Reportage

Lorna Shore : Du bonheur et de la mélancolie

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 26-11-2023

Vendredi 1 décembre 2023



Ces dernières années, plusieurs formations ont explosé au sein de la communauté Metal (voir même au-delà) et ont atteint une popularité gigantesque en très peu de temps. C’est le cas par exemple de Spiritbox
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, Sleep Token
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, Electric Callboy
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ou encore Bad Omens
Bad Omens


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. L’avènement des réseaux sociaux, et notamment de TikTok, n’y est sans doute pas étranger. De plus, tous ces noms ont en commun une identité visuelle forte et une production moderne n’hésitant pas à aller piocher des influences dans d’autres genres musicaux, souvent éloignés des musiques extrêmes. Néanmoins, un autre groupe a aussi fait pas mal parler de lui ces derniers temps, Lorna Shore
Lorna Shore


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. Pour ce dernier, c’est un peu différent car c’est justement grâce à une violence poussée à son paroxysme (aussi bien instrumentale que vocale) que le groupe s’est fait connaitre, dépassant aussi bien le cadre de la scène Deathcore que celui du Metal.

Bien que Lorna Shore
Lorna Shore


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existe depuis 2009, c’est véritablement depuis l’arrivée de Will Ramos au chant en 2021 et la sortie du titre « To the Hellfire » la même année que tous les regards se sont tournés vers eux. Il faut dire qu’avec son breakdown final venu tout droit des enfers et des vocalises surprenantes, le groupe a su marquer le coup. Depuis, tout sourit à la formation du New Jersey et la parution de son quatrième album Pain Remains (2022) n’a fait que confirmer cette montée fulgurante. C’est justement dans le cadre de la promotion de cet album que Lorna Shore
Lorna Shore


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a décidé de poser ses valises à Bruxelles et plus précisément dans une AB comble, illustrant parfaitement l’immense hype derrière la venue du groupe.



La soirée s’ouvre par les Néerlandais de Distant
Distant


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qui ont la possibilité d’agrandir leur fanbase car ce n’est pas tous les jours qu’ils ont la chance de se produire dans des salles aussi grandes. Les musiciens montent sur scène sur le générique de Bob l’Éponge, ce qui ne manquera pas de faire rire le public déjà bien présent. Avec 30 minutes au compteur, pas de temps à perdre ! Le groupe ayant sorti son dernier album Heritage plus tôt cette année, je m’attendais à une setlist lui faisant honneur. Pourtant, nous allons avoir droit à un best of mettant tout de même l’accent sur cet album mais également Aeons of Oblivion (2021). Dès les premiers riffs de « The Eternal Lament », je reste scotché face à la qualité du son qui est proposé. Celui-ci est cristallin et je ne pense pas avoir déjà entendu aussi nettement tous les instruments lors d’un concert de Deathcore. Pour une fois que l’ensemble n’est pas noyé par le blast beat intempestif, c’est beau ! Je suis aussi surpris de voir un pit s’ouvrir directement. En même temps, en exécutant un Downtempo aussi lourd, il est difficile de ne pas bouger lorsque les différents breakdowns explosent les enceintes. Will Ramos (Lorna Shore
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) viendra plus tôt que prévu faire quelques vocalises sur « Heritage » comme c’est déjà le cas sur le morceau à la base. Distant
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finit son set sur un « Hellmøuth » très bien accueilli. Bref, un très bon concert marqué par un public investit et une performance qui a été encore mieux qu’au Jera on Air quelques mois auparavant.



Après seulement 10 petites minutes de pause, il est déjà temps de retourner au combat pour Ingested
Ingested


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et son Slamming Deathcore. Les Anglais sont venus ce soir en mode patron et ils ne comptent pas nous laisser respirer. Encore une fois, le son est excellent et la prestation est accompagnée d’un jeu de lumière oppressant qui colle parfaitement à la violence des morceaux. Le public est un peu froid au début mais finira par se réveiller grâce aux nombreuses demandes de Jason Evans (chant). A l’instar de Distant
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, je suis surpris de ne pas retrouver une setlist mettant en avant leur très bon dernier album Ashes Lie Still (2022). A la place, le groupe nous propose un voyage à travers sa discographie. Peut être qu’Ingested
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a voulu montrer l’étendue de son répertoire afin de convertir une partir du public qui ne les connait pas encore. Bref, les différents passages slam sont excellents et chaque explosion de basse me brise les quelques neurones qu’il me reste. Nous allons même avoir droit à un beau wall of death sur « Skinned and Fucked ». Au niveau de la performance sur scène, Jason Evans est un monstre. Il gère à la perfection les différentes techniques vocales et les enchaine avec une aisance remarquable. Le groupe termine par « Echoes of Hate » devant une foule admirative qui aura passé un très bon moment. Ce n’était déjà plus à prouver mais Ingested
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fait bel et bien partie des patrons du genre.



