Reportage

SeeYouSpaceCowboy assène un Coup de Grâce au Kavka Zappa

Anvers (Zappa), le 11-09-2024

Jeudi 3 octobre 2024



Il y a des groupes qui évoluent musicalement et changent de styles avec le temps. Le schéma le plus fréquent étant de s’adoucir les années passant. Je pourrais prendre l’exemple de Bring Me The Horizon
Bring Me The Horizon


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qui est passé d’un Deathcore bien violent au milieu des années 2000 à une sorte de Metalcore / Metal Alternatif aux accents Hyperpop 15 ans plus tard. Bien évidemment, entre ces deux facettes, le groupe est passé par plusieurs phases et n’a pas opté pour un virage soudain et brutal. Dans le même ordre d’idée, une autre formation qui a connu ce genre de métamorphose est justement l’artiste qui nous intéresse aujourd’hui, à savoir SeeYouSpaceCowboy
SeeYouSpaceCowboy


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.

Ayant vu le jour en 2016 à San Diego en Californie, le groupe a commencé par prester un Mathcore ultra vénère, dissonant et qui part dans tous les sens. L’étiquette « Sasscore » (donc un sous-genre mixant Post Hardcore, Screamo, Dance Punk et j’en passe) leur est vite collée sur le dos et à raison, car on remarque très vite que les Américains ont un attrait particulier pour cette micro scène du début des années 2000. Que ce soit à travers leur première compilation Songs of the Firing Squad (2019) ou leur premier album The Correlation Between Entrance and Exit Wounds (2019), on nage en plein dans ce revival de la scène Sasscore. Par la suite, avec The Romance Affliction (2021), SeeYouSpaceCowboy
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opère un léger changement en s’éloignant de ses débuts Mathcore pour proposer un Metalcore presque Emo mais toujours aussi direct. Il faudra attendre cette année pour voir le groupe complétement tomber dans un Post Hardcore proche de celui d’Alesana
Alesana


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ou encore de Chiodos
Chiodos


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avec leur troisième album, Coup de Grâce. Dorénavant, on met de côté les sections rythmiques alambiquées pour mettre en avant des parties chantées en voix claire qui côtoient, néanmoins, toujours les cris de Connie Sgarbossa.

C’est justement pour faire la promotion de leur dernière sortie que les Américains nous donnent rendez-vous à Anvers, ce 11 septembre. La salle choisie est le Kavka Zappa qui s’est vu, lui aussi pour l’occasion, métamorphosé en mode petit club. En effet, alors que la salle a habituellement deux configurations standards, avec donc deux scènes positionnées à deux endroits différents, nous allons avoir droit à un autre placement que je découvre pour la première fois aujourd’hui. Pour la faire simple, les artistes joueront à même le sol juste à côté du bar et donc, face à l’entrée. Une configuration typique des shows de Hardcore et qui colle parfaitement à l’affiche du soir. Pour les accompagner, SeeYouSpaceCowboy
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se sont entourés de deux formations européennes, à savoir les Anglais de Killing Me Softly
Killing Me Softly


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et les Espagnols de Boneflower
Boneflower


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. Entre Metalcore agressif, Screamo émotif et Post Hardcore dansant, on a tous les ingrédients pour passer une bonne soirée.



Ce sont donc les natifs de Leeds, Killing Me Softly
Killing Me Softly


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qui ouvrent le bal ou devrais-je dire, le champ de bataille. Je ne sais pas si c’est un signe du destin mais j’ai justement découvert le groupe deux mois auparavant via un TikTok de sa prestation à l’Outbreak festival. Directement, j’ai été séduit par leur premier et unique album, Autumn Lost in Silence sorti fin 2023. Musicalement, nous plongeons la tête la première dans un Metalcore Revival du début des années 2000. Pour ceux qui ne savent pas ce que cela signifie, je parle d’une musique violente, composée de breaks qui pètent toutes les trois secondes et de vocalises aiguës et aiguisées au possible. Bref, un cocktail dont je raffole et qui prend tout son sens en live. Une fois l’heure arrivée, les musiciens se présentent à nous alors que la salle est encore loin d’être remplie. Histoire de nous mettre directement dans le bain, Killing Me Softly
Killing Me Softly


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balance la seule chanson ne provenant pas son album, « Light No Longer Rests on the Riverbed ».

Comme je m’y attendais, je m’en prends plein la tronche et il ne faudra pas attendre longtemps pour que les premiers chimpanzés fassent leur apparition dans le pit. Ensuite, nous allons avoir droit à une déflagration de violence avec la brutale « À Jour » (ce break final monstrueux), l’exquise « Piano Wire Smile » et la délicieuse et méchante « Marion Silver ». Sur scène, il n’y a rien à redire, tout est carré et le chanteur participe même à la fête en moshant et tapant des spinkick comme un sauvage. Les dernières minutes du show sont composées de la dissonante « Meadows of Season’s End » et ses panics chords en veux-tu en voilà, de la géniale « On Deaf Ears Fall the Flightless » et enfin de l’émotive « Autumn Lost in Silence ». Que dire de plus de ce concert réussi de bout en bout, à la setlist parfaite et qui aura tenu sa promesse de chauffer les quelques spectateurs déjà présents. Un groupe à suivre de très près et qui a clairement de l’avenir devant lui.



