Reportage

Knocked Loose, Basement, Harm's Way & Pest Control brisent Bruxelles en quatre

Bruxelles (Ancienne Belgique), le 24-03-2025

Vendredi 28 mars 2025



Le lundi 24 mars restera gravé dans les annales de l’Ancienne Belgique. Une soirée d’une intensité telle qu’elle me laisse encore perplexe trois jours plus tard, peinant à trouver les mots justes pour retranscrire la violence et la magnitude des prestations de Knocked Loose
Knocked Loose


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, Basement
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, Harm’s Way
Harm’s Way


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et Pest Control
Pest Control


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. J’ai arpenté ces planches bruxelloises à maintes reprises, mais jamais je n’avais assisté à un maelström humain d’une telle envergure. Il relève d’ailleurs du miracle qu’aucun blessé grave ne soit à déplorer.

Tel le corbeau sur son arbre perché, j’ai observé cette tornade depuis les balcons, laissant Knocked Loose
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, véritable fer de lance du hardcore moderne, mener la charge. Ayant déjà fissuré mon ménisque et mon ligament collatéral en plein pit lors de leur dernier passage au Trix, j’ai, cette fois-ci, préféré la prudence. Le spectacle, lui, était d’une brutalité inouïe, à m’en faire tomber le fromage du bec.

Dès l’annonce de cette tournée en octobre, l’excitation était à son comble, et il n’a fallu que quelques jours pour voir le site afficher sold out. Rien d’étonnant, tant Knocked Loose
Knocked Loose


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s’est imposé comme la formation hardcore/métal la plus excitante du moment. Impossible d’ignorer l’ascension fulgurante de ce quintet du Kentucky, qui a défrayé la chronique avec la sortie de You Won’t Go Before You’re Supposed To en mai 2014. Loin des clichés du hillbilly et du poulet frit, cet album distille une intensité écrasante et une atmosphère cauchemardesque à vous glacer le sang. Ne vous laissez pas tromper par leur passage chez Jimmy Kimmel ou à Coachella : voir Knocked Loose
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en live, c’est une expérience extracorporelle. Authentiques jusqu’à la moelle, ils délivrent systématiquement une performance brute et sans concession. Les guitares hurlent comme des machines industrielles broyées sous des presses hydrauliques, la batterie fracasse les tympans et Bryan Garris s’arrache les cordes vocales à chaque morceau. Un chaos d’une véhémence et d’une pureté absolue. Si ce n’était pas pour la performance historique de Gojira
Gojira


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à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Paris, You Won’t Go Before You’re Supposed To aurait indubitablement raflé le Grammy Award de la meilleure performance Metal 2024.

Trêve de bavardages, et place aux événements ! Il faut rapidement quitter le boulot si on veut arriver à temps pour le début du set de Pest Control
Pest Control


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à 18h30. La salle est déjà étonnamment remplie, n’en déplaise au groupe gallois mené par la survoltée Leah Massey-Hay. En 30 minutes et pas une de plus, Pest Control
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nous délivre un hardcore parsemé de thrash metal qui fait secouer les premiers sacs de chair au milieu de la foule et lance déjà le premier circle pit de la soirée. Ce qui est certain, c’est que pour les rats du mosh pit, il faudra faire preuve d’endurance sur les 3h30 à venir. La mise en bouche est parfaitement réussie, et c’est sous les applaudissements que les gallois laissent place, après une courte pause, au mastodonte Harm’s Way
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.



Jouissant de leur statut de “vétéran”, les américains n’ont rien à prouver sur cette tournée, si ce n’est nous rappeler à quel point James Pligge est massif, tant en stature qu’en charisme. Le public peine à respirer entre la frappe nucléaire auditive qui laboure le parterre de l’Ancienne Belgique et l’adresse dont il faut faire preuve pour éviter les poings tournoyants dans l’arène. Harm’s Way
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galvanise l’entièreté de son audience avec une performance vocale digne du lauréat du poumon d’or et des guitares qui vous fissurent les 206 os du corps humain.



On a du mal à croire comment l’ambiance peut encore grimper d’un échelon, jusqu’à l’arrivée de Basement
Basement


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sur le coup de 20h. Faisant figure de léger outsider sur cette affiche, Basement
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n’est tout de même pas là par hasard. Leurs influences hardcore sur Colourmeinkindness et I Wish I Could Stay Here sont indéniables, et c’est justement sous cette ligne directrice que leur setlist de la soirée est construite. Dès les premières notes de Whole, l’atmosphère est électrique et les retrouvailles avec le public belge sont chaleureuses.



