Reportage

Haunting the Chapel Festival : Asphyx et Benighted entre le démoniaque et le divin

Metz (Les Trinitaires), le 30-01-2015

Lundi 2 février 2015




Après deux essais transformés (et dont la genèse est expliquée dans l’interview consacrée à Damage Done Production), le Hauting the Chapel Festival fait son grand retour en ce début 2015. Une troisième édition amorcée la veille avec une table ronde sur l’offre en concerts/festivals, et qui rentre dans le vif du sujet pour cette première "vraie" soirée, consacrée au Death Metal – en attendant la journée Metalcore du lendemain avec Bury Tormorrow et Caliban
Caliban


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. Cette année, le public messin se voit plus que gâté puisque c’est Asphyx
Asphyx


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qui assure la tête d’affiche pour une de ses rares (unique ?) date hors festival en France. Quand on ajoute Benighted
Benighted


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en support principal, avouez que le programme de la soirée a fière allure.

Pourtant, et même si le concert est annoncé quasi sold out (il reste 50 places à vendre sur place), il n’y a pas foule lors de l’ouverture des portes. Et pour cause ! Ayant explosé moi-même mon record de temps pour le simple parcours qui devait m’amener aux Trinitaires, d’abondantes averses de neige ont causé bien du tracas aux automobilistes de la région (et d’ailleurs !), expliquant peut-être en cela une affluence timide pour le premier groupe de la soirée, Retrace My Fragments, en provenance du Luxembourg voisin.
Après une longue introduction (effet de style que je trouve toujours agaçant quand il est tenté par un groupe de première partie au temps de jeu réduit, surtout ici quand vient s’y greffer en plus un petit problème technique), j’ai peine à reconnaître un groupe que j’ai pourtant déjà vu à d’autres occasions : lourd et mélodique, le premier riff est accrocheur et donne envie d’en savoir plus. Avec ses influences à la Gorod
Gorod


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au niveau des guitares, la première moitié du set est plutôt agréable à suivre avant que quelques tentatives limites en chant clair ou des passages rappelant presque The Dillinger Escape Plan
The Dillinger Escape Plan


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me fassent m’interroger sur la direction que souhaite prendre réellement le groupe. Quelques idées à resserrer, mais il y a du bon à creuser !

La salle se remplit maintenant davantage, tout comme le bar dont la présence à l’extérieur (les Trinitaires c’est tout un concept !) ne refroidit les ardeurs des festivaliers. Absurdity
Absurdity


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est vaillamment attendu par de nombreux (jeunes) fans et participe ainsi à une nouvelle belle date à afficher à son tableau de chasse après le Rock Your Brain à Sélestat ou la première partie de Machine Head
Machine Head


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à Strasbourg. On sent d’ailleurs l’expérience qu’est en train d’engranger le groupe, qui dégage un certain style et indéniablement quelque chose au niveau de l’ambiance avec son "Massive Moshing Death Metal". Doté d’un son qui m’a à un moment fait penser un Dagoba
Dagoba


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version Death(core), et dont je ne raffole donc pas forcément, j’ai vite senti qu’il y avait davantage à creuser chez ces Français. Le moment choisi par Julien de Benighted
Benighted


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pour rejoindre le groupe sur scène, le temps d’un featuring bien sympa à coups de gruiks tout en contrastes avec le chant clair de Zno. Le groupe récolte au final un joli succès tout à fait compréhensible.

On attaque maintenant les choses sérieuses avec Benighted
Benighted


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, qui arrive sans grande surprise en terrain complètement conquis. De la première à la dernière note, la bande à Julien Truchan atomise l’assemblée à coup de riffs, de blasts et autres gruiks dévastateurs. Recevant un accueil des plus chaleureux qui semble toucher le groupe et le fait savoir – sans langue de bois (il n'y a qu'à constater leur présence au merch' après le concert – Benighted
Benighted


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donnerait presque l’impression de se produire en tête d’affiche ! La participation du public est totale, entre reprise des lyrics (Let the blood spill between my broken teeth... clairement un gros hit du groupe), pogos en pagaille, slams et autres circle pit. L’arrivée (à nouveau !) de nouveaux membres (Pierre à la basse et Emmanuel à la guitare) n’a entamé en rien l’énergie et la domination de Benighted
Benighted


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, qui reste une vraie machine de guerre, probablement la meilleure de la scène Death/Grind française actuelle.

