée de son assistance de ce soir. On retrouve toutes leurs qualités au travers de leurs traditionnelles (longues) compos émaillées de riffs black, de trémolos jouissifs et de d-beat bien punk dans l’âme. Évidemment, malgré leurs 3 excellents albums au compteur le set s’avère frustrant par sa courte durée puisque seuls 4 titres peuvent être interprétés : The Third Door, Shallow Graves, Apathetic Tongues et un plutôt baleze Spirit Crusher en conclusion de ce concert empreint d’une intensité mélodique sans égale. Ne manquait qu’un peu plus de folie pour embraser l’ensemble du public, sans quoi Dödsrit
Dödsrit


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a tout déchiré ce soir. Bon courage aux groupes suivants pour jouer après ça.

On a du mal à y croire mais cela semble pourtant vrai : ce concert de Pénitence Onirique
Pénitence Onirique


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est annoncé comme leur premier en Belgique. Voilà qui peut surprendre car ce groupe français ressort régulièrement dans le roster de LADLO. Avec ses deux albums derrière lui (mais rien depuis 2019), Pénitence Onirique
Pénitence Onirique


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n’a peut-être pas beaucoup d’actualité à défendre mais on a hâte de découvrir le rendu live de VITRIOL et de Vestige. L’occasion aussi de découvrir les acoutrements scéniques de nos Chartrains, dans une veine qui rappelle un peu Imperial Triumphant pour un rendu toujours théâtral, même si le gimmick masque/capuches devient très commun. On s’amuse aussi du contraste entre ce look recherché et les interventions de Diviciacos entre les morceaux, qui, pour le coup, devrait plutôt laisser sa musique parler pour lui...
Imposant, le groupe prend de la place sur scène avec ses 3 guitaristes, même si on peut questionner leur réelle utilité (à quelques exceptions près). Après quelques titres, difficile de nier cependant que ce concert de Pénitence Onirique
Pénitence Onirique


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s’avère prenant et se suit avec beaucoup de plaisir, même si on déplore la relative faiblesse des backing vocals. Et s’il est quelqu’un en revanche qui se met en valeur au fil du set c’est bien Dimiourgos à la basse, que l’on entend très nettement dans le mix et qui semble sur une autre planète. Voilà un apport plutôt rare dans le Black, et de quoi espérer qu’il sera davantage présent sur le prochain album. Un concert réussi dans l’ensemble, pour un groupe que l’on espère revoir dans les parages.

J’entretiens un rapport un peu mitigé avec Groza
Groza


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. Si je ne peux nier la qualité et l’efficacité de leur Black melo je ne peux m’empêcher de penser à Mgla à chaque fois que j’écoute les Allemands, parfois au bord du plagiat. Si bien que je pensais même avoir affaire à un tribute-band initialement ! Mais donnons-leur une chance sur scène, évidemment.
Fraîchement rentré de leur tournée passée en compagnie de Schammash et Harakiri for the Sky, les Allemands maîtrisent fort logiquement leur set sur les bouts des doigts. Voilà un live bien rodé, qui me renvoie à un Mgla qui aurait poussé son curseur mélodie à fond de balle, malgré de grandes difficultés à tenir le chant sur la durée. La setlist est assez imparable, les morceaux s’enchaînent avec peu de répit, bien aidé par la sonorisation constamment au top à laquelle nous avons droit ce soir. Beaucoup de qualités donc, mais cette éternelle référence polonaise qui constituera toujours une forme de blocage en ce qui me concerne.

Avec la fatigue accumulée qui commence à se faire sentir, et l’horaire avancé n’aidant pas, certains quittent déjà les lieux. Quelle erreur quand on sait ce qui nous attend encore. Peut-être moins actifs et visibles que leurs compatriotes de Regarde Les Hommes Tomber de qui ils ont parfois été rapprochés, The Great Old Ones
The Great Old Ones


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reste un groupe à voir en live. Ou plutôt en rituel comme ils le disent. C’est qu’ils ont su se forger cette identité d’obédience lovecraftienne autant sur scène que sur album, et les retrouver ce soir procure un certain plaisir d’autant plus que, de l’aveu même du groupe, Cosmicism n’a pas eu l’occasion d’être défendu comme il l’aurait dû l’être (merci covid). Fort logiquement, cet album est donc très représenté ce soir, à commencer par ce The Omniscient introductif à l’intro rallongée pour l’occasion avant ce crescendo tueur. Aucun doute n’est permis, The Great Old Ones
The Great Old Ones


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est bien en place pour livrer un concert assez imparable dans le genre. Les fans des premiers rangs n’en perdent pas une miette (d’ailleurs on y croise la section rythmique de Dödsrit), et les autres viennent se perdre dans les méandres de la musique des Bordeleais qui savent aussi manier du mid-tempo comme le montrent Nyarlathotep ou la rampante Antartica, précédée comme sur album de son intro référence aux montagnes hallucinées. La fatigue est oubliée : jusqu'à la dernière note de ce dernier concert de la journée seule comptera la musique.

Merci à Cronos pour l’invitation et pour leur accueil
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