Reportage

Epoustouflant Nine Inch Nails !

Esch-sur-Alzette (Rockhal), le 16-05-2014

Lundi 19 mai 2014



Curieux assemblage que celui proposé par le public de la Rockhal ce soir : jeunes (et moins jeunes) filles en tenue de soirée, métalleux chevelus tout en tatouages, hipsters à barbe, ados, vieux routiers de la scène… Nine Inch Nails semble être un groupe fédérateur, en tout cas un groupe qui parvient à piocher au-delà de son public de base. La Rockhal se trouve donc dans sa configuration la plus grande, prête à accueillir 4000 fans, pour ce qui est annoncé comme l‘un des gros shows de l’année.

La première partie de toute la tournée est assurée par Cold Cave
Cold Cave


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, également le groupe d’un seul homme ou presque, Wesley Eisold. Oui, l’ancien leader de Give Up the Ghost
Give Up the Ghost
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! Mais point de hardcore ici. Avec sa tonalité semblant tout droit sorti des années 80, le combo a l’avantage de bénéficier de bonnes conditions pour s’exprimer avec un temps de jeu plus que correct et des conditions sonores à l’avenant. Les premiers rangs sont ravis, tandis que le reste du public reste partagé entre fascination et lassitude, voire rejet (la foule restant aux abords de l’entrée laisse en effet songeur) de cette darkwave/synthpop assez particulière. Connaissant très mal le groupe et le style pratiqué, difficile d’émettre un jugement définitif. Comme un The Cure
The Cure


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un peu malade ? Peut-être pas, mais très sombre.

Durant un interlude qui verra une vigoureuse fréquentation des différents bars, la tension monte progressivement alors que les roadies et autres techniciens s’affairent aux derniers préparatifs. On devine la présence de nombreux spots et autres artifices lumineux sur scène, mais rien de plus a priori. De toute façon, connaissant Nine Inch Nails
Nine Inch Nails


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, on ne demande qu’à être surpris, qu’à être émerveillé.


Lorsque le concert démarre enfin à 21h passées, une demi-surprise s’installe : les deux morceaux d’ouverture sont joliment interprétés, mais avec un côté minimaliste aussi déconcertant qu’approprié vu la teneur de Me I’m Not, et de Copy of A (single manifestement apprécié du public qui en reprendra certains lyrics). Une basse, quelques claviers, de faibles (mais très classes) lights au-dessus des trois musiciens postés tout à l’avant de la scène… voilà tout. A l’image de son dernier album, c’est un Nine Inch Nails
Nine Inch Nails


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plus subtil, plus sombre et plus lent qui se présente à nous. Mais quelle classe ! Trent Reznor, toujours aussi charismatique, est parfait au chant, et le groupe, doté d’un son excellent, délivre déjà ce côté hypnotique si captivant.

C’est alors que le concert prend une autre dimension et que le spectacle s’installe : l’imparable enchaînement 1,000,000 / March of the pigs / Piggy dévoile une nouvelle partie de la scène avec des lights impressionnants de dynamisme et d’inventivité. Difficiles à décrire, elles englobent la totalité de la scène, tantôt au-dessus, tantôt en arrière-plan, voire au milieu de la scène pour un effet saisissant. Les configurations scéniques varieront ainsi tout au long du concert pour s’adapter à chaque morceau (voire certains couplets ou refrains !), les lights imitant tantôt des ondulations, tantôt un cube, ou varieront d’intensité pour renforcer ainsi le côté chaleureux, ou au contraire glacial, des compositions. Un souci du détail poussé à l’extrême, notamment sur certains passages "dédiés" à Trent, spot perso tenu à bout de bras par un roadie à l’appui.



Un Trent Reznor démonstratif, très peu communicatif (concédons que le moindre speech aurait cassé la magie), mais parfaitement soutenu par ses musiciens multi instrumentistes, en particulier l’excellent successeur de Josh Freeze, Ilan Rubin, qui impulsera à la batterie une énergie bienvenue et contrastant avec les parties plus lentes du concert. Tout ce talent sert, comme toujours chez Nine Inch Nails
Nine Inch Nails


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, une setlist imposante et constituée par des morceaux représentatifs de l’ensemble du catalogue du groupe (de l’indus des débuts à l’electro plus dark de la dernière livraison), dont certains se verront complètement réarrangés pour l’occasion : un riff de guitare par ici, une nouvelle partie de claviers par-là, voire même de micro-changements pour améliorer le rendu live de certaines compos.
Les titres plus anciens tels que Head Like a Hole subissent ainsi un coup de jeune salvateur, tandis que les succès tels que The Hands That Feeds ou les nombreux extraits de The DownWard Spiral sont transfigurés et produisent un incroyable effet sur scène. Frissons garantis.
Un énorme regret néanmoins : le chef d’œuvre The Fragile n’est représenté ce soir que par The Day The World Went Away, certes magnifiquement interprété (et souligné par un rideau de lights à tomber par terre), lors de l’un des meilleurs moments du concert.



Comment conclure un show pareil ? Par un rappel dédié à Hurt, l’émouvant morceau culte du groupe, véritable moment de communion avec une assemblée au diapason, et justifiant presque à lui tout seul le déplacement pour ce spectacle visuel et sonore foisonnant, superbe et envoûtant.

Setlist
Me, I'm Not
Copy of A
1,000,000
March of the Pigs
Piggy
Survivalism
Gave Up
Sanctified
Closer
The Warning
Disappointed
Came Back Haunted
The Great Destroyer
The Day the World Went Away
Eraser
Wish
Only
The Hand That Feeds
Head Like a Hole
Encore:
Hurt
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