Reportage

Nous étions au tout premier Netherlands Deathfest

Tilbourg (013), le 26-02-2016

Lundi 7 mars 2016



Le Neurotic Deathfest est mort, vive le Netherlands Deathfest ! Réjouissante nouvelle de l’été dernier, l’annonce de l’installation européenne de la célèbre franchise US Maryland Deathfest venait sécher les larmes de tous les amateurs d’extrême rendus bien tristes par l’arrêt brutal du Neurotic. Certes, cette édition, baptisée donc Netherlands Deathfest, regroupe des styles moins larges que sa grande sœur US, mais elle augurait du meilleur : affiche pointue, reprise du merveilleux complexe O13 de Tilburg, et organisation normalement au top puisque capitalisant sur l’expérience locale en matière de festivals aussi bien que sur l’efficacité de ces nouveaux venus américains dans la festivalsphère européenne.



Jour 1 : vendredi 26 février 2016

Les attentes étaient donc fortes et c’est tout naturellement que nous observons en arrivant une affluence déjà conséquente (et ce, malgré la profusion de pass en vente à prix cassés sur les réseaux sociaux). De mémoire, je n’avais jamais dû patienter avant de recevoir le précieux sésame/bracelet, et les allées de l’O13 sont déjà relativement bondées en cet après-midi frais, mais ensoleillé. Autre fait également : le public s’est largement internationalisé (Thanatos
Thanatos


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s’en rendra compte le lendemain en tant de s’exprimer en néerlandais durant son set), preuve de l’attrait de la marque « Deathfest » et de l’affiche proposée cette année.

Et puisque des travaux ont été opérés l’année dernière dans le O13, une nouvelle reconnaissance du terrain s’impose. Ainsi, si on reconnait sans peine le couloir principal on se rend compte rapidement des modifications entreprises... pour un bilan assez contrasté : la deuxième salle a été légèrement agrandie, mais sa capacité reste insuffisante pour accueillir l’intégralité du public se massant pour certains groupes. L’accès à la grande salle a été repensé, mais la disparition des premières marches du fameux escalier au profit d’une fosse beaucoup plus grande désormais lui a fait perdre une partie de son charme d’antan. La fameuse « batcave », elle, a disparue, et c’est le Patronaat, situé juste en face, qui est utilisé comme troisième scène cette année. Mais nous y reviendrons.



Dernier élément à signaler : le sous-sol a été complètement repensé. Plus cosy, mais plus restreint, il accueille agréablement quelques distro bien achalandées (d’autres stands parsèment les couloirs) et un espace snacking. Les casiers, eux, ont été replacés près de l’entrée principale. A signaler d’ailleurs que les allées/venues à l’extérieur et à l’intérieur ne poseront aucun problème durant le week end.



Place aux groupes maintenant ! Teethgrinder
Teethgrinder


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inaugure donc ce Netherlands Deathfest devant le public déjà bien fourni de la Second Stage. Rapides et carrés, les Hollandais maîtrisent bien leur sujet et expédient un set enlevé, relativement brutal, idéal pour cette première journée dominée par différentes variantes du Grind.


(Niels Vinck)

Les Blockheads
Blockheads


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, ravis de figurer à l’affiche à en juger par la photo prise juste avant le show, investissent alors la Main Stage. Alors, si voir jouer des groupes de ce style sur une scène aussi grande produit un sentiment de décalage assez étrange au final, on quand-même conlure que les Nancéens réussissent sans problème leur mission, notamment lorsque les brûlots de This World is Dead sont interprétés.

Je passe rapidement sur Visceral Disgorge
Visceral Disgorge


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et Vitamin X
Vitamin X


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, pour lesquels je n’ai pas été très attentif, entre pauses-bières, rencontres fortuites, ou retrouvailles. Kraanium
Kraanium


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me laissant froid (à l’image du Slam en général) je ne cherche pas plus à les revoir et retourne dans le hall principal pour voir un des groupes que j’attendais le plus aujourd’hui : Dropdead
Dropdead


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.


(Niels Vinck)

Hardcore, Powerviolence, peu importe, Dropdead
Dropdead


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joue avec sincérité, passion, et respect pour ses fans et nous balance un set mémorable – quoique fort entrecoupé par les habituels speeches - symbolisant parfaitement cette première journée entre groupes cultes et explosivité.

