Reportage

Dag Drammen 2025 : Recontre entre Punk Hardcore et arts visuels

Anvers (JC Kavka), le 30-03-2025

Mardi 8 avril 2025



La Belgique est sans conteste le pays des festivals ! Rien que pour les musiques dites extrêmes, on en retrouve un paquet : le Graspop, l’Alcatraz, l’Ieperfest, le Durbuy Rock, le Brakrock, le Desertfest et j’en passe et des meilleurs. Clairement, il est ardu de ne pas se retrouver dans au moins une de ses affiches, tellement l’offre est riche et diversifiée. Bien évidemment, pour mériter le statut de « festivaland », la Belgique peut également compter sur la tenue d’innombrables petits évènements qui se déroulent, tout le long de l’année, aux quatre coins du pays. Quoi de mieux alors, avant de se lancer dans la faste période estivale, qu’un petit festival local pour se mettre en jambes. C’est ainsi qu’en ce dernier dimanche de mars, je pars direction l’intime Kavka Oudaan, au centre d’Anvers, pour la première édition du Dag Drammen.

Organisé par le Kavka lui-même, le festival a comme spécificité de promouvoir les arts visuels, en plus de proposer plusieurs concerts de Punk et de Hardcore. Ainsi, entre les différents groupes, il est possible de participer à plusieurs activités liées à la culture alternative, dispersées un peu partout dans les locaux du complexe. Entre une exposition vidéo créée par Buriedvisuals (où l’on peut voir des captations lives de concerts Hardcore) et une exposition photo par Lad & Misfit (avec encore une fois des clichés d’artistes venant des scènes susmentionnées), on retrouve dans la cour extérieure un stand de bières artisanales et un salon de tatouages. Bref, comme vous l’aurez compris, le but de ce Dag Drammen est de mettre en avant la culture locale sous toutes ses formes. Et cela passe par ce qui m’intéresse le plus, sa programmation musicale ! Ne comptant que des artistes venant d’Anvers et de ses alentours, le festival se veut également éclectique en proposant une affiche qui va nous faire voyager dans les différents sous-genres du Punk et du Hardcore.



La journée étant labellisée de « Matinee Hardcore / Punk », c’est donc sur les coups de 14h que le premier groupe, Delinquency
Delinquency


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, monte sur scène pour ouvrir les hostilités. A l’instar des trois autres premières formations du festival, je vais être en mode totale découverte. Lorsque les premières notes de guitare sont jouées, la salle est encore relativement vide mais heureusement, il en faudra plus pour décourager le jeune groupe. Musicalement, je suis face à un Punk Hardcore direct et qui me rappelle les premiers albums de Scowl
Scowl


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et Turnstile
Turnstile


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. En tout cas, on ne peut pas leur reprocher leur énergie car durant les 20 minutes qui composent leur set, les musiciens (et surtout le chanteur) ne vont pas arrêter de sauter dans tous les sens. Mention spéciale pour la roue qu’a fait le frontman. Surprenante et digne d’un champion olympique ! Groupe de Hardcore oblige, la majorité des titres sont extrêmement courts et j’ai à peine le temps de profiter d’un morceau que celui-ci est déjà fini. Je retiendrais tout de même quelques bonnes idées comme certains riffs ou le break de la dernière chanson qui donne vraiment la pêche. En somme, ce fut une mise en bouche plutôt chouette, grâce notamment à une énergie débordante mais le tout manque encore un peu de personnalité.



A peine le temps d’aller se chercher une bière au bar, qu’il est déjà l’heure d’accueillir le mystérieux groupe Sextc
Sextc


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. Mystérieux car peu d’informations circulaient sur eux sur les réseaux et aucun morceau n’est disponible sur les plateformes. Difficile donc de savoir à quoi s’attendre. Je suis, dans un premier temps, étonné par l’âge des musiciens qui ne doit pas dépasser les 20 ans, mais dans un second temps, je suis content de voir que des jeunes groupes continuent de voir le jour. La formation se compose d’un trio guitare-voix, basse et batterie et exécute un mélange entre du Noise Rock et du Post Punk faisant écho à Sonic Youth
Sonic Youth


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ou encore Idles
Idles


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. La performance est assez déroutante grâce à la dualité entre des parties vocales langoureuses et des cris extrêmement bruts. Sur scène, ça part également dans tous les sens avec un chanteur qui a l’air complétement possédé par sa musique (on dirait un Iggy Pop
Iggy Pop


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des grandes heures) et qui n’hésitera pas à venir dans le public pour chanter et jouer de la guitare à genoux. Après un peu moins de 20 minutes, le set s’arrête devant des spectateurs autant médusés qu’admiratifs. C’était loin d’être ma came mais ça avait tout de même ce je-ne-sais-quoi d’intrigant.



On monte d’un cran avec maintenant les diestois de Loud Love
Loud Love


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. Contrairement aux formations précédentes, nous avons affaire ici à des musiciens expérimentés qui proposent une musique totalement feel good. En effet, le groupe propose des sonorités allant d’un Post Hardcore à la Boysetsfire
Boysetsfire


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, à un Punk mélodique lumineux proche d’un The Flatliners
The Flatliners


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. Bien qu’il y ait un petit côté Emo dans le tout, je trouve qu’à l’écoute des morceaux, on ressent davantage l’envie d’aller faire du camping avec des potes, plutôt qu’une grande mélancolie juvénile caractéristique du style. Des chansons comme « Cannonball » ou encore « Imposter Syndrome » passent super bien et me donneraient presque l’envie de chanter les paroles si je les connaissais. C’est juste un peu dommage que le public soit toujours complétement amorphe, bien que tout le monde a l’air de passer un bon moment. On n’est juste pas dans la grande démonstration. Au final, la prestation sera passée relativement vite et aura permis à la salle d’un peu souffler avant la triplette violente qui nous attend.