Les anglais d’Ipswich jouent avec une fougue rarement observée, visiblement heureux de refouler le plat pays après un dernier passage six ans plus tôt à Kiewit. Earl Grey et Spoiled viennent enfoncer le clou avant de surfer sur une vague plus mélancolique sur une poignée de titres suivants. Basement
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parvient sans effort à amener le public dans son univers, allant même jusqu’à jouer le plus ''risqué'' Aquasun. Surprise avec un nouveau morceau à l’influence Fiddlehead
Fiddlehead


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, assez logique vu la présence d’Alex Henery dans les deux formations. En guise de closer, un excellent Promise Everything et l'indémodable Covet font hurler l’entièreté de la salle. Sept ans après la sortie de leur dernier album, Basement
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semble plus que jamais en activité. Espérons que cette énergie serve bientôt à enregistrer la suite de Beside Myself; en tout cas, le public belge en serait ravi.



Pour ceux qui ont préservé leurs forces, le meilleur et le pire restent à venir. Après une brève accalmie, l'obscurité engloutit la salle, ne laissant briller qu'une croix de néons luminescents, projetant son pâle halo sur le centre de la scène. Au glas de la cloche de Thirst, on sait qu’on est foutus. Aucun retour en arrière possible, un sentiment de regret instantané, comme lorsqu’on réalise trop tard qu’on a sous-estimé la vertigineuse descente d’une attraction. La souricière se referme, et le public est coincé.



Knocked Loose
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frappe fort et dur. On est emmené au plus profond d’un cauchemar, impossible de gravir la pente, elle est trop glissante. À peine relevés, Deep in the Willow nous assène un coup de poing à l'estomac. Mistakes Like Fractures, l’un des hymnes du groupe, résonne jusqu’à la Grand-Place et laisse place à God Knows, qui transforme l’AB en trampoline avant de se muer en cyclone aspirant tout sur son passage.

L’instrumental de Don’t Reach For Me donne l’impression d’avoir la tête prise au piège dans un chaos métallique assourdissant, où le son du métal heurté résonne comme un ballet de scies mécaniques et de démolisseurs de ferraille. La stridence des cris de Bryan Garris est parfaitement contrebalancée par le growl d’Isaac Hale en backing vocals. Les morceaux suivants s’enchaînent avec fluidité jusqu’au nostalgique Deadringer, dont le rythme plus lent donne une fausse impression de répit. Impressionnant d’intrépidité, le groupe enchaîne les titres sans montrer le moindre signe de fatigue. Bien au contraire, l’ébullition n’est que progressive. Je tourne la tête avec amusement, tel un spectateur de ping-pong, mon regard oscillant entre la foule et la scène, incapable de décider quel spectacle est le plus captivant. Si l’enfer de Dante avait une représentation contemporaine, celle-ci aurait la forme des événements qui se déroulent sous mes yeux.



Dans ce contexte apocalyptique, il est difficile d’entrevoir une issue de secours, et ce n’est pas Everything is Quiet Now qui indique le chemin. Au break du morceau, la foule se scinde en deux avant de s’écraser telle une mêlée de taureaux marqués au fer. Bryan Garris fait aboyer les chiens sur Counting Worms avec son mythique ''Arf Arf'', qui en réjouit plus d’un. Knocked Loose
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nous tient par le col jusqu’à la fin de la soirée et nous assène deux dernières claques avec le suffoquant Suffocate et l’émotionnel Sit & Mourn.

D’une maîtrise étonnante et d’une précision chirurgicale malgré leur brutalité, Knocked Loose
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affiche tous les signes des groupes destinés à marquer leur époque. Leur ascension fulgurante ces derniers mois n’a rien d’usurpé, fruit d’un travail acharné et d’une intensité scénique redoutable. Impossible de ne pas se demander jusqu’où leur énergie dévastatrice les mènera dans les années à venir.

Merci à l’Ancienne Belgique pour l’invitation et la programmation d’une soirée qui mérite bien son étoile gravée dans le parquet. Merci à mon fidèle Nico pour les photos.


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AUTEUR : Piet
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Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaill...
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....
Amateur de punk et d'indie, tu peux croiser Pierre au détour d'une salle bruxelloise buvant son verre tranquillement dans un coin, ou au milieu du mosh pit. Toujours à l'affût des sorties alternatives et DIY, il espère te faire découvrir des perles avec ses chroniques d'albums et te faire vivre ses concerts au travers de live reports détaillés....

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