Pas beaucoup le temps de respirer, je fais alors ma première incursion dans l’atypique Patronaat (et ses vitraux d’église) pour les allemands de Keitzer
Keitzer


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que j’attendais de pied ferme depuis un concert monumental donné au Grind Here Right Now 2013. Death, Crust, Grind, Keitzer
Keitzer


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infuse différents genre pour un résultat personnel mais surtout brutal et mélodique. Un set intense, durant lequel il est indéniable que Christian (chant) prend son pied, tout comme nous d’ailleurs.



Autant j’ai fort apprécié la prestation de Doom
Doom


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au dernier Ieperfest, autant je m’avoue déçu de ce concert du Netherlands Deathfest. Répétitifs et pas vraiment en jambes, les anglais finissent par nous ennuyer. Nous allons alors voir Magrudergrind
Magrudergrind


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et rencontrons nos premières difficultés pour accéder à la Second Stage. Je choisis de rebrousser chemin, quelques acolytes plus courageux reviendront, eux, ravis de ce concert et surtout de son pit apparemment monumental !


(Niels Vinck)

C’est alors que nous nous apprêtons à vivre un grand moment : le premier concert européen d’Agoraphobic Nosebleed
Agoraphobic Nosebleed


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. Si on m’avait dit ça il y a quelques années... Respectant son pendant studio et se produisant donc sans batterie live, les Américains délivrent un set qui partage : personnellement j’ai beaucoup apprécié retrouver l’esprit qui habite les compos de ces fous-furieux (et surtout celles de Agorapocalypse), d’autres auront eu plus de difficultés à rentrer dans le concept du groupe, qui ignore également son dernier EP, Arc. Un point peut-être regrettable étant donné la présence ce soir de Kat au chant, qui dévore la scène de surcroît. Pas rassembleur, une batterie programmée pas convaincante à 100%, mais culte !


(Niels Vinck)

Je pensais aller voir rapidement Cripple Bastards
Cripple Bastards


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et aller me poser tranquillement en attendant Infest
Infest


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, mais j’ai été assez soufflé par la prestation dynamique et abrasive des Italiens que je n’attendais pas à ce niveau. Quelle journée !


(Niels Vinck)

Et donc la Main Stage se conclut donc sur les cultissimes Infest
Infest


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, le groupe frisant le plus le Hardcore de la journée. Là encore, voir un groupe de ce type sur une scène aussi grande dérange vu le style pratiqué par les bonhommes et les réactions censés en résulter entre folie dans le pit, singalongs, pile-ons et consorts. Eloignés de son public (enfin, pas fort longtemps...), Infest
Infest


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réussit quand-même à accrocher grâce à des hits (Break the chain) que la plupart du public n’a jamais pu entendre live. Il est clair que ce groupe fondateur, qui reste rare, cherchait quelque peu à cachetonner sur ses rares présences, mais il aurait été dommage de ne pas en profiter.


(Niels Vinck)

Il ne fallait pas trainer à se rendre ensuite sur la Second Stage pour Wolfbrigade
Wolfbrigade


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. La salle se remplit complètement, obligeant la sécurité à filtrer rapidement les entrées. Et quelle leçon de Crust / D-Beat mes amis ! Piochant largement dans tout son repertoire (y compris l’époque Wolfpack
Wolfpack


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), Wolfbrigade
Wolfbrigade


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incarne le temps d’un concert la forme et le fond de ce style, entre vocaux hurlés, riffs mélodiques, et rythmes typiques. Un concert génial, un des meilleurs de la journée en fait, comme une récompense pour les fans.


(Niels Vinck)

Difficile après une telle réussite et devant une telle fatigue accumulée de se motiver pour Undergang
Undergang


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, qui clôture le Patronaat pour aujourd’hui. Une première journée bien intense, bardée de groupes cultes, ouverture idéale d’un week end qui démarre sur les chapeaux de roue !


Jour 2 : samedi 27 février 2016



La première journée a donc laissé des traces, ce n’est pas rien de le dire. Mais je laisse de côté cette fugace et futile idée de lever le pied, trop content de voir les groupes qui ouvrent ce milieu de festival.

A commencer par Heaving Earth, à un horaire quasi matinal pour les habitués du Neurotic, ce qui explique probablement la faible attendance devant la scène principale. Štěpánek (chant) arbore un magnifique tshirt Gorguts et on pense effectivement fort à Luc Lemay and co à l’écoute de la musique de ces Tchèques. A l’image de leur album Denouncing the Holy Throne, le tout est réussi et propose notamment quelques leads mélodiques vraiment bien sentis, mais on ressent aussi un manque d’asisse général pour un groupe qui aurait davantage gagné à jouer sur la plus petite scène.


