Reportage

Festival Sortie 23

Han Sur Lesse (Plaine), le 18-06-2005

Mardi 21 juin 2005

Un air de vacances planait ce week-end sur la petite commune touristique de Han-sur-Lesse. Pourtant, ce ne sont pas les grottes qui allaient retenir notre attention. Nous étions plutôt là pour d'autres barbares !!
En effet, pour deux jours, une grande plaine perdue au milieu de nulle part allait accueillir pendant deux jours des groupes dans le registre plutôt dur.
Ce furent deux jours de sueur et de cuisson. La température sur le site a du atteindre les 30 degrés. Chaud donc !! Et de là vient un des reproches majeurs par rapport à ce festival : la qualité du service au bar et au stand de nourriture. De très longs temps d'attente (40 minutes) et de la qualité pas facilement supportable (une frite pas bien cuite et bière plate et chaude). Pourtant, je suis loin d'être gastronome. Je pense que cela était dû à la première édition et à un léger débordement le samedi vu le monde présent. En effet, dimanche, ces problèmes semblaient résolus.
Deuxième reproche : l'information et le chamboulement sur les scènes. Il y a eu quelques annulations, mais on n'avait pas beaucoup d'informations : pas d'horaires sur le site et pas de véritable connaissance de l'horaire adapté. De plus, il y avait deux scènes et parfois deux soundchecks en parallèle. On perdait de ce fait l'avantage d'avoir deux scènes et de pouvoir les alterner.
Notons également que la disposition des scènes aurait pu être meilleure pour mieux gérer le son. On aurait pu les mettre en perpendiculaire plutôt qu'en parallèle par exemple.
Enfin, à côté de tous ces reproches, il faut malgré tout avouer qu'on a passé un bon moment sur place. Le site était convivial et si l'on excepte l'un ou l'autre énergumène belliqueux, la population était bien sympathique.
Passons au volet musical de ces deux jours. Il fut bien fourni !
Samedi, nous avons vu un petit bout de UNCOMMONMENFROMMARS en arrivant. Pop punk sympa, mais ni inventive, ni renversante. Ensuite, HEADCHARGER et un hardcore lui aussi assez convenu. Les gaumais de NERVOUS CHILLIN' ont bien mis le souk sur la grande scène avec leur punk toujours aussi efficace. Cela m'a semblé un peu plus linéaire que d'habitude, mais cela est peut-être dû au concert donné en plein soleil. Soleil qui ne perce pas dans la musique de CALLISTO. Ces finlandais prennent le temps de poser leurs ambiances post-hardcore. On est très (trop ?) proche de Cult of luna et on apprécie malgré tout la noirceur de leur musique même s'il faudra leur laisser encore un peu de temps pour trouver un peu plus d'originalité. La grosse claque du week-end vint des anglais de BEECHER. Un peu comme un grand coup de tatane, le groupe nous envoie sa musique assez originale dans la tronche. Une sorte de croisement improbable entre Raging Speedhorn pour la puissance, Converge pour la folie et le côté rock and roll comme savent le faire les anglais. Tout ça malgré un batteur en légère surcharge pondérale. Un très bon groupe dont il était malheureusement impossible de se procurer l'album sur le site du festival. Les français de BRAIN DAMAGE ont apporté un peu de fraîcheur avec un dub électro pas très original mais que je suppose bien efficace. Pendant the FILAMENTS, nous faisions la file pour manger. elle a duré tout le set de ces anglais ska punk. Enfin, la tête d'affiche attendue par les jeunes et vieux crêtés était les écossais de the EXPLOITED. Eh bien, j'ai pas été trop convaincu. c'était assez drôle, mais on voyait bien qu'on avait pas là un vrai groupe, mais plutôt le chanteur avec des musiciens recrutés. Un set qui a en tout cas ravi les fans pogottant et criant à qui mieux mieux, le tout se terminant par plusieurs rappels, dont un "sex and violence" avec prise d'assaut de la scène par le public. Ce soir là, on a encore eu droit à JOSHUA et son électro hardcore. Ce fut un peu plus convaincant que lors de son karaoké au botanique avec Alec Empire. Mais il manque encore un peu de puissance sonore. On voit où il veut en venir, mais il faut encore un peu de travail. EL PUEBLO DE LA LLUVIA a donné un set un peu world et jazzy pas désagréable avant que les dj's techno prennent d'assaut le site. Personnellement, j'avais l'impression d'être en concentration tuning. soit.
Le lendemain commence agréablement avec un petit repas en terrasse à Han-sur-lesse suivi d'une sieste au bord de la Lesse. Rien ne remplace les plaisirs de la nature.
Nous arrivons sur le site pour SONIC BOOM SIX, groupe originaire de Manchester. Des amis à moi sur le site me parlent de King Prawn. C'est vrai que musicalement, cela s'en rapproche un peu. Par contre, la chanteuse, toute mignonne qu'elle soit, les fait se rapprocher de No Doubt ou de Superbus. Pas super convaincu, donc. Ensuite, ce fut la déferlante avec dans le désordre PAINT IT BLACK et son punk pas mal intéressant, 100 DEMONS qui font vraiment américains moyens pas très intelligents et leur musique non plus, MAROON vient d'Allemagne de l'est et fait une musique aussi sombre que la ville de Dresde après un bombardement. Pas très fins.
Le NEW YORK SKA JAZZ ENSEMBLE contient en son sein Victor Rice, producteur des ardennais Moon Invaders. Eh bien, la musique de son groupe est très similaire et ensoleille cette fin d'après-midi. La tête d'affiche revenait à AMEN. Point de vue musique, c'est assez rock and roll, mais avec une attitude fort américaine. Beaucoup de banderoles et de gesticulations pour pas grand chose. Ca manquait de puissance et de chansons fortes. Point de vue look, ça me faisait penser à Indochine.
En conclusion, on a vécu malgré tout un bon festival et on félicite l'organisation malgré les petits désagréments décrits ici. On leur souhaite de continuer avec des affiches comme celle-ci.

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