Troisième arrêt de notre soirée avec, cette fois-ci, un petit changement stylistique. En effet, c’est au tour de Rivers of Nihil
Rivers of Nihil


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et son Death Metal Progressif de monter sur scène. C’est assez surprenant de les retrouver sur cette affiche (bien qu’ils se sont déjà retrouvés sur ce genre de line up en 2020, alors en première partie de Thy Art is Murder
Thy Art is Murder


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et Carnifex
Carnifex


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), j’aurais trouvé plus logique de placer un autre groupe de Deathcore pour suivre la logique mais au moins, ça permet de proposer une soirée plus diversifiée. N’étant pas un grand fan de leur musique, je vais avoir du mal à rentrer dans le concert. On alterne entre des passages violents bourrés de blast beat et des moments aérés et planants. Bien que je suis loin d’être hermétique à ce genre de morceau, je trouve que, dans ce contexte, ça casse un peu avec le déferlement de violence qu’on a depuis le début. Néanmoins, pour revenir sur une note plus positive, le nouveau titre « Hellbirds » passe extrêmement bien dans mes oreilles, sans doute grâce à son petit côté Deathcore et son breakdown addictif. Le nouveau chanteur (qui est, en fait, le bassiste ayant repris le micro) gère très bien son nouveau rôle et n’hésite pas à nous remercier à plusieurs reprises. Le pit aura été relativement calme mais tout de même présent. Un peu déçu qu’ils n’aient pas joué plus de morceaux de leur dernier album The Work (comme « Episode » et « Terrestria IV : Work » par exemple) mais bon, vu leur durée et le fait qu’ils sont loin d’être les plus connus, ça se comprend. En parlant de morceau connu, Rivers of Nihil
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clôt justement sur « Where Owls Know My Name » et conclut une prestation de 45 minutes qui n’était pas du tout mauvaise mais qui ne m’aura pas plus investi que ça.



On termine à l’heure et comme prévu avec Lorna Shore
Lorna Shore


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et son Blackened Deathcore. Les ayant vu pour la première fois lors du Jera on Air en juin dernier, j’espérais que cette nouvelle prestation soit encore meilleure avec surtout, un son plus audible. Je vais être aux anges car, une fois encore, le son va être parfait. Les musiciens montent sur scène en même temps que les premières notes de « Welcome Back, O’Sleeping Dreamer ». Le groupe est extrêmement attendu et c’est fou de voir autant de monde avec du merch à l’effigie de la formation (il n’y avait qu’à voir la file au stand de merch juste après l’ouverture des portes qui partait jusqu’à l’entrée de la salle). Le sold out se fait clairement ressentir, à tel point que depuis ma position, j’ai du mal à bouger comme il faut. Pour revenir sur ce premier morceau, il est hyper efficace et résume parfaitement ce qu’il va se passer pendant 1h15, c’est-à-dire un enchainement de breakdowns pachydermiques, couplé à des mélodies mélancoliques. Ensuite, nous avons droit à « Of the Abyss » et « …And I Return to Nothingness » provenant de l’EP du même nom. Bien que je les trouve excellents, ces deux titres vont être mon petit moment de flottement car un peu en dessous de la qualité des autres morceaux joués ce soir. A peine le temps de se remettre de ce début de concert qu’on se prend « Sun//Eater » puis « Cursed to Die » en pleine tronche. Je ne sais pas si je dois encore le préciser mais les musiciens sont excellents et quel plaisir que d’entendre clairement tous les instruments se compléter à la perfection. Mention spéciale à Austin Archey (batterie) qui durant tout le concert nous a gratifié d’un jeu millimétré et très impressionnant. La plus vieille chanson dont nous aurons droit ce soir est « Immortal » venant de l’album éponyme sorti en 2020. Dommage de ne pas retrouver d’autres morceaux de cet album qui est magistral.

Entre presque chaque chanson, les différentes interventions de Will Ramos sont simples et classiques mais on en demande pas plus. Je n’en ai pas encore parlé mais, depuis le début, les breakdowns me déchirent comme jamais et je ne suis pas encore au bout de mes peines. En effet, Lorna Shore
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termine son set par « Into the Earth » que j’adore particulièrement et enfin « To the Hellfire » qui est un choix logique quand on connait sa popularité. Bien évidemment, le show n’est pas encore fini et le public scande un rappel. A l’image du Jera on Air, le groupe décide de terminer avec le triptyque « Pain Remains ». C’est d’ailleurs hyper prenant d’entendre les notes d’ouverture au synthé de « Pain Remains I : Dancing Like Flames » avec en fond, un jeu de lumière mimant des éclairs. Durant 20 minutes, les fans (moi y compris) vont naviguer à travers tout un tas d’émotions, passant de la mélancolie, à la tristesse ou encore la rage. C’est difficile de décrire tout ce qu’on ressent durant l’enchainement de ces trois titres mais ce qui est sûr, c’est que c’est fichtrement cathartique. Le show se termine après 1h15 de pur bonheur et qui aura retourné l’entièreté des spectateurs. Sans aucun doute l’un de mes concerts de l’année et je remercie, une fois encore, l’ingé son qui a excellé à son poste durant toute la soirée. Après un concert pareil, il est ardu de revenir à la réalité mais en tout cas, c’est avec grand plaisir que je retournerai les voir lors de leur prochain passage chez nous.

Remerciements à l’Ancienne Belgique pour l’invitation.
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AUTEUR : Maxime
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant of...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leur...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....

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