(Niels Vinck)

Je laisse tomber Contrastic, déjà présent au Neurotic l’année dernière, et retourne dans la salle principale pour un set attendu, celui de Cruciamentum
Cruciamentum


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. La mise en place semble laborieuse : le son de batterie dérange, le groupe manque de cohésion et les deux premiers morceaux sont difficiles à reconnaitre. Mais ensuite, quel délice ! Beaucoup plus fluide, y compris lorsqu’il s’agit de mêler les extraits de Charnal Passage avec du matériel plus ancien, Cruciamentum
Cruciamentum


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nous étouffe sous l’épaisseur de son Death magnifié par un chant gras au possible. Une aura qui n’est pas sans rappeler Dead Congregation
Dead Congregation


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...


(Niels Vinck)

Cyness parait presque dansant après cet ocean de lourdeur. D’ailleurs, Loffi se jette dans le pit dès le premier morceau. Maniftestement en forme (à l’image de son groupe) il renouvelle l’opération plusieurs fois et le public le lui rend bien tout au long de ce concert fort plaisant, Cyness faisant partie de ces groupes entre Grind/Crust et Death parvenant à alier rapidité, folie et mélodie. A ce titre, le nom de la nouvelle compo dévoilée (Possessed to Grind) est des plus évocateurs de l’esprit général du concert !


(Niels Vinck)

Groupe apprécié par les aficionados de Black/Thrash, Abigail
Abigail


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détonne un peu, mais sans choquer, dans une grande salle bien remplie désormais. Ayant besoin d’une petite pause, je laisse cependant assez rapidement les délires entre satanisme et misogynie de nos Japonais afin de m’assurer un grand bol d’air avant Angelcorpse
Angelcorpse


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.


(Niels Vinck)

L’attente est palpable, et le nom du groupe scandé avant même le début du concert. Deux camps se dégagent durant ce concert : d’un côté, les musiciens d’Angelcorpse
Angelcorpse


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et leurs fans assidus, tous à fond, sans faire de quartier. Les autres, eux, apprécient la brutalité du propos, essaient de reconnaître quelques compos malgré un son parfois brouillon, mais finissent par décrocher malgré quelques moments forts comme le tubesque Fallelujah. Quel dommage que le groupe persiste à évoluer en mode trio également, une deuxième de guitare ne serait vraiment pas de trop durant l’exécution des solos...


(Niels Vinck)

Et bim je me fais avoir ! La deuxième salle est blindée, difficile de s’infiltrer pour voir Flesh Parade, une des attractions Grind de la journée. Dans ces cas là, il reste généralement possible de s’infiltrer au fond de la pièce, une question de courage et d’envie. Je ne tiens pas le choc très longtemps et file m’asseoir sur les marches de la grande salle (elles sont quand-même fort pratiques ces marches !!) pour suivre les préparatifs de Razor
Razor


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.


(Niels Vinck)

Et Razor
Razor


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j’étais aussi impatient que curieux de les voir, suite à leur résurrection un peu inattendue qui semble se prolonger. Désinvolte, Dave Carlo achève ses réglages, reste sur scène, presente son groupe et demande au public s’il est prêt. Instant Death (de l’album Evil Invaders, bien représenté) introduit alors le set des Canadiens... mais se voit rapidement interrompu par Carlo qui se plaint du son de basse ! Qu’importe, Razor
Razor


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recommence son set comme si de rien n’était et nous donne une bonne vieille leçon de Thrash / Speed Metal qui fait du bien au sein de ce week-end des plus extrèmes ! La doublette Behind Bars/Violent Restitution (issus de l’album du même nom) déclenche un petit carnage dans le pit. A propos du public et de la tenue du festival, Carlo finira d’ailleurs par louer le bon gout européen en la matière...


(Niels Vinck)

Retour au Grind avec Haemorrhage
Haemorrhage


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, qui réalise une arrivée spectaculaire dans une deuxième salle bondée, costumes, visage ensanglanté et drapeau à l’appui. Très Carcass
Carcass


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(old school) dans son approche sonore, les Espagnols en imposent. Lugubrious bouillone de charisme au chant tandis que Luisma et Ana délivrent une grosse presence à la guitare. Le set est aussi fou que carré et c’est avec regrets qu’il faut déjà quitter les lieux pour se rendre au Patronaat.