On change complétement d’ambiance avec cette fois-ci, le Screamo à tendance Post Rock des Espagnols de Boneflower
Boneflower


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. Je vais vous faire une confession mais je ne connaissais absolument pas le groupe de Madrid avant qu’il ne soit annoncé au line up. Ça va donc être le moment parfait pour le découvrir aussi bien musicalement que sur scène. Déjà, lorsque le trio nous fait face, le chanteur nous demande de nous rapprocher, tout en nous promettant que ça ne sera pas la bagarre (spoiler, il n’a pas menti). Une fois sa demande exhaussée, le show peut commencer. Ici, nous avons affaire à une musique bien plus émotive et qui prend le temps de développer petit à petit tout un tas d’émotions différentes. La construction des morceaux est typique de la scène Post Rock avec des longues montées crescendo qui culminent à des pointes qui font exploser le tout. Pour accompagner ces moments de turbulence, le chanteur pousse des cris venant du cœur et qui font écho à la sensibilité promulguée dans chaque titre. Ces cris, caractéristique du Screamo, se marient parfaitement pour obtenir un déluge d’émotions.

Boneflower
Boneflower


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nous expliquent, ensuite, qu’ils vont bientôt sortir un nouvel album et en profitent pour nous faire écouter un premier aperçu avec une nouvelle chanson. J’imagine que le reste de la setlist a du naviguer entre leur dernier long format, Armour (2020), et leur dernier EP, Dolor (2021). Le seul morceau que j’ai réussi à reconnaître est le dernier, « Pyrrhic Victories », qui est également leur single le plus récent. Celui-ci propose une nouvelle facette du groupe avec une approche me faisant penser à Oathbreaker
Oathbreaker


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, notamment grâce à un blast beat intempestif. Au final, bien que je sois loin d’être un connaisseur de cette scène, Boneflower
Boneflower


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m’aura permis d’un peu plus la découvrir. Un chouette moment rempli de sentiments et qui me permet de me laisser aller pleinement avant l’acte final.



On termine notre soirée avec les héros du jour, les Américains de SeeYouSpaceCowboy
SeeYouSpaceCowboy


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. Pas besoin de revenir sur qui ils sont car je l’ai déjà fait en introduction donc rentrons directement dans le vif du sujet. Promotion du nouvel album oblige, nous allons donc commencer par les deux premiers morceaux de celui-ci, à savoir l’intro « Allow Us to Set the Scene » qui donne déjà le ton et « Subtle Whispers to Take Your Breath Away » qui résume parfaitement ce qu’est le groupe actuellement. Après une petite pause lors du concert précédent, les mosheurs sont de nouveau de sortie et dégainent à bout portant leur coup de pieds et de leur coup de bras. Pour mon plus grand plaisir, nous allons avoir droit à la sympathique « The End to a Brief Moment of Lasting Intimacy » avant de bifurquer sur la destructrice « Disdain Coupled with a Wide Smile » que je ne pensais pas qu’ils joueraient. Étant ma chanson préférée du groupe, je vous avoue que mon cerveau s’est complétement déconnecté lorsque le break ravageur et hyper dissonant a explosé dans les enceintes. Sur scène, aussi bien Connie (chant crié) que Taylor (guitare-chant clair) sont irréprochables et assurent parfaitement leur rôle respectif.

Après la dansante « Red Wine and Discontent », on part direction les débuts de la formation avec « 911 Call: Help I’ve Oberdosed on Philosophy! » venant de Songs for the Firing Squad (2019). Depuis le début, je suis à fond dans le concert qui ne cesse de naviguer entre des chansons aussi bien hargneuses que posées comme avec l’enchaînement de « Life as a Soap Opera Plot, 26 Years Running » et « Lubricant Like Kerosene ». Un autre moment fort de la prestation est lorsque SeeYouSpaceCowboy
SeeYouSpaceCowboy


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balance sans aucun temps mort la déjà classique « Misinterpreting Constellations » et l’expéditive « Armed with Their Teeth ». Sans surprise, les fans ont montré de quoi ils étaient capables durant ces deux chansons en sautant et bougeant dans tous les sens. Les Américains termineront par le meilleur titre du dernier album, « Chewing the Scenery », qui est une parfaite synthèse des différentes évolutions stylistiques depuis leur début. C’est donc après seulement 40 minutes (alors qu’ils avaient une heure normalement) et en restant très sobre dans ses différentes interventions, que le groupe quitte la scène en disant simplement « Thank You, See You Next Time ».

Même si on aurait pu espérer un peu plus d’un show en tant que tête d’affiche, la formation a démontré qu’elle détient un répertoire très solide et qu’elle peut assurer un statut d’attraction principale sans sourcilier. En tout cas, merci pour ce coup de grâce et à la prochaine !

Remerciements à Mendville Shows et Flood Floorshows pour l’invitation et à Ludovic pour les photos.
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AUTEUR : Maxime
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant of...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leur...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....

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