Reportage

BSF: Patti Smith, une grande prêtresse du rock à la hauteur de sa réputation!

Bruxelles (Place des Palais), le 08-08-2014

Dimanche 10 août 2014

©Séverine Bailleux

Et c'est reparti! Comme chaque année depuis sa création en 2002, le Brussels Summer Festival reprend ses quartiers sous les fenêtres du Roi. Toujours aussi éclectique, voire même de plus en plus, le festival bruxellois aborde énormément de styles différents dix jours durant. Du rock à la pop en passant par le metal, le rap, l'électro, la chanson française et même la musique cubaine, le BSF en donne réellement pour tous les goûts. De plus en plus varié, mais également de plus en plus populaire, le BSF affichait complet pour sa soirée d'ouverture qui se tenait ce vendredi. Alors que le Mont des Arts se transformait en dancing à ciel ouvert à l'occasion de la première des deux journées placées sous le signe "Electrocity", la Place des Palais accueillait quant à elle une icône du rock en la personne de Patti Smith.

Vollenbak de chez vollenbak (pour les non Brusseleirs, comprenez archi bourrée massacre!), la Place des Palais frisait l'explosion aux alentours de 20h45, heure à laquelle une certaine Patricia Lee Smith, mieux connue sous le nom de Patti Smith, allait faire son entrée sur la main stage. A 67 ans, cette grande dame du rock n'a rien de la mamy inactive et tremblotante. Bonnet rivé sur le crâne, t-shirt large et veste noire sur le dos, Patti arrive sous les acclamations d'un public acquis, mais pas toujours averti. "Ah, en fait c'est une femme Patti Smith" ou "Mais c'est une vieille!" entend-on par endroit dans le public. Ceux-là repartiront sans doute sans réellement savoir qui ils auront vu. Les autres, par contre, auront bu du petit lait.

©Séverine Bailleux

Malgré trente premières minutes assez lentes, Patti Smith fait monter la température petit à petit pour finalement porter la Place des Palais à ébullition. Avec des classiques tels que les très calmes "Dancing Barefoot" et "Pissing in a River", Patti débute sobrement, mais place déjà le public bruxellois sur orbite. Par après, c'est sur "Ain't it Strange" que Patti se transforme et enclenche la vitesse supérieure. Ce titre, qu'elle sort en 1976 sur son album Radio Ethiopia, va crescendo et lui permet quelques envolées vocales dont elle a le secret.

Juste après, la dame à la crinière blanche prend sa guitare et nous livre l'un de ses plus grands succès, "Because The Night", qu'elle a coécrit avec Bruce Springsteen et qu'elle dédie à Fred "Sonic" Smith, son défunt mari également guitariste des MC5

MC5

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. Magique, calme, émouvant, ce morceau ne laisse pas indifférent. Mais Patti Smith a beau être une interprète 5 étoiles, elle n'en reste pas moins avant tout un femme engagée qui se sert de sa notoriété pour défendre certaines causes et propager ses idées. Instigatrice de la culture punk aux states dans les années 70, Patti représente sans aucun doute la meilleure définition de ce qu'est le rock engagé. Sur "People Have The Power", par exemple, elle incite les gens à faire changer le monde et à faire attention aux répercutions de notre mode de consommation. Elle se transforme alors en grande prêtresse et propage sa bonne parole. "Yes, we are the future! People you are the future! And the future is now!"

Si elle place la cause écologique parmi les plus importantes à défendre, il en est une autre qu'elle place encore plus haut: le droit à la liberté! "Don't forget that you are free", nous dit-elle en fin de sermon. Avant de nous quitter, la diva punk nous balance encore un de ses hymnes surpuissants avec "Rock N Roll Nigger". La Place des Palais exulte une dernière fois et offre une ovation plus que méritée à cette grande Dame du rock qui, une fois encore, nous aura prouvé qu'elle est loin d'être bonne pour la casse.

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