(Niels Vinck)

Et c’est dans cette sorte de chapelle que l’orga nous aura malicieusement disséminé quelques groupes de Black, dont Blaze of Perdition
Blaze of Perdition


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tout corpsepaint, capuchons et masques dehors. Le son est superbe, et en s’appuyant notamment sur l’album Near Death Revelations les Polonais nous livrent un set puissant et planant. Dommage cependant que quelques individus un peu trop imbibés aient confondus ce concert avec celui de Infest
Infest


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la veille et tentent de slammer ! L’un d’eux finira par se faire repousser virilement par un des guitaristes d’ailleurs...

Ce n’est pas le moment de faire sa lavette, et on continue à enchaîner en retournant dans la salle principale pour se rassurer. Oui, puisque la précédente prestation de Pig Destroyer
Pig Destroyer


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au même endroit avait clairement déçu, entre un son abonimable et un groupe manifestement à côté de ses pompes. Cette fois ? Pas une claque, mais typiquement le concert attendu de la part de Scott Hull et ses sbires, enfin. La setlist est magnifiquement équilibrée entre Book Burner, Prowler in The Yard, Terrifyer et Phantom Limb et assure une belle pelletée de tubes Grind, du The Bug initial, au Piss Angel final en passant par un Eve interprêté live avec – cela aurait été bien dommage de s’en priver ! - Katherine Katz (Agoraphobic Nosebleed
Agoraphobic Nosebleed


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) au chant. Pour moi la vraie tête d’affiche de cette deuxième journée, et une très grande satisfaction.


(Niels Vinck)

Bientôt en tournée avec Mgla
Mgla


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et auteur de disques fascinants, j’avais à cœur de voir Aosoth
Aosoth


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aujourd’hui. Outre l’excellent choix de les faire jouer au Patronaat, je retiens ce concert parmi les meilleurs du week end, tout simplement. Intense, planant, sublime dès le An Arrow In Heart initial, Aosoth
Aosoth


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fait passer 40 minutes comme si elles n’en duraient que 5, même s’il faut bien reconnaître en parallèle que ce temps de jeu relativement court ne leur permet pas de jouer beaucoup de compos. A revoir de toute urgence !

Revenge
Revenge


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divise. Trop élitiste ou inécoutable pour certains, génie pour d’autres, le projet de James Read laisse peu indifférent. Ayant pris goût au travail du bonhomme mais ne l’ayant encore jamais vu live, je ne savais pas vraiment à quoi m’attendre. Surprise, le son se révèle beaucoup plus clair que prévu. Paradoxalement, cela a le don de rendre certains morceaux méconnaissables, si ce n’est ces solos impayables et cette batterie survoltée. Mais un énorme sentiment de lassitude me gagne assez rapidement et c’est surtout la déception qui prévaut au final.


(Niels Vinck)

Du coup, autant aller se refaire une petite santé Death avec Thanatos
Thanatos


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. Des riffs à la Slayer
Slayer


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, une voix bien caverneuse et ce savoir-faire typiquement hollandais en matière de Death old school font de ce concert un moment des plus réussis. Stephan Gebédi ne manquera pas de rappeler les origines du groupe, notamment en annonçant Dawn of the Dead, vieux de 26 ans. Respect. Encore un groupe qui a bien fait de revenir.


(Niels Vinck)

Je sais. Je sais que Blasphemy jouit d’un statut culte inaltérable pour beaucoup. Je sais que les Canadiens ont inventé le War Metal et influencés quantité de groupes. Je sais. Mais que dire ? Entre cette bouillie sonore (difficile à mettre au compte du O13 quand on compare avec d’autres groupes, notamment ceux du lendemain), ce manque manifeste d’intérêt de la part des zicos, ce kitsh (assumé ?) à base de lunettes noires et gardes du corps, Blasphemy frise quand-même l’arnaque totale lors d’un concert en totale roue libre, malgré quelques sursauts (au niveau des solos notamment). On pourra dire au moins qu’on y était.


(Niels Vinck)

Alors autant aller se placer correctement pour Wormed
Wormed


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, qui nous avait mis une belle calotte il y a deux ans au même endroit, cette deuxième salle fort sympathique quand on y arrive suffisamment en avance. Les préparatifs et la petite tension me rappellent l’attente de Benighted
Benighted


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, au même endroit, lors du Neurotic 2011 juste avant que le groupe n’explose davantage. De la même manière, Wormed
Wormed


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nous délivre un set bourrin, technique, carré. Certes, les chansons sont souvent construites sur le même plan : mur du son, gruik profond, guitare claire en milieu de compo. Mais le tout fonctionne à merveille.


