Reportage

Chilly Gonzales, quand pianiste rime avec anticonformiste!

Bruxelles (Cirque Royal), le 06-05-2013

Mardi 7 mai 2013

(Photo prise à l'Ancienne Belgique le 13 décembre 2012)

Alors que la Chapelle Musicale Reine Elisabeth accueille les participants du prestigieux concours de musique classique du même nom dédié cette année au piano, un autre génie du clavier était présent à Bruxelles hier soir au Cirque Royal à l'occasion des Nuits du Botanique. Si celui-ci, de par son comportement, son goût du show et ses réflexions toutes plus caustiques les unes que les autres aurait du mal à se confondre avec la retenue de rigueur au Reine Elisabeth, son talent, lui, est indéniable.

Pour celles et ceux qui ne voient pas de qui on parle, imaginez un mixe entre Woody Allen, Eric Satie, Nat King Cole et Eminem. Le résultat: un pianiste rappeur anticonformiste aux mots affûtés comme des lames de rasoirs dont le style oscille entre jazz, classique et pop le tout agrémenté d'un humour noir et piquant! Bref: Chilly Gonzales

Chilly Gonzales

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était de retour dans la capitale belge.

Ovationné lors de son entrée sur scène, Jason Beck, alias Chilly Gonzales

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, a commencé la soirée tout en douceur. Seul sur scène, le virtuose canadien a, avant de faire étalage de ses frasques habituelles, bercé le Cirque Royal avec quelques morceaux sortis de son album Piano Solo II.

Avant d'être rejoint par le Mons Orchestra, Gonzales, ce "musical genius" comme il aime lui-même s'autoproclamer, nous aura fait part de sa première excentricité de la soirée, outre le fait que l'intéressé joue en peignoir et en pantoufle. "White keys", un morceau composé exclusivement avec les touches blanches du piano. Une belle illustration de ce qu'est le racisme pour un pianiste.

(Photo prise à l'Ancienne Belgique le 13 décembre 2012)

Une fois rejoint par le Mons Orchestra, Chilly se transforme alors en amuseur de galerie, voire même en cabotin. Jouant au sens propre comme au figuré avec l'orchestre, il nous aura fait part de sa théorie comme quoi la gamme majeure est en fait mineure par rapport à la gamme mineure. Vous suivez? Pour lui, le piano, outre le fait qu'il soit un instrument de percussion (si si!), a un seul intérêt: faire véhiculer toute cette tristesse et cette mélancolie qui émanent des gammes mineures.

Et il nous le prouve avec plusieurs exemples à l’appui. La gamme majeure, il préfère la laisser aux nantis, à tout ce qui rime avec fausseté et opulence. Une gamme qui impose un sourire faussement donné. La gamme mineure quant à elle, soulève, fait pleurer et impose le silence. A côté de tout ça, Chilly Gonzales

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s'amuse. L'homme qui, au passage, détient le record du monde du concert le plus long en ayant joué exactement pendant 27 heures 03 minutes et 44 secondes, n'hésite pas à donner autant qu'il reçoit de la part d'un public, qui lui, est plus que conquis par le personnage.

S'il fait sourire par ses exagérations, Gonzales n'en reste pas moins un homme vrai, qui se bat pour que son art soit transmis et que les jeunes générations goûtent au plaisir du rythme (juste si possible) et aux joies de la musique. En témoignera un beau moment qui restera sûrement gravé à jamais dans la mémoire de ce gamin, ayant au préalable gagné un concours, qu'il aura invité à jouer un morceau sur scène en sa compagnie.

Après 2h de concert et quelques rappels, Chilly Gonzales

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laisse tomber ce masque d'amuseur et troque son rap et ses arrangements pop pour terminer son concert comme il l'a commencé: en intimité et en finesse. Pas de doute, l'homme vêtu de son peignoir et de ses pantoufles vertes l'aura bien méritée, sa standing ovation!

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