En parlant de violence, il est temps de passer au petit événement de la soirée, à savoir le tout dernier concert de Eightball
Eightball


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. Le groupe de Punk Hardcore anversois a décidé, quelques semaines auparavant, de raccrocher les bottes après plus de 30 ans d’existence et même si c’est un peu tard maintenant, j’avais hâte de découvrir leur musique. En tout cas, on peut dire qu’une grande partie du public avait fait le déplacement pour eux car la salle est très bien fournie à ce moment de l’après-midi. On retrouve même les familles et les enfants des artistes qui n’auraient raté ça sous aucun prétexte. Afin que tout le monde puisse participer à la fête, Eightball
Eightball


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avait également publié la setlist en avance, invitant les fans à venir chanter les paroles lors du concert. Pour l’occasion, le public va être en feu et ne va pas arrêter de mosher pendant les 45 minutes que va durer la performance. Le Punk Hardcore proposé est résolument Old School avec une approche presque mid-tempo par moment et une utilisation abondante des gangs vocals. Une fois le dernier titre « Hard Times » terminé, le groupe est noyé sous les applaudissements chaleureux de la foule. C’est toujours un peu spécial de découvrir un groupe lors de son dernier concert mais quoiqu’il en soit, je leur souhaite une bonne retraite, sans doute bien méritée.



C’est à partir de maintenant que l’on passe au noyau dur du festival avec comme avant dernier arrêt, les locaux de Fatal Move
Fatal Move


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. Je dois bien vous l’avouer mais si j’ai fait le déplacement, c’est presque majoritairement pour eux et le groupe suivant. Bref, c’est la toute première fois que j’ai la chance de les voir sur scène et je ne vais clairement pas être déçu. Armé de son Beatdown Hardcore ultra lourd, Fatal Move
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est clairement venu pour mettre des pains dans la tronche de tout le monde et ça commence fort avec « Lost Cause » qui annonce déjà la couleur. Le reste de la setlist va faire la part belle entre le dernier EP, Fugazi (2024), et leur dernier album, Somewhere Between Life and Death (2019) avec des titres comme « Disgrace », « The Way You Are » ou encore « Last of a Generation ». Néanmoins, c’est sur la chanson « FUGAZI » que je vais prendre ma plus grosse claque, grâce notamment à ses breakdowns monstrueux qui donnent envie de tout casser. Première fois de la journée, également, qu’on retrouve des fans balançant leurs bras dans tous les sens pour le plus grand bonheur de la formation. Le concert se termine par « Dirty Rat » et confirme que Fatal Move
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est bien l’un des groupes belges à suivre ces prochaines années. Bravo messieurs, c’était top !



S’il y a bien une formation belge de Hardcore qui a la côte pour le moment, c’est bien Mindwar
Mindwar


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. Signés sur le célèbre label américain Triple B Records , les natifs de Lokeren ne cessent de gravir les échelons avec leur Metallic Hardcore vicieux et belliqueux. Il n’y a qu’à voir l’ouverture du show sur « The Declaration » pour comprendre que ça va être la guerre du début à la fin. Les fans partent instantanément en side to side et explosent tout sur leur chemin. En même temps, vu l’efficacité monstre des morceaux, je comprends qu’il est difficile de ne pas complétement perdre la tête quand les riffs nous arrivent en pleine face. Que ce soit sur la géniale « Face of Truth » ou la Thrashy « Collective Compulsion », on en prend pour notre grade et je ne serais pas étonné d’avoir perdu quelques neurones en chemin. Bien que la musique soit incisive au possible, tout est extrêmement carré et exécuté à la perfection. Le chanteur, comme à son habitude, tape des têtes pas possibles sur scène et crache ses textes, tel un chien enragé. Après seulement 30 petites minutes qui sont passées à la vitesse de la lumière, il est déjà l’heure de tout remballer et de dire au revoir au Dag Drammen. Une fois encore, ce fut une prestation excellente et qui témoigne, à raison, que Mindwar
Mindwar


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est bel et bien l’attraction phare de la scène Hardcore belge en ce moment.

C’est donc un peu après 19h30 que cette première édition du Dag Drammen touche à sa fin. J’en ressors assez satisfait, notamment grâce à des prestations qui ont largement tenu la route et qui ont permis de mettre en avant une scène locale florissante. Même s’il y a eu quelques minutes de retard sur l’horaire affiché, c’est au final l’unique point noir que j’aurais à signaler d’un festival plus que réussi. Le concept de mélanger les arts visuels et la scène Hardcore est plutôt une bonne idée et mériterait même d’être encore plus approfondis (notamment pour ce qui est de l’agencement des différentes expositions qui ne ressortait pas assez selon moi). Bref, je quitte Anvers avec le sourire et j’attends déjà impatiemment la saison des festivals.

Remerciements au Kavka pour l’accréditation.
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AUTEUR : Maxime
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant of...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leur...
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....
Après avoir fait son stage de musicologie au sein du webzine, Maxime, fervent lecteur de chroniques, décide de prolonger l'aventure en rejoignant officiellement l'équipe en tant que rédacteur. Fan de breakdown et de pit bien énervé, il aura grand plaisir à te faire découvrir les scènes Metalcore et Deathcore (et bien plus) sous toutes leurs formes....

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