(Niels Vinck)

Pour conclure cette journée, un peu de démon type Darkened Nocturn Slaughtercult dans la chapelle ne pouvait pas nous faire trop de mal. Calice (de sang), Crucifix (renversé), possession (manifeste), ça ne rigole pas, et, vu le decorum du lieu, ça envoie assez. Le son me semble moins bon que pour Blaze of Perdition
Blaze of Perdition


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et Aosoth
Aosoth


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, mais illustre un Black puissant mené par une maitresse de cérémonie haineuse. Assez surnaturel dans son genre mais à ne pas mettre entre toutes les mains.

Voilà pour une journée qui connut quelques déceptions mais qui me laisse au final une bien meilleure impression générale que ce que je pouvais redouter au départ. Il n’en reste plus qu’une, mais probablement la meilleure...


Jour 3 : dimanche 28 février 2016



Après une nouvelle nuit de repos salvatrice, nous nous rendons fort gaiement au O13 pour une journée qui promet beaucoup. C’est d’ailleurs celle qui, sur le papier, ressemble le plus à la programmation de l’ancien Neurotic, avec toujours ces quelques touches Deathfest qui font la différence.

A commencer par ce choix de programmer les excellents Blind to Faith
Blind to Faith


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... que l’on aurait cependant davantage vus en clôture de la première journée qu’ouvrant les hostilités ici. Le public est quand-même plus nombreux que ce que je redoutais, et il n’en faut de toute façon pas plus aux Belges pour nous livrer un set explosif et rentre-dedans, comme ils savent si bien le faire. Beaucoup moins violent et mémorable que le Ieperfest 2014 mais d’excellente facture.


(Niels Vinck)

Sur la scène principale, Cenopath vient nous rappeler le bon souvenir du Brutal Death à la Suffocation
Suffocation


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. Et cela fait du bien ! Ideal pour enchainer avec Beheaded
Beheaded


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, un groupe qui s’est déjà produit 5 fois dans cette salle ( !) et profite de l’occasion pour dévoiler quelques nouvelles compos très prenantes et des solos assez dantesques.


(Niels Vinck)

Vient ensuite le tour de Gadget
Gadget


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pour une des dernières doses de Grind du week end. Et quelle dose ! En mode furie, les suédois massacrent l’assistance de leurs rythmiques syncopées et de leurs riffs créatifs. A l’image de The Funeral March, et de l’album à venir (The Great Destroyer), Gadget
Gadget


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a toujours su se différencier du reste de la scène avec un rendu dynamique mais digeste. C’est le cas ce soir, et Gadget
Gadget


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confirme qu’il est définitivement un grand de la scène.


(Niels Vinck)

Que penser de Gruesome
Gruesome


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? Ersatz de Death
Death


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? Hommage à Chuck ? Rip-off ? Très honnêtement, ces considérations pèsent très peu une fois le groupe lancé, tellement le projet prend une autre dimension dans un tel contexte. Les morceaux semblent avoir été écrits pour être joués devant des fans de musiques extremes, le son est superbe, et visiblement tout le monde prend son pied. Evidemment, quasi l’intégralité de Savage Land est joué, mais également Born Dead de...Death
Death


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. Hommage assumé.


(Niels Vinck)

Pur contraste, les Américains de Putrisect qui se produisent ensuite au Patronaat semble un peu hésitants et pas forcément super en place. Dommage car l’EP écouté sur bandcamp renferme de chouettes passages, dont certains font mouches sur scène. A revoir peut-être dans un contexte moins intimidant.

Croisés plusieurs fois dans les travées du complexe depuis la veille, les Japonais de Coffins
Coffins


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ont probablement essayé de bien profiter de leur festival après leurs déboires avec l’immigration US les ayant empêché d’effectuer leur courte tournée West Coast. Sur scène, impossible de rester insensible à la saveur succulente de leur Death / Doom : quelle brutalité, quel groove ! Jun Tokita (chant) assure des vocaux aussi caverneux qu’il semble frêle, et récolte avec ses comparses un torrent de louanges à l’issue de ce super concert.


