Reportage

High Vis : L'âme du hardcore moderne

Anvers (Trix), le 05-02-2025

Dimanche 9 février 2025



Comment se distinguer en 2025 dans une scène hardcore qui peine souvent à briser les barrières nationales et qui affectionne particulièrement le maintien d’une étiquette underground ? La réponse en deux mots : High Vis
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. Au-delà de leurs influences post-punk et Britpop qui font leur singularité, c’est indéniablement l’énergie électrique dont leurs concerts sont le théâtre qui ne laisse personne indifférent.

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surfe sur une vague de popularité grandissante depuis la sortie de leur deuxième album, Blending, paru en 2022, qui leur a permis d’exporter leur musique outre-mer et jusqu’au Plat Pays, terrain de prédilection des Anglais qui affectionnent particulièrement le public belge, avec sept concerts entre 2023 et 2025. C’est à l’occasion du Pukkelpop en 2023 que je les ai découverts après une performance cinq étoiles en plein milieu d’après-midi sur une des scènes les plus modestes du festival. Aucune prétention, un plein d’authenticité, un contact et une proximité sans pareils font de leurs performances de rares moments de communion. Graham Sayle déverse toute sa frustration du quotidien au travers de refrains scandés tels des hurlements contre un déluge de pluie.

Guided Tour, sorti en octobre 2024, était attendu par beaucoup et prédisposé à définitivement cimenter l’essor du groupe ; malheureusement, il n’aura pas fait l’unanimité. Sans perdre ses racines hardcore, High Vis
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explore davantage sa capacité à entraîner l’auditeur dans une balade en jonglant entre les moyens pour y parvenir, que ce soit par un refrain nerveux sur Mob DLA ou la basse roulante et le beat hip-hop-esque de Mind’s A Lie.

Impossible pour autant de rater leur passage en Belgique à l’occasion de la tournée européenne de promotion de ce nouvel album, avec nul autre que Narrow Head
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. Une soirée qui, à première vue, se présente plus comme un double headliner. Narrow Head
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, bien que stylistiquement distinct de High Vis
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, est loin d’en être à son coup d’essai. Avec trois albums sous le bras, dont l’excellent Moments of Clarity sorti en 2023, les Texans produisent un grunge-metal-shoegaze-alternatif aux riffs acérés qui rappellent sans conteste les années 90. Ils nous délivrent une sélection qualitative malgré la courte plage horaire qui leur est réservée. Malheureusement, la sauce peine un peu à prendre, faute, peut-être, à une voix un peu noyée dans le mix. Les musiciens ont l’air fatigués et peu communicatifs. Une occasion manquée de laisser une bonne impression, malgré les quelques connaisseurs enthousiastes qui bougent la tête au premier rang.

Après un léger retard, c’est au tour de High Vis
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de réveiller le Trix, mené par un Graham Sayle déboulant à grandes enjambées. J’ignore si le fait qu’il monte sur scène avec un imper zippé jusqu’au cou est une métaphore de ses textes particulièrement pluvieux ou si c’est son côté Gallagher ; en tout cas, il est bien obligé de se désaper rapidement tant la chaleur dans la salle monte instantanément avec Talk for Hours. Il faut à peine quelques secondes pour que le public se grimpe littéralement dessus, à l’instar des tours de siège du Moyen Âge assaillant des remparts. Ironie du titre, dès la première note d’Altitude, c’est l’avalanche de corps humains qui déferle depuis le bord de scène. Le refrain est hurlé à en recouvrir le son des instruments par une marée humaine s'agglutinant aux pieds de Graham Sayle tel un banc de plancton. Le doigt est dressé, les poings sont levés, ça envoie du two-step sévère au milieu du pit : on est bien à un show de hardcore.



Pour en être à mon troisième concert du quintet londonien, le constat est toujours le même : Graham Sayle apporte systématiquement la même passion à chaque performance, avec l’émotion d’un gosse dans un magasin de bonbons. Presque les larmes aux yeux, il doit se pincer pour revenir à la réalité. Et il faut dire qu’on a aussi du mal à croire comment il arrive à vider ses tonneaux d’air de la sorte et à assurer, soir après soir, les exercices de hurlements qu’il s’impose. Infatigable, il rebondit sur scène comme sur un trampoline, fendant l’air de ses poings jusqu’à presque s’arracher les membres. Une franche sincérité transpire du personnage et de ses textes. Les déboires d’une middle-to-low class dans la jungle de béton londonienne, bien loin des clichés luxueux de la City, sont racontés avec rage et mélancolie, d’une magnitude capable de terrasser des montagnes.

On se rend rapidement compte qu’il va falloir doser son énergie si on veut survivre physiquement à ce qui va suivre. Le brasier s’intensifie avec Walking Wires et Drop Me Out, l’un des hits les plus heavy du dernier album. Ce qui est certain, c’est que le public belge assure, mais pas de repos pour les fous : 0151 parvient à entraîner les derniers réfractaires dans la danse. High Vis
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enchaîne subtilement avec Out Cold et Mob DLA pour encore faire monter la frénésie d’un cran, avant de nous prendre la main pour une promenade sur Forgot to Grow, Fever Dream et Mind’s A Lie, qui est certainement la plus grosse surprise du dernier album. Force est de constater que la machine Guided Tour fonctionne correctement en live, malgré la faiblesse de l’impact en studio.

Le concert commence à toucher à sa fin, mais High Vis
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n’a pas encore complètement vidé son sac, puisque l’émotionnel Trauma Bonds nous attend encore, suivi du déferlant The Bastard Inside. Graham Sayle et sa bande nous assènent le coup final avec Choose to Lose, qui résonne comme une explosion nucléaire dans la salle anversoise.

Rien n’a été laissé au hasard, toutes les barrières ont été réduites en poussière. High Vis
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ne s’est pas contenté de livrer un simple concert. C’était une décharge cathartique, un moment où l’espace entre le groupe et le public s’est complètement dissous. Chaque note, chaque cri, chaque mouvement dans la fosse résonnait comme un exutoire collectif. En une heure, High Vis
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a prouvé que la musique peut être plus qu’un simple divertissement : elle peut être un hurlement, un refuge, une force qui balaie tout sur son passage.



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AUTEUR : Piet
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mo...
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillÃ...
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....

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