Si la setlist n’a pas beaucoup (pas du tout ?) changé depuis l’année dernière, les anciens titres tels que Collapse font toujours leur effet tandis que les "nouveaux" morceaux de Carnivore Sublime passent haut la main la scène. J’en veux pour preuve les ravageurs X2Y et Noise (en intro), ou ce Collection of Dead Portraits suprême, et dédié aux "aux mecs géniaux" de Asphyx
Asphyx


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qui vont nous "botter le cul juste après". Que dire également des Prey et autres Grind Wit ? Carnage !

Seul reproche : des backing vocals manquant un peu de force dans le mix, mais c‘est vraiment pour pinailler. Joueur, le groupe annoncera deux fois « la dernière », leur laissant le temps de jouer Slut, très attendu, et Asylum Cave, boucherie, avant une ultime salve concluant ces cinquante excellentes minutes. Soufflé par l’acclamation qu’il reçoit, Julien déclare entre deux chaudes incursions vers les premiers rangs que le groupe ne tardera pas à revenir : manifestement il sera à nouveau attendu de pied ferme.

A la vue de l’affiche de cette soirée, et encore plus en constatant la relative jeune moyenne d’âge du public messin ce soir, un doute m’agitait quelque peu : dans quelle mesure la frange du public venu pour le combo Absurdity
Absurdity


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+ Benighted
Benighted


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n’allait-elle pas déserter la salle avant ou pendant le concert des très estimés – mais plus old-school – Asphyx
Asphyx


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? Programmer les hollandais en tête d’affiche restait un pari audacieux tenté par Damage Done, et force est de constater que le pari est gagné, haut la main.

Si la fréquentation des premiers rangs s’est en effet un peu modifiée entre Benighted
Benighted


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et Asphyx
Asphyx


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, le public est encore présent en masse quand les Hollandais investissent la scène, après avoir passé quelques minutes à régler eux-mêmes leurs instruments. L’accueil est à nouveau des plus chaleureux et dès les premiers instants le constat est implacable : quelle claque ! Le son est monstrueux de lourdeur et rend justice à merveille, durant tout le set, aux compos tantôt brutales, tantôt plus lentes, des hollandais.

Martin Van Drunen montre également à quel point il est un grand frontman : outre sa voix, si caractéristique du son Asphyx
Asphyx


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, il communique à merveille avec le public, s’essayant à quelques mots de français, remerciant la "great french hospitality", ou s’émerveillant de donner un concert de Death Metal dans une Chapelle. Les brulots du groupe s’enchainent à merveille, la setlist du groupe étant bien équilibrée entre les anciennes tueries telles que Vermin ou les plus récentes, comme Scorbutics, Deathhammer ou Death the brutal way, dédié aux terroristes de tout poil par un Martin rappelant la tuerie de Charlie Hebdo.

Généreux, et profitant de l’heure et demie accordée, Asphyx
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interprète aussi ses compos plus Doom, qui prennent tout leur sens en live comme The Rack, We doom you to death ou un Minefield, tiré du dernier album du groupe en date (Deathhammer), et nouvellement intégré à la setlist. Grand concert, grand groupe.

Cette première journée du Haunting the Chapel constitue donc un succès. Malgré les conditions météo capricieuses, public et artistes ont répondu présent pour faire de cette soirée un événement immanquable. Vivement l’année prochaine !



Un grand merci à Damage Prod, et en particulier à Max pour sa patience !
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