(Niels Vinck)

J’avais été convaincu par les locaux de Antropomorphia
Antropomorphia


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il y a deux ans ici même, mais je les laisse tomber cette année afin de me préparer pour la suite des hostilités. En l’occurrence, Demilich
Demilich


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, que je me faisais une joie de voir enfin, surtout après les récents déboires de Antti Boman qui a manqué de peu d’annuler ce concert en raison d’un bras cassé. C’est à signaler, la solution est venue par le truchement des réseaux sociaux, le nom de Danny Tunker ayant été rapidement proposé. Voilà une bonne idée, tant l’ancien Aborted
Aborted


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, Spawn of Possession
Spawn of Possession


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,... s’est fait un plaisir de rejouer d’une manière convaincante les riffs si particuliers d’Antti. Un Antti qui devait apparemment se sentir un peu tout nu sans sa guitare et avait dû forcer sur les liquides en tout genre avant de monter sur scène ! Le concert n’en est pas moins passé comme une lettre à la poste (avec Nespithe comme base de setlist , forcément !) et, chose promise, chose due, un petit mouvement de hanche à la Elvis en guise de conclusion ! Configuration unique et atypique pour un Demilich
Demilich


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très apprécié.


(Niels Vinck)

Asphyx
Asphyx


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, à la base c’est déjà ultra bon (The Rack etc je ne vais pas vous la faire). Puis Asphyx
Asphyx


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, sur scène, c’est juste une machine de guerre atomique. Alors, Asphyx
Asphyx


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, live, chez lui aux Pays-Bas ? Une tuerie intégrale. Martin est ultra communicatif, le pit bouillonne, le groupe pioche allègrement dans ses albums principaux, bref c’est une réussite. Sauf pour mes lunettes, qui ne survivent pas au malotru qui s’écroule sur moi en fin de set.


(Niels Vinck)

Je me réjouissais de voir Entrails
Entrails


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, mais entre le petit problème optique sus-mentionné, la fatigue accumulée et l’ouragan Autopsy
Autopsy


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qui suivra, j’avoue avoir totalement oublié le set des Suédois. Je les ai vus, mais, autant être honnête, difficile d’en dire plus à ce stade.


(Niels Vinck)

Cela me semble très clair au fur et à mesure du week-end. Aussi bien en raison de mon attente personnelle envers ce groupe, qu’à écouter les dires glannés à gauche et à droite : Autopsy
Autopsy


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c’est clairement LA tête d’affiche du festival, celle que tout le monde attend de pied ferme. Et les Américains vont tout simplement se montrer à la hauteur de l’attente en délivrant un show magistral, dantesque, hors norme. Chris Reifert (chant et batterie, faut-il le rappeler ?) se donne à fond (on l’aura aperçu aussi dans les travées du O13 depuis la veille), le public bouge comme jamais depuis le premier jour du festival, le son, gras et puissant, est parfait... Quel succès !


(Niels Vinck)

Comble du bonheur, la setlist fait la part belle à Severed Survival (9 extraits !), n’oublie pas les classiques (Twisted Mass of Burnt Decay, Arch Cadaver) et se permet même le luxe d’aller chercher quelques raretés dans l’album Shitfun (Fuckdog, Brain Damage) et de nous faire profiter d’un titre récent (Strung Up and Gutted). Tantôt lent et lourd, tantôt rapide et tonitruant, mais toujours solide et groovy, Autopsy
Autopsy


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montre clairement qui est le patron du week-end. We are Autopsy and we play Death Metal déclare Chris en forme d'hommage à Lemmy. Pas qu’un peu. Un concert qui rejoint directement mon panthéon des groupes vus dans cette super salle !


(Niels Vinck)

Comme souvent après un show aussi fou furieux, difficile de redescendre sur terre et d’apprécier convenablement la suite, à savoir Severe Torture
Severe Torture


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et Internment. Nous regardons poliment la moitié du set des premiers (que nous apprécions par ailleurs beaucoup) avant de nous rendre à l’évidence : Autopsy
Autopsy


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a terrassé la concurrence et se suffit à lui-même pour ce soir. Rideau !



Voilà qui conclut une première edition du Netherlands Deathfest réussie en tout point au presque. Programmation pointue et ultra-satisfaisante, peu de déceptions, organisation assez nickel dans le genre. Juste pourra-t-on regretter un relatif manque d’ambiance dans la salle principale, probablement dû à ce public connaisseur mais un peu blasé et passif.
Autre regret tout à fait personnel : la disparition des projections géantes qui remplaçaient les backdrops du temps de l’ancien O13. Celles-ci apportaient un certain cachet à la scène et j’aimerais les retrouver l’année prochaine. Ca et... Autopsy
Autopsy


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. Enfin, ne rêvons pas trop !

Photo credits : Niels Vinck http://www.nielsvinck.nl Thanks man !!
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